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Transcript

Once upon a time, Dominique, une plante s'est faite attaquée...

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...par une chenille...

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Dominique, sentant le danger s'approcher envoya un signal de détresse rapide et spécifique, un message moléculaire. Quand soudain, ayant reconnue ce signal, surgit une mésange qui arriva à sa rescousse et dévora la chenille. C'est ce que l'on appelle la défense induite.

Grâce à des allié.es comme la mésange ou cette fourmis...

...elle s'en est très bien sortie

En effet, des plantes tel les acacias corne de bœuf, établissent une symbiose avec une certaine espèce de fourmis. En échange pour un abri et de la nourriture, les fourmis deviennent les gardes-corps et esclaves de leur hôte.

Mais attention, pour que les fourmis restent encore plus longtemps ce dernier ne se prive pas pour les droguer en leurs donnant certains produits les empêchant de digérer d'autres nourritures que celle qu'il leurs donne..

Ensuite, Dominique a mis en place certaines défenses physiques car si elle a parfois besoin d'être aidée par ses ami.es, elle peut se débrouiller toute seule...


(trouvez les 5 paragraphes)

Pour donner quelques exemples assez concrets, Dominique et ses ami.es les plantes ont notamment développés des murailles infranchissables comme l'écorce. Cependant, elles ne protègent pas les zones photosynthétiques, c'est pourquoi il existe aussi la cuticule, une couche cireuse, qu'il est difficile aux petits pathogènes de traverser sans aide et qui en plus de ça joue le rôle assez rigolo de faire patiner les petites bébêtes. Ensuite, lorsque la cuticule est détruite , celle ci, car elle est reconnue par l'organisme comme une molécule du soi endommagé, permet l'activation de d'autres mécanismes de défense. Enfin, il existe une dernière muraille: la paroi cellulaire qui à l’intérieur de la cellule joue le même rôle que la cuticule. Pour rendre les murailles encore plus efficace les plantes renforcent ces dernières avec de la lignine, de la callose ou bien des minéraux. Pas très agréable à mâchouiller ....

Si la plante peut retenir son adversaire derrière ses murailles, elle peut également le piéger à travers ses piquants (aiguillons ou épines) et ses trichomes.

Les aiguillons ou épines sont largement visibles, pour différencier les deux, on dit que les épines sont des prolongements directs du tissu végétal alors quel'aiguillon pousse à la surface de la tige, le rosier a donc des aiguillons. Cependant, si ils sont utilisés pour les grands ennemis, ils ne font pas peurs aux petits pathogènes. Dominique a donc trouvé une alternative: les trichomes...

Et toutes les plantes possèdent ses sortes de petits poils, ils existent deux sortes de trichome les glandulaires (défense chimique) ou les non glandulaires (défense physique). Pour ce qui est des trichomes non glandulaires, les plantes rivalisent d’ingéniosité pour piéger les petites bêtes. Par exemple, Mentzelia pumila, une amie à Dominique , possèdent des trichomes avec des couronnes retournées au sommet et avec des couronnes sur le long du poil de façon a ce que l'insecte qui s'y pose, reste coincé dans cette forêt de poil maléfique... Cruel non ?

Si les défenses précédentes sont utiles en cas d'attaque extérieur à la plante, cette dernière doit également faire face à des attaques de pathogènes qui vivent et se développent dans ses tissus végétaux. La plante ne peut pas les déloger alors simplement elle va décider de les mettre en quarantaine...

Elle peut y parvenir de différentes manières: par exemple former une muraille en liège (car très isolant) tout autour de la zone infestée par le pathogène et le laisser mourir dans sa prison végétale., mais aussi découper sciemment des petits cercles dans son tissu qui va se détacher du reste de la plante (en dissolvant notamment la glue collant les cellules entre elles) et enfin utiliser le suicide collectif de cellules végétales qui se sacrifient pour limiter l'invasion du pathogène qui se retrouvera seul au milieu des cadavres de cellules et finira par mourir...

Il existe un autre type de mécanisme physique qui concerne notamment les attaques des ennemis de Dominique: les pucerons. En effet, la tactique des pucerons, consiste à utiliser leur longue trompe, leurs stylets, pour se nourrir de la sève des plantes. En réaction à ceci, il existe deux moyens de se défendre pour la plante: faire un garrot dans ses vaisseaux pour empêcher le puceron de se nourrir ou obstruer son stylet à l'aide de grosse molécule.

Dans le premier cas, les plantes utilisent par exemple du callose pour auto-obstruer ses vaisseaux, elle les débouche lorsque le puceron est parti. Dans le second cas, qui concerne notamment les légumineuses, on retrouve la présence de protéines appelées forisomes qui ont la particularité de gonfler lorsque le vaisseau de sève est percé par un puceron et qui "bouchent" ainsi le stylet de ce dernier... cependant, la lutte n'est pas tout à fait gagner car si le stylet du puceron est bouché, il peut toujours saliver pour le déboucher; la lutte de la plante consiste donc a boucher plus vite son stylet qu'il ne le débouche ...

Enfin le dernier mécanisme de défense concerne le latex. En effet, et même si il n'est pas présent dans toutes les plantes, il possède plusieurs avantages. Le premier c'est qu'il est présent sous pression dans les canaux de la plante et affluent sur le lieu endommagé lorsque le canal est sectionné. Le deuxième c'est que exposé à l'air libre, le latex colle, et va ainsi permettre de piéger les ennemis. Si ce n'est les empoisonner car, troisième particularité, le latex est également bourré de toxines ....

Ainsi que certaines défenses chimiques...

Dominique possède deux types d'armes chimiques: des protéines (ont de nombreux rôles et peuvent intervenir dans sa défense) et métabolites secondaires (qui ne sont pas issus de l’expression d’un gène mais de son métabolisme).

Elle a deux types de métabolites : primaires (impliqué directement dans sa croissance, nutrition et développement, sans aucun rôle de défense) et secondaires/spécialisés (non impliqué directement dans sa croissance mais lui permet de s’adapter à son environnement).

Certaines métabolites secondaires lui permettent de se défendre contre des stress abiotiques (comme le froid) ou des agressions biotiques (comme des prédateurs). Ce dernier peut alors agir en défense directe (ex : curare avec ses effets paralysants) ou indirecte.

La co-évolution de notre héroïne et de ses prédateurs :

Pour faire face aux composés toxiques produites par Dominique, ses prédateurs doivent s’adapter aux défenses de cette dernière et chaque défense physique et chimique à une faille, il suffit de le trouver! Les prédateurs et notre plante se poussent donc de manière réciproque à évoluer.

Les composés chimiques qu’elle produit se compte par dizaines de milliers et sont très divers pour permettre une spécificité à chaque attaquant. Ces molécules de défense se retrouve partout en elle, mais doivent varier spatialement (les prédateurs n’attaquent pas les mêmes zones) et temporairement (leur production est un grand coût énergétique et différent également en fonction des saisons).

Or, Dominique doit aussi éviter de s’auto-intoxiquer grâce à des défenses inductibles (qui ne sont produites qu’en cas d’attaque) et en produisant ces composés dans des compartiments spécialisés (ex : trichomes glandulaires à sa surface).


Et Dominique vécut heureuse en continuant de batailler chaque jour, nous apprenant toujours de nouveaux mécanismes fascinants pour lutter pour sa vie fixée.

source: :https://www.podcastscience.fm/dossiers/2019/05/04/les-plantes-vs-le-monde-episode-2-2/