Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

Je vous proposais tout d'abord d'identifier les personnages.Pour y parvenir, il faut essayer de repérer les noms et groupes nominaux qui désignent des personnages.Les voici tous dans l'ordre du texte :"Tchen" ( qui revient de très nombreuses fois ), "un corps moins visible qu'une ombre", "cet homme" ( qui revient plusieurs fois ), "cet homme qu'il devait frapper", "ce corps", "l'homme" ( qui revient plusieurs fois ), "le dormeur", "ce corps immobile", "le corps" ( qui revient plusieurs fois ).On se rend compte que tous les noms et groupes nominaux du texte désignent le même personnage, sauf un : lequel ? Cliquez dessus pour accéder à la page suivante.

Bravo ! En effet, dans ce texte, on rencontre :

* d'une part un personnage qui dort, dont on ne sait rien et qui est présenté comme un "corps". A la fin du texte, cet homme est mort, tué par Tchen :"Le corps était toujours sur le côté, instable, et [...] Tchen avait l'impressions de le tenir fixé au lit par son arme""il eut soudain la certitude que cet homme était mort."

* d'autre part un personnage que l'on désigne toujours par son prénom, "Tchen", ou par le pronom personnel "il". Dès le début du texte, on nous fait comprendre que Tchen s'apprête à donner un coup de poignard à l'homme endormi :"Frapperait-il au travers ?""Il se répétait que cet homme devait mourir. Bêtement, car il savait qu'il le tuerait."

L'une des deux citations ci-dessus est au discours indirect libre, l'autre au discours indirect : cliquez sur la citation au discours indirect libre pour passer à la suite.

Je vous proposais ensuite de réfléchir sur le moment où se passe l'action.

Nous avons des indices assez clairs :"1927""Minuit et demi""La seule lumière venait du building voisin""dans cette nuit où le temps n'existait plus"

Parmi les quatre citations ci-dessus, l'une est un groupe nominal prépositionnel comportant une proposition subordonnée relative : cliquez dessus pour accéder à la page suivante.

Réfléchissons maintenant sur le lieu.

1) Comme pour les personnages, cherchons d'abord dans le texte les indices de lieu :"le building voisin", "le lit", "quelque embarras de voitures" ( embouteillage )L'action semble se passer dans une chambre, à l'étage d'un immeuble, en ville.

2) Essayons maintenant de réfléchir sur le pays où pourrait se passer l'action. Le texte nous donne plusieurs éléments utiles :* une "moustiquaire" en "mousseline" ( tissu très fin ) protège le lit* on précise que le lit est " à l'européenne"* le personnage se nomme Tchen et parle de lui comme un "combattant" et quelqu'un qui accomplit un "sacrifice à la révolution"* l'action se passe en "1927".

Selon vous, dans laquelle de ces quatre régions du monde se situe donc l'action :l'Europe, l'Afrique, l'Amérique ou l'Asie ?Cliquez sur le bon continent pour accéder à la suite.

Bravo ! 1) Comme on a besoin de préciser que le lit est " à l'européenne", cela signifie forcément que l'on n'est pas en Europe... mais le personnage qui dort, lui, est peut-être européen : il est vêtu comme un Européen et dort dans un lit européen !2) La nécessité de la moustiquaire, ajoutée au fait que l'inconnu dort seulement en caleçon ( on ne parle pas de drap ni de couverture ), suggère un climat chaud et humide : on est donc tenté d'éliminer aussi l'Amérique.3) Le nom de Tchen évoque davantage l'Asie. De plus, il nous faut un pays où il y ait eu une révolution meurtrière en 1927. Or, en faisant des recherches, on apprend qu'une guerre civile a eu lieu en Chine en 1927. Cette guerre civile chinoise opposait avec une grande violence :* des nationalistes qui voulaient se libérer de l'emprise des Occidentaux et des Japonais* des communistes qui tentaient d'instaurer un régime semblable à celui de l'URSS* des seigneurs locaux qui avaient surtout envie d'être chefs et de se battre contre le chef voisin* les Occidentaux qui essayaient de conserver leur domination.

Selon vous, de quel côté combat Tchen, l'assassin du texte ? Cliquez dessus pour passer à la suite.

Vous avez raison : Tchen est du côté des communistes . On le devine grâce à l'expression "son sacrifice à la révolution". Cependant, ses motivations ne sont pas très nettes, vous l'avez peut-être déjà remarqué, et nous en reparlerons demain.

Je vous avais aussi demandé pourquoi, selon, vous, nous avions révisé les discours rapportés : vous avez sans doute vu que ce texte en est plein ! A chaque fois, il s'agit des pensées de Tchen, comme dans ces six exemples :Découvert ?Non, c'était le sang de son bras qui coulait goutte à goutte."Assassiner n'est pas seulement tuer...""Est-ce que je deviens imbécile ?"Il se répétait que cet homme devait mourir.Il eut soudain la certitude que cet homme était mort.

Les pensées de Tchen sont rapportées tantôt au discours direct, tantôt au discours indirect, tantôt au discours indirect libre : cliquez sur une citation au discours indirect pour passer à la page suivante.

Dernier point sur lequel je vous avais demandé de réfléchir : le statut du narrateur et le point de vue du récit.

1) Pour le statut du narrateur, on a le choix entre narrateur extérieur et narrateur personnage.Or, le récit est mené à la troisième personne : "Il se retrouva".Donc, le narrateur est extérieur.

2) Pour le point de vue, il existe le point de vue omniscient et le point de vue interne. Or, tout au long du texte, on est toujours dans la tête de Tchen, on ne sait jamais ce que rêve ou ressent l'inconnu dans le lit : le narrateur a choisi de nous faire vivre l'action à travers les yeux, les pensées, les sentiments et les sensations d'un seul personnage, toujours le même. C'est ce que l'on appelle le point de vue interne.... Et c'est sans doute la principale raison pour laquelle le texte est si difficile à comprendre ! Il faut suivre les pensées de Tchen !

avancer

Pour terminer, j'aimerais attirer votre attention sur un point que nous avons déjà vu cette année. Si ce texte est compliqué, c'est bien sûr parce qu'il n'est pas simple d'être plongé dans la tête d'un assassin "écrasé d'angoisse" et plongé dans une "atmosphère de folie" !... Mais si nous avons du mal à comprendre, c'est aussi parce que nous n'avons pas la situation initiale ! L'auteur a décidé de faire commencer son livre directement par la première péripétie ! C'est donc au pauvre lecteur déboussolé de reconstituer tant bien que mal les informations manquantes, comme nous l'avons fait à travers ce diaporama.Un tel début, qui commence en pleine action, sans la moindre introduction ou présentation des lieux et personnages, s'appelle un début IN MEDIAS RES.IN MEDIAS RES est une expression latine qui signifie : "au milieu des événements". Elle est utilisée en cours de français de même qu'INCIPIT ( que veut dire en latin, comme nous l'avons vu, "Il commence" ).