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Voyage en Italie

Ciao Italia

Viva il cinema

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"La fabbrica dei sogni" ou la fabrique des rêves. Mythique cité du cinéma italien, ce lieu magique se niche dans le sud-est de Rome et fût le berceau de nombreux chef-d'oeuvres du cinéma italien. De sa création en 1937 (pour servir de machine de propagande à Mussolini) à la crise des années 70/80 le studio aura permis aux grands maîtres du cinéma transalpin d'exprimer tous leurs talents. En voici quelques exemples...

Les grands maîtres de Cinecittà

Le dandy flamboyant

Luchino Visconti

1906 - 1976

Dès sa sortie italienne, Ossessione (1943), d'après James M. Cain, apparaît comme le manifeste d'une nouvelle génération d'artistes, alors que le pays s'enlise dans le chaos de la guerre. Une caméra étonnamment fluide dévoile, en un seul plan, l'arrivée d'un homme errant (Massimo Girotti) et inaugure avec une ambition formelle inédite un mélodrame étoffé de la réalité sociale des gens du Pô. Le néoréalisme de Visconti est déjà en proie à des mirages : les personnages ne veulent pas survivre, mais conjuguer l'amour fou et la réussite matérielle. Transposition en Sicile d'un roman vériste de Giovanni Verga interprété par des insulaires, La Terre tremble (1948) est souvent gêné par sa stature d'œuvre capitale du néoréalisme. Depuis quand n'a-t-on pas revu en entier cette fresque, la première qui montre que pour le cinéaste le noyau principal de toute tragédie reste la famille ? 'Ntoni (Antonio Arcidiacono) et les siens s'épuisent dans un collectif impossible. On y devine, grâce à une sévérité plastique remarquable, la tentation du fascisme, la colère, l'étouffement de l'espoir, la résignation : lorsque les femmes attendent les pêcheurs, leurs corps, entièrement voilés de noir, se confondent avec les pierres face à une mer tempétueuse.

Metteur en scène de cinéma, de théâtre et d'opéra, Visconti est un artiste hors norme. Aussi légendaire que ses origines aristocratiques, son œuvre est redécouverte à l'aune des autres arts (musique, littérature) et des métiers (mise en scène, costumes, décors) où son exigence atteint le sublime pour exhiber la puissance de l'Histoire et le spectre du faux. Après une jeunesse au sein de la noblesse milanaise, les chevaux de course et le monde du théâtre, Visconti arrive à Paris dans les années 1930 pour y faire, dans l'effervescence du Front Populaire, son apprentissage artistique et politique auprès, entre autres, de Jean Renoir (Une partie de campagne). De retour à Rome, il participe à la revue Cinema avec les jeunes intellectuels antifascistes qui deviendront les hérauts du néoréalisme italien. Il rencontre Giuseppe De Santis et Marcello Pagliero avec lesquels il participe à Jours de gloire (1945), film collectif sur la Résistance italienne de 1943 à la découverte des Fosses ardéatines.

Source: https://www.cinematheque.fr. Article de Gabriela Trujillo

Cinéaste de la décadence, Visconti fait de la respectabilité sociale un paravent à des faits ou des pulsions inavouables. Les lieux ont une vie propre : la villa de L'Innocent (1976) alimente la jalousie de l'aristocrate romain pris entre deux femmes ; dans Sandra (1965), le palais où ont grandi Sandra (Claudia Cardinale) et Gianni (Jean Sorel) abrite de sombres secrets familiaux ; l'espace labyrinthique de l'appartement du professeur (Burt Lancaster) dans Violence et passion (1974) nourrit le tableau intérieur d'une société en prise avec ses tabous et ses mutations. La sénescence d'un monde est figurée par la folie des demeures et les moindres détails anatomiques du dernier roi de Bavière, dont les dents noircissent à mesure qu'il perd le contact avec la réalité : dans Ludwig (1973), Helmut Berger, la plus flamboyante des créatures viscontiennes, porte à même le corps la fin d'un monde. L'exemple plus célèbre d'une époque finissante demeure Le Guépard (1963) : la fluidité des mouvements de caméra et le faste des intérieurs manifestent le dernier éclat d'un monde voué à disparaître. À l'inverse, la quantité et la violence des zooms figurent un monde qui perd ses repères : l'épuisement du personnage de L'Étranger (1967, d'après Camus), le déferlement d'énergies dionysiaques qui guette l'Europe à la veille de la Seconde Guerre mondiale (Les Damnés, 1969). Lorsque Konstantin, la voix éraillée, s'essaie à un lied de Wagner, Visconti évoque non seulement la Nuit des longs couteaux, mais une vision apocalyptique : des familles, des nations entières qui se vautrent dans le confort d'une vie ritualisée, factice. Du Risorgimento italien aux années de plomb, en passant par la Belle Époque et l'Allemagne nazie, le cinéma de Luchino Visconti n'a cessé de dépeindre avec brio la splendeur, la misère et les hantises d'un siècle au bord du gouffre, d'un monde toujours en sursis.

Le néoréalisme dévoile l'inanité d'un monde précaire, mais au-delà de l'impasse matérielle, la détresse des personnages viscontiens réside dans l'impossibilité de vivre l'illusion amoureuse. Venise devient la capitale tragique des chimères. L'ouverture de Senso (1954) se situe à la Fenice, où des nationalistes, exaltés par Le Trouvère de Verdi, hurlent leur rejet de l'occupation autrichienne. Dans ce contexte de construction de l'identité italienne, la comtesse vénitienne fiévreusement incarnée par Alida Valli tombe éperdument amoureuse d'un lieutenant autrichien – ici la tragédie n'a pas de cause politique, elle découle de la confusion amoureuse. Le sommet du mirage amoureux viscontien est toutefois atteint par le jeune homme solitaire que campe Marcello Mastroianni dans Les Nuits blanches (1957), transposition de Dostoïevski dans une Venise hivernale et de pacotille. Tout est faux : la ville, les liens amoureux, et pourtant le film est d'une grâce inépuisable. Enfin, dans Mort à Venise (1971), d'après Thomas Mann, le musicien (Dirk Bogarde) se laisse porter, dans une ville pourrissante, par un éblouissement devant une pure image : la beauté androgyne de Tadzio.

Bellissima (1951), sur un scénario de Cesare Zavattini, montre Anna Magnani en femme du peuple mue par l'envie frénétique de sortir de l'anonymat en faisant de sa fille une star. Elle l'expose ainsi au chant des sirènes de Cinecittà et devient celle par qui le néoréalisme se confronte à son envers. De son côté, Simone (Renato Salvatori), la brebis noire de Rocco et ses frères (1960), est piégé par l'argent facile dans cette magistrale fresque sur l'amour filial, qui ancre la tragédie sociale dans le temps de vie d'une fratrie.

En 1860, tandis que la Sicile est submergée par les bouleversements de Garibaldi et de ses chemises rouges, le prince Salina se rend avec toute sa famille dans sa résidence de Donnafugata. Prévoyant le déclin de l'aristocratie, ce dernier accepte une mésalliance et marie son neveu Tancrède à la fille du maire de la ville, représentant la classe montante.

Afin de fuir la misère de la Sicile et du sud de l'Italie, Rosaria emmène ses quatre fils à Milan et rejoint ainsi son fils aîné, Vincenzo. La petite famille essaie de s'en sortir tant bien que mal dans cette nouvelle vie.

Le Guépard (1963)

Rocco et ses frères (1960)

Alors que la révolte gronde en Italie contre l'occupant autrichien, la comtesse Livia Serpieri s'inquiète pour Roberto, son cousin. En effet, il a eu la mauvaise idée de provoquer en duel un fougueux officier autrichien, Franz Malher. Roberto est arrêté et contraint à l'exil. Tentant d'intercéder en sa faveur, Livia prend contact avec Malher. Immédiatement, c'est le coup de foudre.

Senso (1954)

Un vieux professeur, vivant seul dans sa maison romaine remplie de livres d’art, de tableaux et de souvenirs, est dérangé par l’intrusion de Bianca Brumonti, une comtesse qui insiste pour louer le deuxième étage de sa maison, afin d’y loger son étrange tribu : sa fille Lietta, Stefano, le fiancé de cette dernière ainsi qu’un gigolo, Konrad. A titre de loyer, elle lui offre un tableau, une pièce unique qui manque à sa collection. Dès lors, sa vie se trouve bouleversée par l'irruption de cette famille extravagante dont tous les codes moraux sont renversés. Le professeur est ulcéré par la vulgarité de ce monde aristocratique en voie d’embourgeoisement, dépourvu de culture et d’éducation. Mais il est aussi fasciné par l’intelligence de Konrad, cachée sous son cynisme de prostitué, et se lie d’amitié avec le jeune homme, qui devient pendant une courte période le fils qu’il n’a jamais eu.

Un compositeur vieillissant vient chercher à Venise une atmosphère propice à l'épanouissement de son art. N'y trouvant aucune inspiration, sa passion se réveille à la vue d'un jeune adolescent.

En 1864, Louis de Wittelsbach est couronné Louis II, roi de Bavière. Il a dix-neuf ans. Passionné d'art et de musique, il fait la connaissance de Richard Wagner. Admiratif, il devient le mécène du compositeur. Rapidement, il délaisse le pouvoir, qui ne l'intéresse pas, pour se consacrer à ses rêves en faisant construire de véritables châteaux de contes de fées.

Ludwig, le crépuscule des Dieux (1973)

Violence et passion (1974)

Mort à Venise (1971)

Federico FelliniLe chroniqueur saltimbanque

A l’écouter, les clowns sont aussi ces faciès grotesques croisés au détour d’une rue. En effet, Fellini pousse l’analogie en nous présentant désormais les personnages « réels » qui lui rappellent les clowns : Giovannone, le vagabond pervers ; la bonne soeur naine, haute de 30 cm, qui alterne les séjours au couvent et à l’asile ; la matrone et son mari pochetron qu’elle ramène en brouette ; et le mutilé de la Grande Guerre en fauteuil roulant, accompagné de Madame Inès, celle qui connaît par coeur tous les discours de Mussolini… Mais qui est-elle, cette grande famille des types étranges qui déambulent et tournoient dans tous les films de Fellini ? Amuseurs, souvenirs, attributs du spectacle, ils sont le pendant de l’histoire ou son complément. Héritiers modernes de la tradition des grotesques, ils sont des caricatures vivantes que le réalisateur filme avec délectation. Ils forment le monde selon Fellini, à mi-chemin entre le carnaval et la cour des miracles. Ensemble, ils composent la grande parade, le Fellini Circus.

Tel un défilé permanent, le cirque et sa grande parade inspirent largement son œuvre, de La Strada (1954) aux Clowns (1970). Dans ce dernier film, l’enfant – Fellini petit – terrorisé par leur effroyable spectacle, quitte le cirque en pleurs. De retour dans sa chambre, il confesse en voix-off – c’est la voix de Fellini en personne – : « La soirée se termina brutalement. Les clowns ne m’avaient pas amusé, ils m’avaient fait peur, au contraire. Ces visages de plâtre et cette expression énigmatique, ces masques de soûlards, les cris, les rires endiablés, les blagues bêtes et cruelles me rappelaient d’autres personnages étranges et inquiétants que l’on rencontre dans toutes les villes de province. »

« Je ne veux rien démontrer, je veux montrer. » Federico Fellini Avant de se lancer dans le cinéma, Fellini, l’enfant de Rimini monté à Rome à l’âge de dix-neuf ans, commence une carrière de caricaturiste pour des journaux populaires. Il fait ses premières armes au 420, au Travaso, puis au Marc’Aurelio. Fellini écrit un peu, mais dessine surtout. Quelques années plus tard, en 1944, il ouvre une boutique, La Funny Face Shop où, pour quelques lires, il fait la caricature des gens de passage, essentiellement des G.I. stationnés dans la ville. En quelques traits, il saisit une situation. Maître des ressorts de la caricature, il construit un monde peuplé de grotesques. Dès lors, cet univers devient familier, impose sa marque de fabrique, et se reconnaît bientôt sous le terme de « fellinien ».

1920 - 1993

Titta, le protagoniste d’Amarcord, lors de sa confession est interrogé par le prêtre : « Est-ce que tu te touches ? Tu sais que Saint Louis pleure quand tu te touches ! » Et l’adolescent de répondre pour lui-même : « Mais comment ne pas se toucher quand on pense à… ». Dans un mouvement l’introspection, Titta se lance dans un inventaire du genre féminin, nourri de toutes les protubérances mammaires ou fessières… Au rayon des obsessions se succèdent la buraliste à la poitrine hypnotisante, la professeur de mathématiques avec son air de lionne, les fermières de la Saint-Antoine qui enfourchent leur vélo, la Volpina profondément nymphomane, et enfin Gradisca, la femme fatale qui s’engouffre dans un cinéma… Bien sûr, nous les connaissons ces femmes felliniennes, elles peuplent ses films de façon récurrente – la Saraghina de Huit et demi (1963) n’est-elle pas la Volpina d’Amarcord, et la buraliste d’Amarcord, la fermière de La Cité des femmes ?

Fellini met en scène, dans plusieurs films, les mêmes événements de sa biographie, pourtant cette récurrence n’est pas une simple répétition, mais un prolongement, une tentative de raconter la même histoire en approfondissant son sens. À cet égard, le rapprochement de deux séquences – la confession d’Amarcord et les visions de La Cité des femmes (1980) – nous éclaire sur le cheminement de la pensée du cinéaste.

Vingt ans plus tard, Amarcord (1973) raconte la même histoire. Le groupe a rajeuni, ce sont des adolescents, leurs tours pendables égayent une ville – Rimini à nouveau, mais reconstruite en studio – toujours aussi triste. Entre tourments et exaltations de leur libido, les figures féminines jalonnent les frasques des adolescents. D’un film à l’autre, Fellini reprend la même histoire, non pas là où il l’avait laissée, mais en changeant de perspective, comme s’il déplaçait l’axe de sa caméra. Des Vitelloni à Amarcord, si les protagonistes ont rajeuni, Fellini, lui, a enrichi son cinéma d’un vocabulaire étoffé. Sa maîtrise des ressorts narratifs l’incite à introduire dans Amarcord un nouveau personnage au statut indéterminé, un narrateur qui s’immisce entre le spectateur et l’histoire, comme pour rappeler, une fois encore, que le cinéma, lui-même, s’interpose entre le regardeur et la réalité.

Si les figures extravagantes du monde réel s’assimilent aux clowns, et que le cinéma peut se comparer au cirque, alors, sous le grand chapiteau de la vie s’agite un monde étrange dont le cinéma de Fellini semble vouloir se faire l’interprète. Le cinéaste va en effet puiser son inspiration, de manière concomitante, auprès du monde qui l’entoure et dans le large répertoire de ses souvenirs – réels ou inventés. Les Vitelloni (1953) ouvre le bal de la fiction biographique. Pour son quatrième film, Fellini fait appel à ses souvenirs de jeunesse. Un groupe de jeunes adultes – des bons à rien, les vitelloni – toujours prêt à jouer un mauvais tour, errent désoeuvrés dans une ville de province – Rimini ? – aussi sinistre qu’ennuyeuse. Alors que tous en parlent, seul Moraldo (Franco Interlenghi) a finalement le courage de fuir la ville pour gagner Rome.

Dans Amarcord et dans Les Vitteloni, un jeu de séduction s’établit entre un homme et une femme, tous les deux spectateurs du même film, ensemble dans la salle obscure. Mais, dans La Cité des femmes, Fellini sublime ce rapport. Il le déplace désormais entre la salle et l’écran, il le rend plus abstrait. C’est une modification radicale du traitement de la même idée.

La similitude formelle des deux séquences – Amarcord et La Cité des femmes – ne doit pas occulter une évolution importante dans le traitement du sujet. Là où la séquence des confessions se limitait à une forme narrative classique, celle des visions personnifie le lieu de la formation des images, cet imaginaire collectif. La descente en toboggan se construit comme une métaphore de l’exploration de l’inconscient, comme un appel à la mémoire. Trois vieux bonhommes, vêtus en tenue de soirée, devancent Mastroianni dans le toboggan de la mémoire. Le Luna Park et le toboggan symbolisent les lieux du divertissement. Les trois vieux sont là pour nous le rappeler, nous les avions déjà croisés dans Fellini Roma (1972) alors qu’ils présentaient le spectacle de music-hall. Dans la scène des visions de La Cité des femmes, ils annoncent cette fois, chaque nouveau souvenir, chaque représentation féminine. L’imaginaire se métamorphose en un cabaret mental, un répertoire visuel auprès duquel le metteur en scène puise insatiablement pour composer ses films.

Dès Huit et demi, alors que son cinéma se fait plus introspectif, Fellini est à la recherche d’une écriture cinématographique capable de rendre compte d’un sentiment intérieur qui oscille entre l’inconscient, la mémoire et les rêves. D’ailleurs, lors d’un échange avec Simenon – lui aussi, adepte des théories de Jung – Fellini décrit ainsi la scène de La Cité des femmes : « Je tourne ces jours-ci les séquences appelées de façon générique « les visions » : il s’agit d’un long voyage, d’une dégringolade en suspension du héros qui glisse dans un toboggan spiralesque, s’engloutit, remonte et replonge dans l’éblouissante obscurité de sa mythologie féminine. »

Sept ans plus tard, la séquence des visions de La Cité des femmes est construite sur le même modèle, celui d’une typologie racontée sous la forme du souvenir. Il ne s’agit plus de la simple confession d’un adolescent, mais d’une incursion dans l’inconscient de Marcello Mastroianni, un acteur dont Fellini, à plusieurs reprises, se servit comme d’un double. Mastroianni, un quinquagénaire dérouté, attiré par des bruits étranges sous son lit, se penche et aperçoit une entrée mystérieuse. C’est le départ du toboggan géant d’un Luna Park dans lequel il se laisse emporter. Débute alors une descente graduelle dans l’imaginaire, le lieu de la fabrique des images. À chaque virage, Mastroianni découvre avec délectation la projection des grandes figures féminines qui ont marqué son enfance, l’émoi de ses premiers troubles érotiques. Construite comme celle d’Amarcord, la séquence accumule les obsessions féminines. On y retrouve cette fois la marchande de poissons, l’infirmière, la femme de ménage, la femme fatale, la veuve du cimetière, les actrices mythiques vues au cinéma, et enfin, la prostituée au cul phénoménal.

Source : https://www.cinematheque.fr. Article de Sam Stourdzé

Dès lors, le cinéma comme lieu de la projection de l’image de la femme, et la salle obscure comme lieu probable de l’origine évoquent les relations ambiguës de Fellini aux femmes et au cinéma, comme si l’une et l’autre étaient inextricables. Il s’en explique d’ailleurs lors de la sortie de La Cité des femmes : « c’est le rituel cinématographique qui est, en soi, profondément féminin. Cette façon d’être ensemble dans le noir, dans une situation presque placentaire, ce jeu d’ombres et de lumières, ces images géantes, transfigurées. D’ailleurs au cinéma, il est question de projection, n’est-ce pas ? Et la femme — pour l’homme — n’est-elle pas une sorte d’écran sur lequel projeter ses fantasmes. »

Une vision fellinienne de la ville éternelle où s'entremêlent réalité et fantasme. Découvrez Rome l'intemporelle, vue et imaginée par le cinéaste italien Federico Fellini. Ce dernier évoque des souvenirs d'enfance et de jeunesse. Il restitue l'ambiance de la Rome de la première moitié du XXe siècle

Un cinéaste dépressif fuit le monde du cinéma et se réfugie dans un univers peuplé de souvenirs et de fantasmes. Surgissent des images de son passé, son enfance et l'école religieuse de sa jeunesse, la Saraghina qui dansait sur la plage pour les écoliers, ses rêves fous de « harem », ses parents décédés. Dans la station thermale où il s'est isolé, son épouse Luisa, sa maîtresse Carla, ses amis, ses acteurs, ses collaborateurs et son producteur viennent lui tourner autour, pour qu'enfin soit réalisé le film sur lequel il est censé travailler.

Marcello Rubini, a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain, mais celui-ci est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d'alimenter sa chronique. Un soir, las de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma il sort avec Maddalena. Le lendemain Sylvia, une grande star hollywoodienne fait son arrivée à Rome

Fellini Roma (1972)

8 1/2 (1963)

La Dolce Vita (1960)

Naples, juillet 1914. Un majestueux paquebot quitte le port avec à son bord le gratin européen de la musique et de la diplomatie, et un rhinocéros. Ils accompagnent les cendres de leur amie, la célèbre diva Edmée Tattua, au cours de son dernier voyage vers une île lointaine. Le cours de la croisière est interrompu par un événement lié à la déclaration de la guerre : des naufragés serbes sont recueillis, bientôt réclamés par des Autrichiens.

Alors que le carnaval de Venise bat son plein, Giacomo Casanova, bientôt célèbre pour le nombre de ses conquêtes, reçoit un billet l'invitant à une rencontre galante. Ce n'est que le début d'une longue liste de femmes qui jalonneront ses voyages à travers l'Europe.

Et vogue le navire (1983)

Le Casanova de Fellini (1976)

Sergio Leone est né le 3 janvier 1929 à Rome, dans le sérail. Son père, Vincenzo Leone alias Roberto Roberti, est réalisateur de films, sa mère, Bice Waleran, actrice. Sa formation sera faite tout autant d’une enfance et d’une adolescence vécues au cœur de l’univers du cinéma, durant le régime fasciste et la guerre. Le gamin, puis le jeune homme romain, se passionne pour la culture populaire, notamment d’outre-Atlantique, les mythologies triviales du cinéma américain et de la bande dessinée. Il devient assistant réalisateur à l’âge de dix-huit ans, apprenant le métier sur le tas avec des vétérans du cinéma transalpin comme Carmine Gallone, Mario Bonnard ou Mario Camerini, avec Vittorio de Sica aussi, sur Le Voleur de bicyclette, enfin avec des cinéastes hollywoodiens qu’il admirait, venus tourner à moindre coût des superproductions à Cinecittà tels Robert Wise (Hélène de Troie), Fred Zinnemann (Au risque de se perdre) ou Robert Aldrich (Sodome et Gomorrhe). Il fait plus que simplement assister le réalisateur Mario Bonnard dans Les Derniers jours de Pompéi, dont il tourne lui-même quelques séquences. Le Colosse de Rhodes, en pleine mode de ce que l’on a appelé le péplum, est le premier film signé de lui. D’emblée, il aborde avec distance et inventivité un genre en général plutôt ingrat.

Étrange destin cinématographique que celui de Sergio Leone. En plein cœur de l’âge moderne du cinéma, il aura engendré une œuvre qui parlera immédiatement au monde entier bien qu’elle ne fut pas, en son temps, considérée à sa juste mesure par la plupart des commentateurs du cinéma. Sans doute arriva-t-elle trop tôt, c’est-à-dire, comme l’écrira Serge Daney, à l’heure, pour connaître le destin critique auquel elle aurait dû immédiatement avoir droit. Qui est Sergio Leone, pour le cinéphile des années 1960 : un opportuniste cynique, un parodiste malin, un sadique mercantile, un briseur de rêves, un postmoderne avant l’heure ? Chacun de ses films, et il y en eut peu dans une filmographie marquée par la préparation sur plusieurs années de projets ambitieux, l’attente et l’ajournement, sera à la fois une petite révolution sui generis tout autant qu’une partie d’un édifice qui ne prendra son sens qu’une fois achevé, prématurément peut-être, par la mort du cinéaste en 1989, à l’âge de soixante ans.

1929 -1989

Sergio Leone Le formaliste de génie

Leone a révolutionné un certain rapport cinématographique à l’espace et au temps, en s’appuyant parfois sur des influences exogènes. Ainsi le modèle de Pour une poignée de dollars fut certes le Yojimbo d’Akira Kurosawa, mais à celui-ci il empruntera bien plus que l’argument du scénario, lui-même d’ailleurs venu du roman noir américain. Il fabriquera un espace particulier, à l’intérieur duquel les niveaux de réalité glisseront les uns sur les autres, comme dévoilés par de coulissantes cloisons de papier. Convocation quasi magique d’un état du réel qui ne manque pas de surgir dans la conscience des protagonistes et du spectateur. Souvenons-nous de ce travelling latéral révélant, à côté des deux aventuriers incarnés par Clint Eastwood et Eli Wallach, le monde des massacres collectifs, c’est-à-dire le monde moderne, celui de la guerre de Sécession, métaphore des carnages à venir, dans Le Bon, la Brute et le Truand. Les pistoleros chez Leone sont peut-être des figurines de papier plaquées sur des décors trop grands pour elles. Le passage de l’individuel au collectif, du passé au présent, de la mémoire au rêve, s’organise dans des espaces sans cesse réinventés.

Lorsqu’il réalise Pour une poignée de dollars en 1964, l’idée de produire des westerns en Europe n’est pas totalement neuve. Les Allemands adaptaient les romans de Karl May et les Espagnols fabriquaient déjà des imitations à vil prix des récits de l’Ouest. On connaît l’histoire, à force légendaire, de la réception du film. Programmé sans enthousiasme par son distributeur dans une salle de la banlieue de Florence, le film devient par un spectaculaire effet de bouche à oreille un énorme succès, propulsant véritablement le « western spaghetti », comme nouvelle manière de divertissement et nouvelle mythologie, l’expression d’un nouveau rapport politique et éthique au cinéma populaire, transformant un obscur acteur de série télévisée américaine, Clint Eastwood, en vedette. Et pour quelques dollars de plus, en 1965, suivi du Bon, la Brute et le Truand l’année suivante, installent solidement Leone et lui donnent une stature internationale, celle d’un des plus grands conteurs de son temps, souvent incompris. Il surpasse Hollywood en lui ayant volé ses tours et ses trucs. La relecture à la fois mélancolique et déconstructrice d’une mythologie américaine, rebâtie en Andalousie, y devient l’occasion d’une synthèse inédite où la comédie picaresque se mêle à un nouveau carnaval de la violence. Le souci du détail vrai y côtoie le fantasme le plus excentrique. L’aventure post-hollywoodienne devient un voyage inédit où les enjeux primitifs sont remplacés par des dispositifs formels et ludiques (les fameux duels littéralement mis en scène par les protagonistes). Mais le maniérisme apparent n’empêche pas la mise en jeu de dialectiques plus profondes, où le rapport de l’individu à l’Histoire est subtilement questionné. Monde mental avant tout, l’Ouest vu par Leone atteint un point ultime dans ce qu’il appellera lui-même « un ballet de mort », l’opératique Il était une fois dans l’Ouest, en 1969. Il était une fois la révolution, en 1972, contredit l’idéologie, fortement teintée de marxisme, qui imprègne le cinéma épique et révolutionnaire transalpin produisant alors des métaphores politiques sur l’impérialisme, tant cette forme, le « western-spaghetti », appelait tout naturellement une manière d’interpeller l’Amérique. L’art de Leone culminera enfin, en 1984, dans son grand œuvre, Il était une fois en Amérique, projet de toute une vie, rêverie mélancolique sur le film noir, les mythes de l’enfance et le passage du temps.

Source: https://www.cinematheque.fr/. Article de Jean-François Rauger

Le cinéma de Leone est, on l’a souvent dit, un cinéma du souvenir, de l’hommage et de la citation. On sait qu’Il était une fois dans l’Ouest est un puzzle de références imaginé par Leone et ses scénaristes, Bernardo Bertolucci et Dario Argento. C’est un art construit sur la mémoire d’un autre art (le western hollywoodien), lui-même fondé sur une relecture mythologique de l’Histoire. La nature de l’image s’en trouve ainsi affectée. Où est la réalité ? Où est le mythe ? Sommes-nous dans un monde vécu ou un monde rêvé ? Une telle béance, signalant des états incertains, flottants, hallucinatoires, de la conscience elle-même est idéalement représentée par ces moments où les personnages sont « sous influence » : El Indio (Gian Maria Volontè) revoyant le meurtre primitif après une bouffée de marijuana dans Et pour quelques dollars de plus, Noodles ayant (peut-être) rêvé toute son existence le temps d’une pipe d’opium dans Il était une fois en Amérique. C’est cela peut-être le secret de la mélancolie « leonienne », le sentiment douloureux de la perte d’un monde dont on n’est pas sûr qu’il ait réellement existé. Un monde que l’on ne fera plus revenir que par le songe, fût-ce un songe artificiellement provoqué.

Au baroque fellinien, Leone a emprunté cette manière d’empiler de longs blocs de temps, un temps souvent dilaté, au cœur duquel le suspense se mêle à une forme d’humour à combustion lente. Mais, conséquence logique de ce parti pris, tout autant qu’un art de l’étirement du moment, le cinéma de Leone est un art de l’ellipse, de la suspension, de l’absence. Il était une fois dans l’Ouest a porté à un très haut degré cette situation, jusqu’à conférer une importance inédite à un hors-champ et à une manière de mettre en scène, par la parole ou le son (l’évasion de Cheyenne / Jason Robards), une reconstruction de l’action passée. Mais c’est bien sûr le destin de Noodles, le gangster d’Il était une fois en Amérique (interprété par Robert De Niro), quarante ans vécus hors du film, à côté de sa vie, qui va cristalliser exemplairement cette perception.

Alors que la guerre de Sécession fait rage aux Etats-Unis, trois bandits n'ont qu'une préoccupation : l'argent. Joe livre régulièrement à la justice son copain Tuco, dont la tête est mise à prix, puis empoche la prime et délivre son complice. Sentenza abat, avec un égal sang-froid, l'homme qu'il devait tuer moyennant récompense, et celui qui l'avait mandaté pour cette exécution.

Chacun de son côté, le Manchot et le Colonel exercent la même profession : chasseur de primes. Le Manchot n'a guère que cette solution pour tirer profit de son extraordinaire adresse au tir et de son cynisme à toute épreuve, alors que le Colonel, authentique ancien officier supérieur, aime la chasse à l'homme pour le plaisir qu'elle lui procure. Fréquemment rivaux, les deux hommes sont confrontés à un problème plus complexe qu'à l'accoutumée.

Et pour quelques dollars de plus (1965)

Deux bandes rivales, les Baxter, trafiquants d'armes, et les Rojo, qui font de la contrebande d'alcool, se disputent la suprématie et la domination de la ville de San Miguel, au sud de la frontière américano-mexicaine. Un étranger, vêtu d'un poncho, arrive à dos de mulet dans cette petite ville et s'immisce entre les deux bandes. Proposant d'abord ses services aux Rojo, l'étranger va très vite tirer profit des deux camps à la fois, à la grande joie du fabricant de cercueils Piripero.

Le Bon, la Brute et le Truand (1966)

Pour une poignée de dollars (1964)

La Trilogie du Dollar

Alors qu'il prépare une fête pour sa femme, Bet McBain est tué avec ses trois enfants. Jill McBain hérite alors les terres de son mari, terres que convoite Morton, le commanditaire du crime (celles-ci ont de la valeur maintenant que le chemin de fer doit y passer). Les soupçons se portent sur un aventurier, Cheyenne.

Mexique, 1913. Juan Miranda, ancien paysan devenu une crapule spécialisée dans l'attaque des diligences, fait la connaissance de Sean Mallory, un Irlandais venu prêter main-forte aux révolutionnaires de Pancho Villa. Juan aimerait bien utiliser les talents d'artificier de Sean pour organiser quelques mauvais coups.

1971

1969

...La Révolution

... dans l'Ouest

Il était une fois ...

Avec son Pigeon/I soliti ignoti (1958), et sa peinture d’une vitalité prolétarienne et brouillonne, Mario Monicelli s’inscrira également dans cette mouvance avec des titres comme Père et fils/Padri e figli (1957), Casanova 70 (1965) ou Nous voulons les colonels/Vogliamo i colonelli (1973) où la cocasserie devient politique. Monicelli fut aussi l’auteur d’une série de films relevant plus explicitement de l’aventure picaresque comme le prouveront des œuvres comme L’Armée Brancaleone/L’Armata Brancaleone (1966) et I Picari (1987). On peut citer aussi Ettore Scola qui participa à de nombreux scénarios de films de Risi et qui a réalisé notamment Belfagor le magnifique/L’Arcidiavolo (1966), Cent millions ont disparu/La Congiuntur (1964), Le Fouineur/Il Commissario Pepe (1969), Nous nous sommes tant aimés/C’eravamo tanto amati (1974) et enfin Affreux, sales et méchants/ Brutti, sporchi i cattivi (1976), dont la trivialité marquera aussi la fin d’une période. La liste des cinéastes serait incomplète si n’y figurait pas Pietro Germi avec l’inusable Divorce à l’italienne/Divorzio all’italiana (1961) mais aussi Ces messieurs dames/Signore et signori (1966). Si ne figuraient pas également quelques fleurons de la filmographie hétérogène d’Alberto Lattuada comme Guendalina (1957) ou Venez donc prendre le café avec nous/Venga a prendere il caffe… da noi (1970).

"Il est sans doute très difficile, sinon impossible, de fixer les frontières de ce que l’on appelle la comédie italienne. Ne relève t-elle pas de la construction critique, faite a posteriori et désignant un certain type de cinéma de la satire né dans l’après-guerre, et sans doute plus particulièrement vers le milieu des années cinquante ? A l’origine, il y avait déjà une généalogie protéiforme, multiple, qui partait de la Commedia dell’Arte aux spectacles de marionnettes siciliens, en passant par le théâtre napolitain. La comédie italienne a imposé de multiples visages dont nous verrons, durant six semaines, un panorama réjouissant et polymorphe. C’est dans un mélange de satire sociale, d’observation critique, de cynisme et de douce bouffonnerie que l’on reconnaît les caractéristiques du « noyau dur » de ce qui fut érigé en genre à part entière, notamment par la critique. Dino Risi en fut sans doute le Prince, qui sut avec une science du dosage, un art de la cruauté lucide et burlesque, en approcher véritablement l’essence. Des espoirs de l’après-guerre à l’euphorie du boom économique des années soixante, jusqu’aux désillusions des années soixante-dix, le cinéma de Risi trace une carte politique, sociale et mentale de l’Italie de la seconde moitié du XXe siècle avec une acuité froide et précise. Un parcours qui sera démontré par des titres comme Le Fanfaron/Il Sorpasso (1962), Une poule, un train et quelques monstres/Vedo nudo (1969), La Carrière d’une femme de chambre/T*elefoni bianchi* (1976), Moi, la femme/Noi donne siamo fatte cosi (1971), Parfum de femme/Profumo di donna (1974 ou Au nom du peuple italien/In nome del popolo italiano (1971). Avec ce dernier film, Risi brouillait d’ailleurs radicalement les limites d’un genre dont il révélait la dimension pessimiste.

A l'occasion d'une rétrospective thématique à la Cinémathèque Française en 2013, voici ce qu'écrivait Jean-François Rauger, critique cinéma et directeur de la programmation sur ce genre particulier du cinéma italien :

La Comédie à l'Italienne

photo de Sophia Loren dans 'Mariage à l'italienne'Vittorio de Sica,1964

photo de Jean-Louis Trintignant et Vittorio Gassman dans 'Le Fanfaron' Dino Risi,1962

photo de Marcello Mastroianni dans 'Divorce à l'italienne'Pietro Germi,1961

La plupart des spécialistes de la comédie se retrouvaient aux génériques de films à sketches, qui fut une des formes importantes de la comédie italienne, terrain idéal pour la mise en place directe, grinçante, immédiate de situations d’une drôlerie souvent dérangeante : Les Poupées/Le Bambole (1965), Les Complexés/I Complessi (1965), Les Nouveaux monstres/I Nuovi mostri (1977). Faut-il faire de Marco Ferreri un spécialiste de la comédie italienne ? Son cinéma anthropologique, réflexion aiguë sur la société moderne et la barbarie, mélange de bouffonnerie et de méditation philosophique, dépasse les frontières du genre. On pourra le constater avec des titres comme Le Lit conjugal/L’Ape regina (1964), Le Harem/L’Harem (1967) ou La Grande bouffe (1973). Mais si l’on élargit une notion dont, de toutes façons, la validité n’était pas démontrée, il faudrait remonter et intégrer la figure de Totò, acteur génial dont l’inspiration remonte à la comédie napolitaine et dont on verra Totò cherche un appartement/Totò cerca casa (1949), de Mario Monicelli et Steno, Totò le Moko de Carlo Ludovico Bragaglia (1949), Totò, Peppino e la dolce vità de Sergio Corbucci (1961), Totò, Peppino et la malafemina de Camillo Mastrocinque (1956). La programmation ne sera par ailleurs pas insensible à d’ultimes mutations. Pourquoi ne pas voir en effet les débuts de Nanni Moretti comme une transformation moderniste et contestataire de la comédie italienne avec des films comme Ecce Bombo (1978) ou La Messe est finie/La Messa è finità (1984) ? Et que dire de cette tentative de comédie musicale sur fond de mafia sicilienne qu’est Qui a tué Tano ?/Tano da morire (1997) de Roberta Torre, sans parler du Retour de Cagliostro de Daniele Cipri et Franco Maresco (Il Ritorno di Cagliostro, 2003), étrange prolongation bouffonne et onirique à la fois d’une tradition du rire cinématographique transalpin.

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Film de Vittorio de Sica

Film de Dino Risi

Film de Pietro Germi

La superbe Filumena n'arrive plus à marcher. Elle vient d'avoir un malaise. On l'entoure et on la porte, comme une reine, jusqu'à son lit. L'heure est grave... Pendant ce temps, Domenico s'active pour les préparatifs de son mariage: dans deux jours, il épouse la jeune caissière de son restaurant, qui a trente ans de moins que lui. Pour lui, l'heure est à la fête. Mais il doit se rendre en urgence au chevet de Filumena qui se meurt.

Mariage à l'italienne (1964)

Bruno, un Méditerranéen très en verve, désinvolte, charmeur et fanfaron, sillonne les rues désertes au volant de sa voiture de sport. Il fait la connaissance de Roberto, un étudiant en droit studieux, timide et complexé. Il l'entraîne dans une série d'aventures insolites, ridicules ou périlleuses et va lui faire vivre deux jours de randonnées trépidantes de Rome à Viareggio...

Le Fanfaron (1962)

Comment détourner la loi qui interdit le divorce quand on est amoureux d'une attrayante personne ? Après avoir poussé l'encombrante épouse à l'adultère, il ne reste plus qu'à venger son honneur.

Divorce à l'italienne (1961)

Film de Ettore Scola

Film de Ettore Scola

Dans un bidonville à Rome, Giacinto règne en tyran sur sa nombreuse famille. Tous acceptent son autorité et sa mauvaise humeur car le patriarche possède un magot que chacun espère voler. Chaque jour, il lui faut trouver de nouvelles cachettes et défendre son bien, fusil en main. Lorsqu'il décide d'installer sa concubine dans le baraquement, la révolte gronde.

Affreux, sales & méchants (1976)

En 1945, trois amis qui ont pris part à la résistance italienne célèbrent la chute du fascisme et la fin de la guerre. La république remplace la monarchie et tous trois poursuivent leur chemin séparément. Antonio reprend sa place de brancardier dans un hôpital romain, tandis que Nicola s'en va enseigner en province et que Gianni entre comme stagiaire chez un illustre avocat.

Nous nous sommes tant aimés (1974)

Au tournant du 21 ème siècle qui s'amorce, le cinéma italien traverse une période de crise. Concurrencé directement par la télévision, il peine à s'imposer à l'international. D'année en année, productions, recettes et nombre de spectateurs s'écroulaient. Les grands noms avaient disparu et l'émergence des figures de proue du nouveau cinéma italien, encore peu connus du grand public, se faisait à petit pas. Il faudra attendre la fin de la décennie pour que les noms de Sorrentino, Garrone, Giordana fassent à nouveau battre le coeur des cinéphiles. Le cinéma transalpin redevient attractif pour le public et la critique. Il se fait aussi plus introspectif , revenant sur des périodes charnières de l'histoire du pays (notamment les 'années de plomb').

La crise des années 2000

Cliquez sur la photo pour découvrir la vidéo 'Dialogue avec Nanni Moretti' à la cinémathèque française

Les thèmes de son cinéma sont déjà présents dans Je suis un autarcique : la crise du couple, la séparation, toujours très théâtrale, avec l’enfant au milieu, l’éducation, la crise du « je », le mal-être des années post-gauchistes, la fin du militantisme, la critique des idéologies, le désœuvrement, voire la mélancolie vécue en groupe. Mais la chose la plus importante pour Moretti était : comment le cinéma parvient-il à suppléer la politique et sert-il d’instrument de précision, sur le mode comique, avec des gags, des points de suspension, des dérapages incontrôlés, des jeux de langage, pour en observer ou en critiquer les impasses. Sogni d’oro (1981) commence par une scène se déroulant dans une salle de cinéma : Moretti vient à la fin de la projection participer au débat avec le public. Aussitôt, un spectateur indigné l’interpelle en lui disant que son film ne concerne pas « le paysan de Lucanie, le berger des Abruzzes ou la mégère de Trévise ». Sempiternelle critique de gauche du désir petit-bourgeois : qui n’a pas entendu ce genre d’argument, dans les années soixante-dix et quatre-vingts, où le cinéma est toujours relégué au second plan derrière le discours idéologique ? Vers la fin du film, arrivent dans la salle un paysan de Lucanie, un berger des Abruzzes et une ménagère de Trévise, chacun ayant interrompu son activité spécifique pour venir faire acte de présence et dire en quoi le film les concerne eux aussi. Pour Moretti le cinéma passe avant toute chose.

La découverte en France de Nanni Moretti, au moment de la sortie de 'Je suis un autarcique', fut un véritable choc : comment un jeune cinéaste de 23 ans pouvait-il se permettre d’entreprendre un long métrage en super 8, pour parler de ses problèmes existentiels et de ceux de sa génération ? C’était pourtant le pari de Nanni Moretti : parler de lui en se montrant (il est aussi acteur dans le film), pour mieux parler des autres. Et le faire avec une économie de moyens exemplaire. D’emblée le projet cinématographique de Moretti se met en place, avec une grande cohérence : se mettre au centre du monde, en occupant chaque plan et chaque scène, pour mieux faire exister le hors-champ : l’Italie tout entière, en crise politique et morale, bien avant la venue au pouvoir de Berlusconi, à l’époque où la menace terroriste d’extrême gauche paralysait tout.

Nanni Moretti, le précurseur du renouveau

Un dimanche matin, Giovanni est appelé en urgence par un patient. Il ne peut aller courir avec son fils, comme il le lui avait proposé. Andrea part plonger avec ses amis. Il ne reviendra pas.

La Chambre du fils (2001)

Texte de Serge Toubiana. Cinémathèque Française.

Tel un sismographe, Nanni Moretti raconte l’histoire de l’Italie des trente dernières années. Sur un mode poétique et critique, parfois grinçant, presque toujours humoristique. Avec une grande liberté. C’est ce qui fait l’intérêt de son œuvre, et surtout sa cohérence.

Moretti s’invente comme personnage de cinéma, tantôt cinéaste, tantôt professeur, tantôt prêtre, non seulement pour être le témoin de l’Italie contemporaine, mais pour en être le témoin actif et souffrant. L’Italie va mal et cela fait souffrir Moretti. Bien sûr, il y a l’humour, les gags, la comédie ; mais le plus important, c’est cette souffrance face à la vulgarité dominante, au règne de la communication triomphante, à la perte des valeurs et à la désharmonie régnante.

Le personnage qu’il a créé, et qui revient dans presque tous ses films, me fait penser à Antoine Doinel. Même évolution d’un personnage (et d’un acteur), de film en film. Michele Apicella, le personnage récurrent des films de Moretti (jusqu’à Palombella rossa), serait un Doinel versus politique – Mai 68, le terrorisme ultra-gauche, sa critique radicale par la gauche, le déclin du parti communiste italien, tout cela ouvrant une crise idéologique et morale dont l’Italie n’est pas encore tout à fait sortie. Dans un entretien, Moretti évoque Truffaut : « Truffaut a dit un jour, quand on lui demandait pourquoi il avait été acteur dans L’Enfant sauvage et dans La Nuit américaine : « Il y a des lettres qu’on écrit à la machine, d’autres à la main ; ces deux films, ce sont des lettres écrites à la main ». Quant à moi, je n’ai jamais écrit une lettre à la machine de toute mon existence. » Outre Doinel, l’autre référence possible serait Jerry Lewis, dont on aperçoit la photo, aux côtés de Dean Martin, dans l’ « école Marilyn Monroe » où enseigne Nanni Moretti dans Bianca (1984). Jerry Lewis, pour les gags, le tempo, l’absurde, la dérision, l’ironie, les chutes de tension, et surtout, la dimension physique du personnage – il arrive à Moretti de frapper ses partenaires, de gifler son père (dans La Messe est finie), de bousculer sa mère (dans Bianca). Là encore le cinéma passe avant toute chose et ne respecte rien, sinon sa propre logique.

Margherita est une réalisatrice en plein tournage d'un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d'artiste engagée, se mêlent des angoisses d'ordre privé : sa mère est à l'hôpital, sa fille en pleine crise d'adolescence. Son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable. Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?

Après la mort du Pape, le Conclave se réunit pour élire son successeur. Mais que se passera-t-il si le souverain pontife désigné refuse d'endosser son nouveau rôle ?

Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une femme lui confie son scénario, Le Caïman. Il va s'accrocher à ce nouveau film. Seul problème, Le Caïman est une biographie critique de Berlusconi, président du Conseil, propriétaire de toutes les télévisions privées et terreur de la Rai.

Mia madre (2015)

Habemus Papam (2011)

Le Caïman (2006)

La messe est finie (2003)

Don Giulio, un jeune prêtre, est nommé dans une paroisse de la banlieue romaine, désertée de tous. Il retrouve les siens mais les problèmes familiaux l'assaillent : son père fréquente une jeune fille et sa soeur veut avorter. Intransigeant sur les principes, il ne parvient pas à venir en aide aux personnes de son entourage. Incapable d'accepter le monde qui l'entoure, Don Giulio échoue dans sa mission.

Bianca (1986)

Jeune prof de maths névrosé, Michele Apicella passe le plus clair de son temps libre sur sa terrasse, à épier et ficher ses voisins. Bianca, une adorable enseignante de français, l'intrigue tout spécialement, et pour cause : il en est tombé amoureux. Lorsqu'une série de meurtres a lieu dans son entourage, Michele devient le suspect idéal.

Cliquez sur la photo et regardez la conférence de presse du réalisateur sur Dogman présenté au Festival de Cannes en Mai 2018

Il réalise 'Dogman' en 2018, film récompensé à Cannes en 2018 pour son interprète principal. Son dernier long-métrage est une adaptation du conte Pinocchio avec Roberto Benigni (sortie française en Mars 2020).

Après avoir obtenu le Diplôme de Lycée artistique en 1986, Matteo Garrone commence à travailler comme assistant-opérateur pour se consacrer ensuite à la réalisation. En 1996, il remporte le Prix du Meilleur court-métrage au Sacher Festival pour Silhouette, et signe l'année suivante la mise en scène de son premier long métrage, Terra Di Mezzo, lauréat du Prix Spécial du Jury et du Prix Cipputi au Festival du Cinéma Jeunes à Turin. En 1998, il tourne le documentaire Oreste Pipolo, fotografo di matrimoni ainsi que Les Hôtes, un drame abordant le thème de l'immigration clandestine.Son troisième long métrage, Estate Romana, réalisé en 2000, fait partie de la Sélection officielle du Festival de Venise, mais c'est avec L'Etrange Monsieur Peppino, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, qu'il remporte un vif succès auprès de la critique et du public. Cette variation sur le thème de La Belle et la Bête décroche notamment les David de Donatello du Meilleur scénario et du Meilleur second rôle. En 2005, Matteo Garrone concourt pour la première fois de sa carrière au Festival de Berlin avec Premier amour et se voit attribuer l'Ours d'argent de la Meilleure musique. Par la suite, il remporte le Grand Prix décerné à Cannes en 2008 pour Gomorra, l'adaptation du best-seller homonyme de Roberto Saviano sur l'univers mafieux de la Camorra. Le film triomphe lors des European Film Awards où il rafle pas moins de six récompenses dont celles de Meilleur Film et de Meilleur Réalisateur. Il sera également nommé aux Golden Globes, aux Baftas puis aux César.Parallèlement à cela, il produit Le Déjeuner du 15 Août, premier film de Gianni Di Gregorio, puis fait son retour à Cannes lors de l'édition de 2012 pour sa nouvelle réalisation, Reality, une plongée dans l'univers de la téléréalité italienne. Il y est à nouveau récompensé du Grand Prix du Jury. En grand habitué de la Croisette, il présente en 2015 The Tale of Tales, son adaptation du "Conte des Contes" de Giambattista Basile, qui mêle habilement univers réel et fantastique, deux éléments qui constituent l'essence même de son cinéma. Le film est porté par Vincent Cassel et Salma Hayek.

Matteo Garrone

`On ne partage pas un empire d'une poignée de main, on le découpe au couteau'. Cet empire, c'est Naples et la Campanie. Gomorrhe aux mains de la Camorra. Là-bas, une seule loi : la violence. Un seul langage : les armes. Un seul rêve : le pouvoir. Une seule ivresse : le sang. Sur fond de guerres de clans et de trafics en tous genres, Gomorra raconte les destins croisés de : Toto, Don Ciro et Maria, Franco et Roberto, Pasquale, Marco et Ciro.

Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur canin discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D'abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l'apprentissage de la trahison et de l'abandon, avant d'imaginer une vengeance féroce.

Dogman (2018)

Gomorra (2008)

Né le 30 mai 1970 à Naples, Paolo Sorrentino débute dans le milieu du cinéma en coécrivant le scénario du film Polvere di Napoli d'Antonio Capuano, en 1998. Ce premier script sera aussi le dernier qu'il écrira pour un autre metteur en scène, car il écrit et réalise lui-même ses propres films par la suite, et ce dès 2001, année au cours de laquelle il s'essaie coup sur coup au court (La Notte lunga) et au long métrage, avec L'Uomo in più, une comédie dramatique dans laquelle Toni Servillo interprète le personnage principal. Ce film marque alors le vrai début de sa carrière de réalisateur, en même temps que celui de sa collaboration avec son acteur fétiche, Toni Servillo, qu'il retrouve quatre ans plus tard pour le drame Les Conséquences de l'amour. En compétition à Cannes en 2004, il remporte le Grand Prix du Festival du Film Romantique de Cabourg la même année, et le révèle sur la scène internationale. Devenu familier de la Croisette, le metteur en scène revient y présenter L'Ami de la famille (2006), puis Il Divo (2008), un film à teneur politique qui lui vaut de repartir auréolé du Prix du Jury. En 2010, il revient avec la comédie Question de coeur, dans laquelle il va mettre en scène deux hommes devenant ami sur un lit d'hôpital. L'année suivante, il crée la surprise à Cannes avec le film This Must Be the Place, l'histoire d'une ancienne star du rock un peu à part et interprétée par Sean Penn : ce film y reçoit le Prix du Jury Oecuménique. La même année, Paolo Sorrentino ajoute également une corde à son arc puisqu'il publie son premier roman, "Ils ont tous raison", récit d'un chanteur italien vieillissant en plein spleen. En 2013, Paolo Sorrentino est de nouveau sélectionné à Cannes pour son nouveau film, La Grande Bellezza dans lequel il retrouve son acteur fétiche Toni Servillo dans la peau d'un écrivain romain désabusé. Pour ce que certains voient comme un hommage à la mythique Dolce Vita de Federico Fellini, Paolo Sorrentino reçoit un bel accueil des critiques bien que le film reparte bredouille du célèbre festival. Qu'importe puisque l'année suivante, le cinéaste italien remporte, avec ce film, l'Oscar ainsi que le Golden Globe du Meilleur Film étranger. Après le succès de La Grande Bellezza, Paolo Sorrentino revient à Cannes en 2015 avec Youth, nouveau film en anglais dans lequel il dirige un casting hollywoodien cinq étoiles composé de Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano et Jane Fonda. Si le film divise les critiques, il reçoit néanmoins un accueil très favorable lors de sa présentation au public.

Cliquez sur la photo à droite pour découvrir un article de Télérama sur le réalisateur à l'occasion de la sortie de son dernier film en 2018

Sorrentino, le flamboyant

Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard d’une amère lucidité.

La Grande Bellezza (2013)

Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père.

A Rome, à l'aube, quand tout le monde dort, il y a un homme qui ne dort pas. Cet homme s'appelle Giulio Andreotti. Il ne dort pas, car il doit travailler, écrire des livres, mener une vie mondaine et en dernière analyse, prier. Calme, sournois, impénétrable, Andreotti est le pouvoir en Italie depuis quatre décennies.

This must be the place (2011)

Il Divo (2008)

Il a habité nos imaginaires par la puissance de son empire médiatique, son ascension fulgurante et sa capacité à survivre aux revers politiques et aux déboires judiciaires. Il a incarné pendant vingt ans le laboratoire de l’Europe et le triomphe absolu du modèle libéral après la chute du communisme. Entre déclin et intimité impossible, Silvio Berlusconi incarne une époque qui se cherche, désespérée d’être vide.

Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre désormais à la retraite, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, tandis que Mick, réalisateur, travaille toujours, s’empressant de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Mais contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe…

Silvio et les autres (2018)

Youth (2015)

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Pie XIII est dans le coma. Après un premier conclave tumultueux, Sir John Brannox, un aristocrate anglais modéré, charmant et sophistiqué, est placé sur le trône papal. Ce nouveau pape parfait dissimule en fait des secrets et fait preuve d'une certaine fragilité.

The New Pope (2020)

L'ascension de Pie XIII, né Lenny Belardo, le premier Pape italo-américain de l'Histoire. Cet homme au pouvoir immense est doté d'une personnalité complexe et contradictoire. D'un conservatisme fleurant l'obsurantisme le plus archaïque, il se révèle pourtant éperdu de compassion envers les plus pauvres et les plus faibles. Et malgré les trahisons de son entourage et sa peur de l'abandon, y compris de son propre Dieu, il n'hésitera pas à se battre avec la plus grande ferveur, en franchissant plus d'une fois les limites édictées par les pauvres mortels.

The Young Pope (2016)

Il adapte un fait divers qui a secoué l'Italie à la fin des années 60 ( l'attentat de la Banca Nazionale sur la piazza Fontana) dans le film du même nom. Avec 'Lea' en 2015, il retrace la vie de Lea Garofalo qui s'est battue contre la mafia. Son dernier film sortit en salles, en 2015, s'intitule 'Due soldati'.

Ne cachant pas sa volonté de faire un cinéma politique, le cinéaste milanais ajoute à son oeuvre cinématographique Pasolini, mort d'un poète (1995), enquête "filmique" sur l'assassinat du sulfureux écrivain et réalisateur italien, et Les Cent pas (2000), long métrage engagé dénonçant le pouvoir de la Mafia et lauréat du Prix de la mise en scène à Venise. Trois ans plus tard, Marco Tullio Giordana fait un retour remarqué sur la Croisette avec la fresque familiale Nos meilleures années (2003), film de plus de six heures initialement prévu pour la chaîne Rai et qui parcourt quarante ans de l'histoire de la République italienne. Son histoire d'amour avec le Festival de Cannes se poursuit en 2005 avec la sélection en Compétition de Une fois que tu es né, un drame abordant le thème de l'immigration clandestine en Italie, et en 2008 avec la présentation en Séance spéciale d'Une histoire italienne, film dans lequel Monica Bellucci et Luca Zingaretti interprètent un couple d'acteurs à l'époque mussolinienne.

Après avoir abandonné ses études de lettres et de philosophie, Marco Tullio Giordana se tourne vers le cinéma dans les années 70. Profondément marqué par les évènements politiques de cette décennie, il débute en travaillant avec le réalisateur Roberto Faenza sur le documentaire Forza Italia en 1977. Deux ans plus tard, il signe son premier long métrage, Maudits, je vous aimerai (1979), qu'il présentera au Festival de Cannes. En 1981, Giordana co-écrit le scénario de Car Crash, une histoire d'amitié sur fond de courses automobiles avant de revenir à la réalisation avec La Caduta Degli Angeli Ribelli (1981), mélodrame sur les "années de plomb" avec dans les rôles principaux Alida Valli et Vittorio Mezzogiorno. Basant toujours ses histoires sur des faits existants, il revient sur la tragédie du stade du Heysel avec Appuntamento a Liverpool (1988) et participe aux côtés de Bertolucci et Tornatore à l'aventure collective d'un Dimanche de préférence (1991).

Marco Tullio Giordana

Lea a grandi dans une famille criminelle en Calabre. Le père de sa fille Denise est aussi membre de la mafia. Lea aspire cependant à une vie différente pour sa fille, sans violence, ni peur ni mensonge. Elle décide de coopérer avec la justice, pour bénéficier du régime de protection des témoins et ainsi tenter de s'enfuir... Inspiré de l'histoire vraie de Lea Garofalo, le combat d'une femme pour échapper à la mafia.

Milan, le 12 décembre 1969, une bombe explose à la Banque Nationale d'Agriculture sur la Piazza Fontana, faisant 17 morts et 88 blessés. Le commissaire Luigi Calabresi, chargé de l'enquête, s'oriente vers les milieux d'extrême gauche et d'extrême droite mais peu à peu, il a la certitude qu’il faut aller chercher les responsables dans les hautes sphères politiques. A ce jour, personne n’a été déclaré coupable dans l’attentat de Piazza Fontana qui reste l'une des affaires les plus sombres de l'histoire contemporaine d'Italie.

A la fin des années soixante, deux frères d'une famille italienne, Nicol et Matteo, partagent les mêmes rêves, les mêmes espoirs, les mêmes lectures et les mêmes amitiés, jusqu'au jour où la rencontre avec Giorgia, une jeune fille souffrant de troubles psychiques, détermine le destin de chacun : Nicola décide de devenir psychiatre, alors que Matteo abandonne ses études et entre dans la police. Leur parcours ainsi que celui du reste de leur famille s'inscrit en parallèle avec les événements qui ont joué un rôle crucial dans l'histoire de l'Italie : l'inondation de Florence, la lutte contre la mafia en Sicile, les grands matchs de football de l'équipe nationale...

Lea (2015)

Piazza Fontana (2012)

Nos meilleures années (2003)

Matteo et Francesca s’aiment, s’éloignent, se retrouvent mais caressent des rêves différents : il rêve de devenir musicien, elle d’être une femme libre. Francesca entame un long voyage pour découvrir le monde qui durera cinq ans, laissant derrière elle l’inconsolable Matteo qui, pendant son absence, écrit des chansons d’amour. Lorsqu’ils se retrouvent, leur amour est encore plus intense. Une nuit d’été à Rome va changer à jamais leur " avventura "…

comédie musicale

Film de Marco Danieli

Avventura (2019)

Deux frères que tout semble opposer vont apprendre à se découvrir et à s’aimer. Matteo, extravagant, extraverti, jongle avec la facilité de ceux qui ont réussi, et Ettore, clown triste, introverti, joue jusqu’à la corde avec les silences. Quand l’austérité et la fantaisie se rencontrent, la vie les emporte dans un tourbillon de tendresse et d’euphorie.

drame

Film de Valéria Golino

Euphoria (2019)

Retrouvez d'autres titres dans cette sélection...

Une immersion dans les arcanes du marché mondial de la cocaïne, depuis sa naissance, jusqu’à la livraison finale sur les lieux de consommation. Basée sur le livre de Roberto Saviano.

Thriller - Policier

Série de Stephano Sollima & Roberto Saviano

ZeroZeroZero (2020)

Nicola et ses amis ont entre dix et quinze ans. Ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, seulement de mener une vie ordinaire comme leurs parents. Leurs modèles : les parrains de la Camorra. Leurs valeurs : l’argent et le pouvoir. Leurs règles : fréquenter les bonnes personnes, trafiquer dans les bons endroits, et occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux pour conquérir les quartiers de Naples, quel qu’en soit le prix.

Policier

Film de Claudio Giovannesi

Piranhas (2019)

Au début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s'enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l'histoire de la mafia : rencontrer le juge Falcone et trahir le serment fait à Cosa Nostra.

Biopic - Policier

Film de Marco Bellocchio

Le Traître (2019)

Policier

Film de Igort

Peppino Lo Cicero, ex-tueur à gages de la Camorra est fier de son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais quand celui-ci est froidement tué dans un guet-apens, il reprend du service accompagné de son ami Toto le boucher. Leur quête de vérité va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans les clans mafieux du Naples des années 70.

5 est le numéro parfait (2019)

En 1938, Guido, jeune homme plein de gaieté, rêve d'ouvrir une librairie, malgré les tracasseries de l'administration fasciste. Il tombe amoureux de Dora, institutrice étouffée par le conformisme familial et l'enlève le jour de ses fiançailles avec un bureaucrate du régime. Cinq ans plus tard, Guido et Dora ont un fils: Giosue. Mais les lois raciales sont entrées en vigueur et Guido est juif. Il est alors déporté avec son fils. Par amour pour eux, Dora monte de son plein gré dans le train qui les emmène aux camps de la mort où Guido veut tout faire pour éviter l'horreur à son fils...

Drame - Guerre

Film de Roberto Benigni

La Vie est belle (1998)

Drame - Guerre

Film de Vittorio de Sica

La Ciociara (1960)

A Rome, en 1943. Ne supportant plus les bombardements, Cesira, une jeune veuve, décide de quitter la ville avec Rosetta, sa fille de 13 ans à la santé fragile, pour retourner vivre dans son village natal, Santa Eufemia, situé dans les montagnes du Latium. Sur place, elle retrouve ses anciens amis paysans et fait la connaissance de Michele, un étudiant idéaliste, surnommé `le Professeur'.

adaptation de son roman

Saisons 1 à 4 disponibles.

série créée par Roberto Saviano

En Italie, la famille Savastano, dirigée par l'impitoyable Don Pietro, domine la mafia napolitaine. En concurrence avec un autre clan de la Camorra, Don Pietro doit penser à préparer sa succession.

Gomorra (2014 - )

Saison 1 & 2 disponibles

Périphérie de Naples, fin des années 1950. Au coeur d'un quartier populaire où règne la guerre des gangs, les jeunes Elena Greco et Lila Cerullo vivent un quotidien émaillé par les histoires sordides des habitants.

adaptation des romans de Elena Ferrante

série créée par Saviero Costanzo.

L'amie prodigieuse (2018)

Sélection, textes et illustrations par GF.Sources: allociné.com ; wikipédia ; telerama.fr ; cinematheque.fr ; premiere.fr ; youtube.com ; allocine.com