Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

J

Pour réussir les activités d'aujourd'hui, vous aurez besoin de la leçon sur la phrase complexe : prenez-donc la devant vous et relisez-la avant de commencer.Nous allons prendre appui sur un extrait des Confessions de ROUSSEAU : le début de l'oeuvre, où l'écrivain parle de ses parents et de sa naissance.

Page suivante

Parmi les choses que je vais vous demander, vous devrez repérer les mots subordonnants. Certes, vous avez dans la leçon un petit paragraphe à leur sujet qui va bien vous aider... mais attention à un piège ! Prenons la phrase :IL NE FAIT QUE DORMIR.Vous reconnaissez le mot QUE et vous savez qu'il fait partie de la liste des mots subordonnants... mais pour qu'il soit un mot subordonnant, il faut qu'il commence une proposition subordonnée ! Or, DORMIR n'est pas une proposition subordonnée ! Je vous rappelle en effet qu'une proposition subordonnée est un groupe de mots composé d'un seul verbe conjugué, de son sujet et éventuellement de compléments.Donc, dans cette phrase, QUE n'est pas un mot subordonnant parce qu'il ne commence pas une proposition. Logique, non ?

Je suis né à Genève en 1712, d'Isaac Rousseau, Citoyen, et de Suzanne Bernard, Citoyenne. Un bien fort médiocre à partager entre quinze enfants, ayant réduit presque à rien la portion de mon père, il n'avait pour subsister que son métier d'horloger, dans lequel il était à la vérité fort habile. Ma mère, fille du ministre Bernard, était plus riche; elle avait de la sagesse et de la beauté: ce n'était pas sans peine que mon père l'avait obtenue. Leurs amours avaient commencé presque avec leur vie: dès l'âge de huit à neuf ans ils se promenaient ensemble tous les soirs sur la Treille; à dix ans ils ne pouvaient plus se quitter. La sympathie, l'accord des âmes affermit en eux le sentiment qu'avait produit l'habitude. Tous deux, nés tendres et sensibles, n'attendaient que le moment de trouver dans un autre la même disposition, ou plutôt ce moment les attendait eux-mêmes, et chacun d'eux jeta son cœur, dans le premier qui s'ouvrit pour le recevoir. Le sort, qui semblait contrarier leur passion, ne fit que l'animer. Le jeune amant, ne pouvant obtenir sa maîtresse, se consumait de douleur; elle lui conseilla de voyager pour l'oublier. Il voyagea sans fruit, et revint plus amoureux que jamais. Il retrouva celle qu'il aimait tendre et fidèle. Après cette épreuve, il ne restait qu'à s'aimer toute la vie; ils le jurèrent, et le ciel bénit leur serment. [...]Mon père, après la naissance de mon frère unique, partit pour Constantinople, où il était appelé, et devint horloger du sérail. Durant son absence, la beauté de ma mère, son esprit, ses talents, lui attirèrent des hommages. M. de la Closure, résident de France, fut des plus empressés à lui en offrir. Il fallait que sa passion fût vive, puisqu'au bout de trente ans je l'ai vu s'attendrir en me parlant d'elle. Ma mère avait plus que de la vertu pour s'en défendre, elle aimait tendrement son mari, elle le pressa de revenir: il quitta tout et revint. Je fus le triste fruit de ce retour. Dix mois après, je naquis infirme et malade; je coûtai la vie à ma mère, et ma naissance fut le premier de mes malheurs. Je n'ai pas su comment mon père supporta cette perte, mais je sais qu'il ne s'en consola jamais. Il croyait la revoir en moi, sans pouvoir oublier que je la lui avais ôtée; jamais il ne m'embrassa que je ne sentisse à ses soupirs, à ses convulsives étreintes, qu'un regret amer se mêlait à ses caresses; elles n'en étaient que plus tendres. Quand il me disait: Jean-Jacques, parlons de ta mère. Je lui disais: hé bien! mon père, nous allons donc pleurer; et ce mot seul lui tirait déjà des larmes. Ah! disait-il en gémissant, rends-la-moi, console-moi d'elle, remplis le vide qu'elle a laissé dans mon âme. T'aimerais-je ainsi si tu n'étais que mon fils? Quarante ans après l'avoir perdue, il est mort dans les bras d'une seconde femme, mais le nom de la première à la bouche, et son image au fond du cœur. Tels furent les auteurs de mes jours. De tous les dons que le ciel leur avait départis, un cœur sensible est le seul qu'ils me laissèrent; mais il avait fait leur bonheur, et fit tous les malheurs de ma vie.

Voici le texte de ROUSSEAU. Ne vous inquiétez pas si vous ne le comprenez pas bien pour l'instant.

Page suivante

Je suis né à Genève en 1712, d'Isaac Rousseau, Citoyen, et de Suzanne Bernard, Citoyenne. Un bien fort médiocre, à partager entre quinze enfants, ayant réduit presque à rien la portion de mon père, il n'avait pour subsister que son métier d'horloger, dans lequel il était à la vérité fort habile.

Je vous donne maintenant par extraits le texte de Rousseau qui figure à la page précédente. Pour accéder à la page suivante, vous devrez à chaque fois cliquer sur le mot subordonnant.

Ma mère, fille du ministre Bernard, était plus riche; elle avait de la sagesse et de la beauté: ce n'était pas sans peine que mon père l'avait obtenue.

Leurs amours avaient commencé presque avec leur vie: dès l'âge de huit à neuf ans ils se promenaient ensemble tous les soirs sur la Treille; à dix ans ils ne pouvaient plus se quitter. La sympathie, l'accord des âmes affermit en eux le sentiment qu'avait produit l'habitude.

Tous deux, nés tendres et sensibles, n'attendaient que le moment de trouver dans un autre la même disposition, ou plutôt ce moment les attendait eux-mêmes, et chacun d'eux jeta son cœur, dans le premier qui s'ouvrit pour le recevoir.

Le sort, qui semblait contrarier leur passion, ne fit que l'animer.

Le jeune amant, ne pouvant obtenir sa maîtresse, se consumait de douleur; elle lui conseilla de voyager pour l'oublier. Il voyagea sans fruit, et revint plus amoureux que jamais. Il retrouva celle qu'il aimait tendre et fidèle.

Après cette épreuve, il ne restait qu'à s'aimer toute la vie; ils le jurèrent, et le ciel bénit leur serment. [...] Mon père, après la naissance de mon frère unique, partit pour Constantinople, où il était appelé, et devint horloger du sérail.

Durant son absence, la beauté de ma mère, son esprit, ses talents, lui attirèrent des hommages. M. de la Closure, résident de France, fut des plus empressés à lui en offrir. [...] Ma mère avait plus que de la vertu pour s'en défendre, elle aimait tendrement son mari, elle le pressa de revenir: il quitta tout et revint. Je fus le triste fruit de ce retour. Dix mois après, je naquis infirme et malade; je coûtai la vie à ma mère, et ma naissance fut le premier de mes malheurs. Je n'ai pas su comment mon père supporta cette perte.

Mais je sais qu'il ne s'en consola jamais.

Félicitations pour vos efforts !J'espère que vous avez bien compris ces deux exercices. C'est maintenant le moment de retourner sur le netboard !

Il croyait la revoir en moi, sans pouvoir oublier que je la lui avais ôtée.

Bravo, vous avez bien travaillé !Je vous propose maintenant un exercice différent sur la fin du texte : il a pour but de revoir un peu les règles du dialogue.

Page suivante

Quand il me disait: Jean-Jacques, parlons de ta mère. Je lui disais: hé bien! mon père, nous allons donc pleurer; et ce mot seul lui tirait déjà des larmes. Ah! disait-il en gémissant, rends-la-moi, console-moi d'elle, remplis le vide qu'elle a laissé dans mon âme. T'aimerais-je ainsi si tu n'étais que mon fils?

J'ai fini et je voudrais voir la correction.

Dans ce passage, ROUSSEAU n'a pas du tout respecté les règles du dialogue ! Vous allez devoir effectuer de nombreuses modifications pour que ce pauvre ROUSSEAU obtienne une bonne note...Voici donc votre mission : recopier le dialogue ci-dessous sur votre feuille de classeur en mettant les bons signes de ponctuation et les majuscules au bon endroit, et en remédiant à la répétition de "disait" !

Quand il me proposait : " Jean-Jacques, parlons de ta mère. " Je lui répondais : " Hé bien ! mon père, nous allons donc pleurer ! "Et ce mot seul lui tirait déjà des larmes. " Ah! suppliait-il en gémissant, rends-la-moi, console-moi d'elle, remplis le vide qu'elle a laissé dans mon âme. T'aimerais-je ainsi si tu n'étais que mon fils? "

Page suivante