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Exposition

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Exposition créée par l’Espace Mendès France, réalisée en partenariat avec :le laboratoire Ecologie et Biologie des Interactions (EBI, UMR CNRS 7267) de l’université de Poitiers, l’Ecole de l’ADN Nouvelle Aquitaine, l’Institut de Chimie des Milieux et des Matériaux (IC2MP, UMR CNRS 7285) de l’université de Poitiers, la Région Nouvelle Aquitaine, le centre INRA Nouvelle Aquitaine-Poitiers, le centre d’étude biologique de Chizé CNRS - Université de la Rochelle, l’Atelier Canopé Poitiers, le Conseil Général 79, le botaniste Yves Baron et Alain Persuy, conseiller environnement EMF.

Comprendre comment fonctionne la biodiversité pour comprendre comment la préserver, voilà l’objectif de cette exposition qui entraîne le visiteur à la rencontre du monde vivant. Destinée à tous les publics, cette exposition autour du thème du développement durable propose un parcours en quatre parties afin d’aborder successivement ce qu’est la biodiversité, son rôle, l’impact de l’homme et enfin son évolution dans l’espace urbain.

Exposition

Espaces & Espèces

SOMMAIRE

La diversité des gènes

La diversité des écosystèmes

Un milieu naturel, ou écosystème, est constitué par l’interaction entre l’ensemble des organismes vivants peuplant un milieu donné (biocénose) et les facteurs physico-chimiques caractéristiques de ce milieu : lumière, vent, humidité, température. C'est un océan ou un arbre, une flaque ou un désert...

La diversité génétique rend compte de la variabilité des gènes entre espèces et au sein d’une même espèce (souches, variétés, populations….). Elle est nécessaire pour que les êtres vivants puissent s’adapter aux changements de l’environnement qui jalonnent l’histoire de la Terre.

Des gènesaux écosystèmes

La biodiversité existe à tous les niveaux, de la molécule à l’individu, de l’espèce à l’écosystème. Elle concerne l'ensemble des écosystèmes, la diversité des espèces, composées de plusieurs populations, et la diversité génétique des individus de ces populations.

La diversité des espèces

Une espèce rassemble tous les individus capables de se reproduire entre eux et dont les descendants sont également féconds. La connaissance de la diversité du monde vivant passe par l’identification des différents êtres qui la composent, c’est à dire des espèces et leurs interactions, entre elles et l'environnement.

Biodiversité : une définition "officielle"

« Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins, et autres systèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes »

Inventé dans les années 1980 par des naturalistes inquiets face la dégradation continue de la diversité du vivant, le concept de biodiversité est surtout connu depuis la convention sur l’environnement de Rio de Janeiro en 1992.

La sixième grandecrise d'extinction

La disparition des milieux naturels, la surexploitation des espèces, l'augmentation d'espèces envahissantes, la pollution... autant de facteurs qui menacent aujourd'hui la biodiversité, et due à une seule espèce : la nôtre. Le rythme de disparition des espèces connues est estimé de 100 à 1 000 fois supérieur au rythme d'extinction naturel (celui qui serait équilibré par l'apparition d'espèces nouvelles).

Les cinq extinctions

Les indicateurs de la biodiversité passée ont révélé l'existence de cinq grandes crises du vivant dans l'histoire de la Terre. A chaque fois, les diminutions du nombre de fossiles d'invertébrés et de vertébrés se voient partout sur la planète et dans un laps de temps de plusieurs millions d'années. Chaque crise est suivie d'une période d'augmentation de la biodiversité avec des formes de vie nouvelles.

La biodiversité au cours des temps

Les écosystèmes ont toujours été en perpétuelle mutation : dérive des continents, changements climatiques... avec des conséquences directes sur la biodiversité. La biodiversité ancienne est connue à partir des fossiles, et ne représentent donc qu'une fraction des espèces qui ont peuplé la Terre.

Un système dynamique

La naissance d'une espèce, ou spéciation, est le phénomène évolutif qui est à l'origine de la diversité biologique et constitue un des points essentiels de la théorie de l'évolution. Les espèces naissent et disparaissent, il s'agit d'un phénomène naturel. D'après les archives paléontologiques, on estime qu'une espèce a une durée de vie de 1 à 10 millions d'années selon les groupes zoologiques.

La diversité biologique est le résultat d'une histoire, dans un monde où les conditions de l'environnement se modifient en permanence. Les individus les mieux adaptés, ont plus de chance de transmettre leurs caractères génétiques à leurs descendants. Jusqu'à ce que de nouveaux changements surviennent...

Rio de Janeiro Deuxième plus grande ville du Brésil, Rio compte un peu plus de 6 millions d’habitants intra-muros, le double dans son aire urbaine.

De l’ADN à l’écureuil, de l’écureuil à la forêt.L’Acide DésoxyriboNucléique ou ADN est une molécule biologique présente dans toutes les cellules des êtres vivants, y compris chez de nombreux virus. Il contient toute l’information génétique et permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.

1 - Hexapodes (Papilio machaon) 2 - Nématodes (Chondronema passali) 3 - Archées et eubactéries (Helicobacter rodentium) 4 - Végétaux (Cydonia vulgaris) 5 - Crustacés (Cancer pagurus) 6 - Mollusques (Helix pomatia) 7 - Protozoaires (Emiliana huxleyi) 8 - Vertébrés (Homo sapiens) 9 - Champignons (Amanita pantherina) 10 - Autres invertébrés (Asteria rubens) 11 - Arachnidés (Araneus diadematus)

Une même espèce est un ensemble (pool) génétique : chaque individu qui la compose porte une petite fraction de ce patrimoine.Les individus ne sont donc pas identiques. A cause de ces différences, certains sont plus aptes à transmettre leur patrimoine génétique : ils sont momentanément avantagés. Mais si leur environnement change, d'autres individus génétiquement différents seront à leur tour avantagés. Ainsi, une espèce est en perpétuelle évolution.

Charles Darwin (1809-1882)Naturaliste anglais. Son ouvrage "L'origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle" paru en 1859 a permis de poser les bases de la théorie de l'évolution.Lorsqu’il embarque sur le Beagle le 27 décembre 1831, Darwin n’a pas encore 23 ans. Il revient en Angleterre presque 5 ans plus tard mais en n’ayant passé que 18 mois en mer, le reste du temps, soit 3 ans et 3 mois, il l’a passé à explorer les terres accostées.

Courbe de disparition des familles marines au cours des temps géologiques

Dodo de l'Ile MauriceDécouvert en 1598, Raphus cucullatus est décrit comme un oiseau lent, incapable de voler et ne fuyant pas les humains. Il est considéré comme un proche parent des pigeons modernes. Le dernier représentant s'est éteint vers 1680, victime d'une chasse intensive.

Menaces sur le vivant

Des espèces disparaissent chaque année. Certaines s'éteignent avant même qu'on ne découvre leur existence. La liste des espèces menacées ne cesse de s'allonger. Aussi, faire l'inventaire ne suffit pas, il faut comprendre les interactions entre les différentes espèces et leur rôle sur la diversité du vivant, étudier les phénomènes qui menacent la biodiversité, afin de trouver des solutions pour la protéger.

La biodiversité invisible

Les estimations varient de 10 à 100 millions. La biodiversité microbienne - celle des bactéries, des champignons, des algues unicellulaires... - constitue le plus extraordinaire réservoir de vie de la biosphère. Nos connaissances dans ce domaine sont encore infimes.

Biodiversité marine

Les océans constituent un réservoir de biodiversité encore largement inexploré. Ils occupent 70% de la superficie du globe et pourtant ils abritent « seulement » 15% du nombre d'espèces inventoriées à ce jour.Les scientifiques découvrent chaque année plusieurs centaines de nouvelles espèces.

Insaisissable inventaire

A l'heure actuelle, le nombre d'espèces inventoriées est estimé à 2 millions toutes catégories confondues (plantes, bactéries, animaux, champignons...), et environ 20 000 nouvelles espèces sont décrites chaque année. D'après les spécialistes, il en resterait peut-être plus de 10 millions à découvrir. En 2018, une nouvelle espèce de taupe a été inventoriée en France.

1. Gorille des montagnes 2. Thon rouge du sud 3. Rhinocéros de Java 4. Orang-Outan 5. Hirola 6. Antilope saïga 7. Cacatoes des Philippines 8. Vison d’Europe 9. Tortue de Kemp 10. Mantelle dorée

Une biodiversitéinégalement répartie

Sous les tropiques, les conditions de température, d'insolation et d'humidité sont très favorables à la diversité des êtres vivants. Les forêts tropicales sont donc d'importants réservoirs : on estime qu'elles contiennent plus de 50% de la biodiversité mondiale.

Il y a près de trois siècles maintenant que botanistes et zoologistes ont entrepris la description et l'inventaire des espèces vivantes.L'invention du microscope au XVIIème siècle, les grands voyages autour du monde du XVIIIème, puis du XIXème siècle ont permis de poser les bases de cet inventaire systématique. Aujourd'hui, les analyses de génomes participent à cet inventaire.

Carl Von Linné, Naturaliste suédois (1707-1778). Son système de classification des organismes publié en 1735 dans son ouvrage Systema naturae est toujours utilisé de nos jours.

Passiflore Cette plante grimpante originaire du Mexique est également appelée fleur de la passion. Elle est reconnue pour ses vertus tranquillisantes, pour calmer les états anxieux, les troubles du sommeil, le stress.

Chionodraco hamatus - poisson de Terre Adélie en Antarctique. Cette espèce produit des glycoprotéines antigel qui empêchent les cristaux de glace de se former, ainsi les fluides circulant dans leur corps, en particulier le sang, ne gèlent pas. © CNRS Photothèque, LECOINTRE Guillaume.

Le petit pandaFriand de bambou, le petit panda ou panda roux, Ailurus fulgens, appartient pourtant bien à l’ordre des Carnivores. Il vit sur les versants sud-est de l’Himalaya.

1. Gorille des montagnes 2. Thon rouge du sud 3. Rhinocéros de Java 4. Orang-Outan 5. Hirola 6. Antilope saïga 7. Cacatoes des Philippines 8. Vison d’Europe 9. Tortue de Kemp 10. Mantelle dorée

Quelques espèces sur les 5 583 au total classées par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) comme étant en danger critique d’extinction

Les forêts tropicales s'étendent sur 1 700 millions d'hectares, mais se concentrent principalement dans trois massifs : - Amazonie tropicale : 820 millions d'hectares (perte de 0,6% par an) - Bassin du Congo : 230 millions d'hectares (perte de 0,15% par an) - Asie du Sud Est : 190 millions d'hectares(perte de 2% par an).

Le problème des espèces envahissantes

1. Escargot 2. Orobranche 3. Sanglier 4. Lapin de garenne 5. Pigeon ramier 6. Araignée rouge 7. Renard 8. Gui 9. Mulot

Malgré tout, le problème se pose pour les espèces envahissantes, c'est à dire lorsqu'une espèce animale ou végétale exotique – ne vivant pas dans une région donnée - est introduite volontairement ou non par l'homme sur un territoire. Ces espèces peuvent s'installer au détriment des espèces indigènes, qui vivent naturellement dans cette région, et entraîner des déséquilibres plus ou moins importants des écosystèmes concernés, voire même la disparition de certaines espèces.

Les espèces très abondantes

La notion de nuisible n’est pas utilisée en écologie. Cependant, certaines espèces sont considérées comme négatives envers l'homme car la croissance de leur population n’est plus sous contrôle. L'équilibre naturel n'étant plus respecté (disparition de certains prédateurs, modification de l'habitat), certaines espèces prolifèrent et causent des dégâts. En France, les décisions préfectorales visent à réguler ces populations afin de limiter les conséquences de ce déséquilibre.

Toutes les espèces jouent un rôle

Au sein d'un écosystème, l'abondance d'une population de chaque espèce est contrôlée par les abondances des autres espèces en raison de leurs interactions directes ou indirectes : relations proie-prédateur, parasitisme, symbiose, compétition, mutualisme, commensalisme...Toute perturbation entraîne une modification de cet équilibre naturel.

Même si le rôle de certaines espèces est plus facile à mettre en évidence, comme l'abeille, le ver de terre ou le cloporte, ou que l'on utilise des espèces emblématiques comme porte-drapeau pour la sauvegarde de la biodiversité, il n'en reste pas moins que la biodiversité ordinaire est indispensable au fonctionnement des écosystèmes.

Bien sûr, la menace d'extinction qui pèse sur le gorille ou l’orang-outan nous interpelle. Mais la biodiversité « ordinaire » est elle aussi en danger, et mérite donc toute notre attention.

Réseau trophique d'une forêt

Abeille à miel Apis mellifera est l’espèce la plus connue.Changement climatique, frelon asiatique, pesticides… le taux de mortalité des abeilles à miel est estimé à 30%.

1. Escargot 2. Orobranche 3. Sanglier 4. Lapin de garenne 5. Pigeon ramier 6. Araignée rouge 7. Renard 8. Gui 9. Mulot

Frelon asiatique Vespa velutina est arrivé en Gironde et Lot et Garonne en 2005. Depuis il a colonisé une grande partie du territoire français. Il exerce une prédation préoccupante sur les ruchers, provoquant la perte de récolte ou même la disparition de colonies.

A l'origine d'innovations industrielles

L'étude de la structure et de la biologie des espèces est à l'origine de nombreuses innovations dans le domaine industriel. Le pneu anti-dérapant a été inventé suite aux observations comportementales, puis à des analyses complexes faites sur un petit lézard de la forêt guyanaise qui grimpe à toute vitesse le long de troncs d'arbres lisses.

A l'origine de ressources génétiques

Les ressources génétiques d'une plante ou d'un animal comprennent les populations sauvages de l'espèce, les races et variétés domestiquées. Les formes sauvages qui continuent à évoluer librement dans leur environnement, constituent donc un réservoir à long terme de la diversité génétique, indispensable à l’évolution de la vie sur Terre. Sans un croisement naturel entre deux espèces proches il y a 10 000 ans, le blé indispensable à la fabrication du pain n’existerait pas. Ainsi, du néolithique à nos jours, l’homme a domestiqué les plantes sauvages en les adaptant à ses besoins (se nourrir, se soigner et se vêtir).

Pour les services écologiques rendus

A une échelle globale, les grands ensembles naturels participent au maintien de la qualité de l'atmosphère et des cycles de régulation du climat. Les écosystèmes peu modifiés contribuent efficacement au maintien de la qualité de l'eau. Ils sont les garants de l'élaboration des sols et de leur fertilité, par le biais du recyclage des nutriments et du contrôle de l'érosion. Si une espèce s’éteint, la capacité de l’écosystème à nous rendre tous ces services peut se modifier. En résumé, la biodiversité maintient notre environnement dans les limites compatibles avec la vie.

La nature : une source d'inspiration pour l'homme.

Variabilité des semences de pois. (Photo INRA Pierre Abaret)

1 - Ultrasons : étude du déplacement et de la prédation des chauves-souris 2 - Turboréacteurs : crées sur le modèle des nautiles 3 - Robotique : étude de l’exosquelette des fourmis 4 - Velcro : étude du fruit de la bardane 5 - Caoutchouc : sève de l’hévéa

Intérêt de la biodiversité dans le cycle de l'azote.

Pour les usages à découvrir

Les conséquences de la disparition rapide d’un nombre aussi considérable d’espèces vivantes sont évidentes. La plupart d’entre elles ne sont pas encore décrites, dont certaines espèces rares douées de particularités biologiques remarquables pouvant permettre des avancées spectaculaires dans la compréhension de nombreux phénomènes biologiques essentiels.

L'impératif de la conservation de la biodiversité se justifie par son importance pour la vie sur Terre et par les preuves multiples de son rapide déclin : réduction de la variété génétique des espèces, accélération du rythme des extinctions, et conversion des écosystèmes à des fins agricoles et urbains.

AzoteDans le langage courant, l’azote désigne N2 (diazote), représentant sur Terre 78% de l’atmosphère. Les organismes ont besoin d’azote mais la plupart ne peuvent utiliser l’azote atmosphérique. Il leur faut donc convertir N2 en azote utilisable.

PoisLes pois appartiennent à la famille des légumineuses, qui constitue une source essentielle de protéines végétales pour l’alimentation humaine ou animale. Elles ont la particularité de fixer l’azote atmosphérique grâce à des bactéries symbiotiques.

La nature : une source d'inspiration pour l'homme.

1 - Ultrasons : étude du déplacement et de la prédation des chauves-souris 2 - Turboréacteurs : crées sur le modèle des nautiles 3 - Robotique : étude de l’exosquelette des fourmis 4 - Velcro : étude du fruit de la bardane 5 - Caoutchouc : sève de l’hévéa

Les valeurs économiques de la biodiversité

Plusieurs catégories de valeurs ont été mises en évidence par les économistes. - La valeur de consommation : elle suppose une consommation directe des ressources sans transformation (cueillette, chasse, pêche...).- La valeur de production : les ressources génétiques utilisées dans des cycles productifs, mais également les médicaments à base de plantes ou l’exploitation forestière pour le bois.- La valeur récréative : la biodiversité est exploitée pour les loisirs sans prélèvement pour la consommation.- La valeur d’option est la possibilité d’exploiter différemment dans le futur les ressources génétiques.

Génératrice d'emplois

De nombreux emplois sont liés à l'utilisation des ressources naturelles : la filière bois, l'agriculture, le tourisme et les activités de nature, la conservation du patrimoine... La forêt par exemple peut générer une richesse économique importante, par la vente du bois qu'elle produit, mais elle possède d'autres ressources, champignons, gibiers, pâturâges, châtaignes...

Des raisons éthiques, culturelles et sociales

La nature est nécessaire à notre équilibre. Elle remplit aussi aujourd'hui des fonctions récréatives, esthétiques et spirituelles. Elle a une valeur d’existence liée à la satisfaction et au bien-être que procure la biodiversité. D'un point de vue éthique, le devoir de respecter toutes formes de vie : toutes les espèces ont le droit d'exister. Elles appartiennent au patrimoine collectif et individuel, nous devons le sauvegarder pour les générations futures.

Notre vie moderne a changé notre rapport à la nature, pas notre dépendance vis à vis d'elle. Lorsque l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que les usages de la biodiversité sont multiples et concernent notre vie au quotidien. La biodiversité est à bien l'origine de nos ressources économiques. Son appauvrissement entraînera inévitablement une réduction dans les choix possibles de développement.

La longévité d’un arbre dépend de son espèce,un bouleau a une durée de vie d’une quarantaine d’année, alors qu’un olivier peut atteindre 2 000 ans.

Le baudet du Poitou est considéré comme la race d'âne la plus ancienne. Sa disparition était imminente dans les années 70. Un programme de sauvegarde a été lancé pour conserver son patrimoine génétique.

Promenade en forêt Plusieurs études ont montré les bienfaits des promenades en forêt. Par exemple, à l’issue d’une marche en forêt, le taux de cortisol (hormone du stress) est à un niveau de concentration moins élevé qu’après une marche en zone urbaine.

Une équipe interne de chercheurs dont l’INRA a révélé qu’en augmentant le nombre et la diversité des insectes pollinisateurs, on pouvait accroître le rendement des cultures de + de 20% en moyenne. Ces résultats publiés en 2016, étaient le fruit d’une étude menée pendant 5 ans dans 12 pays.

L'exemple de la pomme

Plus de 2 000 variétés de pommiers existaient dans les vergers français. L'invasion sur les marchés de variétés nord-américaines comme la golden, ainsi que la disparition des vergers et des haies d'arbres fruitiers suite au remembrement, ont eu raison de ces anciennes variétés. Des vergers conservatoires et des associations tentent de les faire revivre.

Biodiversité et alimentation

Depuis le début de son histoire, l’homme aura « testé », abandonné ou adapté, environ 7 000 espèces de plantes sauvages, sélectionnant peu à peu leurs caractères en fonction des conditions de culture, du rendement, de la forme, du goût … Au final, 90% de la nourriture actuelle provient seulement de 8 espèces animales et 15 espèces de végétaux, chacune avec de très nombreuses races ou variétés.

1. Charolaise 2. Limousine 3. Blonde d’Aquitaine 4. Salers 5. Aubrac 6. Gasconne 7. Frisonne

Le problème de la monoculture

La culture d'une seule plante d'année en année induit un appauvrissement des mêmes éléments nutritifs dans le sol à la même profondeur, d'où l'ajout d'engrais. Les pesticides permettent de lutter contre les ravageurs, dont la nourriture préférée s'étend à perte de vue et aucun oiseau pour les mettre en danger puisque les haies ont disparu.

Agriculture et biodiversité

Beaucoup de variétés de races d'élevage ou de plantes cultivées sont sélectionnées pour répondre aux besoins de productivité et aux exigences des industriels et des consommateurs. Cette sélection appauvrit la diversité génétique de ces variétés, les rendant plus vulnérables aux parasites et aux maladies. Des croisements avec des souches résistantes, les espèces sauvages ou des races locales et anciennes, peuvent éviter l'effondrement de la production.

La totalité de l'alimentation humaine provient de la biodiversité. Aujourd'hui, quelques plantes cultivées et races domestiques occupent une place majeure. Cependant, nous avons encore besoin de milliers d'espèces et de variétés pour conserver une alimentation sûre et diversifiée. Et des ressources encore inutilisées peuvent nous aider à surmonter les problèmes de la croissance de la population.

Pomme Le pommier Malus domestica appartient à la famille des Rosacées comme le cerisier, le poirier ou le framboisier. La domestication de la pomme a eu lieu il y a 10 000 ans.

PanaisLégume racine cousin de la carotte, très cultivé autrefois puis oublié, le panais a fait son retour sur nos tables il y a quelques années. Particulièrement riche en potassium, il est une bonne source de fibres alimentaires.

1. Belladone (Antispasmodique) 2. Dentelaire d’Europe (Antibiotique) 3. Colchique (Agents anticancéreux) 4. Digitale (Stimulant cardiaque) 5. Arnica des montagnes (Anti-contusions) 6. Oeillet maritime (Antibiotique) 7. Ananas (Anti-inflammatoire) 8. Datura (Antispasmodique) 9. Pavot (Analgésique).

Contre le cancer

Les principes actifs issus des plantes supérieures jouent un rôle primordial dans les progrès de la chimiothérapie. Les chercheurs travaillent également sur de nombreuses molécules d'origine animale. Deux plantes sont particulièrement utilisées dans le traitement de certains cancers : l'if et la pervenche de Madagascar. Le taxol, une substance isolée de l'if, et en très faible concentration dans l'arbre, est à l'origine, à partir d'une bactérie, d'une molécule ayant les mêmes propriétés anti-cancéreuses. Un médicament anti-cancéreux a été mis au point à partir de la pervenche de Madagascar. Cette plante est aujourd'hui menacée par le déboisement et l'agriculture sur brûlis.

A la recherche de nouveaux antibiotiques : la libellule bleue, Aeshna cyanea, est incroyablement résistante aux attaques microbiennes. Elle possède des petites protéines, les défensines, qui se révèlent aussi efficaces que la pénicilline contre les agents pathogènes, avec un mode d'action rendant plus difficile la résistance aux microbes.

De la substance naturelleau médicament

Un réservoir unique et peu connu

Il faut encore beaucoup de temps pour rechercher les propriétés médicales potentielles des 350 000 espèces de plantes répertoriées. La composition chimique de seulement 1% des espèces marines répertoriées a permis d'isoler plusieurs nouvelles molécules actives. Face à la résistance croissante des organismes pathogènes envers les antibiotiques traditionnels, de nouvelles substances sont recherchées, notamment chez les insectes.

Les propriétés médicales des organismes vivants sont dues à l'existence d'éléments actifs qui lorsqu'ils sont identifiés, sont extraits et certains peuvent être synthétisés chimiquement d'après le modèle d'origine. Sans ce modèle d’origine, impossible de réaliser une synthèse chimique.

L'utilisation des plantes médicinales remonte aux origines de l'homme, et elle est encore très répandue, puisque près de 80% de l'humanité, n'ayant pas accès aux médicaments, continue à se soigner grâce aux plantes. Près de la moitié des médicaments utilisés sont issus d’une matière active naturelle extraite du vivant. Sommes-nous en train de faire disparaître des êtres vivants qui pourraient nous guérir ?

Taxol Le taxol est une substance extraite de l’écorce d’if du Pacifique, Taxus brevifolia, un conifère originaire du nord-ouest de l’Amérique du Nord. Il peut atteindre 20 mètres de haut.

Herboristerie En France depuis une loi édictée par le régime de Vichy en 1941 le diplôme d’herboriste n’existe plus. La vente des plantes médicinales est réservée aux pharmaciens.

Le quinina est un arbuste originaire d'Amérique du Sud. Son écorce contient des alcaloïdes dont la quinine utilisée pour traiter le paludisme (247 millions de malades en 2008). Plus récemment, une autre plante Artemesia annua cultivée en Chine est aussi utilisée avec succès.

Une multituded'habitats possibles

La ville n'est pas un milieu homogène. Il y a les centres villes aux bâtis souvent anciens, les milieux naturels aménagés comme les parcs et jardins ou les bords de rivières. On trouve aussi des résidences pavillonnaires, des zones industrielles. Autant de nouveaux écosystèmes et de nouvelles conditions écologiques pour les espèces, pour une biodiversité faisant partie de notre qualité de vie.

1. Parc2. Jardin3. Bord d'eau4. Zone industrielle5. Friche urbaine6. Bâti

Des conditions de vie particulières

Ces nombreuses zones de vie offrent des conditions parfois difficiles : la présence de béton et de bitume par exemple est omniprésente. La température y est plus élevée qu'en milieu naturel (pour des conditions géographiques et climatiques semblables). La composition de l'air y est différente, la lumière et le bruit permanent ou presque.

La vie est partout en ville

La ville commence à être appréhendée, non plus comme un désert biologique, mais comme un écosystème où l'homme cohabite avec quantité d'autres espèces, végétales et animales, introduites et sauvages. Certaines espèces sauvages ont su tirer partie des aménagements urbains, comme le martinet noir qui a quitté ses falaises pour les bâtiments des villes ou comme les abeilles, qui à l'abri des pesticides, se portent mieux qu'à la campagne.

Les villes existent depuis près de 6 000 ans et n'ont cessé de se multiplier et de s'agrandir, surtout ces dernières années. Si l’urbain ne constitue que 3% des terres émergées, elle regroupe 50% de la population mondiale et 80% dans les pays développés. La ville peut devenir un lieu d’apprentissage à la nature de proximité et aussi un lieu de médiation sur les enjeux de conservation à l'échelle planétaire.

Constructions à biodiversité positive

Il s'agit d'un bâtiment qui abrite dans, ou sur ses structures, une biodiversité supérieure à celle qu'elle aurait eu au même endroit, s'il était vierge de construction. Le principe est le même que dans la nature : il faut des espèces (plantes et animaux), mais aussi le maintien de leurs interactions et des fonctions de l'écosystème ainsi créé.

Pas n'importe quels espaces verts

La notion d’espace vert date du XIXème siècle, lorsque les urbanistes se préoccupent de rendre les villes moins denses. Mais pendant longtemps, un espace vert idéal est une surface de gazon tondu où la moindre plante sauvage est supprimée, et où ces déserts biologiques sont obtenus à grand renfort de produits polluants. Aujourd’hui, des méthodes plus respectueuses de l’environnement et de la biodiversité sont utilisées.

Une ville durable ?

C'est une ville qui vise un développement équitable sur un plan écologique et social. Son premier objectif concerne les économies d’énergie et la lutte contre l’effet de serre. Elle doit aussi se soucier de manière générale de son impact sur l’environnement.

La gestion écologique des espaces verts

Ce type de gestion contribue à améliorer la qualité de l’eau en réduisant les quantités de désherbants, à respecter les équilibres écologiques et la biodiversité, à lutter contre l’érosion des sols et la gravité des crues, à préserver la santé de tous.

Développer la nature en ville est une préoccupation émergente qui va au delà des considérations d'esthétisme et de mieux-être qu'elle peut procurer. Les arbres et les plantes nous rendent service en rafraîchissant et en assainissant l'air, réduisant ainsi les effets de la pollution et des vagues de chaleur.

Une ville durableEvitons le béton vert, c’est-à-dire les haies de thuya, de cyprès ou de laurier palme, les alignements d’arbustes de la même espèce. Privilégions les haies composées d’essences différentes, écologiques et vivantes.

Espaces VertsGrâce à l’évapotranspiration des végétaux et l’ombre qu’ils procurent, la température de la ville à proximité des espaces verts peut être inférieure de 2°CDepuis 1990, le service de l’environnement et des espaces verts de Poitiers a remis en question l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires (insecticides, désherbants, fongicides…)

Les habitats urbainsL’observatoire des villes vertes publie chaque année son palmarès distinguant les collectivités, parmi les 50 plus grandes villes de France, qui ont le plus œuvré pour la préservation et le développement de leur patrimoine végétal. Pour 2020, Angers arrive en tête, suivie de Nantes et de Metz. Poitiers est à la 6ème place.

Ruches du jardin du LuxembourgLe jardin du Luxembourg à Paris abrite le rucher école de la Société Centrale d’Apiculture depuis 1856.

Des plantes sauvages

Certaines d'entre elles sont qualifiées de « mauvaises » herbes pour leur caractère envahissant, inesthétique et parce qu'elles entrent en concurrence avec d'autres plantes, notamment dans un potager. Pourtant les plantes sauvages présentes bien des avantages : elles sont à l'origine des sols, ou font retrouver aux sols leur fertilité et peuvent être utiles pour repérer la nature d'un sol. Elles accueillent de nombreuses espèces animales. Certaines profitent de l'azote abondant près des maisons ou des élevages ou absorbent les nitrates en grandes quantités.

Des papillons

Pollinisateurs, proies pour les batraciens et les chauves-souris, pour certains oiseaux à l'état de chenilles, ils jouent un rôle important dans l'équilibre des écosystèmes. Sur les 5 200 espèces connues en France, seules 250 sont diurnes. Leur population est en chute libre en raison de la disparition de leurs habitats naturels et de l'utilisation des pesticides. Les papillons sont de bons indicateurs de l'état de notre environnement.

Des oiseaux

Certains sont perchés au sommet des grands arbres (mésange bleue), d'autres trouvent le gîte et le couvert sur les troncs des arbres (grimpereau des jardins). D'autres encore sont cachés dans les buissons (troglodyte mignon). Des rapaces nocturnes sont également présents (hibou moyen-duc et chouette hulotte). Les plans d'eaux ou les rivières sont habités par des canards, poules d'eau...

Des mammifères

Le renard et la fouine, deux prédateurs carnivores, se promènent nuitamment dans les villes et sont de plus en plus nombreux. Autres animaux nocturnes, les chauves-souris (pipistrelle et sérotine) nous débarrassent des moustiques et des moucherons. Des insectivores sont les prédateurs de nos jardins : hérisson, taupe, musaraigne...

Des inventaires sont réalisés dans les villes. Un recensement récent a permis d'inventorier à Paris près de 2 000 espèces végétales et autant d'espèces animales, dont 33 espèces de mammifères sauvages. Difficile donc de dresser un panorama exhaustif...

RenardDébut 2020, des renards ont été aperçus dans le cimetière du Père Lachaise à Paris.

1. Grand liseron 2. Prêle 3. Ortie 4. Pâquerette 5. Plantain 6. Pissenlit 7. Moutarde 8. Trèfle

Des plantes sauvagesAutrefois appelées « herbes folles », la végétation spontanée s’installe dans les espaces publics, les collectivités n’utilisant plus de désherbage chimique. Des actions en direction du public pour l’accepter doivent être menées.

Biodiversité d'un jardin

Le jardin est un véritable écosystème. L'aménager pour y accueillir la faune et la flore est un moyen de préserver la biodiversité. On peut aussi en faire un désert biologique : pelouse bien entretenue, arbres ornementaux, murs recouverts de crépi, haies de thuyas ou de lauriers-cerises. Plus un jardin possède d’espèces végétales indigènes et des micro-habitats, plus il sera accueillant pour les papillons, les oiseaux, les abeilles… La multiplication des milieux inspirés des habitats naturels dans un jardin participe également à l’équilibre entre les ravageurs (pucerons…) et les prédateurs (coccinelles…).

1. Prairie fleurie 2. Potager, sans pesticides. 3. Massif de plantes aromatiques 4. Point d'eau 5. Tas de pierres 6. Haie champêtre

Des corridors biologiques

Il sert de support physique à des plantes grimpantes qui abriteront et alimenteront d'autres espèces. Il est utilisé comme sites de nidification par de nombreux oiseaux comme la chouette effraie qui profite des clochers. Il peut servir à accrocher des nichoirs. Il peut être conçu de manière à développer des micro-habitats. Enfin il peut être accompagné de mesures compensatoires : jardin, murs, clôtures, haies...

Utilisation du bâti

Il sert de support physique à des plantes grimpantes qui abriteront et alimenteront d'autres espèces. Il est utilisé comme sites de nidification par de nombreux oiseaux comme la chouette effraie qui profite des clochers. Il peut servir à accrocher des nichoirs. Il peut être conçu de manière à développer des micro-habitats. Enfin il peut être accompagné de mesures compensatoires : jardin, murs, clôtures, haies...

Les principaux milieux à aménager dans un jardin

Préserver la biodiversité en ville, c'est privilégier la multiplicité des espèces, c'est aménager des zones de passage d'un milieu à un autre, pour favoriser le déplacement des animaux. C'est aussi bannir l'usage des pesticides et des engrais chimiques et garantir à tous une eau préservée, car la nappe phréatique n'aura pas été polluée par ces produits qui s'infiltrent profondément dans les sols.

Chouette effraieLa chouette effraie, Tyto alba, encore appelée dame blanche, est un rapace nocturne connu sur tous les continents. Elle bénéficie d’une protection totale sur le territoire français.

Coccinelle Certaines espèces de coccinelles se nourrissent de pucerons et sont donc utilisées dans la lutte biologique comme insecticide naturel en remplacement de produit phytosanitaire.

Impact de l'utilisation des pesticides sur notre environnement.

Assèchement des zones humides

Les zones humides abritent une grande diversité animale et végétale. Elles jouent également un rôle important en limitant les risques d'inondation. Pourtant, elles sont aujourd'hui asséchées pour être transformées en terrains constructibles, pour des implantations industrielles ou des résidences pavillonnaires.

Déforestations mondiales

Les forêts tropicales sont extrêmement touchées ce phénomène mais pas uniquement, les forêts tempérées également. La principale raison provient de leur conversion en plantations ou en cultures. Des cultures qui épuisent le sol et modifient l'équilibre biologique. Le déboisement provoque la disparition de multiples habitats riches en espèces de toutes sortes.

Destruction des écosystèmes

Les changements d'utilisation des terres en sont la première cause. Les activités humaines occupent de plus en plus d'espaces : transformation en terres agricoles, exploitation des ressources, construction de voies de communication, extension des villes. L'installation de ces espaces éliminent ou morcellent de nombreux habitats.

Dégradations des sols

Principale conséquence de la suppression de la couverture végétale, l'érosion rapide du sol par la pluie et du vent. Or ce sol abritait une faune très riche de micro-organismes (bactéries, champignons) et d'invertébrés (vers de terre) qui transformait la matière végétale en humus et rendait ce sol fertile.

L'homme est une espèce envahissante : il a colonisé la plupart des milieux habitables. Sa population est passée de 2 milliards en 1930 à 6 milliards aujourd'hui. On prévoit qu'elle atteindra 8 milliards dans 10 ans. Or plus il y a d'hommes, plus il y a de besoins, en espaces, en sols à cultiver, en ressources naturelles à exploiter...

Zones humidesSelon une estimation du Programme des Nations Unies, 64% des zones humides auraient disparu de la surface de la planète depuis 1900.

Absence de végétation

Sols stables

Sols dégradés

Sols très dégradés

Etendue et gravité de la dégradation des sols.

Introduction d'espèces envahissantes

Des espèces autochtones sont poussées à l'extinction par des espèces étrangères introduite par l'homme, volontairement ou accidentellement. En effet, les espèces nouvellement arrivées entrent en compétition avec les espèces locales, ou bien n'ont pas de prédateurs naturels dans leur nouveau milieu et se mettent à pulluler. Ou bien encore, elles apportent avec elles des maladies qui déciment les populations locales qui ne sont pas immunisées.

Changements climatiques

La hausse des températures moyennes journalières pour l’ensemble du globe est estimée à 0,74°C sur les cent dernières années. Les répercussions sur les écosystèmes naturels de cette augmentation et des changements climatiques qu'elle induit sont de plus en plus perceptibles.

Multiples pollutions

Les activités humaines conduisent à des pollutions atmosphériques et aquatiques, ayant un impact fort sur les écosystèmes et leurs fonctionnements. L'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques, l'accumulation des déchets industriels ou domestiques, les rejets urbains, sont autant de destructeurs de biodiversité. De grandes quantités d'oxydes de soufre et d'azote, de dioxyde de carbone sont dégagés par la combustion des énergies fossiles.

1 - Grand requin blanc 2 - Ara bleu 3 - Léopard des neige 4 - Thon rouge 5 - Morue de l’Atlantique 6 - Baleine bleue 7 - Mérou géant 8 - Eléphant

Surexploitation des espèces sauvages

On parle de surexploitation lorsque l'importance des prélèvements est supérieure aux capacités de renouvellement. Par exemple, quand des bateaux-usines sillonnent les océans et capturent près de 100 millions de tonnes de poissons par an. Certaines espèces sont en voie d'extinction, comme la morue au Canada qui a quasiment disparu au début des années 1990. Le trafic international d'animaux exotiques ou de parties de ces animaux (corne, ivoire) met également en danger certaines espèces.

Si la cause principale de l'érosion de la biodiversité est la transformation des terres à des usages comme l'agriculture, l'industrie ou l'habitat, d'autres raisons peuvent être invoquées.

Pollution La pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé et l’on estime qu’à l’échelle mondiale, elle est à l’origine d’environ deux millions de décès prématurés par an.

Espèces envahissantesEn 2019, 17 nouvelles espèces ont été ajoutées sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne.

1 - Grand requin blanc 2 - Ara bleu 3 - Léopard des neige 4 - Thon rouge 5 - Morue de l’Atlantique 6 - Baleine bleue 7 - Mérou géant 8 - Eléphant

Evolution de l’écart moyen des températures de la Terre au cours des 20 000 dernières années

Les restaurateurs de la biodiversité

Les restaurateurs sont pour l'installation ou la réintroduction de plantes ou d'animaux disparus ou en voie d'extinction et pour la mise en place de chaînes alimentaires appropriées pour un écosystème équilibré. En revanche, quel modèle faut-il utiliser ? quelle période ? Il y a 50, 150, 400 ans ?.

Les protecteurs de la biodiversité

Ce sont les partisans du laisser faire la nature en contrôlant ou incluant les activités humaines. On parle de préservation lorsque les êtres humains sont exclus, et de protection quand les activités humaines sont autorisées. Des structures de protection comme les parcs nationaux ou les réserves naturelles permettent de garantir à la fois la pérennité de l'espèce dans son milieu actuel et ses capacités à évoluer. De plus la conservation ne concerne pas que les espèces visibles mais tous les êtres vivants jusqu'aux plus petits.

Que faut-il protéger ?

Il faut protéger les espèces et les écosystèmes mais pas seulement car les conditions changent de toutes façons et pour faire face, les populations naturelles pour s'adapter doivent maintenir leur diversité génétique.

Les conservateurs de la biodiversité

Les conservateurs essaient de garder une trace de la biodiversité avant sa disparition. Zoos et aquariums, arboretums et jardins botaniques, banques de spermes et de graines, élevages et plantations, sont autant de possibilités. Mais il faut savoir que ces solutions stoppent les processus d'adaptations in situ des espèces et concernent surtout les espèces emblématiques et patrimoniales.

La notion de développement durable a été reconnue lors de la convention sur la diversité biologique. Il est maintenant admis par tous que le problème du développement et celui de l'environnement sont étroitement liés et qu'il est impossible de mener une politique de protection de la nature en ignorant les populations humaines.

1 - Lotus maculatus 2 - Crocodile de Cuba 3 - Gibbon noir 4 - Chat viverrin ou pêcheur 5 - Rafflesia 6 - Grand requin marteau 7 - Tigre 8 - Vautour percnoptère

Les organismes de protection de la nature

Des organisations nationales et internationales oeuvrent en faveur de la nature. L'une des plus anciennes, l'UICN, Union Internationale de la Conservation de la Nature, a été créée en 1948. Elle donne naissance en 1961 au célèbre WWF, World Wildlife Fund, qui milite activement pour la préservation de la biodiversité. En 1971, Greenpeace voit le jour, cette association lutte principalement pour la défense des milieux marins.

Statut d'espèces menacée

Une « espèce menacée » est une espèce susceptible de s’éteindre à plus ou moins loin terme. Du fait de sa vulnérabilité, cette espèce bénéficie d’une attention particulière. Il revient à l’UICN d’affiner le degré du risque d’extinction en fonction de critères tels que la destruction du milieu de vie, la chasse,… Le statut de conservation établie pouvant aller jusqu’à l’espèce protégée.

Les conventions

Des tentatives pour donner un statut légal à la protection de la nature ont été faites, il y a longtemps déjà pour certaines d'entre elles. On peut en retenir trois principales: la convention de Ramsar (Irak, 1971) sur la protection des zones humides, la convention de Washington (USA, 1973) sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (plus connue sous l'abréviation CITES), et la convention de Rio de Janeiro (Brésil, 1992) sur la diversité biologique.

La liste rouge de l'IUCN

Le concept de livre rouge date de 1963, et les deux premiers volumes publiés en 1966 qui concernaient les oiseaux et les mammifères, étaient conçus comme des inventaires de la vie sauvage, faisant état de différentes catégories de menaces. En 1994, l'UICN a adopté des nouvelles catégories pour sa liste rouge, catégories révisées en 2001 et qui constituent aujourd'hui les normes internationales pour la détermination des niveaux de menace.

En 2002, lors du sommet sur le développement durable de Johannesburg en Afrique du Sud, les pays membres des Nations Unies se sont engagés à freiner l'érosion de la biodiversité d'ici 2010. Cet objectif n'a pas été tenu, aussi l'Organisation des Nations Unies a proclamé 2010, Année internationale de la biodiversité afin d'alerter l’opinion publique sur l’état et les conséquences du déclin de la biodiversité dans le monde.

Parcs NationauxLa France compte 9 parcs nationaux dont le parc du Mercantour créé en 1979. On compte en plus le parc national des Calanques et depuis novembre 2019, le parc national des forêts, qui couvrent près de 77 000 hectares sur les départements de la Côte d’Or et de la Haute-Marne.

Canis lupus est une espèce considérée comme éradiquée en France en 1937. N’ayant jamais disparu en Italie, le loup revient par le massif alpin et en 1992, un premier couple est observé dans le parc du Mercantour. Aujourd’hui, il est présent dans tout le sud-est de la France

Largement réparti sur l'Europe, l'ours brun fut abondamment chassé depuis le Moyen-Age, pour n'être plus cantonné que dans les régions montagneuses et seulement dans les Pyrénées au début du XXème siècle.

Convention sur la diversité biologiqueLa 15ème Conférence des parties à la convention sur la diversité biologique était prévue en octobre 2020 à Kunming en Chine. En raison de la pandémie liée au coronavirus, cette rencontre internationale qui devait fixer la trajectoire mondiale en terme de biodiversité pour les dix prochaines années est reportée en 2021.

Espèce menacéeLe commerce de la faune sauvage est un marché lucratif estimé à plusieurs milliards de dollars. Le pangolin par exemple est l’une des espèces les plus menacées par ce commerce illicite. Ses écailles sont particulièrement recherchées dans la pharmacopée traditionnelle chinoise.

Les militants de Greenpeace mènent des actions, notamment pour alerter le public sur la disparition de la morue de l'Atlantique suite à sa surexploitation.

1. Lentilles d’eau 2. Anguille 3. Fritillaire pintade 4. Cuivré des marais 5. Iris jaune 6. Héron cendré 7. Loutre d’Europe

Un ensemble à sauvegarder

Etant donné son caractère exceptionnel, le Marais poitevin fait l’objet de différentes mesures visant à sa conservation et à sa restauration. Le projet Life Nature a pour objectif la « conservation des habitats et des espèces les plus remarquables du Marais Poitevin ». Le projet Natura 2000 s’appuie sur les deux directives européennes de protection de l’environnement : la "directive oiseaux" (1979) et la "directive habitats" (1992). La démarche Natura 2000 a pour mission de préserver la diversité de la faune et de la flore dans des territoires remarquables et fragiles, tout en maintenant les activités humaines.

Des territoires d'importance international

Les zones humides sont reconnues comme tels depuis 1971 et la convention de Ramsar, relative à la protection des zones humides comme habitat privilégié des espèces menacées. Sur le plan écologique, on peut leur attribuer plusieurs rôles majeurs : - Réserve d’eau et d’éléments nutritifs - Production végétale - Zone d’habitat pour une faune et une flore remarquable - Epuration naturelle des pollutions - Protection

Zone humide remarquable

Avec une superficie de 112 000 hectares, le marais poitevin est la deuxième plus grande zone humide de France (après la Camargue). Il est reconnu comme « Patrimoine Biologique International et d'Intérêt Majeurs ». 4 000 kilomètres de voies d’eau dont 250 kilomètres de canaux constituent le réseau primaire, 500 kilomètres constituent le réseau secondaire (conches, rigoles) et environ 3 000 kilomètres le réseau tertiaire (fossés).

Le marais poitevin abrite une biodiversité importante et remarquable, malheureusement en danger à cause de la dégradation du milieu naturel provoquée en grande partie par les activités humaines. L’assèchement des marais en est le principal responsable. Le puisement de l’eau pour irriguer les cultures agricoles, provoque une baisse considérable du niveau d’eau dans le réseau primaire et un assèchement dans le réseau secondaire.

La loutreAprès avoir vu sa répartition se réduire considérablement au fil du XXème siècle, la loutre d’Europe Lutra lutra opère un lent mouvement de recolonisation depuis 1981 et sa protection légale. Animal emblématique du Marais Poitevin, on y a dénombré une centaine d’individus.