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présentation à distance - "confinement 2021"X. Rochel, PR, UL

UE 402 - BIOGEOGRAPHIE

Source photo Wikipedia

L'Epilobe apprécie le soleil : il sera difficile (mais pas impossible !) de la trouver en sous-bois. On parle de plante héliophile (hélio- soleil, phile = qui aime)

Il s'agit ici d'aborder des éléments de vocabulaire et des notions indispensables à la compréhension d'un paysage végétal.Chaque espèce a ses propres affinités : elle aime le sec ou l'humide, le soleil ou l'ombre, etc.L'espèce indique donc à l'observateur les caractéristiques du milieu où elle se trouve : on parle d'espèce indicatrice.Pour maîtriser ces questions, il est indispensable d'acquérir un vocabulaire abondant, et un peu aride.

2.2. Classer les espèces végétales

Source photo Wikipedia

L'Epilobe apprécie le soleil : il sera difficile (mais pas impossible !) de la trouver en sous-bois. On parle de plante héliophile (hélio- soleil, phile = qui aime)

Il s'agit ici d'aborder des éléments de vocabulaire et des notions indispensables à la compréhension d'un paysage végétal.Chaque espèce a ses propres affinités : elle aime le sec ou l'humide, le soleil ou l'ombre, etc.L'espèce indique donc à l'observateur les caractéristiques du milieu où elle se trouve : on parle d'espèce indicatrice.Pour maîtriser ces questions, il est indispensable d'acquérir un vocabulaire abondant, et un peu aride.

2.2. Classer les espèces végétales

MOINS D'EAU

PLUS D'EAU

Plantes mésophiles

Plantes xérophiles (ou xérophytes)

Plantes hygrophiles (ou hygrophytes)

Une première classification, selon un gradient hydrique

Un exemple de plante (modérément) calcicole : le Muguet, Convallaria majalis

Fagus sylvatica se plaît aussi bien sur les plateaux calcaires autour de Nancy, que dans la forêt vosgiennes sur les grès qui génèrent un sol acide. Il n'est ni calcicole, ni acidiphile

Plantes neutrophiles

PLUS ACIDE

PLUS CALCAIRE(basique)

Plantes acidiphilesVoir pages suivantes

Plantes calcicoles

Une deuxième classification, selon les exigences vis à vis du pH du sol (cf. cours pédologie)

En gris foncé, les conditions optimales pour le Hêtre.En gris clair, des conditions acceptablesOn observe que l'espèce supporte des pH différents donc est peu exigeante sur ce point (absente dans la colonne AA = absente des milieux les plus acides, comme les tourbières)C'est aussi un arbre tolérant pour ce qui est de la richesse en eau : mais on ne le trouvera pas dans les milieux les plus humides.Très présent sur les plateaux calcaires de Lorraine, il laisse la place à d'autres espèces en fond de vallon, dans les milieux frais (par exemple le Frêne, les Erables... sont plus compétitifs dans ces milieux un peu humides)

b = basique(calcaire)

AA = très acide

H = milieu très humide

Les gradients liés à l'eau et au pH dans la Flore Forestière FrançaiseExemple du Hêtre

XX= milieu très xérique

Tela Botanica est un site extraordinaire que vous devez absolument fréquenter, au moins pendant la durée de cet enseignement.Allez voir les plantes vues jusqu'ici en entrant leur nom scientifique dans le moteur de recherche et observez comment sont représentées leurs affinités écologiques.Faites un essai avec Fagus, ou un autre genre ou une autre espèce que vous connaissez.

Les gradients liés à l'eau et au pH dans Tela Botanica

Photos X.R.

Cette roche sédimentaire rose est courante à l'Est de la Lorraine, dans le massif vosgien et ses bordures : Epinal, Saint-Dié, Baccarat, Badonviller, Sarrebourg, Bitche. On y trouvera facilement des plantes acidiphiles mais aussi des espèces tolérantes sans exigences fortes vis à vis du pH, (comme le Hêtre)

Un exemple de substrat générant un milieu acide.Les paysages du grès vosgien

= dépressions humides (par exemple d'origine glaciaire)où la végétation se décompose mal, formant un matériau cousin du charbon : la tourbe.Les arbres y poussent difficilement, du moins tant que les sols sont très engorgés (trop d'eau)Ce sont typiquement des milieux acides où l'on retrouvera des espèces acidiphiles (et hygrophiles !) comme :- la Sphaigne, composante principale de la tourbe- cette plante à plumets cotonneux blancs visible sur l'image : la Linaigrette (Eriophorum vaginatum)Ici une tourbière sur la commune de Granges-sur-Vologne

Un exemple de milieu acide (espèces acidiphiles)Les tourbières vosgiennes

Photo Thierry Pernot / Tela Botanica.

Attention, toutes les Linaigrettes ne sont pas acidiphiles : il existe par exemple une autre espèce (Eriophorum latifolium) qui se trouvera dans des marais peu acides ou alcalins. On la trouve (rarement) dans des marais de la Lorraine calcaire.

Un exemple de plante acidiphile : la Linaigrette, Eriophorum vaginatumIl s'agit d'une plante typique des tourbières vosgiennes, facilement reconnaissable à son plumet blanc qui fait penser à du coton. (Erion = laine en Grec, phor- = porter : la traduction littérale de son nom scientifique serait donc "Porte-laine")

Photo X.R.

Tela Botanica

Tela Botanica

Photo X.R.

Espèces sciaphiles

Espèces héliophiles

PLUS D'OMBRE

PLUS DE LUMIERE

Une troisième classification : selon la tolérance à l'ombre

Ici l'exemple d'une Orchidée à bulbe, comme Ophrys fuciflora

Une stratégie simple : se cacher dans le sol.A la mauvaise saison, les organes de survies sont sous la surface du sol : bulbes, par exemple (ou organes d'accumulation de réserve appelés tubercules, ou rhizomes, selon les cas)Les espèces qui procèdent ainsi sont les cryptophytes (crypt- = caché)ou géophytes (géo : terre)

Une quatrième classification : selon la stratégie de survie en mauvaise saisonIl s'agit de la classification dite de Raunkiaer (vous pouvez oublier ce nom ; mais le vocabulaire qui va suivre est important à connaître car très utilisé, bien qu'il puisse paraître hostile à première vue)

Taraxacum officinale, le pissenlit, dans ses formes de mauvaise saison et de belle saison.On voit sur l'image de gauche pourquoi le pissenlit est appelé dandelion dans le monde anglophone (du français dent-de-lion)

Une autre stratégie simple : se cacher, en partie seulement.La partie aérienne de la plante disparaît en hiver, à part quelques feuilles tapies au sol (une "rosette" de feuilles)Ces espèces sont dites hémicryptophytes (hémi = à moitié)

Exemple d'une lande à chaméphytes sur les hautes chaumes des Vosges.

Certaines espèces ne dépassent pas une certaine hauteur.Cela leur permet de limiter les risques en hiver, et d'être souvent abritées sous le manteau neigeux, qui est un bon isolant.Ce sont les chaméphytes (prononcer "camé...")

Epicéas à Straiture, Hautes Vosges. Ici se trouvaient les plus hauts arbres indigènes de France : ils atteignaient 55 mètres de hauteur.Voir cette page...ou aller voir sur place,près de la scierie du Lançoir... mais ils ont été détruits par une tempête(noter pourtant sur la carte leur situation bien à l'abri des grands vents, en fond de vallée)

Certaines plantes misent sur leur volume pour résister. Elles ne craignent guère le froid une fois atteint un certain développement.Ce sont les phanérophytes

Chenopodium quinoa, la quinoa : une plante alimentaire à la mode, très appréciée pour ses graines : c'est une thérophyte.

Enfin, certaines espèces comptent sur leur reproduction pour continuer à exister d'une saison à l'autre. Ce sont des plantes annuelles : elles ne vivent pas plus d'un an (contrairement aux plantes dites vivaces).On les nomme thérophytes

Urtica dioica, la grande Ortie.cette espèce est caractéristique (bioindicatrice) des milieux riches : beaucoup de nutriments disponibles, et en particulier de l'azote à profusion (présence d'animaux : fumier, etc.)

De multiples autres classifications possibles.Selon les cas, on voudra classer les espèces en fonction de leurs exigences trophiques (les nutriments disponibles dans le sol : sols "riches" ou "pauvres"), leur mode de dissémination (espèces dont les graines sont dispersées par les fourmis, les oiseaux, le vent, etc.)...Pour cette année retenez principalement ce qui concerne l'eau (hygrophiles - xérophiles), le pH (calcicoles - acidiphiles), et la lumière (héliophiles- sciaphiles). C'est de loin ce qui vous sera le plus utile.

Remarque : cette activité contribue à vous préparer pour l'évaluation qui sera demandée en fin de semestre.

Activité proposée : émettre des hypothèses sur le lieu où on été prises des photos en 2020 (pages suivantes de cette présentation). Toutes ces photos proviennent de la même parcelle, dont vous devez imaginer la nature.Vous aurez à utiliser deux ressources en ligne : l'e-flore de Tela Botanica, dont vous avez l'habitude maintenant, et la version web de Plantnet, application destinée à identifier automatiquement des plantes à partir de photos. ATTENTION : l'identification prend un peu de temps (souvent 1 à 3 minutes)

Photo n°1Pour identifier cette plante, faites une capture d'écran en utilisant l'outil "capture" de Windows (ou équivalent).Vous pouvez aussi simplement "enregistrer l'image sous".Faites glisser le fichier .jpg ou .png vers la page Plantnet version webEntrez le nom trouvé dans Tela Botanica. Vous connaîtrez ainsi les affinités de cette espèce :- pH du sol- richesse en eau- lumière.

Photo n°2.Pour identifier cette plante, faites une capture d'écran en utilisant l'outil "capture" de Windows (ou équivalent).Enregistrez le fichier .jpg ou .png, et faites-le ensuite glisser vers Plantnet version web.Entrez le nom trouvé dans Tela Botanica. Vous connaîtrez ainsi les affinités de cette espèce.

Ne pas aller à la page suivante avant d'avoir étudié les affinités écologiques de ces 3 espèces et émis des hypothèses sur le site étudié.

Photo n° 3

Anacamptis pyramidalis (photo n°2) est encore plus calcicole (le curseur est complètement à droite dans la fiche de Tela Botanica).Anemone pulsatilla (photo 3) est également plutôt calcicole.

Tela Botanica m'indique qu'Euphorbia esula (espèce probable pour la photo n°1 d'après Plantnet) aime les sols basiques : c'est une espèce nettement calcicole. Je suis probablement dans un bassin sédimentaire comme le Bassin parisien, sur substrat calcaire.Je n'aurais pas pu la trouver sur les sols plus acides du massif vosgien, par exemple.

Résultats attendus.(1) le pH du sol

Anemone pulsatilla

Anacamptis pyramidalis

Euphorbia esula

Tela Botanica m'indique que deux des trois espèces apprécient les sols secs. Je sais que je suis probablement en contexte de plateau calcaire ou de versant xérique.

Résultats attendus.(2) la richesse en eau

Anemone pulsatilla

Anacamptis pyramidalis

Euphorbia esula

Résultats attendus.(3) La lumièreLes trois espèces présentent des affinités pour les milieux modérément lumineux. Je sais que je suis dans une parcelle plutôt ouverte : certainement pas un sous-bois très fermé de hêtraie. S'il y a une forêt, c'est une forêt très claire ; mais c'est peu probable.

Le site étudié était situé dans la vallée de l'Esch, en Meurthe-et-Moselle. Il s'agit d'une pelouse calcaire en partie enfrichée.