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Transcript

La Flèche

La colombe

La maison en feu

La femme avec les bras au ciel

La Femme à la lampe

La Femme agenouillée

Le Guerrier

La mère et l'enfant

Le Taureau

L'Ampoule

Le Cheval

La maison en feu. Picasso réussit à mettre en évidence l'expressivité dans chacun des détails de ses personnages à travers des lignes simples. La maison se convertit en une nouvelle allusion aux Beaux Arts qui sont détruits, l'Architecture.

Le taureau. Il apparaît à gauche du tableau, avec le corps obscur et la tête blanche. Il se tourne et semble être étourdi par ce qui arrive autour de lui. Après avoir demandé à quoi correspond le symbole du taureau, Picasso a indiqué qu'il symbolisait "la brutalité et l’obscurité". Il a aussi été dit que la figure du taureau, comme dans d'autres tableaux antérieurs de Picasso (comme la Minotauromaquia de 1935), sont peut être, d’une certaine manière, un autoportrait de l'artiste et que la femme avec un enfant mort serait, selon A. Visedo, l'image dans un miroir de Velázquez avec Dª Agustina Sarmiento des "ménines".

Le cheval. Il occupe le centre de la composition. Son corps est orienté vers la droite, mais sa tête, comme celle du taureau, se tourne vers la gauche. Il avance l'une de ses pattes pour tenter de s’équilibrer car il paraît sur le point de tomber. Sur son flanc, il a une blessure verticale ouverte et il est de plus traversé par une lance. Il a la tête levée et la bouche ouverte, sa langue est dehors et se termine en forme de pointe. Sa tête et son cou sont gris, sa poitrine et l'une de ses pattes sont de couleur blanche. Le reste de son corps est recouvert de petits traits. Il symbolise les victimes innocentes de la guerre. La blessure verticale était présente dans une esquisse de Pégase. Selon la version d'A. Visedo, Pégase représente l'Art; Picasso raconte dans le tableau que les œuvres d'art que contenait la Pinacoteca del Prado (jument) furent mises dans un endroit sûr par les miliciens de Madrid. Cette jument, avec la lampe et la Constellation Pégase, forment un trio qui rappelle "La Santísima Trinidad" del Greco.

La femme avec les bras au ciel. Les bras en l'air, tombant verticalement , elle est prisonnière de sa maison qui brûle et elle s'incline en implorant le ciel, devant ce feu venu d'avions qui ne figurent pas dans le tableau. La femme à droite ainsi que celle de gauche portant dans ses bras son fils mort, se sont converties en symbole de l'horreur de la guerre moderne. Picasso ne cesse de nous parler dans son oeuvre, de lui-même et de ses circonstances. Il s'est peint comme Velázquez sur le côté et a placé les trois femmes avec qui il a actuellement une relation dans cette scène : à Mª T. Walter avec la lampe (comme dans Minotauromaquia, son inspiration); à Dora, son actuelle maîtresse, la femme qui pleure avec une attitude implorante et à son épouse Olga, danseuse qui lui rend la vie impossible, brûlée entre les restes de Madrid bombardée.

La colombe. Située entre le taureau et le cheval, à hauteur de leurs têtes, elle ne semble pas visible à première vue. À l’exception d’une frange de couleur blanche, elle est de la même couleur que le fond et seule sa silhouette est tracée. Son aile est tombée et sa tête tournée vers le haut, avec le bec ouvert. En général c’est un symbole de la paix brisée, cependant il peut s'agir de l'allégorie à la Musique, l'un des Arts détruits par les militaires rebelles durant le bombardement de Madrid. Dans les esquisses datées d’avril, la musique était représentée par une oreille.

Le guerrier mort. Seuls les restes de la tête, un bras complet ou un avant-bras droit et un avant-bras gauche apparaissent. Un bras a la main tendue, l'autre soutient une épée brisée et une fleur qui peut être interprétée comme un rayon d'espoir dans ce panorama désolant ou bien que l'épée fleurit car elle est en bois, comme le reste du guerrier, nous indiquant qu'il s'agirait peut-être d'une sculpture brisée; une autre oeuvre d'art détruite par les rebelles, la Sculpture.

L'ampoule. C'est l'une des images qui intrigue le plus, elle est placée au centre du tableau. On peut penser que le symbole de l'ampoule est une bombe. Il a été dit que cela symbolisait l’avancée scientifique et électronique qui se convertit en forme de progression sociale mais aussi, en même temps, en une forme de destruction massive durant les guerres modernes. Le bombardement de Guernica a pu être une preuve de cette technologie. L'ampoule peut aussi être interprétée comme la pupille de l'œil de la providence. Elle se trouve à l'intérieur d'un soleil; pour A. Visedo, c’est un clin d'œil au titre de l'Exposition (des Arts, dans la vie Moderne); le soleil est Pégase, le petit cheval ailé que nous avons vu sortir de la blessure du cheval - jument, converti en Constellation (Pégase).

La flèche oblique. Elle est située sous la croupe du cheval. Sa forme symbolise l'élévation de l'esprit du défunt sur l'oppression des pouvoirs hégémoniques. L'âme du déchu subit et supplie à la mère malheureuse. L'enfant et lui iront ensemble dans l’au-delà. D’autres personnes considèrent la flèche comme un symbole de guerre, de cette guerre.

La femme agenouillée. L'autre version serait que cette femme soit blessée et qu'elle se serait rapprochée de la jument pour se reposer de ses blessures. La jambe de la femme qui marche vers le centre est visiblement disloquée ou coupée, avec une hémorragie qu'elle tente de freiner inutilement avec sa main droite, elle traîne sa jambe déjà à moitié morte. Cette description est renforcée par la coloration blanchâtre du pied qu'elle traîne en la comparant à l'autre qui conserve une couleur plus foncée, ainsi qu'aux membres disloqués du soldat, qui ont la même couleur, signifiant probablement la perte de sang. L'hémorragie peut être vue dans l'ombre obscure, dans l'articulation disloquée de la jambe de la femme. Elle porte une coiffure ridicule et Picasso l'a peinte en pleurant dans les retouches antérieures, de la même façon qu'il représentait toujours Dora Maar, sa maîtresse.

La femme à la lampe. Elle illumine le séjour avec une bougie et avance avec le regard perdu, comme dans un état de choc. Cette femme est interprétée comme une allégorie fantasmagorique de la République. Elle a son autre main sur la poitrine, entre ses deux seins qui sortent par la fenêtre. Elle nous rappelle cependant Thérèse Walter dans "mujer con vaso", l'une des sculptures que Picasso a cédé pour être exposée dans le Pavillon de Paris.

La mère avec son fils mort. Elle est située sous le taureau, comme protégée par celui-ci. Le visage tourné vers le ciel avec un geste ou un cri de douleur. Sa langue est aiguisée comme un poignard et ses yeux sont en forme de larmes. Elle tient dans ses bras son fils déjà mort. Les yeux de l'enfant n’ont pas de pupilles puisqu'il est mort. Le modèle iconographique de cette figure est, selon les critiques, "Pietà", c’est-à-dire, la représentation habituelle dans l'art chrétien de la Vierge Marie qui tient dans ses bras son fils mort. Selon l'interprétation de Juan Larrea, l’union mère - fils symboliserait la ville de Madrid, assiégée par les troupes de Franco. Pour A. Visedo il s'agirait de la République qui fuit de Madrid en dehors du tableau (vers Valencia) en même temps qu’elle se dirige vers le taureau, Picasso, en demandant de l’aide (de l’aide sous forme de propagande, en participant à la Foire de Paris).