Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

L'histoire de la sélection bovine en France

1950/60

1946

1990

2010

Parce que le bien-être des éleveurs est important lui aussi !

Parce que le bien-être de l'éleveur est important lui aussi !

Maman !

Nous sommes pareilles toutes les deux : même niveau de production, jamais malades...

Nous sommes pareilles toutes les deux : même niveau de production, jamais malades...

Sauf que pour ce même bilan je mange 2 fois moins que toi !

Sauf que pour ce même bilan je mange 2 fois moins que toi !

Quand je pense à toutes ces vaches qui rejettent des gaz à effet de serre ... j'espère que nos chercheurs se penchent sur la question !

Quand je pense à toutes ces vaches qui rejettent des gaz à effet de serre ... j'espère que nos chercheurs se penchent sur la question !

SELECTION SUR LES PERFORMANCES

Historiquement, les éleveurs sélectionnaient les animaux sur ce qu’ils pouvaient observer, les performances visibles : la couleur de la robe, la morphologie… Les animaux présentant les critères souhaités étaient gardés préférentiellement pour la reproduction : c’est le début de la sélection.

INSEMINATION ANIMALE

L' insémination artificielle Dans les années 50-60, l'insémination artificielle se développe rapidement, initialement pour des raisons sanitaires. Mais qu'est ce donc ? L'insémination artificielle consiste à introduire le sperme dans l'utérus de la femelle plutôt que de laisser le mâle s'accoupler avec la femelle. Pourquoi fait on cela ? En sélection, l'insémination artificielle permet entre autres : - de limiter considérablement les mouvements de taureaux entre les élevages et les risques sanitaires. - d'utiliser moins de taureaux et donc de mieux les choisir sur les caractères souhaités pour les diffuser à l'échelle nationale, voire internationale. - de bien connaître la valeur génétique des taureaux sur la base des performances de leurs descendants.

SELECTION GENOMIQUE

Principe de la sélection génomique : Comme pour la sélection généalogique, la sélection génomique fournit une valeur génétique aux animaux pour différents caractères. Dans le cas de la sélection génomique on suppose qu'on sait "lire" l'ADN : Dans un premier temps, on fait le lien entre l'ADN des animaux et leurs performances. On définit ainsi quels morceaux de la séquence d'ADN ont un effet sur les performances des animaux. Une fois établi l'effet de chaque morceau d'ADN sur les performances, on déduit la valeur génétique de tous les animaux à partir d'une analyse de leur ADN, le génotypage, disponible à partir de n'importe quel tissu biologique.

CONTRÔLE DE PERFORMANCES EN FERME

Les performances des animaux (poids, production laitière, ...) sont collectées dans les fermes et regroupées dans une base de données nationale. L'analyse des performances des bovins peut se faire en utilisant l'ensemble des données françaises.

Les races mixtes sont privilégiées

Les races dites mixtes sont capables de produire à la fois du lait et de la viande. Les races dites spécialisées ont une production plus orientée soit vers la production de lait soit vers la production de viande.

Les races spécialisées sont privilégiées

Les races bovines dites spécialisées ont une production orientée : - vers la production de lait, on parle alors de races laitières. - vers la production de viande, on parle alors de races allaitantes ou races à viande.

Gestion de la variabilité génétique

Au sein d’une espèce ou d’une race, tous les animaux n’ont pas exactement le même génome. Par exemple, un même gène peut exister sous plusieurs formes en raison de petites modifications de l’ADN. Ces différences constituent la variabilité génétique. Sans variabilité génétique, tous les animaux seraient identiques et il ne pourrait y avoir ni sélection génétique, ni capacité d'adaptation. Une diminution de la variabilité génétique peut apparaître suite à l'utilisation d'un nombre restreint de reproducteurs. La diminution de la variabilité génétique entraîne des risques pour les races concernées : - difficultés d'adaptation à de nouvelles conditions environnementales, de nouvelles pathologies - risques de faire émerger des anomalies génétiques

Quantité et qualité du lait

Les premiers travaux sur la qualité du lait ont porté sur les taux de protéines et de matières grasses dans le lait des vaches laitières.

Facilités de naissance

Les facilités de naissance sont sélectionnées afin de limiter le risque de naissances difficiles et de césariennes. Sélectionner sur les facilités de naissances a un intérêt pour le bien-être de la femelle et du veau mais aussi un intérêt financier pour l'éleveur car les naissances difficiles augmentent le risque de perdre le veau et le coût d’une césarienne est assez élevé.

Production de laitet de viande

Après la Seconde Guerre Mondiale, l'objectif était de produire suffisamment pour nourrir tout le monde. Ainsi la sélection des animaux portait principalement sur les quantités de viande et de lait produites.

Santé

La sélection d'animaux plus résistants aux maladies permet d'améliorer leur bien-être, de limiter l'usage de molécules pharmaceutiques, en particulier des antibiotiques et de limiter les pertes et surcoûts pour les éleveurs. En plus de la résistance aux infections de la mamelle sélectionnée depuis de nombreuses années, des travaux récents sur la paratuberculose, des pathologies des pieds à l’origine de boiteries, des perturbations métaboliques (acétonémie) ou des maladies parasitaires (sarcosporidiose) ont permis de montrer que pour chacune de ses maladies il existe des animaux plus résistants que d’autres.

Fertilité des femelles

La sélection n'a pas que pour objectif d'améliorer les performances de production des animaux, elle permet aussi de veiller à ce que leurs aptitudes ne se détériorent pas, voire s’améliorent. Par exemple, quand un éleveur choisit un taureau pour procréer une nouvelle génération de vaches dans son troupeau il ne souhaite pas forcément améliorer la fertilité de son troupeau de vaches mais il a besoin de savoir qu'elle ne sera pas dégradée par l'utilisation de ce taureau. La valeur génétique "fertilité des vaches" de ce taureau permettra à l'éleveur de s'en assurer.

Comportement des animaux (docilité)

Environnement

Au sein d’INRAE de nombreux travaux sont menés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture. En sélection génétique bovine cela passe par l’identification d’animaux qui, en conditions d'élevage identiques, sont moins émetteurs de méthane que les autres. Mais les bovins sont aussi victimes du réchauffement climatique. Les pics de chaleur de plus en plus fréquents sous nos latitudes sont source d’inconfort pour eux et entraînent des risques pour leur santé ainsi qu’une diminution de leur production. Des travaux sont menés pour identifier des animaux qui résistent le mieux à ces pics de chaleur.

Efficience alimentaire

L'efficience alimentaire c'est la capacité des animaux à utiliser les aliments : si deux animaux produisent la même quantité de lait mais que l'un d'eux mange deux fois plus que l'autre leur capacité à utiliser les aliments n'est pas la même (le premier gaspille, le second est économe). L'efficience alimentaire influence à la fois le revenu de l'élevage (l'aliment constitue plus de la moitié des charges) et l'impact sur l'environnement. Attention ! Diminuer la quantité d'aliments consommés est une bonne chose mais celà ne doit pas se faire au détriment de la santé ou de la reproduction des animaux. Les études sur l'efficience alimentaire permettent de s'assurer que les animaux économes gardent de bonnes performances de reproduction et de santé c’est pour cela qu’on utilise le terme « efficience » plutôt que le terme « efficacité ».

Qualité des produits

Aujourd'hui les travaux sur la qualité des produits portent sur les qualités gustatives (tendreté, jutosité et flaveur de la viande), nutritionnelles (composition en minéraux ou en acides gras du lait) ou de transformation des produits (caractères impliqués dans la transformation fromagère du lait : composition en acides gras, en protéines, aptitude à la coagulation, etc.).

Quelques définitions

SELECTION GENEALOGIQUE

Principe de la sélection généalogique (ou sélection polygénique) : Pour un caractère donné, la performance d’un animal dépend de sa valeur génétique (ses gènes) mais aussi de l’environnement dans lequel il est élevé (les conditions climatiques ou l'alimentation par exemple ont un impact important sur les performances des animaux). La valeur génétique d’un animal est la somme des effets moyens de ses gènes pour un caractère donné. Les gènes d’un animal étant hérités de ses parents, quand on a la performance d'un animal cela donne des informations sur sa propre valeur génétique et sur la valeur génétique de ses parents ainsi que sur les valeurs génétiques de tous les individus avec lesquels il a des gènes en commun (ses descendants, ses frères et sœurs...).

Base de données nationale

Les performances des animaux (poids, production laitière, reproduction...) et les pedigree sont collectés dans les fermes et regroupés dans une base de données nationale. L'analyse des performances des bovins peut ainsi se faire en utilisant l'ensemble des données françaises.

Augmentations des capacités de calculs grâce aux DEVELOPPEMENTS INFORMATIQUES

Création de nouveaux outils de mesure des performances grâce à des DEVELOPPEMENTS TECHNOLOGIQUES

Poids et conformation des animaux

La conformation bouchère des animaux donne une indication de la proportion de muscles et donc de la valorisation bouchère des animaux.

Longévité des animaux

La longévité évalue le temps qu'une femelle reste sur l'élevage. Elle dépend entre autres de la capacité de la femelle à produire, se reproduire et de sa bonne santé.

Résistance aux infections de la mamelle

Les infections de la mamelle, appelées aussi mammites, sont des maladies qui peuvent intervenir dans la mamelle des vaches laitières pendant leur lactation. Ces infections obligent l’éleveur à jeter le lait de la femelle infectée, elles peuvent être douloureuses pour la femelle et peuvent nécessiter des traitements antibiotiques pour soigner l’animal malade. Sélectionner des animaux plus résistants à ces pathologies permet de limiter les pertes pour l’éleveur, de limiter l’usage des antibiotiques et améliore le bien-être des animaux.

Amusez-vous à trouver les informations cachées dans l'image !

L'info en plus : A sein de chaque race la variabilité génétique est un enjeu important mais heureusement, entre les différentes races bovines la variabilité est très importante puisque rien qu'en France il existe une quarantaine de races bovines parfois très différentes les unes des autres !

L'info en plus : Ce sont les rots des vaches qui produisent la majeure partie du méthane qu’elles produisent et non leurs pets ! Les vaches ont un énorme estomac appelé le rumen qui contient un grand nombre de micro-organismes* qui permettent aux vaches de digérer la cellulose. Cette digestion des aliments par les micro-organismes produit de l’énergie qui est ensuite utilisée par les vaches. La contrepartie à cet ingénieuse association est que toutes ces fermentations produisent des gaz, dont du méthane. * Ces micro-organismes (bactéries, archées, protozoaires, etc…) constituent le microbiote ruminal.

La sélection des animaux d’élevage consiste à choisir des reproducteurs pour orienter la production de la génération suivante. Un éleveur peut par exemple choisir des reproducteurs qui lui permettent d’avoir un troupeau qui produise plus de lait ou qui soit plus résistant à certaines maladies. Un caractère c'est ce que l'on souhaite améliorer, une caractéristique de leurs animaux que les éleveurs veulent pouvoir faire évoluer grâce à la sélection. La performance c'est la mesure de ce caractère. On sélectionne des caractères (la production, la résistance à une maladie, etc), on mesure des performances (la quantité de lait produit, animal sain/malade, etc). Le génome c'est l'ensemble du matériel génétique. Il est constitué d'ADN, lui même formé à partir de 4 molécules différentes appelées bases nucléiques : A (Adénine), C (Cytosine), G (Guanine) et T (Thymine). La succession des ces bases est appelée séquence d'ADN, les séquences d'ADN sont organisées en chromosomes. Les chromosomes vont par paires : un chromosome provenant de la mère, l'autre chromosome provenant du père. Le génome est ainsi le support de l'hérédité des caractères ! En transmettant la moitié de son génome à chacun de ses descendants, un parent lui transmet aussi une partie de ses caractéristiques propres. Un parent peut transmettre l'un ou l'autre de ses chromosomes à ses descendants, ainsi un animal ne reçoit pas de le même jeu de chromosomes que son frère ou sa sœur. C'est ce qu'on appelle l'aléa de méiose. Même si il y a de grandes similitudes entre tous les animaux d'une espèce, chaque animal possède une séquence d'ADN qui lui est propre. Il est possible de connaître les bases contenues dans l'ADN d'un animal grâce à une technique appelée le génotypage. L'ADN quant à lui est facilement accessible grâce à un prélèvement de tissu biologique (sang, poil, peau ou sperme par exemple).

Une info amusante en plus ? Un taureau ça ne produit pas de lait, on est d’accord ? Mais ses filles, elles, en produisent. Or la moitié du matériel génétique des filles est héritée de leur père, y compris le matériel leur permettant de produire du lait ! Donc si on veut connaître la valeur génétique pour la production laitière d’un taureau on utilise les performances de ses filles ! Et plus un taureau a de filles avec des performances de production laitière plus l’estimation de sa valeur génétique à produire du lait est fiable (eh oui, une moyenne faite avec 100 performances est plus fiable qu’une moyenne faite avec 4 performances !).

Comme toutes les disciplines, l'agriculture et la sélection ont bénéficié des importants progrès technologiques de ces dernières décennies : - Augmentation des capacités de calculs informatiques. - Miniaturisation et automatisation des techniques de génotypage (cf. définitions). - Automatisation des mesures des performances des animaux (dosages biologiques réalisés à partir du lait collecté à la traite des vaches, pesées des animaux et des aliments consommés, etc).

Pourquoi 1946 ? Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, pour nourrir la population, l’Etat décide de moderniser l’agriculture et crée pour cela l’INRA (INRAE depuis 2020). La sélection des animaux d’élevage a cependant commencé beaucoup plus tôt, dès la domestication.