Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

Le partenariat usager / professionnel : est-ce une évidence ? Comment le mettre en œuvre ? »Table ronde

Journée régionale du 26 juin 2019 à Quimper

Animé par Marie-Pascale Pomey, professeur de santé publique et Christian Ouisse, représentant des usagers

  • Sylvie Le Moal, directrice qualité CHIC Quimper
  • Gwenaël Rolland Jacob, médecin CHIC Quimper
  • Marie Suzanne Perennou, représentante des usagers
  • Cindy Louedec, cadre de santé CH Dinan
  • Gilles Lucas, représentant des usagers
  • Béatrice Sorrieul, responsable qualité Fondation Ildys
  • Gérard Le Goff, représentant des usagers
  • Anne Sophie Rouxel, médecin, groupe HSTV

Participants à la table ronde

La scénette

Situation réelle mise en scéne par la Compagnie 3e acte Introduction à la table ronde

Vidéo

Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo

Débat

Réactions des intervenants de la table ronde

Vidéo

Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo

Extraits des échanges avec la salle

Questions / réactions du public

La formation

Ce partenariat est–il possible sans formation des professionnels ? Il parait indispensable que les professionnels soient formés à faire des entretiens et notamment à poser des questions ouvertes (de quoi avez-vous besoin ? qu’est-ce que vous ne comprenez pas ?), une formation aux soins non techniques

  • L’exemple du CH de Dinan. Des temps de formation sont proposés aux équipes soignantes : approche éducative, posture soignante pour entrer dans une alliance thérapeutique. Ces formations sont animées par les IDE d’éducation thérapeutique qui proposent des temps d’une heure avec des échanges autour de situations réelles. Toucher la population médicale est plus compliqué.
  • Exemple de l’IFPS de Quimper. Les professionnels sont formés. Dans la formation aux soins infirmiers, on fait déjà intervenir les usagers pour éviter la scénette jouée. Il faut croire en l’évolution des études de médecine qui intégrera cette approche. Pour l’instant, la formation des médecins se base sur la pathologie par sur les personnes qui souffrent d’une pathologie mais cela va changer : il faut laisser du temps.
  • Exemple de Montréal. Une grande innovation avec l’existence d’un cours de collaboration en santé qui réunit 13 différents types de professionnels en santé autour d’un cours en commun pendant 3 ans.
  • 1ère année : se connaitre soi-même, comprendre le cursus dans lequel on s’est inscrit
  • 2e année : comprendre ce que l’autre peut apporter, ce qu’on va pouvoir faire ensemble
  • 3e année : comment je vais pouvoir mobiliser les autres pour résoudre une problématique
  • Le patient est au cœur du système puisqu’il participe à la construction de la formation.
  • Exemple d’une démarche sur Rennes. Depuis une dizaine d’années : un séminaire inter professionnels existe : une formation avec 3 temps / 2 jours qui réunit plusieurs types de professionnels de santé. Les patients participent activement à cette formation.

Vidéo

La temporalité, la coordination

La temporalité est très importante et elle change selon l’évolution du patient. L’annonce correspond à un temps très court, l’acceptation de la pathologie pour le patient c’est un temps très élastique. Elle est très différente entre le patient et le professionnel. L’apprentissage du patient avant le diagnostic (qui se doute souvent de quelque chose et qui va aller chercher des informations en amont) : cet apprentissage n’est pas questionné. Le professionnel a une information a donner mais le patient a peut-être lui aussi une information qu'il souhaite communiquer ...Le détenteur de l’information de ses symptomatiques, de ses problématiques c’est le patient lui-même. Qui est le plus à même de coordonner ses soins, de transmettre les informations le concernant que le patient ? Ce n’est pas une question d’outils : on doit peut être plus travailler sur des questions de fonds que sur des outils. Exemple sur la posture d’un professionnel : qu’est-ce qu’il est capable d’entendre de la part du patient et comment il peut valoriser ses données. On voit bien que la coordination et la place du patient et/ou des aidants dans le parcours sont essentielles. Dans la scénette, l’aidant est oublié alors qu’il est sans doute à même d’aider à la coordination.

Vidéo

L'institution

Il faut rester dans une démarche constructive : ne pas opposer les « sachants » et les autres. Il faut rester constructif et positif. Le système doit aussi évoluer ; le fonctionnement d’une institution, le système de rémunération … peut parfois contraindre les professionnels et peut frustrer les professionnels en terme de temporalité. Le portage institutionnel est indispensable pour faire évoluer les pratiques. Avec l’engagement de l’institution, c’est plus facile d’y aller, plus facile d’embarquer la communauté médicale. Une fois qu’on aura trouvé la bonne façon d’y aller, tout le monde sera très vite convaincu. Le versant qualité et les équipes qualité peuvent vraiment être vecteur de ces changements : CREX, retour d’expériences avec l’expérience patient associée, les méthodes comme le résident traceur …

Vidéo

L'importance des mots

Un représentant des usagers n’est pas égal à un professionnel de santé. Ils sont ensemble, ils sont complémentaires, ils sont dans un travail d’équipe. Le patient enseignant : ce principe est très intéressant pour toucher les professionnels de santé au moment de la formation initiale (avec « une piqure de rappel » au 2e cycle). Mais aujourd’hui, il reste un problème de posture, de mentalité, de culture : encore beaucoup de travail pour arriver au niveau du Québec qui est assez exemplaire. Le mot patient : étymologiquement c’est le condamné qui attend que le bourreau fasse son office. Il restera toujours un peu de ça dans la relation médecin / patient : à un moment donné on est opéré, on subit des soins douloureux ou qui peuvent nous amputer au niveau de notre intégrité physique ou toucher notre intégrité psychique Le mot malade : référence à la loi « droits des malades », ce qui est important c’est effectivement de ne pas se focaliser sur la maladie car si on ne traite que des maladies et qu’on oublie le malade on fait l’impasse sur la dignité de la personne. Le mot usager, la bonne question c’est « qui est en position d’usage ? ». Si c’est le patient, personne, malade … qui se sent exploité, qui n’a pas la maitrise de ses données de santé, qui n’a pas le droit à la parole, qui ne décide pas de ses soins. Dans ce cas, on devrait écrire « usagé » et non « usager ». Si c’est le médecin qui est en position d’usage. C’est-à-dire j’ai certaines compétences, un certain savoir, une expérience : faites en usage. Le médecin se met en position d’usage : profiter de ma présence, de ce que je peux faire pour vous, avec vous. Dynamique importante car c’est un partenariat mais aussi une disponibilité. Attention à ne pas cliver l’usager d’un côté et le professionnel de santé d’un autre côté. Tout ce travail de co-construction, co-direction fait qu’à la fin l’usager n’est pas professionnel de santé mais connait un bout du métier de professionnel et c’est important de montrer que ces savoirs expérientiels font que les statuts bougent un peu et quelque part que ça permet de participer à une qualité des soins co-construite.

Vidéo

CAPPS BRETAGNE - JUIN 2019

Merci à tous pour votre participation