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  • Musique et Nature dans nos rayons
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Artistes sonores Field recordings

La nature dans les musiques de films

Dans nos rayons :

Compositeur, photographe, ethnomusicologue, ornithologue, mystique, Jean-Louis Florentz (1947-2004) était tout cela à la fois. Organiste de formation, élève d’Olivier Messiaen, il s’est inspiré tant de la grande tradition de la musique française que de ses nombreux voyages d’études aux Antilles et en Afrique, notamment au Kenya. Sa musique, à la riche palette harmonique et aux mélodies volontiers incantatoires, doit beaucoup à l’observation de la nature, et notamment aux chants d’oiseaux. Après sa mort son épouse – Anne Le Forestier – a fait don à la MMP de la discothèque de travail de Jean-Louis Florentz, dont une partie est montrée dans l’exposition. Les archives et les enregistrements du compositeurs ont eux été versés à l’IMEC

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L'interview que nous a accordé Jean Roché

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Mix spécial Jean Roché par le musicien anglais David Toop

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Article dans Libération

« Les oiseaux nous ont appris la musique : les appeaux sont les premiers instruments à vent façonnés par l’homme. Ils nous ont appris la danse, aussi… », prélude Jean-C. Roché. Son deuxième prénom, Claude, « le boiteux » en latin, ne convient guère à cet explorateur de la planète à plumes. Depuis plusieurs décennies, Jean, donc, parcourt le monde pour écouter les oiseaux. Sa phonothèque abrite sept mille heures d’enregistrement. Sa maison d’édition, Sitelle (devenu Frémeaux & Associés), a publié près d’une centaine de disques, cassettes et CD. Son tout premier album, Oiseaux de Camargue, lui a valu à la fin des années 50 le prix de l’académie Charles-Cros (« Je l’ai reçu en même temps que Brel, Aznavour, Marie-Claire Alain… Nous avons débuté ensemble, si j’ose dire ! ») Jean-C. Roché a pourtant commencé sa carrière avec des images. Celles de Vies d’insectes, court métrage que François Truffaut fit passer dans les salles de cinéma avant Jules et Jim, adapté du roman d’Henri-Pierre Roché, le père du futur ornithologue et audionaturaliste ou bioacousticien (Bioacoustique : science de la communication sonore animale). Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître, primé au Festival du film scientifique en 1958. Le débutant, qui avait acquis sa caméra en vendant des crapauds aux laboratoires, sur les conseils de Jean Rostand, son partenaire aux échecs, choisit de la troquer contre du matériel sonore. Lourd et encombrant, à l’époque. Le jeune homme grimpait aux arbres pour y installer micros et câbles… Il inventa ensuite un réflecteur parabolique, « une sorte de téléobjectif sonore », plus léger et plus précis. C’est ainsi que lui-même a appris le métier, en accompagnant dans leurs sorties les maîtres ornithologues de la génération précédente. « Quand on a appris à reconnaître une centaine d’espèces, ça devient plus facile ! » Anne-Marie PAQUOTTE - TELERAMA

Bioacousticien français

Jean-Claude Roché

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Dans une interview à Libération, vous dites que c’est la musique qui vous a conduit à vous intéresser aux oiseaux. Pouvez-vous nous raconter cela ? Etant enfant, j’habitais près de la forêt de Meudon. J’avais ma chambre au premier étage, et une petite fenêtre - que ma mère laissait ouverte pour aérer - donnait sur la couronne du grand chêne du jardin voisin. Une Grive musicienne y chantait de mars à juin, donc à quelques mètres de mon oreille ! Le chant de cette grive est un des plus beau d’Europe, chaque mâle a sa propre musique individuelle. Ce fut une véritable initiation ! Avez-vous observé que les chants d’oiseaux pouvaient avoir une fonction autre que celle destinée au territoire, à la reproduction, à la sociabilité ? Et bien, cela dépend des espèces. Certaines espèces ne chantent pas, à proprement parler, par exemple les espèces qui nichent en colonie, comme les Hérons cendrés. La plupart des passereaux chantent au moment de la reproduction. D’autres oiseaux chantent à l’automne, au moment de la prise du territoire, comme la chouette hulotte. Mais certaines espèces chantent toute leur vie, comme fait le Mocking Bird nord-américain. Il chante depuis l’âge de quelques semaines, jusqu’à sa mort, pendant les 4 saisons, aussi bien pendant qu’en dehors de la période de reproduction. Il y prend visiblement un immense plaisir !

N’y a-t-il que l’homme pour y entendre de la musique, y trouver un plaisir "artistique" ? Les oiseaux sont très musiciens, Olivier Messiaen disait qu’ils sont nos maîtres de musique ! Ils ont développé toutes sortes de type de chants, avec des timbres, des rythmes, des mélodies d’une infinie variété. Et, chose curieuse, parmi tous les chants d’oiseaux, certains sont très proches de la musique humaine, y compris dans les timbres, qui ressemblent comme 2 gouttes d’eau à certains de nos instruments ! Maintenant, est-ce que d’autres animaux comme les mammifères, amphibiens et insectes, aime la musique des oiseaux ?... A votre avis, les chants d’oiseaux, les sons de la nature ont-ils aidé les hommes à devenir musicien ? C’est ce que pense Olivier Messiaen et beaucoup de chercheurs en anthropologie, qui ont découvert des premières flûtes à 1 ou 2 trous, qui servaient uniquement d’appelants, pour la chasse. Et progressivement, d’autres flûtes apparaissaient, avec les trous correspondant à notre gamme, mais inutiles pour la chasse. Il me semble évident que la « communauté acoustique » qui règne sur terre a beaucoup influencé la musique humaine.

C'est vrai qu’en Europe Continentale j’ai été un pionnier, et que par la suite, je suis devenu le premier producteur et éditeur du monde. J’ai produit dans ma vie plus de 300 ouvrages sonores sur les oiseaux du monde entier pour divers éditeurs, sous divers labels : « L’Oiseau Musicien », « Sittelle » ou « CEBA »J’ai édité moi-même environ 200 titres, dont 100 restent actuellement en vente chez FREMEAUX et Associés.

Comment avez-vous eu l’idée d’enregistrer les oiseaux ? Dans quel but ? Aviez-vous déjà entendu des enregistrements avant ? J’en ai eu l’idée en découvrant un premier tout petit disques 45 tours français, de Georges ALBOUZE. Je suis allé voir chez lui, et il m’a montré le tout premier matériel « portable » pour enregistrer dans la nature. Plus de 60 kilos quand même ! Magnétophone 15 kilos, deux rouleaux de câbles de 200 mètres, 10 kilos chaque ; batteries au plomb 20 kilos, et gros transfo pour avoir du 110 volts, 10 kg de plus… ! En sortant de chez lui, je savais quel métier je ferai dans ma vie ! Un vrai coup de foudre… Aviez-vous conscience que vous « inventiez » une discipline en France, en devenant l’un des tout premiers bio-acousticiens ? Je n’ai rien inventé du tout, le premier enregistrement d’oiseaux a été fait en 1899 par Ludvig KOCH, en Angleterre, sur un rouleau de cire tourné à la main ! L’année de ma naissance, et les années suivantes, KOCH publiait une série de disques noirs 78 tours, accompagnés de livres sur les oiseaux d’Angleterre. Quand j’ai enregistré pour la première fois, en hiver 56-57, les suédois avaient déjà de disponible une collection de disques noirs 30 cm de Sture PALMER sur les oiseaux d’Europe. Et la Cornell Université aux USA, à Ithaca, N.Y., avait déjà une belle sonothèque, et publié de nombreux disques noirs.

À quel moment avez-vous eu conscience que vous pouviez en faire votre métier ? A partir de 1980, mes ventes ont explosé avec « Le Walkbird », 2 cassettes dans une boîte qui permettait d’aller écouter et comparer, sur le terrain, les chants entendus avec ceux en boîte. C’est à ce moment là que je me suis mis à éditer plusieurs collections, devenant un éditeur professionnel. Avec le recul, comment considérez-vous l’ensemble de votre production ? Comme un travail artistique ? Scientifique ? Pédagogique ? Les trois mon capitaine ! Olivier MESSIAEN et de très nombreux musiciens ont suivi mes travaux de près, et utilisé mes enregistrements avec mon accord. J’ai enregistré plusieurs forêts qui sont maintenant rasées, et deux espèces disparues à ce jour, aux Antilles. Des centres scientifiques du monde entier, ainsi que des chercheurs en bioacoustique, m’ont souvent demandé des sons.Les milliers d’heures d’enregistrements que j’ai faits autour du monde pendant 50 ans vont être déposés et numérisés au Muséum d’Histoire Naturelle de Berlin, qui est le centre européen le plus actif pour la conservation des sons, et leur mise à disposition pour les musiciens, les chercheurs, et l’enseignement.

Pourriez-vous dire un mot du « guide sonore des oiseaux » cette série de 45 tours que nous allons notamment montrer pendant notre exposition ? Comment l’avez-vous envisagé et conçu ? A l’époque il n’y avait que le Guide Sonore suédois de Sture PALMER, édité par la radio suédoise. Mes conversations au Muséum de Paris, avec M. ETCHOCOPAR et DORST, m’ont convaincu qu’il fallait faire l’équivalent en France, pour l’Europe Continentale. Enfin, pourriez-vous nous parler des pochettes des disques, notamment les dessins qui figurent sur les 45 tours ? Qui les a dessinés ? Avez-vous aussi travaillé sur cet aspect-là des disques ? Mes premiers disques 45 tours ont été édité par DELPIRE, avec des illustrations de l’artiste peintre Mas GALLARDO. Ensuite,en tant qu’éditeur à mon nom, j’ai continué avec la série qui comporte 32 titres, avec le même artiste. J’ai aussi fait des couvertures de 30 cm avec mes propres photos, ou des dessins d’artistes connus, comme JOHN GOULD ou le photographe ERIC HOSKING. Propos recueillis par Damien Poncet, juillet 2019.

Hervé Chandès, Directeur Général de la Fondation Cartier pour l’art contemporain et commissaire de l’exposition Le Grand Orchestre des Animaux.

Depuis près de cinquante ans, en artiste et scientifique de l’écoute, Bernie Krause consacre sa vie à connaître et à faire connaître la diversité, la complexité et l’extrême beauté du monde sonore animal qu’il a appelé biophonie (bruits émis par les êtres vivants). Ses travaux nous enseignent que chaque espèce animale possède sa propre signature acoustique qui, à l’instar d’un instrument de musique dans un orchestre, vient s’inscrire avec précision et subtilité dans la trame de la grande partition du paysage sonore de l’écosystème où elle vit.

Bernie Krause, musicien et bioacousticien

En 1968, Bernie Krause, qui a grandi loin de la nature, d'abord à Détroit, puis à New-York, ne pense qu’à la musique électronique, pop, et à ses synthétiseurs. Il collabore avec des groupes mythiques, et notamment avec les Doors pour leur album Strange Days.Un beau matin, avec son partenaire musical Paul Beaver, il a l’idée de préparer, avec l'écologisme en toile de fond, un album appelé Dans un sanctuaire sauvage (sorti en 1970) : "C’était le premier album à utiliser l’environnement comme thème principal. Ça voulait dire qu’il fallait aller sur le terrain et enregistrer des sons naturels pour les utiliser comme composants d’orchestration", se rappelle-t-il. Il se rend en forêt avec un enregistreur portable stéréo ("ça venait tout juste de sortir !") Et c’est l’éblouissement : Bernie Krause devient accro à la splendide polyphonie. "Je suis retourné à l’école, j’ai passé mon PhD en bioacoustique en 1981 [équivalent du doctorat, NDLR], et j’ai passé le restant de ma vie à enregistrer des sons dans la nature. A m’intéresser à la science aussi." Sa technique ? L’ "attended recording" : contrairement au "remote recording", l’enregistrement à distance qui permet de laisser le micro des jours sur le terrain, il s'agit d'un procédé qui nécessite d’assister à l’enregistrement : "J’installe mon microphone et je m’éloigne de quelques mètres. Je m’assois, sans bruit. Les micros n’affectent pas les animaux, ils s’y habituent au bout de quelques minutes. Je ne les cache jamais, mais je reste quand même à proximité.

La nature : musique initiale Bernie Krause est toujours musicien aujourd’hui. Mais lorsqu’on lui demande si, tel le nombre d’or, la musique serait une clef universelle qu’il serait parvenu à détecter dans ses enregistrements, il s’agace : "Je n’entends pas vraiment de mélodie dans les sons naturels. D’ailleurs, je n’emploie jamais le mot 'nature', car dans notre compréhension du monde, on a placé la nature à distance de nous, en dessous de nous. Alors que, tout ce qu’on est, ce sont des imitateurs. On mimique, on n’a rien inventé.On n’a pas créé la musique, au Conservatoire ici, à Paris, ou à la Juillard School de New York. Quand on vivait connectés à la nature, on imitait les sons des oiseaux, les percussions des chimpanzés et des gorilles des montagnes. C’est comme ça qu’on a appris à faire du rythme. On a regardé les lémuriens de Madagascar sauter d’arbre en arbre et c’est comme ça qu’on a appris à danser. On a écouté les sons de la forêt, la nuit, qui étaient structurés comme un orchestre. On a appris à structurer les sons en écoutant ceux de la forêt. On n’a pas appris tout ça à la Sorbonne. Vous me dites que la musique est plus sophistiquée ? Bullshit ! "Avec la contribution d'Arthur Béranger Source : https://www.franceculture.fr/environnement/bernie-krause-contre-l-appauvrissement-des-sons-du-monde

Notes de pochettes de l'album "Ambiances", L'Oiseau Musicien

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Les images sonores de Vicktor ont ceci de commun avec les chants d’oiseaux qu’elles sont faites de dissonances, glissandos, arythmies, bref d’éléments complexes qui sont intranscriptibles sur une portée musicale. Comme certains chants d’oiseaux, elles ont une force, et parfois une joie communicative, qu’on ne retrouve guère dans la musique instrumentale moderne. Comment Viktor crée ces images ? A partir de bruits d’eau, de chants de grillons, de voix humaine ou même de bourdonnement d’une mouche qui vole. Mais de cela Viktor ne veut jamais qu’on parle, et je ne peux pas vous en dire plus long. » Jean C. Roché, août 1972

« Knud Viktor est danois, mais son visage et son allure ressemblent à ceux d’un indien de la forêt amazonienne. La première fois que je l’ai vu il soignait sa vigne près de sa maison – une ruine qu’il a relevée de ses mains dans une petite vallée sauvage du Lubéron, quelques instants plus tard il m’offrait dans sa cave le vin qu’il avait fait lui-même, sans produit chimique ni équipement, pas de presse, ni de tout ce qu’il y a habituellement dans une cave, sauf le tonneau. Or ce vin était extraordinaire, bien meilleur que celui qui se fait dans la région à partir du même raisin. Lorsque l’on entre dans le « studio » de Viktor, c’est comme dans sa cave. Absolument rien de ce que l’on imagine nécessaire pour enregistrer et reproduire correctement des sons, aucun appareil neuf. Quelques vieux magnétophones, tous d’un type différent, sont posés à terre sur des planches. Dans un coin, sous l’escalier, apparait derrière un rideau troué un haut-parleur qui, parait-il, provient d’une poubelle. Des câbles partout, des châssis ou appareils divers récupérés à la ferraille et dont on ne voit pas très bien à quoi ils peuvent servir. Le désordre. Mais Viktor s’y reconnait parfaitement. Un seul meuble : une chaise branlante pour le visiteur. Ce qu’a fait Viktor dans sa vie ? Maçon, agriculteur, peintre, lithographe, cinéaste, photographe, et plus récemment il s’est intéressé à l’enregistrement sonore et à la création d’ « images sonores » auxquelles il refuse obstinément l’appellation de musique, ou de musique concrète, et dont le présent disque est le premier témoignage. Dans toutes choses qu’il a entreprises, Viktor à la fois a raté : jamais gagné d’argent, et réussi : œuvre originale et techniquement parfaite.

Les paysages sonores de Knud Viktor (1924 - 2013)

Avec le son, on est transporté dans le monde qu’on écoute. C’est pour ça que je dis que je me cogne la tête quand je veux rentrer dans un trou de souris. Au bout d’un moment, on vit avec ce qu’on fait. On reste là, à plat ventre. On oublie sa propre taille et on vit avec ce qui se passe. » Knud Viktor

"J'ai enregistré la vie d'un nid de petits ducs. J’ai un petit duc près de chez moi parce que je laisse pousser l’herbe entre les oliviers. Je n’utilise pas de traitements et il y a des gros insectes qui font vivre cet oiseau. C’est pour ça que j’ai pu faire des études dessus pendant des années. Je voulais connaitre le secret de cette note. Il y avait des mois de travail avant de les habituer. Et des petites astuces. J’ai passé des nuits à l’extérieur sur le dos pour les guetter. J’ai dormi sous un tapis au début pour voir où ils voulaient faire leur nid dans les pierres, pour pouvoir mettre le micro avant eux. La première fois, j’ai posé mes micros là où ils allaient faire leur nid. Ils ne le savaient pas.Par contre, eux ils savaient pas mal de choses sur moi. J’ai des enregistrements de sonsparticuliers émis en ma présence. Ils connaissaient mes pas. Ca veut dire que chaque fois quej’approchais, ils faisaient un son particulier. Je prétends que c’est un son qui est appliqué à moi,parce que je savais où ils étaient, et quand d’autres êtres humains passaient, c’était une autre réaction.

Table ronde introductive au cycle

Située dans le bois de Vincennes, la bibliothèque est avant tout un centre de documentation et d’information pour les élèves, professeurs et professionnels de l’École Du Breuil.Elle possède un fonds d’ouvrages récents qui recouvrent tous les domaines liés au végétal ainsi qu’un fonds patrimonial.

Agence d'écologie urbaine

Bibliothèque de l'école du Breuil

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