L'exode de juin 1940 dans le Berry
francois.rullon
Created on May 30, 2020
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Transcript
Dans cette activité, le service éducatif du Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher vous propose de travailler sur un événement qui a concerné la région du Berry en mai et juin 1940.
Je m'appelle Édouard Lévêque, mais on me connaît aussi sous le pseudonyme de Jean-Louis Boncoeur. Je suis né à La Châtre (Indre) le 26 mai 1911. Je m'intéresse à la fois aux arts plastiques, à l'écriture, à la poésie, à la scénographie et au théâtre. Je me suis fait connaître grâce à mes écrits et mes spectacles qui ont contribué au renouveau du folklore berrichon.
En juin 1940, j'ai assisté au bombardement aérien de La Châtre (19 et 20 juin), ainsi qu'au passage de milliers de civils, mélangés aux soldats français qui traversent le Berry du Nord au Sud.
J'ai réalisé cette œuvre, que j'ai appelée L'exode, entre juin et août 1940, en peignant sur une grande toile de 275,5 cm sur 122,5 cm avec de la peinture à l'huile. D'après mon fils, Michel Lévêque, j'ai réuni dans cette peinture mes "trois savoir-faire préférés: conter une histoire, la mettre en scène comme un plan de cinéma et la représenter".
Je suis mort le 21 mars 1997. Ce tableau a été donné par mon fils au Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher en 2015.
Source: Wikipédia / Saint-Maur Actualités
L'oeuvre et sa forme
Deuxième plan
Arrière plan
Premier plan
Nous allons d'abord commencer par comprendre comment mon œuvre est composée.
- Essaie de repérer les différents plans du tableau et décris ce que tu y voies. Clique dessus pour vérifier que tu les as bien trouvés.
- Clique sur l'icône située devant le village pour faire apparaître les informations.
- Complète ensuite ta fiche de travail.
Deuxième plan
Des inspirations diverses
Sonia Delaunay, Rythm Colour no 1076, 1939, Centre national des Arts Plastiques, Paris.Sonia Delaunay, née Sophie Stern ou bien Sara Illinichtna Stern, née le 14 novembre 1885 à Gradizhsk en Ukraine et morte le 5 décembre 1979 à Paris est une artiste peintre française d'origine ukrainienne.
Elle est d'abord inspirée par Vincent van Gogh et Paul Gauguin, puis elle invente, avec son deuxième mari, une forme de peinture qu'Apollinaire définit du terme vague d'orphisme. Sonia et Robert Delaunay ont surtout travaillé ensemble sur la recherche de la couleur pure et du mouvement des couleurs simultanées. Elle s'oriente ensuite de plus en plus vers l'art abstrait.
Source: Wikipédia.
Intéressons-nous maintenant à mes sources d'inspirations.
- Clique sur les différents éléments de cette page pour faire apparaître des informations.
- Complète ta fiche de travail.
J'ai composé cette œuvre autour de très nombreux détails qui vont permettre de t'en apprendre plus au sujet de l'exode.
- Clique sur les éléments interactifs pour accéder à la page consacrée à chaque détail du tableau.
- Trouve des informations pour compléter ta fiche de travail.
- Reviens à cette page en cliquant sur l'icône "maison".
Personnages - 1
"Dès le 10 juin, le passage d'isolés et des voitures commençait; quelle douleur de voir défiler en débandade dans l'artère centrale, la rue Moyenne, cette foule sans armes, sauf quelques rares unités d'active ou de réserve encore constituées se dirigeant vers la Loire - mêlées au torrent des réfugiés, tentant d'échapper à la poursuite du vainqueur. On remarquait de nombreuses voitures de tourisme transportant des officiers et leurs familles. Ce n'était plus une retraite, c'était plus qu'une débâcle, c'était un désastre. (...)
On en voyait couchés (des soldats) sur les pelouses des jardins et des squares, dormant d'un pesant sommeil; d'autres sortaient des boulangeries avec un pain sous le bras; ils s'asseyaient n'importe où pour le dévorer; ils n'avaient plus d'armes ni d'équipement sauf la musette et le bidon".
Témoignage de M. Jongleux
"Les militaires sont mêlés aux civils. Des officiers foutent le camp dans des tractions-avant avec chauffeur et avec "leur poule", disent haineusement les femmes dont les hommes sont à l'armée. Dans des camions qui traînent des canons il y a des soldats sans calot et des femmes avec des jupes plissées. Ils parlent de bombardements, de morts. "Où allez-vous? - Dans le Midi! En Auvergne!" Ils ont peur et propagent la peur. Ils disent que les Allemands fusillent tous les hommes qui ont vingt ans, qu'ils coupent les doigts pour récupérer les bagues et les alliances, qu'ils brûlent tout."
Témoignage de Roger Cherrier
En mai 1940, on compte environ 300 000 soldats nord-africains et autant des « colonies » sur plus de 5 millions mobilisés dont, en métropole, 95 000 soldats nord-africains et 50 000 coloniaux.
Les combattants de l'Empire se battent avec acharnement dans tous les secteurs du front en y subissant des pertes sévères : les soldats nord-africains à Gembloux, en Belgique, et lors de la défense de Lille, dans la Meuse, l'Oise, l'Aisne, le long de la Loire, les Malgaches dans les Ardennes, les Sénégalais dans la Somme, la Meuse, l'Aisne, en Champagne, dans le Rhône, les Indochinois dans les Ardennes, dans l'Eure, en Côte d'Or.
Ils subissent aussi les crimes ennemis sous la forme d'exécutions sommaires de prisonniers sur le théâtre même des combats : Sénégalais du 53e régiment d'infanterie coloniale mixte sénégalais (RICMS) à Airaines et à Dromesnil (Somme), Sénégalais du 25e RTS à Chasselay (Rhône), Marocains à Febvin-Palfart (Pas-de-Calais) pour n'en citer que quelques exemples. De plus, dès le 19 août 1940, l'occupant édicte un ordre interdisant « de toucher aux tombes des soldats noirs, d'orner leurs sépultures, de déplacer leurs corps... ».
defense.gouv.fr
Personnages - 2
"Tout est confusion dans les têtes et depuis plusieurs jours le flot des réfugiés passe sur la route: autos, camionnettes, charrettes tirées par des flots de chevaux, voitures à bras, gens à pied. Tous les véhicules sont pleins, débordent de gens hagards juchés sur des matelas, des oreillers, avec des sceaux qui brinqueballent. Des hommes, des femmes, des enfants, les uns en habits du dimanche, les autres vêtus à la va-vite, gamines avec des noeuds dans les cheveux, gamins dépeignés et morveux, passent et traînent des pieds."
Témoignage de Roger Cherrier
"Placée au carrefour de la grande route de Paris et de la transversale Tours-Vierzon-Auxerre, la Chapelle-d'Angillon, économiquement parlant, occupe une position privilégiée. En temps de guerre, sa situation lui procure plus d'inconvénients que d'avantages. Point de convergence des routes qui conduisent aux ponts de la Loire de Sully à Bonny, dès le milieu de mai elle a vu déferler, en vagues successives la foule innombrable des évacués de l'Est, du Nord, de la région parisienne, du Loiret, de l'Yonne, etc.: les automobiles d'abord, les convois agricoles ensuite; en dernier lieu, les piétons et les cyclistes. Rien de triste et d'émouvant comme cet exode de tout un peuple fuyant l'invasion et abandonnant le sol natal, ses foyers, et ses biens! A partir du 14 juin ce fut un fourmillement, une ruée sur toutes les routes: femmes, enfants, vieillards, jeunes gens arrivaient, harassés, affamés, altérés."
"Les heures terribles du 18 juin", Journal de Sancerre, 3 août 1940.
Les véhicules
En 1940, la France possède autant de blindés que l'armée allemande. Néanmoins, plus de la moitié sont des chars identiques à celui représenté sur le tableau, qui souffrent de plusieurs défauts:
- leur armement n'est pas assez puissant.
- - l'équipage n'est que de deux hommes (conducteur et chef de char, obligé de guider le conducteur tout en s'occupant du canon).
- - ils ne possèdent pas de radio.
De plus, les chefs de l'armée française comptent utiliser les chars de la même manière que pendant la Première Guerre mondiale, ce qui se révèle complètement inefficace.
Les avions
"Les Allemands, en ce moment sur la Loire, n'avaient pas tardé à constater, au moyen d'avions de reconnaissance, la présence dans notre petite ville de cette multitude de soldats. Le résultat ne se fit pas attendre: le 18 juin, à 19 heures, une trentaine d'appareils survolaient la Chapelle et déversaient sur notre cité plus de cent bombes en cinq minutes. Je n'oublierai jamais le spectacle lamentable et navrant qu'offrait notre malheureux pays à l'issue de cet enfer: Des gens affolés courant au hasard, ceux-ci cherchant leurs proches, ceux-là pleurant leurs morts, d'autres contemplant désespérés leur abri et leurs meubles détruits, fruit de toute une vie d'économies. Sur le Champ de Foire, où il y avait foule, c'était un chaos indescriptible. Bouleversé, parsemé d'énormes trous, c'étaient des cadavres un peu partout, des dizaines de chevaux foudroyés, des voitures renversées, calcinées, détruites, des arbres brisés. Trente maisons, dans le village, ont été détruites en totalité ou en partie et rendues inhabitables et leurs habitants ont dû chercher un refuge chez leurs parents, leurs voisins ou dans des abris de fortune. Un grand nombre d'autres ont subi des dégâts plus ou moins considérables et, depuis un mois, couvreurs et vitriers s'emploient aux réparations les plus urgentes. L'aile principale du château a reçu une bombe et la toiture s'est effondrée.
Il est impossible d'évaluer exactement le nombre de victimes. On a retrouvé et inhumé 104 cadavres, dont cinq seulement appartenaient à la population proprement dite de la Chapelle."
"Les heures terribles du 18 juin", Journal de Sancerre, 3 août 1940.