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LA communeDU LOCLE comme vous ne l'avez jamais vue

Le Locle

Textes:sylvie balmerPhotos archives:lucas vuiteldavid marchonrichard leuenbergerinfographie:François Allanou

La carte d'identité 10 096 habitants au 31.12.2019. Superficie: 23,14 km2. Point le plus bas: 907 mètres (centre-ville). Point le plus haut: 1312 mètres (du côté du Grand-Sommartel).

Nature La commune est ceinte à l'est par le Crêt-du-Locle, et à l’ouest par le Col-des-Roches et la frontière française. Etymologiquement, Le Locle (photo ci-dessus) signifierait lac, du celtique Loch. La commune compte près de 54% de surfaces agricoles et 30% de surfaces boisées. Avec 270 hectares, c’est le plus grand domaine forestier des Montagnes après celui de La Sagne. Au Communal, (photo ci-dessous) on peut toujours voir le fameux tremplin de la Combe-Girard, reconnu comme l’un des meilleurs emplacements de saut à skis d’Europe jusqu’à la fin des années 1970.

Le tweet décalé de Christophe Bugnon «Mère commune des Montagnes, ce berceau de l’horlogerie rêve de remonter vers son passé très Unesco.»

Les personnages Si les horlogers ont fait la réputation de la ville, deux femmes ont également marqué son histoire. L’artiste Marie-Anne Calame (1775-1834) fonda en 1815 l'Institut des Billodes pour les enfants pauvres. Mélanie Montandon (1791-1847) fut certainement la première cheffe d’entreprise de la région, en employant plus de 800 dentelières.

Monuments Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2009 pour son patrimoine industriel horloger, Le Locle compte également l’un des plus beaux édifices de Suisse: son Hôtel de Ville, orné des fresques d’Ernest Biéler, qui repose sur 1244 pilotis de bois. A l’ouest, les Moulins souterrains du Col-des-Roches rappellent que Le Locle fut la première commune qui construisit sa propre usine électrique, en 1890, grâce à une dynamo actionnée par la turbine des moulins.

Les anecdotes Première commune des Montagnes neuchâteloises, la Mère-Commune fut le berceau de l’horlogerie et de la Révolution neuchâteloise, mais aussi de l’anarchisme en Suisse. En 1869, le Russe Michel Bakounine y donna une conférence, invité par le Loclois James Guillaume, fervent défenseur des plus faibles et favorable à la collectivisation des biens. «Les Loclois devinrent révolutionnaires et anarchistes, les Chaux-de-Fonniers restèrent socialistes», rappelle l’historien Charles Thomann. Selon le communiste libertaire russe Pierre Kropotkine (1842-1921), «ce fut au sein de la population intelligente, remuante, des Montagnes du Jura, que s’élabora ce qui devint plus tard l’anarchisme. Jamais aucun de nous n’aurait rien fait, si nous n’avions devant nos yeux ce milieu ouvrier, pensant, indépendant et dévoué qui s’était formé dans les Montagnes et dans le Vallon.» Une ville sur pilotis. «Il faut bien retenir que tout ce qui est construit, créé, inventé, n'est pas dû à la nécessaire marque de puissance d'un Etat ni à la grandeur d'un souverain (...) Ici, tout est né du travail des hommes», écrit René Felber, ancien président de la Confédération dans "Le Locle, entre tradition et renouveau". Il rend ainsi hommage à Jean-Jacques Huguenin qui, en 1801, creusa au Col-des-Roches une galerie d'écoulement du Bied pour assécher la cuvette, et au maître charpentier François-Louis Venuste Joly-Bournot qui, le premier, en 1828, introduisit la construction sur pilotis de sapins et édifia une vingtaine de maisons sur le sol marécageux.