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Dossier interactif pour les 1ère du lycée Louise Michel de GIsors

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Transcript

Métropole et colonies (1870-1914)

Comment et pourquoi la France met-elle en place un vaste empire colonial?

Introduction

Leçon 1

Leçon 2

Leçon 3

1

Conclusion

2

Introduction : l'empire colonial français avant la IIIe République

La conquête de l'Algérie marque le début du 2ème empire colonial français. Elle a lieu sous Charles X, en prenant pour prétexte l'humiliation reçue en 1827 par le consul de France par le Dey (souverain) d'Alger, que la France transforme en incident diplomatique. Après des années de guerre de conquête, l'Algérie est officiellement annexée en 1848; elle est alors divisées en 3 départements français.

La conquête de l'Indochine (aujourd'hui Vietnam, Laos et Cambodge) débute en 1858, avec la conquête de la Cochinchine (achevée en 1862) puis du Cambodge. Ces conquêtes se poursuivront jusqu'en 1907. Le terme même d'Indochine apparaît en 1887, avec la création de l'Union indochinoise.

Des comptoirs coloniaux en Inde, liés à la mise en place par Colbert de la Compagnie des Indes orientales. Malgré son relatif échec, elle a permis de créer des comptoirs importants en Inde, comme Pondichéry

En dehors de ses côtes, l'Afrique demeure un continent en grande partie inexploré. Cela est notamment aux maladies tropicales auxquelles ne peuvent résister les explorateurs

Des comptoirs en Afrique de l'Ouest, liés au développement à partir de la fin du XVIe siècle de la traite atlantique Ces comptoirs servent aussi de points de ravitaillement pour les navires européens vers les Indes

La Louisiane, possession française, a été vendue par Napoléon Ier en 1803 aux tous jeunes Etats-Unis, pour environ 80 millions de dollars (de l'époque! Une somme très importante). Napoléon Bonaparte fait ce choix, car il a conscience qu'il ne peut pas défendre cet immense territoire face aux Anglais et que sa vente posera des problèmes à l'Empire britannique. De plus, il a besoin de fonds en Europe pour la mise en place de l'Empire et pour sa politique de conquêtes.

L' Île Bourbon est colonisée à partir de 1665 ; elle se développe rapidement, notamment grâce à la culture du café, de la canne à sucre et des épices (et donc à l'esclavage). Rebaptisée La Réunion pendant la Révolution française, elle est une étape importante de la route vers les Indes. Mais le développement de la culture de la betterave à sucre et l'abolition de l'esclavage en 1848, puis le percement du canal de Suez, provoquent une crise économique sur l’île à partir de 1870.

En 1862 le site d'Obock est cédé à la France; peu aménagé, il sera finalement mis en valeur pour servir d'escale vers l'Asie (par le canal de Suez), face au grand port britannique d'Aden. Très rapidement, il sera délaissé au profit de Djibouti.

Passez la souris sur chaque possession française sur la carte pour en apprendre un peu plus et rédiger une courte introduction. Pas besoin de tout noter!!! En cas de doute, un symbole en haut à droite de l'image vous permet de voir tous les éléments interactifs.

Les Antilles (notamment la Guadeloupe et la Martinique, mais pas seulement) sont colonisées par la France dans la 1ère moitié du XVIIe siècle. Ces îles sont riches en ressources, notamment agricoles (plantations de canne à sucre, produits tropicaux...), qui en font des possessions très disputées entre la France et la GB au XVIIIe siècle, notamment lors de la guerre de Sept ans (1756-1763).

Après une première installation française dès 1503, la Guyane n'est réellement peuplée par les Français qu'à partir de 1643. L' esclavage permet la mise en place d'une économie de plantation, mais moins rentable qu'aux Antilles. La Guyane devient un département français à la Révolution, mais aussi un lieu de déportation (bagne), notamment sous le Second Empire. En 1855, de l'or y est trouvé, ce qui rend ce territoire soudainement attractif.

Le Canada a été perdu par la France après la guerre de sept ans (1756-1763) contre la Grande-Bretagne. Elle accepte de renoncer à sa colonie canadienne en échange de la restitution de certaines îles, notamment celles des Antilles (importantes notamment pour la production de sucre.)

Ces cinq pays sont les premiers à s'être lancés dans la conquête coloniale, au moment des Grandes découvertes : d'abord l'Espagne et le Portugal dès le début du XVIe siècle, puis la France, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies (Pays-Bas) Si la 2ème vague de colonisation commence en 1830 avec la conquête de l'Algérie, elle se met réellement en place sous la IIIe République, à partir de 1871.

Leçon 1 - Les motivations de la colonisation

Les expéditions coloniales lancées depuis 1881 (Tunisie, Annam, Tonkin) divisent la classe politique française ; en 1885, le débat est très houleux entre Ferry, favorable à la colonisation (notamment dans un contexte de rivalité avec l'Allemagne depuis la défaite de 1870 et pour faire à nouveau de la France une grande puissance), et Clemenceau, qui s'y oppose. En mars 1885, Clemenceau parvient à faire tomber le gouvernement Ferry. Voir étude pages 216-217

Comme beaucoup d'Européens, Victor Hugo considère que la colonisation est une chance, à la fois pour les colons et pour les colonisés.

S'inscrivant dans l'héritage des sciences du XVIIIe siècle définissant et classifiant les races humaines (Kant, Des différentes races humaines, 1775), les Républicains justifient la colonisation en tant que devoir de civilisation envers des peuples jugés inférieurs. Ces arguments ne visent qu'à légitimer la mise en oeuvre d'un projet colonialiste contraire aux valeurs de la République.

Cette affiche illustre la complexité des motivations de la colonisation : la France dit apporter aux "barbares" de son empire colonial d'Afrique du Nord, d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud-Est le progrès et la civilisation. Mais cette affiche rappelle aussi la dimension militaire de la colonisation, avec des soldats des différentes époques de la conquête coloniale, et l'enjeu commercial : les colonies doivent fournir des matières premières ainsi qu'un débouché pour les produits de la métropole.

Une corne d'abondance, qui symbolise les richesses apportées par la métropole aux indigènes (ici, au Maroc).

Marianne, personnalisant la République française, est reconnaissable à son bonnet phrygien et aux couleurs bleu-blanc-rouge sur sa robe.

Marianne apporte la connaissance aux peuples colonisés (voir image de l'école), elle apporte la civilisation aux "barbares".

Reconnaissants, les colonisés s'agenouillent devant Marianne, qui leur apporte civilisation, progrès et richesses.

Une araire, qui permet les labours, symbolise les progrès apportés par la France, mais aussi la mise en valeur par la République des territoires colonisés (colonies d'exploitation, voir leçon 3).

La République est avant tout une conquérante, qui impose sa domination aux indigènes; la conquête fournit "un terrain d'expérience pour ses armes". Cette conquête militaire est parfois précédée par des missions (c'est-à-dire l'envoi de missionnaires) religieuses, qui voient dans la colonisation le moyen d'évangéliser de nouvelles populations.

L'objectif est ici de comprendre les motivations réelles et les prétextes avancés par la France de la IIIe République pour justifier une conquête coloniale qui semble pourtant s'opposer aux principes républicains. Partez de l'affiche au centre (qui date de 1911) pour comprendre l'image que veut donner la République de ses conquêtes, puis regardez les documents autour pour approfondir votre analyse.

Leçon 2 - La conquête de l'empire colonial français

En 1884-1885, la conférence de Berlin réunit à l'initiative de Bismarck les représentants de 14 puissances européennes. Son objectif est de régler pacifiquement les litiges relatifs aux conquêtes coloniales en Afrique. Elle impose le principe de la présence effective pour reconnaître une annexion, mais ce faisant elle déclenche une course aux colonies ; le tracé des frontières africaines se fera progressivement, à l'initiative des métropoles colonisatrices (voir doc 2 page 219) La conférence de Berlin est souvent caricaturée sous l'image de puissances européennes se partageant le "gâteau" Afrique.

Conquête de la Tunisie : 1881

La conquête est achevée en 1897, après de très fortes résistances (doc 2 page 227)

L'ile est conquise en 1896, mais l'insurrection générale qui se produit en septembre 1896 dans le centre de l'ile, avec l'apparition d'un "sentiment national" contre un envahisseur dont l'autorité n'était pas encore suffisamment établie, pousse la France à envoyer le général Galliéni ramener l'ordre. Cette rébellion dure jusqu'en 1905.

L'Afrique Occidentale Française (AOF) est conquise en 1895

La IIIe République mène à partir de 1881 une série de guerres coloniales en Asie du Sud-Est et en Afrique (près de 40 opérations armées en Afrique menées par la France entre 1870 et 1914); c'est une conquête le plus souvent violente même si certains préfèrent négocier avec les élites locales, comme Brazza au Congo. Cette conquête coloniale s'achève avec la mise en place du protectorat sur le Maroc en 1912.

  • En 1870, l'empire colonial français regroupait 5,5 millions d'habitants sur près d'1 million de km²
  • En 1914, ce sont 48 millions d'habitants sur 11 millions de km²
La France possède le 2ème empire colonial mondial, après celui du Royaume-Uni

Après la conférence de Berlin en 1884-1885, les Français et les Britanniques s'opposent à Fachoda; cette crise témoigne de deux objectifs différents :

  • en 1898. La mission Marchand, venue du Congo, a pour objectif d'étendre l'influence française en Afrique selon un axe ouest-est (pour relier l'AOF à la côte des Somalis)
  • Les Britanniques, venus du Soudan, tentent d'imposer leur autorité selon un axe nord-sud, de l'Egypte à l'Afrique du Sud.
Le point de rencontre se trouve à Fachoda, sur le Haut-Nil; la mission française est obligée d'évacuer, en échange de compensations à Madagascar, au Tchad et au Maroc. Les tensions entre la France et la Grande-Bretagne sont très fortes, malgré le rapprochement entre les deux puissances (Entente cordiale) au début du XXe siècle. Pages 224-225

Un exemple de violente rivalité coloniale : le Maroc Au Maroc, les tensions sont fortes entre la France et l'Allemagne. La France peut bénéficier du soutien britannique dans le cadre de l'entente cordiale signée entre les deux pays en 1904; au contraire, l'Allemagne est isolée diplomatiquement. Finalement, après deux graves crises en 1905 et 1911, elle accepte le protectorat français sur le Maroc en 1912, en échange de compensations. Le détail des crises de 1905 et 1911 1905 : c'est la "crise de Tanger" provoquée par un discours de l'empereur Guillaume II à Tanger le 31 mars 1905, au cours duquel, s’opposant à l’instauration d'un équivalent de protectorat de la France sur le Maroc, celui-ci exige un État « libre et indépendant » afin de maintenir présents les intérêts allemands. Finalement, la conférence d'Algésiras donne raison à la France (grâce au soutien de la GB : c'est l'« Entente cordiale », signée en 1904, par laquelle la France laisse les mains libres à la Grande-Bretagne en Égypte et, en contrepartie, peut instaurer un protectorat au Maroc.) 1911: c'est le "coup d'Agadir"; l'envoi par l'Allemagne d'une canonnière (navire léger armé de canons), la SMS Panther de la marine de guerre allemande, dans la baie d'Agadir au Maroc suite à l'occupation en mai par les troupes françaises de Rabat, Fès et Meknès. La France préfère négocier : l'Allemagne renonce à être présente au Maroc, en échange de l’abandon par Paris de territoires d'Afrique équatoriale au Gabon, au Moyen-Congo et en Oubangui-Chari, au profit du Cameroun allemand.

Les premiers acteurs de l'expansion coloniale en Afrique ne sont pas les militaires, mais des missionnaires religieux (catholiques et protestants) ou des explorateurs, géographes et marins, comme Pierre Savorgnan de Brazza. Ce dernier, convaincu de l'importance de la mission civilisatrice et respectueux des populations locales, mène plusieurs expéditions d'exploration en Afrique centrale et atteint le fleuve Congo en 1880. Devenu gouverneur du Congo (1887-1897), il étend les possessions françaises vers le Nord (voir pages 212-213)

Rabah est un seigneur de la guerre et trafiquant d'esclaves soudanais, qui s'empare en 1893 du royaume de Bornou. En 1899, après des négociations qui dégénèrent avec un explorateur français, il est attaqué par plusieurs armées françaises. Il est vaincu et tué à la bataille de Kousséri, en avril 1900. L'ancienne famille royale du Bornou est rétablie sur le trône, mais sous le contrôle de l'autorité coloniale française.

La France livre deux guerres à l'empire du Dahomey, dans ce qui est aujourd'hui le Bénin: la 1ère guerre du Dahomey, en 1890, puis la 2nde guerre du Dahomey qui dure deux ans, de 1892 à 1894. L' empire du Dahomey est dissous et remplacé par la colonie du Dahomey.

La révolte anyang éclate à Ossidingué au Cameroun en 1904

L' AOF est marquée par de nombreuses résistances à la colonisation, notamment celle de l'empire de Samory dans les années 1880, mais aussi au Sénégal entre 1888 et 1894, au Togo en 1892, dans le nord de l'AOF entre 1906 et 1912 et au sud entre 1909 et 1915, ou encore la révolte des Mossi (ou Moose) en 1908.

Après la difficile conquête entre 1832 et 1847 et la départementalisation en 1848, d'autres révoltes éclatent, notamment en Kabylie en 1871, à l'initiative du cheikh El Mokrani. 250 tribus se soulèvent, soit près d'1/3 de la population algérienne, jusqu'à leur écrasement en 1872.

Lisez attentivement les informations sur cette carte, notamment les lieux de résistances à la conquête et les lieux de rivalité entre métropoles coloniales (sur lesquelles il faudra cliquer). A partir de ces infos, prenez quelques notes sur : - la violence de la conquête et les résistances qu'elle engendre - la conférence de Berlin et les rivalités coloniales

Leçon 3 - Administrer l'empire colonial français1. Les différents statuts et le code de l'indigénat

Un texte-clé : le code de l'indigénat Voir page 222 A partir des documents de la page 222, essayez de montrer (en quelques lignes seulement) en quoi le code de l'indigénat incarne Les inégalités de la société coloniale. Vous pouvez vous servir des questions 1 à 4 pour vous guider.

L'Algérie, départementalisée depuis 1848, a un statut particulier : elle est une colonie de peuplement; en plus des "indigènes" (voir en légende le code de l'indigénat), elle est peuplée de nombreux colons venus de métropole ou d'autre pays européens.

L'Indochine, comme l'AOF et l'AEF, a le statut de colonie. Néanmoins la situation est particulière, car le Cambodge et le Laos avaient le statut de protectorats (au moins jusqu'à leur intégration à l'Indochine, en 1887 pour le Cambodge et en 1899 pour le Laos)

Dès le début de la colonisation, la France met en place différents systèmes pour administrer ses territoires ; on peut distinguer les colonies (de peuplement et d'exploitation) des protectorats et des comptoirs

  • colonie de peuplement -> territoire où s'installent de nombreux colons venus de métropole (ou d'autres pays européens)
  • colonie d'exploitation -> territoire peuplé de peu de colons et utilisé dans un but essentiellement économique par la métropole (voir 2.)
  • protectorat -> c'est un système mixte, qui fonctionne avec un mode d'administration indirect; des pouvoirs locaux sont maintenus en place avec une relative autonomie, en lien avec un résident général (représentant officiel de la France dans un Etat placé sous protectorat)
  • comptoirs -> établissements de commerce situés sur le littoral de pays indépendants
La France impose aussi des règles, notamment en matière de justice, qui s'imposent aux populations "indigènes" : c'est le code de l'indigénat (voir légende de la carte).

L'AOF, comme l'AEF et l'Indochine, a le statut de colonie. C'est une colonie d'exploitation (voir 2.)

L'AEF, comme l'AOF et l'Indochine, ont le statut de colonie. C'est une colonie d'exploitation.

Les territoires français en Inde ont le statut de comptoirs commerciaux; il s'agit donc d'établissements de commerce situés sur le littoral de pays indépendants. On compte 5 comptoirs français en Inde: Pondichéry, Mahé, Karikal, Chandernagor, Yanaon).

Madagascar a d'abord été un protectorat, de 1882 à 1897, avant son annexion par la France et son rattachement à la colonie française de Madagascar et dépendances.

Après avoir noté le titre de la leçon et celui de la partie, cliquez sur la France pour obtenir des informations sur les différents modes d'administration qu'elle met en place dans ses possessions coloniales; vous pouvez ensuite survoler la carte pour en voir quelques exemples. Ensuite, regardez la légende et servez-vous du manuel pour en apprendre davantage sur le Code de l'Indigénat.

Leçon 3 - Administrer l'empire colonial français2. Des sociétés indigènes bouleversées par la colonisation

Les colonies d'exploitation, comme l'AOF, fournissent énormément de ressources qui partent ensuite vers la métropole et ne profitent que très peu aux populations locales; si l'esclavage a été aboli dans les colonies françaises, les indigènes demeurent sous-payés ou soumis au travail forcé. Afin de permettre l'exploitation des ressources, des infrastructures modernes (voies ferrées, routes, ports) sont construites, en ayant souvent recours au travail forcé et en prélevant des impôts élevés pour les financer. Les meilleures terres sont souvent confisquées aux profits des colons, notamment en Algérie, colonie de peuplement. En AEF, le travail forcé et non rémunéré est maintenu par les compagnies privées des concessions, et s'accompagne souvent de multiples abus et de la mise en place d'une économie de pillage. Concession : en 1899-1900, la France, selon l'idée que les colonies ne doivent rien coûter, partage le territoire de l'AEF (700 000km²) entre 40 compagnies privées chargées de leur mise en valeur.

La France a fait le choix de mener dans ses colonies une politique d'assimilation, qui désigne le processus volontaire mené par le colonisateur pour rendre les indigènes semblables aux habitants de la métropole sur le plan culturel. On utilise aussi le terme de politique d'acculturation, c'est-à-dire un processus par lequel un individu adopte une culture étrangère (mode de vie, langue...) ce qui peut l'amener à abandonner sa propre culture (ce n'est plus alors uniquement un phénomène descendant du colonisateur vers le colonisé, mais peut être aussi un choix des colonisés pour ressembler au colonisateur). Cette assimilation se fait avant tout par l'école, dans laquelle la culture et l'histoire française sont enseignés ("nos ancêtres les Gaulois"...) aux indigènes des colonies. Cela permet de contrôler les populations locales ("l'école des otages", voir doc 3 page 227) mais aussi de créer une élite locale, peu nombreuse, médecins, interprètes, administrateurs coloniaux qui a adopté la langue, les habitudes et les codes vestimentaires européens. Certains s'élèvent rapidement dans ces sociétés coloniales, comme Blaise Diagne. L'assimiliation se fait aussi d'un point de vue religieux, avec l'adoption du catholicisme par une partie des colonisés. Cette minorité d'indigènes ayant été scolarisés et vivant à la manière européenne est peu nombreuse; elle ne représente ainsi que 0,5% de la population en AOF en 1914. Ils sont surnommés les "évolués" par les colonisateurs, dans un contexte de racisme se voulant scientifique, fondé sur la théorie de l'inégalité des races et sur lequel repose le discours de la mission civilisatrice de la métropole. Ces théories se diffusent notamment par le biais des expositions coloniales, comme à Marseille et Paris en 1906. Cette vignette est extraite d'une image plus grande, une illustration parue dans le journal L'assiette au beurre en 1911 pour dénoncer les violences coloniales : exploitation des ressources, travaux forcés, impôts et forte mortalité (voir carte de l'AOF).

Un lieu-clé : Saigon En 1887, Saigon, citadelle conquise par la France en 1859, est proclamée capitale de l'Union indochinoise. Réaménagée, la ville se développe rapidement. De nombreux bâtiments à l'architecture occidentale sont construits, notamment dans le centre-ville, siège de l'administration et de l'armée. Vitrine de la colonisation française en Indochine, Saigon devient "la perle de l'Extrême-Orient", ou encore "le Paris de l'Orient". A partir des pages 220-221, vous montrerez en quoi Saigon incarne la ville coloniale. Vous pouvez vous servi des questions page 221 pour vous guider.

Des expositions coloniales sont faites, sur le même modèle que les expositions universelles, afin de montrer aux populations européennes la grandeur de l'empire colonial et ce qu'il apporte à la métropole. Dans le cadre de ces expositions coloniales, des indigènes sont exposés dans de véritables "zoos humains". Un exemple d'exposition coloniale, celle de 1931 (attention, elle est postérieure à notre programme: cliquez sur ce lien pour voir la vidéo.

Partez de la carte et de l'image de l'école pour comprendre ce qu'est la société coloniale, entre exploitation et assimilation. Approfondissez cela ensuite à l'aide du PPO sur Saigon, capitale de l'Indochine, et du document sur les expositions coloniales. La photographie vous en apprend plus sur Blaise Diagne.

Conclusion

Pour aller plus loin Tintin au Congo est le deuxième plus grand succès d'Hergé (en termes de ventes) après Tintin en Amérique. Pourtant cet ouvrage datant de 1931 fait encore polémique aujourd'hui pour sa vision raciste de la colonisation. Cette BD représente la vision de beaucoup d'Européens du début du XXe siècle sur les "bienfaits" de la colonisation, sur la "civilisation" apportée aux "sauvages". Analysée d'un point de vue historique, ce livre permet de comprendre les représentations portées sur la colonisation (en l’occurrence, par les Belges au Congo); représentations qui ont ensuite évolué. Georges Rémi (Hergé, l'auteur de Tintin) a ainsi expliqué : Le directeur du journal m’a presque supplié et m’a dit "Vous ne pouvez pas faire ça, notre belle colonie, le Congo, Léopold II, les missionnaires, nous qui leur apportons la civilisation, etc." Alors, j’ai fait "Tintin au Congo" sans grand enthousiasme. Si je devais réécrire "Tintin au Congo" aujourd’hui, cela serait très différent. Mais tout a évolué et changé, moi aussi j’ai changé. Tintin reporter est un miroir, d’ailleurs tout journaliste est une espèce de miroir qui reflète les événements qu’il va regarder. Tintin a été le miroir de ce que la plupart des gens pensaient du temps de la Russie bolchevique. Quant à l’idée colonialiste, pratiquement tout le monde a été colonialiste. Cela ne posait pas de problème, le Blanc avait été créé pour apporter la civilisation aux autres. Tintin n’était pas raciste mais il était colonialiste comme tout le monde l’était à l’époque. Georges Remi Vous pouvez en apprendre davantage sur Tintin au Congo en lisant cet article: https://www.franceculture.fr/bd-bande-dessinee/pourquoi-tintin-au-congo-fait-il-encore-polemique-aujourdhui

Le terme " francophonie" est apparu vers la fin du XIXe siècle, sous la plume du géographe français Onésime Reclus, pour décrire l'ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Il acquiert son sens moderne lorsque en 1970 des francophones prennent conscience de l'existence d'un espace linguistiquement partagé, propice aux échanges et à l'enrichissement mutuel. Aujourd'hui l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) regroupe 88 Etats et gouvernements et plus de 300 millions de francophones dans le monde. A partir de la carte ci-dessous et des documents page 228 dans votre manuel, réalisez une courte conclusion sur les origines de l'OIF et sa place aujourd'hui à l'échelle mondiale.

Fiches-bilan Vous trouverez un résumé du chapitre sous forme de schéma bilan page 232 dans votre manuel. Et une vidéo résumant le chapitre en 3 minutes : https://lyceen.nathan.fr/9782091728575/asset/premiere_ch08_p243_metropole_colonies.mp4