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Etude du Tableau Saint Barthélemy (Dubois) et d'une gravure sur le massacre de Nîmes (Hogenberg)

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LE MASSACRE DE LA SAINT BARTHELEMY - Francois Dubois

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Le 24 août, Charles IX et une silhouette sombre, sa mère Catherine de Médicis, sortent du Louvre et voient l’ampleur du massacre. La reine mère apparaît également à deux autres endroits du tableau, sur le pont et près de la Seine, en bas à gauche du tableau. Le Roi Charles IX, lui, tire à l'arquebuse.Si Catherine de Médicis n’était pas présente lors du massacre, Dubois l’insère dans son tableau afin de lui imputer une responsabilité dans ce massacre.

La maison de l’amiral de Coligny, le chef militaire du parti protestant, apparaît au centre de l’image. La fin tragique de l’amiral Coligny le 22 août est représentée en trois temps : le corps est d’abord défenestré, puis le cadavre décapité gît aux pieds de trois seigneurs – peut-être le jeune duc de Guise qui considérait Coligny comme le commanditaire de l’assassinat de son père, en 1563 aurait commandité à son tour la mort de Coligny – brandissant la tête tranchée de la victime tel un trophée de chasse. , l’amiral de Coligny, chef protestant, est défenestré et décapité.C= Duc de Guise / B= Le corps de l'amiral Coligny

La Seine.

Le Louvre, palais royal.

Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre des protestants par les catholiques à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy. Les représentations contemporaines aux massacres de la Saint-Barthélemy sont extrêmement rares, ce qui fait de ce tableau un document exceptionnel. Le peintre François Dubois (Amiens,1529 – Genève,1584) était un protestant lui-même rescapé des tueries alors que toute sa famille, protestante, s'était fait assassiner par les catholiques. Il transposa toute sa subjectivité dans son œuvre réalisé entre 1576 et 1584. C'est à dire que l'artiste adopte le point de vue des protestants: victimes innocentes, femmes et enfants. Les protestants meurent en martyrs. Les personnages occupent tous les espaces et nous montrent l’épouvantable barbarie. Les protestants sont clairement martyrisés. Les meurtriers se déchaînent sur des victimes suppliantes, beaucoup sont des femmes et des enfants sans défense. Ce tableau est conservé au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Il mesure 154 centimètres de largeur sur 94 cm de hauteur. SOURCES : Une présentation de Classe Tice2 et de l'Histoire par l'Image http://histoire-image.org/fr/etudes/massacre-saint-barthelemy / http://artisto.fr

De l’autre côté de la Seine se trouve l’église des Grands-Augustins, la montagne Sainte-Geneviève ainsi que la tour du Nesle . La topographie (la distance entre ses lieux, le relief) de ce tableau est donc inexacte. En effet, François Dubois utilise le système du collage pour donner une vision totale de Paris et de l’horreur de la Saint-Barthélemy dans l’ensemble de la ville. Cela donne une impression de chaos, pas de parallélisme, des couleurs diverses et des lances partants dans tous les sens. Ce massacre s'est prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis s'est étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes.

Dubois peint tout de même deux signes d'espoir : Le moulin, symbole de refuge, de vie et de prospérité.

Dubois peint tout de même deux signes d'espoir:Le « Juste » au premier plan, qui semble s'émouvoir du massacre. Dubois, qui est protestant, symbolise l'espoir en la personne d'un ennemi, un catholique.On distingue les catholiques facilement car ils portent tous un couvre-chef, même les deux enfants trainant un nourrisson au milieu de la scène.

Le massacre de Nimes : La micheladegravure de Frans Hogenberg d’après Tortorel et Perrissin (XVIe siècle).

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Après la première guerre de religion, au cours de laquelle elle a vécu sous régime protestant, Nîmes est dirigée par un conseil municipal dominé par la minorité catholique. Les protestants veulent reprendre le pouvoir, et organisent un coup conçu pour coïncider avec la tentative d’enlèvement du roi à Meaux (prélude de la deuxième guerre de religion). Le 30 septembre 1567, les protestants pénètrent armés dans la ville, s’emparent d’un grand nombre de notables catholiques qu’ils rassemblent dans la cour de l’évêché, et en tuent entre une trentaine et une centaine à coups d’épées et de dagues. Plusieurs cadavres sont ensuite jetés dans le puits de la cour. Le massacre est connu sous le nom de Michelade, car il s’est déroulé la nuit de la Saint-Michel.Cette gravure illustre bien la volonté des auteurs des Quarante tableaux de reconnaître la responsabilité des deux camps dans les massacres de l’époque. La représentation de l’événement proposée par cette image est correcte, quoi qu’imparfaite. Tortorel et Perrissin n’ont pas eu accès aux dépositions recueillies au cours de l’investigation judiciaire. Comme pour le massacre de Wassy, la figuration de l’épisode insiste sur la totale vulnérabilité des victimes, prises au piège d’un lieu clos.Gravures de Tortorel et Perissin.

Source : Commentaire des gravures desQuarante tableaux de Tortorel et Perrissin.D'après BENEDICT Philip, Graphic History. The Wars, Massacres and Troubles of Tortorel and Perrissin, Genève, 2007. Dossier réalisé par le service éducatif de la Médiathèque du Grand Troyes.