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LA communeDES PLANCHETTES comme vous ne l'avez jamais vue

LesPlanchettes

Textes:vincent costeTPhotos archives:christian galleydavid marchoninfographie:François Allanou

La carte d'identité 212 habitants au 31 décembre 2019. Fondation : 1812. Point le plus haut : 1274 mètres (sur la crête de Pouillerel). Point le plus bas : 617 mètres (au bord du Doubs). Superficie : 11,73 km2.

Nature Les Roches de Moron possèdent l’un des plus beaux points de vue du canton de Neuchâtel, en surplomb de ce fameux coude du Doubs et du barrage. Avant sa construction, on venait de l’Europe entière pour pêcher dans la rivière.

Le tweet décalé de Christophe Bugnon «Tel un célèbre irréductible village gaulois, il résiste seul aux fusions et invasions, en laissant couler Doubs et frontaliers sans faire barrage.»

Les personnages Les premiers Planchottiers étaient des survivants, chassés d’ailleurs par la misère, la famine ou la guerre, qui ont défriché ces petits plateaux (ou «planchettes») pour survivre. A moitié loclois et brenassiers, les habitants du coin mirent un siècle à obtenir leur indépendance. La commune retient les noms des bâtisseurs du temple de cette nouvelle paroisse en 1702, Moïse Lesquereux et Abraham Ducommun-dit-Verron. Le mythique Némorin du Pissoux, grand pêcheur de truites et piégeur de loutres, avait un moulin côté suisse jusqu’en 1887, siècle dans lequel le Doubs avait abrité une industrie au fil de l’eau.

Monument Moïse Lesquereux a peut-être bâti le temple, mais c’est bien le barrage du Châtelot (photo ci-dessus) qui a eu la plus grande influence sur les eaux du Doubs… Haut de 74 mètres, il a été mis en service en 1953 pour répondre à la demande croissante en électricité, en même temps que la centrale électrique du Torret, à laquelle les employés accèdent toujours par l’un des funiculaires les plus raides de Suisse (photo ci-dessous).

Les anecdotes Après la Révolution neuchâteloise de 1848, les Planchottiers restent des partisans de l’ancien régime. Quand les républicains viennent jouer aux boules dans les cafés des Planchettes, il arrive qu’on en vienne aux mains, comme en 1852, lors de la batterie (ou bagarre) qui éclate dans le cabaret du Dazenet. Quatre Chaux-de-Fonniers, dont le président du Conseil municipal, se battent à coups de bâton et de bouteilles avec sept jeunes royalistes du coin, condamnés de 30 à 50 jours de prison. Si proche du Doubs, le village des Planchettes n’en reste pas moins le seul du canton de Neuchâtel sans réseau d’eau (sauf dans le quartier de la «Cité»). L’habitat dispersé rendrait l’opération de raccordement coûteuse.