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Irlande

L’Eire toujours plus verte Les Verts irlandais sont les grands vainqueurs des Européennes en Irlande. Avec son système complexe de scrutin à vote unique transférable, l’Irlande qui a voté vendredi 24 mai pour le scrutin européen couplé à des élections locales et un référendum sur le divorce, est paradoxalement l’un des pays d’Europe qui a donné ses résultats définitifs le plus tard. Il y a cinq ans, il avait fallu attendre 5 jours avant d’obtenir le décompte définitif des voix et les sièges attribués aux partis irlandais au parlement européen. Mobilisation écologiste massive Toutefois, les projections données par le quotidien Irish Times montrent, comme ailleurs en Europe, une forte poussée des Verts avec 17,54 % des voix. Un retour puissant sur la scène politique alors qu’ils avaient souffert lors des dernières élections générales en 2016. Ils pourraient ainsi remporter 3 à 4 sièges au parlement européen, potentiellement à égalité avec le Fine Gael (centre droit), parti du premier ministre Leo Varadkar, en tête de ces élections, avec 20,76 % des voix. Toute au long de la campagne, la mobilisation des étudiants et des lycéens autour de thèmes écologistes a été forte avec, vendredi 24 mai, jour de l’élection, l’organisation d’une manifestation importante autour de l’urgence climatique à Dublin. L’enjeu du Brexit au Royaume-Uni, avec ses conséquences potentielles perturbantes sur les relations entre l’Irlande et la province d’Irlande du nord, a certainement joué sur la hausse de la participation (54,8 % contre 42,6 % en 2014). La veille du vote, le chef de gouvernement Leo Varadkar, en tournée dans le pays, avait dramatisé l’enjeu de ce scrutin, « le plus important pour l’Irlande » dans le contexte du Brexit. Son parti en tire les dividendes : le Fina Gael pourrait atteindre son meilleur score en sièges, une performance pour un parti au pouvoir depuis 8 ans. Irlande (11 sièges) Fine Gael Party (FG) : 29 % - 4 sièges Fianna Fáil Party (FF) : 15 % - 2 sièges Parti vert (GP) : 15 % - 2 sièges Alliance Indépendante : 15 % - 1 siège Sinn Féin (SF) : 13 % - 2 sièges Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Slovénie

En Slovénie, la domination des partis centristes La représentation slovène se répartit du centre droit au centre gauche. La liste commune du Parti démocratique slovène (SDS), parti de centre droit de l’ancien premier ministre Janez Jansa, et du Parti populaire slovène (SLS), remporte le scrutin avec trois sièges, la deuxième place revenant aux sociaux-démocrates (SD) avec deux sièges. En troisième position, le LMS, – le parti du premier ministre Marjan Sarec, à la tête d’un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates –, obtient le même nombre de députés. Souveraineté et lutte contre l’immigration C’est un résultat en demi-teinte pour le SDS qui avait trois députés dans le précédent parlement européen. Le choix du parti de faire campagne sur le thème de la souveraineté et de la lutte contre l’immigration ne lui a pas particulièrement réussi. Le parti chrétien-démocrate NSi, parti conservateur modéré prônant la coordination européenne, arrive en quatrième position avec un siège. Tanja Fajon, députée européenne depuis deux mandats, continuera à représenter les sociaux-démocrates tandis que les centristes libéraux du LMS seront représentés par Irena Joveva et Klemen Grošelj, favorables à la candidature de la libérale danoise Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence, à la présidence de la Commission européenne. Slovénie (8 sièges à pourvoir) SDS-SLS (Parti démocratique slovène – Parti populaire slovène) : 26,44 % - 3 sièges SD (sociaux-démocrates) : 18,65 % - 2 sièges LMS (Liste de Marjan Sarec, parti du premier ministre) : 15,58 % - 2 sièges NSi (Nouvelle Slovénie, Parti chrétien populaire) : 11,06 % - 1 siège Participation : 28,32 % Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Roumanie

En Roumanie, victoire des pro-européens C’est un revers pour les socialistes qui avaient développé un discours eurosceptique et sont critiqués par Bruxelles pour leur réforme de la justice. Les pro-européens de centre-droit sont arrivés en tête aux élections européennes en Roumanie. C’est un échec pour le gouvernement de gauche critiqué par Bruxelles pour ses réformes concernant la justice. Les conservateurs du Parti national libéral (PNL, opposition) et les centristes de l’alliance USR-PLUS ont obtenu ensemble environ 47 % des voix, devant le parti social-démocrate (PSD) au pouvoir qui a recueilli un peu plus de 24 % des suffrages, selon ces résultats issus du décompte de 80 % des bulletins. La participation au scrutin européen a avoisiné 50 %, un taux élevé dans ce pays membre de l’UE depuis 2007. La mobilisation a été forte dans les grandes villes et parmi la nombreuse diaspora roumaine à l’étranger. Un désaveu pour les sociaux-démocrates au pouvoir « Nous ne nous réjouissons pas de ce vote », a déclaré Liviu Dragnea, chef du PSD. Sentant le vent du boulet, il a annoncé qu’il ne se présenterait pas contre l’actuel chef de l’État de centre-droit, Klaus Iohannis, à l’élection présidentielle prévue à la fin de l’année. Aux élections européennes de 2014, le PSD avait recueilli 37,6 % des voix. Depuis son retour au pouvoir en 2016, les sociaux-démocrates ont développé un discours eurosceptique. « Le gouvernement formé par le PSD doit partir », a lancé le soir du dimanche 26 mai le président Klaus Iohannis, issu du PNL, se félicitant du vote des Roumains « en faveur d’une Roumanie européenne ». Le PSD a enregistré un second désaveu dimanche 26 : un référendum convoqué par Klaus Iohannis pour soutenir la lutte anticorruption et s’opposer aux récentes réformes judiciaires du PSD, parti gangrené par la corruption, a atteint le quorum requis pour être validé – fixé à 30 %. Cette consultation, dont le résultat devait être connu lundi 27 mai, intervenait à la veille d’un verdict concernant Liviu Dragnea, condamné à trois ans et demi de prison ferme en première instance dans un dossier d’emplois fictifs. Roumanie (32 sièges à pourvoir) La participation a été de 51,07 %. Parti national libéral (PNL) : 26,79 % - 10 sièges Parti social-démocrate : 23,39% - 8 sièges Alliance 2020 USR-plus : 21,40 % - 8 sièges Pour la Roumanie (Pro-Romania) : 6,61 % - 2 sièges Parti mouvement populaire (PMP) : 5,66 % - 2 sièges Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) : 5,45% - 2 sièges Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Slovaquie

En Slovaquie, le parti de la présidente élue l’emporteLa participation progresse fortement dans ce pays plutôt europhile. Trois tendances clés se dégagent du vote slovaque du 25 mai 2019. D’une part, la participation traditionnellement faible des électeurs slovaques (pourtant europhiles) pour ce scrutin européen a progressé de dix points, passant de 13 % en 2014 (le pire score de l’UE), à 22,74 %. Deuxième enseignement, la popularité du parti libéral de la présidente élue fin mars 2019 (PS/Spolu) se confirme. Alors que Zuzana Caputova, avocate anti corruption et militante pour l’environnement, doit prêter serment pour présider le pays le 15 juin 2019, son parti le PS/Spolu (« Slovaquie progressiste-Démocratie civique ») décroche la première place avec 20,11 % des voix, et 4 sièges au parlement européen (sur 13).Le parti social-démocrate au pouvoir décroche Cette victoire réaffirme le rejet de la corruption par la population slovaque. Autre signe de ce rejet : le décrochage du parti social-démocrate qui gouverne le pays (SMER-SD), impliqué dans plusieurs scandales politico-financiers. Il obtient la deuxième place (15,70 %). Enfin, l’arrivée en troisième place du parti d’extrême droite LSNS (Parti du peuple-Notre Slovaquie), souvent décrit comme néo-fasciste, à 12,1 % (2 sièges). Il a pu aussi profiter du sentiment anti-corruption, mais aussi des très fortes inégalités régionales, voire de la crise migratoire de 2015. Slovaquie (13 sièges à pourvoir) Participation : 22,74 % PS/SPOLU, Slovaquie progressiste – Démocratie civique : 20,10 % – 4 sièges Direction – Social-démocratie (SMER-SD) : 15,70 % – 3 sièges Parti du peuple – Notre Slovaquie (LSNS) : 12,10 % – 2 sièges Mouvement chrétien-démocrate : 9,70 % – 2 sièges Liberté et solidarité (SaS) : 9,60 % – 1 siège Les gens ordinaires et personnalités indépendantes : 5,30 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Hongrie

Hongrie, écrasante victoire de Viktor Orban Avec 52% des voix, la parti du premier ministre devance de loin l’opposition et espère jouer un rôle dans la recomposition de la droite européenne. C’est ce qu’on appelle une victoire par KO. Avec plus de 52 % des voix, le parti souverainiste de Viktor Orban devance de plus de 35 points l’opposition de centre gauche. Preuve que sa critique systématique de « l’Europe du multiculturalisme » et son discours anti-immigrés sont en phase avec l’opinion publique hongroise. Le Fidesz fait d’ailleurs mieux que son score – déjà très honorable – de 2014 (51 %). Si la victoire du premier ministre hongrois était écrite depuis de longues semaines, un score aussi hégémonique lui offre toutefois une large marge d’action pour continuer de réformer en interne. Et ce malgré les rappels à l’ordre réguliers des instances européennes. Où siégera le Fidesz ?Reste désormais à savoir quelle partition jouera le parti national conservateur au niveau européen. Le Fidesz – avec ses 13 parlementaires – pèse peu numériquement mais cela n’empêche pas Viktor Orban de vouloir jouer un rôle clé dans la recomposition de la droite européenne. Sanctionné par le Parti populaire européen (PPE) – qui l’avait suspendu jusqu’à dimanche pour ses attaques répétées contre Bruxelles –, la formation d’Orban est et reste un allié encombrant pour le principal majoritaire européen. On ignore, pour l’heure, où il émargera à l’avenir. De son côté, l’exécutif hongrois a fait savoir la semaine dernière que le Fidesz refuserait de siéger au sein du PPE si ce dernier ne s’alliait pas aux « partis patriotiques de droite ». En parallèle, Viktor Orban a multiplié les contacts avec le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, lequel ne cache pas son ambition de créer un nouvel espace politique, à l’intersection de la droite conservatrice et des formations nationalistes populistes. Hongrie (21 sièges à pourvoir) Taux de participation : 43,36 % FIDESZ (allié au KDNP) : 52,33 % des voix - 13 sièges DK (parti de centre gauche) : 16,19 % - 4 sièges Momentum (parti libéral) : 9,89 % (2 sièges MSZP (parti socialiste) : 6,66 % - 1 siège JOBBIK (parti d’extrême droite) : 6,41 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Autriche

En Autriche, les conservateurs plébiscités Le parti ÖVP sort gagant des élections. Victime d'une motion de censure, le jeunes chancelier Sebastian Kurz doit toutefois laisser sa place avant les prochaines législatives. Un triomphe avant l’éclipse. La solide victoire des conservateurs de l’ÖVP, remportant 35 % des suffrages (huit points de plus qu’en 2014), est intervenue juste avant l’adoption d’une motion de censure déposée contre leur leader, le chancelier Sebastian Kurz, et votée par les députés sociaux-démocrates (SPÖ) et nationalistes (FPÖ). Le contexte électoral a été marqué par la publication dix jours auparavant d’une vidéo, tournée en 2017, montrant le leader du FPÖ et actuel vice-chancelier, Heinz-Christian Strache, prêt à offrir des marchés publics en échange de financements illégaux à une pseudo-intermédiaire russe. Le renvoi des ministres FPÖ entraîna la rupture de la coalition gouvernementale entre l’ÖVP et le FPÖ. Des élections législatives se tiendront en septembre. La participation fait un bond Ce contexte particulier a mobilisé les électeurs. Le taux de participation est passé de 45 % en 2014 à 59 % cette année. Le FPÖ baisse de deux points par rapport à 2014, mais de huit points par rapport aux précédentes élections législatives (octobre 2017). Le SPÖ ne profite pas des déboires du gouvernement et recule même légèrement, à 23,4 % des suffrages. La bonne performance des Verts, après des années de divisions, leur permet d’empocher deux sièges au Parlement européen. En revanche, le parti libéral et fédéraliste NEOS, à moins de 9 %, ne réalise pas la percée escomptée parmi les jeunes électeurs. Après dix-huit mois à la tête du gouvernement, Sebastian Kurz devrait donc laisser sa place de chancelier après un résultat qu’il a lui-même qualifié de « phénoménal ». Cela lui laisse le loisir de préparer les échéances électorales de septembre. Autriche (18 sièges à pourvoir) Participation : 59,30 % Parti populaire autrichien (ÖVP) : 34,9 % des voix - 7 sièges Parti social-démocrate autrichien (SPÖ) : 23,4 % - 5 sièges Parti autrichien de la Liberté (FPÖ) : 17,2 % - 3 sièges Les Verts (Alternative verte) : 14 % - 2 sièges Neos, la nouvelle Europe : 8,7 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Suède

En Suède, le soulagement pour les sociaux-démocrates au pouvoirMalgré une forte progression de la droite et deux percées populistes et écologiste, le Parti social-démocrate suédois des travailleurs (SAP) a limité la casse. L’heure est au soulagement pour les sociaux-démocrates au pouvoir à Stockholm. Malgré une forte progression de la droite - les libéraux conservateurs du Parti modéré de rassemblement ont remporté 16,8 % des voix, contre 13,65 % aux dernières élections -, ils ont limité la casse et conservent leur première place. L’extrême droite en troisième position Déjouant certains pronostics qui la donnaient à 20 % dans les sondages, la formation nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), à l’extrême droite de l’échiquier, est difficilement parvenue à se hisser en troisième position. Après le revers essuyé aux dernières législatives de septembre 2018, leur jeune leader Jimmie Akesson, qui briguait la seconde place, n’a en effet obtenu que 15,4 % des scrutins. Ce dernier a toutefois assuré qu’il s’agissait de la plus grosse progression jamais enregistrée par son parti pour des Européennes, témoignant bien de la naissance d’un « mouvement populaire ». Grand soulagement également chez les Verts, qui obtiennent un résultat moins mauvais qu’escompté, même si leur recul reste à contre-courant de la vague écologiste qui a gagné l’Europe. Sanctionné dans les urnes aux dernières législatives - durant lesquelles il n’avait obtenu que 4,41 % de voix - pour sa participation au gouvernement, le parti a réussi à tripler son score, avec 11,4 % de votes. Suède (20 sièges à pourvoir) Parti social-démocrate suédois des travailleurs : (SAP) 23,6 % - 5 sièges Parti modéré de rassemblement : 16,8 % - 4 sièges Démocrates de Suède (SD) : 15,4 % - 3 sièges Parti de l’environnement - Les Verts (MP) 11,4 % - 2 sièges Parti du Centre (C) : 10,8 % - 2 sièges Chrétiens - Démocrates (KD) : 8,7 % - 2 sièges Parti de Gauche (V) : 6,7 % - 1 siège Les Libéraux (L) : 4,1 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

République-Tchèque

En République tchèque, le gouvernement populiste conforté Contesté dans la rue et poursuivi pour détournements de fonds européens, le premier ministre libéral populiste tchèque, le milliardaire Andrej Babis, a remporté largement le scrutin dans un contexte de très forte abstention. Ni les poursuites dont il fait l’objet pour détournement de subventions européennes, ni les manifestations anti-corruption qui ont mobilisé la rue contre lui ces derniers mois, n’auront empêché le premier ministre Andrej Babis de remporter ces élections européennes. Avec 21,18 % des suffrages, la liste de son parti, ANO, devance largement les conservateurs de l’ODS (14,54 %) et le Parti Pirate tchèque (13,95 %), qui espérait pourtant capter les voix des manifestants anti-corruption. Andrej Babis renforcé Opposé à l’approfondissement de l’intégration européenne et aux quotas de migrants par pays, le premier ministre libéral populiste a également maintenu sous la barre des 10 % la liste du parti d’extrême droite SPD, favorable à un « Czexit » et alliée du Rassemblement national. Andrej Babis sort donc renforcé d’une élection marquée par l’un des plus faibles taux de participations enregistrés en Europe, à 28,72 % – en hausse de 10 points toutefois par rapport à l’abstention record de 2014. La République tchèque est l’un des pays les plus eurosceptiques de l’Union, avec une population majoritairement hostile, notamment, au passage à l’euro. République tchèque (21 sièges à pourvoir) Taux de participation : 28,72% ANO 2011 (centre populiste) : 21,18 % - 6 sièges  ODS (conservateur) : 14,54 % - 4 sièges Parti Pirate (anti-corruption) : 13,95 % - 3 sièges TOP 09 + STAN (libéral conservateur) : 11,65 % - 3 sièges SPD (extrême droite) : 9,14 % - 2 sièges KDU-ČSL (conservateur) 7,24 % - 2 sièges KSČM (communiste) : 6,94 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Pologne

En Pologne, le parti Droit et justice grand vainqueur La stratégie d’alliance de la vaste Coalition Européenne n’a pas permis de faire échec au PiS. Les Polonais ont voté à plus de 45 %, un score historiquement élevé et le double de 2014, pour les Européennes. Selon des résultats quai définitifs, les conservateurs du parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis 2015, remportent les élections européennes (45,56 % – 27 sièges), battant la Coalition Européenne (38,3 % – 22 sièges) qui réunit les principaux partis de l’opposition. Le résultat du PiS s’explique par les mesures sociales prises par le parti ces derniers mois – allocation mensuelle de 116 € par enfant, « treizième mois » exceptionnel pour les retraités, exonérations d’impôt pour les moins de 26 ans – des mesures qui lui ont permis de maintenir sa popularité. L’opposition comptait sur l’affaiblissement du PiS L’affrontement entre les deux formations est important dans la perspective des élections législatives, prévues en octobre. Les membres du PiS n’ont pas hésité à parler de « premier tour ». « L’affrontement décisif aura lieu cet automne, et nous devrons l’emporter encore, et faire un meilleur score encore, » a déclaré son leader Jaroslaw Kaczynski après l’annonce des résultats. La stratégie de vaste alliance adoptée par les partis membres de la Coalition Européenne (libéraux de la Plate-forme Civique et de Nowoczesna, Parti paysan, verts et sociaux-démocrates) pour faire échec aux conservateurs n’a pas produit les résultats escomptés. Dans les commentaires polonais, on met l’accent sur la « campagne de la peur », mise en œuvre par le PiS contre ses adversaires, présentés comme susceptibles de supprimer tous les acquis sociaux déjà octroyés. On rappelle aussi l’importance du programme de mesures sociales annoncé par le PiS juste avant les élections, certains n’hésitant pas, dans ce contexte, à parler de « corruption électorale ». « Aucun autre parti n’avait à sa disposition 42 milliards de zlotys (10 milliards euros), coût estimé du programme de Kaczynski », a fait valoir Katarzyna Lubnauer du parti libéral Nowoczesna. L’opposition comptait aussi sur l’affaiblissement du PiS du fait de l’apparition d’une alliance d’extrême droite, la Konfederacja (Confédération), violemment hostile au pouvoir comme à l’opposition centriste. Eurosceptique, antisémite, homophobe, Konfederacja échoue toutefois à avoir des élus. Le nouveau parti progressiste Wiosna et son chef et fondateur, l’homosexuel Robert Biedron, réunissent à peine plus de 6 % des suffrages, malgré sa popularité. Pologne (51 sièges à pourvoir) Participation : 45 ,68 % PiS (Parti Droit et justice) : 45,38 % - 26 sièges Coalition Européenne : 38,47 % - 22 sièges Wiosna : 6,06 % - 3 sièges Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Pays-Bas

Au Pays-Bas, la surprise travaillisteL’extrême droite, donnée en tête, est reléguée en quatrième position, ex aequo avec les Verts. Avec 19 % des suffrages selon les dernières estimations, les Travaillistes (PvdA) ont fait mentir les sondages, dont certains prédisaient la victoire de l’extrême droite aux Pays-Bas. En tête du scrutin, la gauche néerlandaise bénéficie de l’envergure de son chef de file, Frans Timmermans, ancien ministre des affaires étrangères, leader des sociaux-démocrates à l’échelle de l’Union européenne (UE) et bras droit de Jean-Claude Juncker, le président sortant de la Commission. Avec six sièges, il damne donc le pion au centre droit (VVD), auquel appartient le premier ministre Mark Rutte, crédité de 14,6 % des voix. Celui-ci est talonné par l’Appel chrétien-démocrate (CDA) qui, avec un résultat de 12,1 %, subit un recul par rapport à 2014 (15,2 %). Au contraire des Verts, en progression : avec un score de 10,9 % : ceux-ci devraient envoyer trois élus à Strasbourg, soit un de plus qu’en 2014 – sur les 26 pour l’ensemble des Pays-Bas, représentés par dix formations au total. Net recul pour Geert Wilders Au coude à coude avec les Verts, le Forum démocratique (FvD) du candidat populiste et europhobe Thierry Baudet ne connaît pas les beaux jours annoncés par les pronostics, qui réservaient la première place à cette formation apparue sur la scène politique en 2016. Toujours à l’extrême droite, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, allié du Rassemblement national, accuse un net recul : il récolterait 3,5 % des voix, ce qui ne lui permettrait pas de siéger dans l’hémicycle, lui qui y avait envoyé quatre élus en 2014. Affichant un taux de participation de 41,9 %, les Néerlandais, qui ont voté dès jeudi 23 mai, ont boudé les urnes par rapport à l’ensemble des Européens, la moyenne des 28 s’élevant 50,81 %. Ils se sont toutefois davantage déplacés qu’en 2014, où seulement 37,32 % d’entre eux avaient voté. Pays-Bas (26 sièges à pourvoir) Taux de participation : 41,9 % Parti travailliste (PvdA) : 18,90 % – 6 sièges Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) : 14,6 % – 4 sièges Appel chrétien-démocrate (CDA) : 12,1 % – 4 sièges Gauche verte (GroenLinks) : 10,9 % – 3 sièges Forum pour la démocratie (FvD) : 10,9 % – 3 sièges Démocrates 66 (D66) : 7 % – 2 sièges Coalition Union chrétienne – Parti politique réformé (CU -SGP) : 6,8 % – 2 sièges Parti pour les animaux (PvdD) : 4 % – 1 siège 50 Plus : 3,9 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Luxembourg

Au Luxembourg, le parti du premier ministre arrive en tête Deux grandes forcent s'équilibrent au Grand-Duché, les libéraux du parti démocrate et ls chrétiens sociaux. Le parti démocrate (DP), formation du premier ministre Xavier Bettel, obtient une victoire très courte avec 21,44 % des voix. Il devance de 0,34 points le parti chrétien-social (CSV), celui de l’actuel président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Écarté du pouvoir au niveau national en 2013 – une première depuis 1979 – le CSV avait pris sa revanche en 2014 en raflant 37,56 % des voix aux élections européennes. Cette chute de 16,55 points crée donc un rééquilibrage des forces entre les deux partis principaux qui enverront chacun deux députés au parlement européen. Participation toujours élevée Derrière, les verts du Déi Gréng et les socialistes du LSAP remportent respectivement 18,91 % des voix (hausse de 3,9 points par rapport à 2014) et et 12,19 % des voix (hausse de 0,44 points). Tous les deux membres de la coalition au pouvoir avec le DP, ils enverront chacun un député à Bruxelles. Au total, 60 candidats, 32 hommes et 28 femmes d’une moyenne d’âge de 44 ans, se présentaient. La participation, toujours très élevée au Luxembourg en raison du vote obligatoire, a observé une légère baisse passant de 85,55 % en 2014 à 84,10 % cette année. Luxembourg (6 sièges à pourvoir) Participation : 84,10 %. Parti démocratique (DP) : 21,44 % - 2 sièges Parti chrétien-social (CSV) : 21,10 % - 2 sièges Parti écologiste (Déi Gréng) : 18,91 % - 1 siège Parti socialiste (LSAP) : 12,19 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Belgique

En Belgique, tous les partis classiques reculent Les élections européennes avaient lieu en même temps que les élections législatives fédérales et régionales. Verts et populistes améliorent leur score. L’équation politique est communément difficile à résoudre en Belgique où la partition du pays oblige à de longues tractations. Elle se complexifie sans doute encore davantage alors que les Belges, outre leurs 21 eurodéputés, votaient dimanche 26 mai pour élire des centaines de députés régionaux et nationaux. À l’issue du scrutin, et selon des résultats encore provisoires, le populisme fait une nouvelle percée, après un score de 11,5 % en 2007. L’extrême droite du Vlaams Belang est la seconde force politique du pays, aussi bien pour les européennes (12,05 %) que pour les élections fédérales (12,3 %), derrière les nationalistes flamands de la Nieuwe-Vlaamse Alliantie (N-VA, 14,3 % pour les européennes et 16,6 % pour les fédérales). Le Vlaams Belang, dirigé par Tom Van Grieken, 32 ans, a fait campagne sur des thèmes axés contre la migration et l’insécurité. L’alliance verte en rempartTous les partis classiques reculent, les écologistes et les communistes du Parti du travail de Belgique (PTB) étant les seuls à améliorer leurs scores. Les Verts seront une force avec laquelle il faudra compter, grâce aux scores agrégés des Groen de Flandre (7,4 %) et du parti Ecolo de Wallonie (7,8 %). En même temps que les Européennes avait lieu en Belgique le scrutin législatif. Ainsi au niveau fédéral, les écologistes n’ont pas réussi à s’imposer comme seconde force, comme ils l’espéraient, avec seulement 6,1 % des voix pour chacun des deux partis Groen et Ecolo. Mais leurs scores cumulés (12,2 %) dépassent là encore ceux des partis classiques qui arrivent en troisième et quatrième position derrière la N-VA et le Vlaams Belang : les chrétiens-démocrates et flamands du CD & V (8,9 %) et les libéraux-démocrates flamands de l’Open VLD (8,5 %). Suspense sur le nom du prochain premier ministreLe suspense est loin d’être levé quant au nom du prochain premier ministre, et le pays redoute un nouveau record de palabres musclées – après les plus de dix-huit mois consécutifs aux élections de 2014. Plusieurs partis ont déjà exclu toute alliance avec la N-VA et le Vlaams Belang, tous deux séparatistes. Concernant les résultats des élections régionales, la donne est contrastée : la Wallonie et Bruxelles restent à gauche, avec un PS qui domine (26,6 % et 22 %). Les écologistes ont fait une poussée historique à Bruxelles, passant de 10 % à plus de 19 %, tandis que le PTB communiste engrange 13,5 % des voix à Bruxelles et en Wallonie, où il devient le quatrième parti. De son côté, la Flandre reste à droite avec la N-VA de Bart de Wever, le maire d’Anvers, qui caracole à 24,8 %, mais perd cependant des voix au profit du Vlaams Belang (18,5 %). Belgique (21 sièges)Participation : 88,47 % Nieuwe-Vlaamse Alliantie (N-VA) : 13,47 % – 3 sièges Vlaams Belang : 11,45 % – 3 sièges Parti socialiste francophone (PS-SP) : 10,5 % – 2 sièges Libéraux et démocrates flamands (Open VLD) : 9,58 % – 2 sièges Chrétiens-démocrates et flamands (CD&V) : 8,73 % – 2 sièges Ecolo : 7,83 % – 2 sièges Mouvement réformateur (MR-PFF) : 7,59 % – 2 siège Groen : 7,43 % – 1 siège Parti socialiste néerlandophone (sp.a) : 6,13 % – 1 siège Parti du travail de Belgique (PTB) : 5,74 % – 1 siège Autres : 2 sièges Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Italie

En Italie, la marche triomphale de Matteo Salvini La Ligue (extrême droite) remporte haut la main le scrutin européen, le Mouvement 5 étoiles s’effondre. Matteo Salvini, patron de la ligue souverainiste et vice-président du Conseil, a remporté son pari au niveau européen avec 34,3 % des voix, alors que son parti avait à peine dépassé les 6 % aux Européennes de 2014 et atteint 17 % aux législatives de mars 2018. L’extrême droite a plus de 40 % des voix C’est un triomphe pour celui qui avait repris en 2013 la Ligue, ancien parti sécessionniste du Nord, alors en perdition, pour en faire une formation nationaliste désormais en plein essor. Matteo Salvini pourra compter avec le soutien du petit parti post-fasciste de Georgia Meloni, Fratelli d’Italia (FdI, frères d’Italie), qui avec 6,4 % des voix entre au parlement européen. L’extrême droite obtient donc en Italie plus de 40 % des voix. Cette victoire renforce le poids de la Ligue dans les régions du nord, du centre et du sud, où le fort taux d’abstention (plus de 50 %) a été déterminant dans l’effondrement à 17 % du Mouvement 5 étoiles (M5S anti-système) dans la coalition gouvernementale, très loin de son record de 32,5 % en mars 2018. Les régions déshéritées du Mezzogiorno étant jusque-là son plus grand réservoir électoral. Le Parti démocrate (centre gauche) (18,5 %) remonte la pente après sa défaite cuisante aux législatives de 2018 (18,5 %) et peut espérer devenir une alternative aux forces populistes. Mais le chemin sera long. Quid de l’alliance gouvernementale ? Cette recomposition du paysage politique italien pose la question de la survie de l’alliance gouvernementale. Matteo Salvini, dans la nuit de dimanche à lundi, a prononcé un long discours assurant que la coalition Ligue-Mouvement 5 Etoiles irait de l’avant. « Il n’est pas question que j’exploite ma victoire pour demander de nouveaux ministres. Mon véritable adversaire ce n’est pas le Mouvement 5 étoiles, c’est la gauche », a-t-il dit. Au niveau européen Matteo Salvini n’a pas manqué de saluer la victoire de Marine Le Pen, son alliée au Parlement européen. Mais l’admirateur de Trump et Poutine est resté vague sur son projet d’alliance entre partis ultranationalistes. Interrompant à plusieurs reprises son discours pour exhiber une petite croix et remercier « la Vierge et Dieu », il a déclaré qu’il voulait « protéger les racines judéo-chrétiennes de l’Europe ». Il a aussi averti qu’il entendait exercer son influence « pour changer les règles budgétaires de l’Union européenne et remettre au centre des priorités le travail, la famille, la santé et la sécurité ». Italie (73 sièges à pourvoir) Participation : 54,5 % (58,6 % en 2014) Ligue : 34,33 % (28 sièges) Parti démocrate (PD) : 22,69 % (18 sièges) Mouvement 5 étoiles (M5S) : 17,07 % (14 sièges) Forza Italia : 8,79 % (7 sièges) Fratelli d’Italia (extrême droite) : 6,46 % (5 sièges) SVP (parti populaire du sud-Tyrol) : 0,53 % (1 siège) Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Allemagne

En Allemagne, la « grande coalition » perd sa majorité Les conservateurs restent la principale formation politique outre-Rhin, mais ils encaissent un net recul, comme les sociaux-démocrates qui s’effondrent. Les grands vainqueurs du scrutin sont les écologistes. Cette élection européenne confirme une tendance. La grande coalition, entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) au pouvoir à Berlin, n’obtient plus la majorité. La formation conservatrice d’Angela Merkel reste en tête, mais avec 28,9 % des voix, elle enregistre son pire score au niveau national depuis 1949, et recule de sept points par rapport à 2014. Un coup dur pour sa nouvelle secrétaire générale, Annegret Kramp-Karrenbauer. Manfred Weber, tête de liste, a regretté des résultats « en deçà des attentes », mais restait confiant quant à la possibilité de devenir président de la commission européenne. Il s’est aussi félicité de la « bonne santé de la démocratie européenne ». En Allemagne, la participation a augmenté de 13 points par rapport à 2014, à 61,5 %. Dégringolade du SPDDu côté des sociaux-démocrates, la dégringolade se poursuit. Avec 15,8 % des suffrages, le SPD recule de 11,8 points et perd sa place de deuxième formation politique, au profit des écologistes. « Le thème du climat a été central dans cette élection », a simplement constaté Katarina Barley, tête de liste du SPD allemand. Ministre fédérale de la justice, elle a confirmé quitter ce poste pour se rendre à Bruxelles. Son remplacement pourrait engendrer un remaniement ministériel de plus grande ampleur. L’avenir d’Andrea Nahles, secrétaire générale du parti, semble lui aussi incertain. Après 73 années au pouvoir dans la ville-Etat de Brême, le SPD y a aussi perdu sa place de leader lors d’élections régionales très symboliques dimanche. Les écologistes, grands vainqueursLes grands vainqueurs sont sans conteste les écologistes (Bündnis90/die Grüne). Avec 20,5 % des suffrages, ils progressent de 10 points par rapport à 2014 et engrangent leur plus gros succès national. « La confiance des électeurs nous oblige à mettre en œuvre une politique pour la protection du climat », a constaté Ska Keller, tête de liste du parti. Cette poussée écologiste poussera-t-elle Angela Merkel à accélérer les réformes ? Certaines personnalités à gauche le souhaitaient dimanche soir. Les populistes de droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) progressent de quatre points, à 11 % des suffrages mais ils restent en deçà de leurs résultats des législatives de 2017. Le parti confirme toutefois sa force dans l’Est du pays. En Saxe et dans le Brandebourg, l’AfD est arrivée en tête. Allemagne (96 sièges à pourvoir) Participation : 61,41 % Union chrétienne-démocrate (CDU) – Union chrétienne sociale (CSU) : 28,90 % – 29 sièges Alliance 90/les Verts : 20,50 % – 20 sièges Parti social-démocrate (SPD) : 15,80 % – 15 sièges Alternative pour l’Allemagne : 11 % – 11 sièges Die Linke : 5,50 % – 5 sièges Parti libéral-démocrate : 5,40 % – 5 sièges Le PARTI : 2,40 % – 2 sièges Électeurs libres : 2,20 % – 2 sièges Parti de protection des animaux : 1,40 % – 1 siège Parti écologiste-démocrate : 1 % – 1 siège Parti des familles d’Allemagne : 0,70 % – 1 siège Volt Allemagne : 0,70 % – 1 siège Parti Pirate : 0,70 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Royaume-Unis

Au Royaume-Uni, le Brexit Party en tête, poussée des partis pro-européens Les Britanniques ont désavoué les partis traditionnels, conservateurs et travaillistes. Comme prévu, le Brexit Party de Nigel Farage, remporte l'élection européenne haut la main. Avec 31,6 % des votes dans dix des douze régions (l’Irlande du Nord étant en attente), il raye de la carte son concurrent, Ukip (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni), qui passe de 26,6 % à 3,3 % des votes. Il mord également sur l’électorat du parti conservateur, dont le score passe de 23,1 % à 9,1 %. Il n’est battu qu’à Londres. Il bénéficie de 28 des 64 sièges pour le moment attribués. « Si nous ne quittons pas l’Union européenne le 31 octobre, les scores que vous avez vus aujourd’hui se reproduiront lors d’une élection générale, » a prévenu Nigel Farage. Les libéraux-démocrates grands gagnants en voix Toutefois, les partis favorables à l’organisation d’un second référendum devancent les Brexiters en nombre de voix. Les libéraux-démocrates obtiennent 20,3 % des voix contre 6,6 % en 2014 ; les Verts doublent presque leur audience (12,1 % contre 6,9 % en 2014), tandis que Change UK fait 3,4 % et les indépendantistes gallois de Plaid Cymru, 1 %. Ensemble, ils atteignent 37,4 % des votes contre 40,1 % aux deux partis favorables à une rupture radicale avec l’UE. Cet écart est même encore plus fort si on ajoute le score du Parti national écossais (SNP), pro-européen (3,3 %). Les partis pro-UE profitent de la motivation de leurs électeurs. « La participation a augmenté de 5 % dans les zones qui avaient le plus voté en faveur d’un maintien dans l’UE lors du référendum du 23 juin 2016, contre 1 % dans celles qui avaient le plus voté en faveur du Brexit, » souligne John Curtice professeur de sciences politiques à l’université de Strathclyde, en Écosse. Un vote de protestation Le scrutin européen a aussi une valeur de vote sanction. Les deux principales formations politiques – les conservateurs et les travaillistes – s’effondrent avec respectivement 9,1 % et 14,1 % des votes. Les premiers sont punis pour ne pas avoir concrétisé le Brexit, les seconds pour ne pas avoir eu de politique claire vis-à-vis du Brexit. À eux deux, ils rassemblent moins d’un électeur sur quatre (23,2 %). Alors que la première ministre Theresa May a annoncé sa prochaine démission, son successeur à la tête du parti conservateur et au 10, Downing Street, retiendra sans doute deux leçons de ce scrutin : il doit concrétiser le Brexit pour espérer mettre un terme à la menace du Brexit Party, et l’empêcher de s’inscrire durablement dans le paysage politique britannique. Sinon, le parti conservateur risque d’être pris en étau, en cas d’élections générales, entre le Brexit Party et le Labour, ou un parti clairement pro-européen. Royaume-Uni : 73 sièges Participation : 37 % Brexit Party : 31,69 % - 29 sièges Liberaux-démocrates : 18,53 % - 16 sièges Travaillistes : 14,08 % (10 sièges) Green Party (verts) : 11,1 % (7 sièges) Conservateurs 8,68 % - 4 sièges Scottish National Party : 3,34 % - 3 sièges Plaid Cymru – Party of Wales (PL-PW) : 1,73 % - 1 siège SF – Sinn Féin : 0,63 % - 1 siège Parti Unionist : 0,59% - 1 siège Alliance Party (APNI) : 0,50 - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Espagne

En Espagne, une victoire socialiste en demi-teinteEn remportant le scrutin européen, les socialistes espagnols font figure d'exception en Europe. Les socialistes ont remporté haut la main les élections européennes en Espagne. Avec plus de 32 %, la liste de l’actuel ministre des affaires étrangères, Josep Borrell, ancien président du parlement européen, obtient vingt sièges, loin devant la droite conservatrice du Parti Populaire (20 % et douze sièges). La gauche radicale de Podemos en net recul Sans grande surprise, les socialistes ont profité de leur élan aux élections législatives anticipées du 28 avril, pour imprimer le rythme à ce scrutin européen. Les résultats montrent une sorte de photo identique à celle du scrutin de fin avril : une droite conservatrice plus faible mais résistante face aux libéraux, la gauche radicale de Podemos étant en net recul. L’extrême droite portée par Vox entre au parlement européen mais avec moins de force qu’il y a un mois. En Espagne, la campagne électorale européenne venait en deuxième position des préoccupations de la population. Bien que très europhiles, les Espagnols étaient moins concernés par le scrutin européen que par les scrutins locaux : ils votaient aussi pour désigner 8 131 maires et renouveler les gouvernements des douze régions. La gauche perd la capitale Pour autant, la concomitance des trois élections a permis une participation record à ces Européennes : 64,3 %, soit vingt points de plus qu’en 2014. Le socialiste Pedro Sanchez assoit son pouvoir en Espagne en remportant les scrutins municipaux et régionaux, mais cette victoire ne doit pas cacher de grosses déceptions pour la gauche. La maire de Madrid, Manuela Carmena (indépendante mais soutenue par Podemos) arrive en tête mais ne pourra pas gouverner la capitale : une alliance probable entre la droite, les libéraux et l’extrême droite lui ravira le pouvoir. Même schéma pour la région de Madrid. Face à la vague socialiste, la droite résiste et obtiendra donc un peu d’oxygène grâce aux futures alliances dans des places fortes et symboliques. Dans certaines régions, les socialistes l’ont emporté haut la main avec la majorité absolue (Estrémadure, Castille la Manche), mais reste à voir comment cela se traduira au niveau des gouvernements régionaux et municipaux. Le jeu des alliances à droite pourrait transformer ces victoires socialistes en amère défaite. Le premier ministre socialiste Pedro Sanchez a déjà averti dimanche soir : « là où la première force ne pourra pas gouverner, ce sera parce que la droite et les libéraux feront des alliances avec l’extrême droite ». Espagne (54 sièges à pourvoir) Taux de participation : 64,3 % Parti socialiste (PSOE) et parti socialiste catalan : 32,84 % - 20 sièges Partido Popular (PP) : 20,13 % - 12 sièges Ciudadanos – Partido de la Ciudadanía : 12,17 % - 7 sièges Coalition (UP + IU + Catalunya en Comú + Barcelona en Comú) : 10,05 % - 6 sièges VOX : 6,20 % - 3 sièges Coalition (ERC + Bildu + BNG) : 5,61 % - 3 sièges Coalition (PdCat + JXCat) : 4,58 % - 2 sièges Coalition (EAJ-PNV + CC + CxG + Atarrabia Taldea + El Pi + Demòcrates Valencians) : 2,83 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Portugal

Au Portugal, nette victoire des socialistes au pouvoir Les élections européennes n’ont guère modifié le paysage politique portugais. Sans surprise, les socialistes au pouvoir depuis 2015 emportent haut la main le scrutin avec 33,4 % des voix, passant de huit à dix sièges au Parlement européen. « Ce succès, à contre-courant du résultat des partis socialistes européens, a de quoi conforter le premier ministre António Costa à l’approche des législatives prévues en octobre », souligne le politologue António Pinto. Pas d’émergence des extrêmes D’autant que ses partenaires du Bloc de gauche et du parti communiste ne le menacent pas. Le Bloc de gauche améliore son résultat de 2014, passant de 5,2 % des voix à 9,82 %, mais le PCP allié aux écologistes divise son score pratiquement par deux, à 6,88 %. Au total, les deux listes obtiennent trois sièges : un de moins que dans le Parlement sortant. « L’élection confirme également les difficultés d’une droite institutionnelle en pleine recomposition », souligne l’historien Yves Léonard (1). Le Parti social-démocrate accuse son plus mauvais résultat pour des Européennes avec 21,94 % des voix et 6 sièges, tandis que le CDS – Parti populaire recule lui aussi à 6,19 % et 1 siège, perdant un eurodéputé. Mais cette incapacité de la droite à imposer sa marque ne conduit pas à l’émergence des extrêmes. « Le score insignifiant des listes populistes et eurosceptiques le montre : au Portugal, le souverainisme, le nationalisme anti-Bruxelles ne prend pas. Les électeurs de droite déçus choisissent l’abstention plutôt que la contestation », explique António Pinto. D’où la très faible participation enregistrée à ce scrutin, plutôt étonnante pour un pays parmi les plus europhiles. Alors que partout en Europe l’abstention a reculé, elle a encore augmenté au Portugal, s’établissant à 63 %. Un record qui s’explique aussi par une réforme technique qui inclut dans le corps électoral 1,3 million de Portugais vivant à l’étranger dont beaucoup se sont désintéressés de l’élection. « Reste que l’abstention est en train de devenir une caractéristique structurelle de la société portugaise. Sans doute à cause d’une offre politique qui reste étonnamment inchangée », avance António Pinto. Portugal (21 sièges à pourvoir) Taux de participation : 31,40 % Parti socialiste 33,38 % - 9 sièges Parti social-démocrate (droite) 21,94 % - 6 sièges Bloc de gauche 9,82 % - 2 sièges Coalition démocratique unitaire (communistes et écologistes) 6,88 % - 2 sièges CDS – Parti populaire 6,19 %  - 1 siège PAN (parti animaliste) 5,08 %  - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

France

En France, la recomposition engagée en 2017 se poursuit Le duel entre La République en Marche et le Rassemblement national s'installe en tête, devant Les verts qui décrochent la 3e position surprise. Le Rassemblement national a remporté les élections européennes. Avec 23,31 % des voix selon les résultats définitifs, la liste conduite par Jordan Bardella réalise un score légèrement en dessous de celui de 2014 (24,8 %), mais conforte ou étend ses positions dans le pays, s’imposant dans 71 des 95 départements métropolitains. Le RN termine aussi près d’un point devant la République en Marche. Les deux partis, qui rejouent en ordre inversé le second tour de la présidentielle, enverront chacun 23 députés au parlement européen, après la sortie du Royaume-Uni. Échec relatif de la majoritéEmmanuel Macron, qui s’était personnellement engagé dans la campagne, a salué « le score honorable » de Nathalie Loiseau. Pour la majorité, ce résultat se révèle en demi-teinte : c’est un échec dans la mesure où le parti visait la première place, mais il montre aussi une résistance, son score étant proche de celui de 2017 (24 %), malgré des mois d’une crise sociale inédite. « La recomposition de la vie politique est une réalité durable et incontestable », s’est ainsi félicité Édouard Philippe, dimanche 26 mai, assurant avoir « reçu le message sur l’urgence écologique ». Surprise de la soirée, les électeurs ont en effet donné la troisième place à Europe Écologie les Verts : si l’environnement a bien été l’un des thèmes les plus forts de la campagne, le pari de Yannick Jadot de partir seul aurait pu le desservir. Or il remporte plus de 13 % des suffrages, plus de 4 points au-dessus de 2014. LR et LFI s’effondrent Derrière, deux camps s’effondrent. D’abord, les Républicains, qui effectuent leur pire score historique, avec 8 élus, contre 20 sortants. Rassemblé derrière François-Xavier Bellamy, le parti fait à son tour les frais de la recomposition engagée en 2017, cinq ans après le Parti socialiste. La France insoumise ensuite, qui chute aussi, avec 6,31 %, malgré l’implication de Jean-Luc Mélenchon dans la campagne. Dans le même étiage, le PS allié à Place Publique, qui craignait de n’avoir aucun élu, sauve finalement les meubles… sans se relever de 2017. Les 28 autres listes, sous la barre des 5 %, n’ont pas d’élus. À noter, les faibles scores de Nicolas-Dupont Aignan (3,51 %), Benoît Hamon (3,27 %) et Ian Brossat (2,49 %). Les listes dites « Gilets jaunes » obtiennent, elles, moins de 1 % des voix. Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Danemark

Au Danemark, l’échec de l’extrême droite Le Parti libéral du Danemark de l’actuel premier ministre l’emporte devant les sociaux-démocrates. Les Danois se sont massivement déplacés pour voter dimanche 26 mai, avec une participation record de 66 % (56 % en 2014). En pleine campagne pour les législatives, fixées au 5 juin, ils ont placé en tête le Parti libéral du Danemark de l’actuel premier ministre Lars Lokke Rasmussen devant le Parti social-démocrate, et le Parti populaire socialiste (13,2 %) qui rejoindra le groupe Verts/ALE au Parlement européen. « Les Danois sont plus favorables à l’Europe qu’avant » Le Parti du peuple danois, anti-immigration et eurosceptique, qui avait créé la surprise en 2014 (avec 26,6 % des voix), est le grand perdant du scrutin. Arrivant en quatrième position (à 10,7 %), il perd deux de ses trois sièges d’eurodéputés. Il a pâti de son implication dans une affaire de détournement d’argent provenant de l’UE. « C’est aussi l’un des seuls partis à ne pas avoir parlé de la question du climat, à laquelle les Danois sont très sensibles », remarque Bo Lidegaard, historien danois et ancien rédacteur en chef du quotidien Politiken. Le parti du peuple a également perdu sa spécificité sur le sujet de l’immigration. Plus généralement, les Danois sont plus favorables à l’Europe qu’avant, notamment du fait du Brexit. En tant que petit pays, ils se disent que s’ils ne sont pas dans une Europe forte, il risque d’être à la merci de Trump et Poutine ». Danemark (13 sièges à pourvoir) Participation : 66 % Parti libéral danois (Venstre) : 23,50 % – 3 sièges Parti social-démocrate : 21,50 % – 3 sièges Parti populaire socialiste : 13,20 % – 2 sièges Parti populaire danois : 10,70 % – 1 siège Parti social-libéral : 10,10 % – 2 sièges Parti conservateur : 6,20 % – 1 siège Alliance Rouge et Verte : 5,50 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Lituanie

En Lituanie, la bonne santé des conservateursLe courant populiste reste faible dans un pays qui a élu son président en parallèle Les partis pro-Européens ont remporté les deux scrutins, une élection présidentielle couplée aux européennes, qui étaient en jeu dimanche 26 mai en Lituanie. Deuxième force du parlement, les conservateurs de l’Union de la patrie virent en tête comme en 2014 et 2009, ce qui les place en bonne position dans l’optique des législatives de l’an prochain, loin devant les sociaux-démocrates. À rebours du reste de l’Europe, l’alliance écologiste connaît un sévère recul après avoir dépassé les 21,5 % lors des législatives de 2016. Les Verts semblent rattrapés par l’épreuve du pouvoir dans un pays marqué par la montée des inégalités, où près de 30 % des 2,8 millions d’habitants risquent la pauvreté et l’exclusion, notamment en province. Ces déséquilibres n’ont cependant pas profité aux partis populistes et nationalistes en recul par rapport à 2014. Les Lituaniens qui élisaient leur président le même jour ont d’ailleurs choisi un proeuropéen convaincu à la tête de l’État : l’économiste de 55 ans Gitanas Nauseda. Ce novice en politique a devancé très largement (70,64 %) sa rivale Ingrida Simonyte (27,95 %). Lituanie (11 sièges à pourvoir) Taux de participation : 52,88 % Union de la patrie – Chrétiens-démocrates lituaniens (conservateurs) : 19,28 % – 3 sièges Parti social-démocrate lituanien (centre-gauche) : 16,14 % – 2 sièges Union lituanienne agraire et des verts (écologistes) : 12,86 % – 2 sièges Parti du travail (centristes) : 9,20 % – 1 siège Mouvement libéral (libéraux) : 6,37 % – 1 siège « Bloc Valdemaro Tomasevski » – Coalition de l’Union des familles chrétiennes et de l’Alliance russe : 5,60 % - 1 siège Parti lituanien du centre : 5,16 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Lettonie

En Lettonie, la droite en forceLe vote des Lettons renforce la coalition au pouvoir. En Lettonie, les partis de droite s’imposent au terme des Européennes. Le premier ministre de la coalition actuelle, Arturs Krisjanis Kariņs, sort renforcé du scrutin avec la victoire des conservateurs d’Unité alliés aux partis régionaux. C’est un retour au premier plan pour la formation du chef du gouvernement, en grande difficulté aux législatives de 2018.« Tout pour la Lettonie ! » Plus largement, les Lettons ont reporté leurs voix sur les partis de droite. L’alliance à la fois nationaliste et plus ou moins eurosceptique « Tout pour la Lettonie ! », « Patrie et Liberté »/ LNNK précède, en 3e position, les libéraux, premiers défenseurs de l’Union européenne. Comme à chaque élection dans ce pays balte de 1,9 million d’habitants où vit la plus importante minorité russe de la région, le score du mouvement russophile Harmonie a été très attendu. La formation était arrivée en tête des dernières législatives, avec son programme de soutien à la politique du Kremlin et de réduction des dépenses militaires. Affaibli par un scandale de corruption, incapable de trouver des alliés pour gouverner, Harmonie semble en perte de vitesse. Lettonie (8 sièges à pourvoir) Participation : 33,60 % Unité (Vienotiba), partis régionaux (conservateurs) : 26,24 % – 2 sièges Parti social-démocrate « Harmonie » (centre gauche) : 17,45 % – 2 sièges « Tout pour la Lettonie ! », « Patrie et Liberté »/ LNNK (conservateurs et réformistes européens) : 16,40 % – 2 sièges Développement/Pour ! (libéraux) : 12,42 % – 1 siège Union russe de Lettonie : 6,24 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Estonie

En Estonie, l’extrême droite ne confirme pas La coalition des nationalistes et centristes au pouvoir est sanctionnée. Les rares électeurs estoniens à s’être rendus aux urnes, dimanche 26 mai, ont sanctionné très clairement la coalition qui avait pris le pouvoir, au sortir des élections législatives du 3 mars 2019. Le parti centriste estonien, pour s’être allié aux europhobes nationalistes du parti populaire conservateur d’Estonie (Ekre), a été lâché par une partie de son électorat traditionnel. Celui-ci semble s’être reporté auprès des socialistes, qui multiplient leur score par trois, par rapport au scrutin national organisé il y a seulement deux mois. Le signe des suprémacistes blancs américains Deuxième grand perdant du jour, les nationalistes et europhobes d’Ekre reculent après leur percée surprise aux dernières législatives. Leur entrée au gouvernement avait suscité un choc auprès d’une partie de la population de cette république parlementaire attachée aux compromis et à la modération, où le soutien à l’Europe dépasse les 74 % d’opinion favorable. Nommé au ministère de l’intérieur, le patron d’Ekre avait fait le signe des suprémacistes blancs américains lors de sa prestation de serment. Le recul des nationalistes n’a cependant pas profité aux libéraux : s’ils confirment leur statut de premier parti du pays, ils perdent deux points par rapport aux législatives. Estonie (6 sièges) Taux de participation : 37,6 % Parti de la réforme d’Estonie (libéraux) : 26,20 % – 2 sièges Parti social-démocrate (socialistes) : 23,30 % – 1 siège Parti centriste estonien (centre gauche) : 14,40 % – 1 siège Parti populaire conservateur d’Estonie (Ekre, extrême droite) : 12,70 % – 1 siège Union de la patrie et Res Publica (conservateurs) : 10,30 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Croatie

En Croatie, le parti au pouvoir en perte de vitesseLe HDZ est concurrencé sur sa droite par les nationalistes et les populistes. Résultat très décevant pour l’Union démocratique croate (HDZ) du premier ministre Andrej Plenkovic. Sa liste ne remporte que quatre sièges de députés, à égalité avec les sociaux-démocrates du SDP, arrivés en seconde position, une performance inespérée pour le parti de Davor Bernardic, en perte de vitesse depuis sa défaite aux élections législatives de 2015. Aux dernières élections européennes, le HDZ avait remporté six sièges et 41,5 % des voix. Mislav Kolakusic, nouveau venu populiste Environ 15 % de l’électorat conservateur a voté pour des partis d’extrême droite : la liste du parti nationaliste HKS, ancien partenaire du HDZ, dirigée par Ruza Tomasic ; et celle de Mislav Kolakusic, un avocat, nouveau venu sur la scène politique, qui a créé la surprise en faisant campagne sur une rhétorique populiste et antisémite. Nouvelle star populiste, ce dernier pourrait former un parti politique et se présenter aux élections présidentielles, prévues d’ici à la fin janvier 2020, contre la présidente Kolinda Grabar-Kitarovic. La Coalition Amsterdam, une alliance de partis libéraux et de centre gauche, a obtenu un siège tandis que le parti de centre-droit Most n’a pas franchi la barre des 5 %. Croatie (11 sièges à pourvoir) Taux de participation : 29,86 % Union démocratique croate (HDZ) : 22,72 % - 4 sièges Parti social-démocrate (SDP) : 18,71 % - 4 sièges Souverainistes croates (Hrast+ HKS) : 8,52 % - 1 siège Liste indépendante de Mislav Kolakusic : 7,89 % - 1 siège Bouclier humain (Zivi Zid) : 5,66 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Grèce

En Grèce, la gauche radicale chute Après sa défaite électorale aux élections européennes de 2019, Alexis Tsipras a appelé à des élections anticipées en juin. « Un tremblement de terre national », estimait dans la nuit du 26 au 27 mai le quotidien grec Kathimerini. Sans attendre l’achèvement du dépouillement des bulletins, le premier ministre Alexis Tsipras a reconnu, dimanche soir, sa défaite et appelé à des élections législatives anticipées dès le mois de juin, soit quatre mois avant la fin de son mandat. Le chef du parti de gauche radicale Syriza arrivé au pouvoir en 2015 – en réaction à la drastique cure d’austérité imposée par l’Union européenne et les créanciers du pays – avait érigé le scrutin en vote de confiance pour son gouvernement. À la veille du vote, il avait promis une augmentation mensuelle de 50 € pour toutes les retraites et défendu le fait que voter pour son parti équivalait à défendre les mesures sociales. Syriza accuse malgré tout un recul de près de dix points en faveur du parti de droite Nouvelle Démocratie. La stratégie de la droite sur la Macédoine du Nord a payé La droite, qui avait échoué à plusieurs reprises à provoquer au sein du parlement des élections législatives anticipées, voit cette fois-ci sa stratégie payer. Son président Kyriakos Mitsotakis a rappelé combien son parti avait livré une vraie bataille contre l’accord de Prespa qui a permis de régler le différend historique avec le pays voisin, dorénavant appelé Macédoine du Nord. Comme à l’accoutumée, avec près de 58 % de taux de participation, les Grecs ont davantage voté que la moyenne des Européens. Et ils rebattent largement les cartes de l’échiquier politique. Sept des 40 listes en compétition devraient envoyer des députés à Bruxelles (contre onze en 2014). Le parti Anel, l’ancien allié souverainiste dans la coalition gouvernementale avec Syriza, disparaît quasiment du panorama (moins de 1 % des voix). Le parti néonazi Aube dorée voit son score largement écorné, pour tomber à moins de 5 %. Mais il a la concurrence d’un nouveau parti d’extrême droite, Solution grecque, qui engrange plus de 4 % des voix. Quant aux anciens socialistes du PASOK, marginalisés depuis la politique d’austérité, ils peinent à remonter la pente au sein du Kinal et n’obtiennent que deux sièges. Résultats partiels Grèce (21 sièges) Participation : 58,48 % Nouvelle démocratie (droite) : 33,25 %, 7 sièges Syriza (gauche) : 23,74 %, 6 sièges Kinal, (Mouvement pour le changement, centre gauche, ex-PS) : 7,50 %, 2 sièges KKE (Parti communiste) : 5,54 %, 2 sièges Aube dorée (extrême droite) : 4,86 %, 2 sièges Solution grecque (Elliniki Lysi, nationaliste, pro russe), 4,12 %, 1 siège Mera25 (Le Front réaliste de désobéissance européen, gauche, dissidence Syriza), 3,06 %, 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Finlande

Européennes en Finlande, la vague verte Talonnant les libéraux-conservateurs donnés vainqueurs avec 20 % de voix, le parti écologiste est le vrai vainqueur du scrutin. Net recul des centristes et des conservateurs, poussée surprise des écologistes de la Ligue verte, progression contenue de l’extrême droite… Un mois et demi après la tenue d’élections générales dans le pays, les grandes tendances politiques se sont confirmées en Finlande, à l’aune du dernier scrutin européen. Négociations en vue du prochain gouvernement En obtenant 20,8 % des voix, les libéraux-conservateurs du Parti de la coalition nationale (KOK) occupent le premier rang. Le véritable gagnant du scrutin est plutôt le parti écologiste, entré en négociations avec les sociaux-démocrates (SDP) pour former le prochain gouvernement et qui se place ici en seconde position pour la première fois de son histoire avec un score de 16 %. Les questions climatiques se sont imposées ces derniers mois dans le débat public. Après leur succès aux législatives d’avril, les sociaux-démocrates se hissent à la troisième place, juste devant le parti d’extrême droite des Vrais Finlandais (13,8 %). Contrairement aux pronostics, ce parti anti-migrants, qui n’a cessé de dénoncer une forme d’« hystérie climatique », progresse légèrement par rapport à 2014, mais n’est pas aussi haut que lors des dernières législatives, où il était arrivé deuxième. Les résultats Finlande (13 sièges) Parti de la coalition nationale (KOK) 20.8 % – 3 sièges Ligue verte (VIHR) : 16 % – 2 sièges Parti social-démocrate de Finlande (SDP) : 14.6 % – 2 sièges Vrais finlandais (PS) : 13.8 % – 2 sièges Parti du Centre (KESK) : 13.5 % – 2 sièges Alliance de gauche (VAS) : 6,9 % – 1 siège Parti populaire suédois de Finlande (RKP) : 6,3 % – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Bulgarie

En Bulgarie, les conservateurs confortésLe scandale « ApartmentGate » n’a pas porté ombrage au parti Gerb. Comme le faisait valoir l’institut Alpha research avant les élections, le parti de centre droit Gerb, au pouvoir presque sans discontinuer depuis dix ans, a réussi à neutraliser sur le plan électoral les dommages causés par les scandales immobiliers d’achats à prix cassés d’appartements luxueux à Sofia. Plus de deux Bulgares sur trois n’ont pas voté L’énorme scandale dit « ApartmentGate », qui secoue depuis trois mois le parti de centre droit du premier ministre Boïko Borissov, allié au parti nationaliste dit Les Patriotes unis, a pourtant acculé à la démission quatre membres du gouvernement ainsi que le chef du groupe parlementaire et puissant numéro deux du parti, Tsvetan Tsvetanov. Mais plus de deux Bulgares sur trois ont jugé vain d’aller voter (30,8 % de participation, contre 35,8 % en 2014). Le Gerb est donc arrivé en tête dans les urnes, obtenant même un score légèrement supérieur à celui de 2014. Les socialistes rêvaient de tirer profit du scandale après avoir perdu successivement onze élections en dix ans. Mais le parti n’a pas véritablement réussi à s’imposer, même s’il améliore son score de cinq points par rapport à 2014 et gagne un siège de député. Les trois partis nationalistes sont, eux, divisés. Seul l’un d’entre eux obtient un siège, de même que les anciens anticommunistes réunis sous l’intitulé Bulgarie démocratique. Bulgarie (17 sièges) Taux de participation : 30,83 % Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (Gerb) : 30,94 % - 6 sièges Parti socialiste bulgare (PSB) : 24,24 % - 5 sièges Mouvement des droits et libertés (minorité turque musulmane) : 16,36 % - 3 sièges Mouvement national bulgare (extrême-droite) : 7,20 % - 2 sièges Bulgarie démocratique : 6,42 % - 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Malte

À Malte, un paysage stable Les travaillistes ont gagné un siège, pendant que les conservateurs en perdaient un. Comme le prévoyaient des sondages, le Parti travailliste maltais remporte la victoire, recueillant 56 % des suffrages en devançant le Parti nationaliste – conservateur – qui obtient 36 % des voix. Vote unique transférable À Malte, comme en Irlande, le scrutin se tient selon le mode du vote unique transférable. Les électeurs de ces deux pays classent ainsi les différents candidats par ordre de préférence. Pour être élu, un candidat doit dépasser un quota de voix calculé en amont. Les voix supplémentaires recueillies par celui-ci sont ensuite redistribuées entre les candidats restant en liste, selon les préférences émises par les électeurs. Autre particularité, les Maltais votent dès l’âge de 16 ans. Deux résultats annexes peuvent être relevés à l’occasion de ce vote. Norman Lowell, candidat d’extrême droite n’hésitant pas à faire l’apologie du nazisme, a amélioré son score de 2014 avec 9 693 voix, ce qui place son parti en troisième position. Par ailleurs, la candidate écologiste de Alternattiva Demokratika a également réalisé un score non négligeable : Cami Appelgren, de nationalité suédoise, a recueilli 5 154 votes, en menant notamment sur Facebook une campagne pour un pays propre. Malte (6 sièges) Participation : 72,7 % Parti travailliste (PL) : 54,29 % – 4 sièges Parti nationaliste (PN): 37,90 % – 2 sièges Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

Chypre

À Chypre, un Chypriote turc sera député européenNiyazi Kizilyurek sera le premier représentant de cette communauté à siéger à Bruxelles. À Chypre, la nouveauté vient de l’élection de Niyazi Kizilyurek. Cet universitaire chypriote turc, qui vit dans la partie grecque, a réussi son pari de se faire élire grâce à des voix des deux communautés. Il sera le premier Chypriote turc à siéger à Bruxelles. Candidat sur la liste du grand parti de gauche Chypriote grec, AKEL, il a fait campagne des deux côtés de la ligne verte qui sépare l’île. Au total, 5 604 Chypriotes turcs ont voté, ce qui est une participation bien plus élevée que lors du précédent scrutin européen, en 2014. À l’époque, seulement 1 700 Chypriotes turcs avaient franchi la ligne verte pour se rendre aux urnes dans la partie grecque. Autour de 300 000 habitants vivent dans la partie nord de Chypre et 85 000 d’entre eux ont le droit de vote pour les scrutins européens. Pas d’élus chypriotes d’extrême droite Autre résultat important, l’extrême droite chypriote n’aura pas d’élu au parlement européen. Le parti ELAM, Front populaire national, qui avait fait une percée lors des élections locales, espérait décrocher son premier siège à Bruxelles. Or il termine à 8 % ce qui ne sera pas suffisant. Chypre dispose de 6 sièges au parlement européen. La droite, arrivée en tête, en aura deux, suivi du grand parti de gauche qui aura deux sièges (dont celui de Niyazi Kizilyurek). Puis un siège ira au centre droit et un autre au centre gauche. Chypre (6 sièges à pourvoir) Participation : 44,99 % Rassemblement démocrate (DISY) : 29,02 % – 2 sièges Parti progressiste des travailleurs (AKEL) : 27,49 % – 2 sièges Parti démocrate (DIKO) + Mouvement de solidarité (KA) : 13,80 % – 1 siège Mouvement social-démocrate (EDEK) : 10,58% – 1 siège Pour consulter les résultats par communes en France : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Elections-europeennes-resultats-temps-reel-2019-05-24-1201024251

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