MOTIVATION Marie Pierre
KORMOS
Created on February 15, 2019
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Transcript
"
Enseigner, ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu
"
Aristophane
(445 à 386 av JC)
Aristophane
(445 à 386 av JC)
Le point de vue de Daniel Favre
Le petit d’homme est naturellement motivé pour
expérimenter, recommencer.
Nul besoin de récompenses exogènes, de
menaces ou de pressions : l’apprentissage fait
d’emblée l’objet d’une motivation endogène
puisque notre cerveau est ainsi constitué
Il y a 3 systèmes de motivation
1-Le système de motivation de sécurisation
2-Le système de motivation d’innovation
3-Le système de motivation de sécurisation parasitée ou
d’addiction
SM1= motivation de sécurisation SM2= motivation d'innovation
Si l’élève ne peut accéder au plaisir de réussir son apprentissage il lui reste le plaisir de l’addiction.
Le système de motivation de sécurisation (SM1)
Il est prédominant au début de la vie. Il concerne notre
sécurité dans la stabilité et le connu.
Lorsque le SM1 est activé nous sommes en référence
externe puisqu’un tiers intervient pour satisfaire nos
besoins (affection, reconnaissance) ou éventuellement
créer des frustrations.
Ex : l’élève qui exprime son plaisir en disant « Je suis
content car mon enseignant m’a dit que j’ai progressé » ou
sa frustration « Je lève la main mais il ne me voit pas ».
Le système de motivation d’innovation (SM2)
Le plaisir a pour origine les conduites par lesquelles nous
gagnons en autonomie. Nous surmontons les difficultés,
nous faisons preuve de création et d’innovation. Il est
indissociable d’une position de responsabilité. Le sujet est
en référence interne (contrairement au SM1).
Ex : l’élève qui exprime son plaisir « Je suis content parce
que je sens que je progresse » ou sa frustration
« J’ai raté le saut à 1m80 que je m’étais fixé ».
Le système de motivation d’addiction
Dans le 3° système le plaisir est associé à la recherche et
au maintien de la dépendance. Des « programmes
étrangers » acquis pendant l’enfance entraînent la
répétition d’actes ou de pensées limitant le
développement de l’autonomie. Ce sont des injonctions
verbales ou non verbales de type hypnotique qui
parasitent notre identité.
Le système de motivation d’addiction
Ex : Tu es nul en mathématiques.
Si je suis persuadé d’être nul, je ne m’affronte plus
aux apprentissages ou le moins possible car cela est
trop désagréable. Si l’on me force, si l’on me
menace, je vais m’y mettre mais avec peu
d’entrain et les résultats insuffisants vont me
conforter dans la certitude que je suis nul.
Le système de motivation d’addiction
Il ne sert à rien de répéter à un élève qu’il est compétent si
l’instruction interne qui le parasite n’est pas neutralisée.
Là est la limite de l' enseignant qui ne peut se
substituer au psychologue. Néanmoins il peut
répondre à l’élève qu’il a sans doute des raisons de penser
cela (postulat de cohérence) mais qu’en tant
qu’expert de l'éducation, il n’y croit pas.
C’est attribuer à chaque être humain de« bonnes raisons », des raisons réelles et légitimes d’agir comme il le fait ou de ressentir ce qu'il ressent. Pratiquer ce postulat diminue l’agressivité.
Le système de motivation d’addiction
Nous pouvons repérer la personne sous l’influence de la
motivation d’addiction à travers les expressions qu’elle
emploie. Il y a une exagération entre l’émotion affichée et
les évènements.
Ex : « Je déteste lever la main et ne pas être
immédiatement interrogé », « J’ai horreur des gens qui
prennent souvent la parole ». Cette personne exprime
probablement une peur ancienne « je ne suis pas
important pour les autres ».
Le système de motivation d’addiction
La situation d’apprentissage va pouvoir apporter une
remédiation si elle peut restaurer le SM1 afin que l’élève
puisse prendre le risque de l’apprentissage et en savourer
ses fruits : le plaisir de la motivation d’innovation (SM2).
Si l’enseignant peut permettre aux élèves de se sentir plus
en sécurité dans les dispositifs d’apprentissage et s’il
devient inventif pour « allumer des feux » en motivation
d’innovation, il devient alors possible de cesser de
démotiver les élèves.
Les principales à retenir...
18 clés pour favoriser l'apprentissage
Rectifier un erreur de notre culture
Clé n°2
Nous sommes encore dans une culture qui transmet l’idée
erronée que les émotions n’ont pas leur place à l’école.
Le cœur et la raison ne sont pas dissociés.
L’état émotionnel de l’élève infère en permanence dans le
traitement des informations. Il n’y a donc pas de
traitement cognitif indépendant du fonctionnement
émotionnel.
Réconcilier émotion et cognition
Les capacités de notre cerveau ne sont pas figées
Vivre c’est changer et changer c’est apprendre
La capacité à percevoir dépend des expériences
préalables et de l’état émotionnel.
Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas
Les expériences vécues par l’individu déterminent en
partie sa capacité à percevoir le présent
Il existe un danger à laisser s’installer chez les
jeunes ces 2 égalités
Facilité = Plaisir
Difficulté = Déplaisir
Faute d’endurance à l’effort, ces futurs adultes se
priveraient du plaisir que procure la réussite aux
apprentissages et ainsi se démotiveraient.
Le cerveau récompense l'apprentissage
Clé n°3
Le cerveau de l’homme et de nombreux
mammifères est organisé pour fournir des
« récompenses biologiques », en particulier
sous la forme de dopamine, à l’individu qui
explore et qui résout des problèmes ou
surmonte des difficultés.
En fonction du lien indissociable entre émotion et cognition, apprendre va donc engendrer des émotions.
Différentes selon les personnes, selon si l’apprentissage est à son début, ou en cours ou se termine.
Tant que l’apprentissage n’est pas terminé, les frustrations s’accumulent à chaque « raté ». Ces frustrations résultent du fait que nous prenons conscience que nous ne sommes pas tout puissants.
Il y a 2 types d’émotions et de motivations opposées et
complémentaires lors de l’apprentissage :
la frustration et le plaisir de réussir
Dans un premier temps favoriser l’apprentissage va
consister à permettre à l’apprenant de prendre conscience
des multiples émotions associées à la déstabilisation
cognitive en créant un climat de sécurité, sans contrôle,
sans compétition où l’on tâtonne, explore et expérimente.
Dans un deuxième temps favoriser
l’apprentissage consistera à faire
reconnaître à l’apprenant la satisfaction
ressentie en situation de réussite.
Au risque de l'addiction
Clé n°4
L’appréhension nous habite lorsque la situation,
par sa nouveauté, demande de changer, de faire
ce que l’on n’a jamais fait, à l’occasion d’un
apprentissage par exemple.
Si l’élève ne peut accéder au plaisir de réussir son
apprentissage il lui reste le plaisir de l’addiction.
Favoriser l’apprentissage consistera surtout à
éviter, en multipliant les contrôles et les notes, de
trop placer l’élève en référence externe.
L’important étant de ne pas le détourner de sa
référence interne : le plaisir d’explorer,
d’apprendre, de gagner en l’autonomie (comme
le petit d’homme qui apprend à marcher).
Le risque est grand que la référence externe (la
note, le jugement des autres) prennent le pas sur
la référence interne. Les apprenants ignorent alors
les émotions qu’ils peuvent ressentir et ne se
motivent que si c’est noté.
Expliquer comment on apprend
Clé n°6
Pendant la période de déstabilisation cognitive (rencontre
avec un problème à résoudre dont je n’ai pas encore la
solution) pas de contrôles notés mais uniquement des
évaluations formatives avec feedbacks sur les erreurs.
Le contrôle durant cette période peut être vécu comme
une trahison ou une incohérence entre l’enseignant qui
aide et celui qui met en échec. Ce n’est plus le cas lorsque
la notion nouvelle a été acquise.
Prendre les commandes
Clé n°7
La « cabine de pilotage» qui permet d’avoir
une prise sur le temps, l’espace et les
émotions ce sont nos lobes frontaux.
Cette structure nerveuse nous donne la
possibilité de prendre conscience des choses.
6 fonctions
Une prise sur le temps :
1-Les lobes frontaux nous permettent d'évoquer ce qui n’est pas présent (le visage d’un parent, d’un ami), de nous souvenir d’une odeur, d’un bruit. Grâce à eux nous voyons sans nos yeux, nous entendons sans nos oreilles, comme dans nos rêves.
2-Ils nous permettent d'échapper à la répétition et donc d'apprendre (c'est à dire de changer de système de représentation).
3-Ils nous permettent de nous représenter l’avenir et d'élaborer des projets
Une prise sur l'espace:
4- Ils nous permettent de déclencher une séquence motrice. Il existe 2 sortes de mouvements : les mouvements hétéro déterminés « allez à la page … », « faites l’exercice … » et les mouvements auto déterminés « quand vous le déciderez …» « quand vous pensez avoir compris, choisissez un exercice et inventez une méthode personnelle pour vous rappeler cette définition dans 6 mois ».
5-Ils nous permettent de diriger et de maintenir l’attention.
6- Ils nous permettent une prise sur nos émotions : les lobes frontaux peuvent inhiber le fonctionnement du cerveau affectif et réciproquement.
Notre liberté réside dans la possibilité qui nous est donnée de sortir de l’impulsivité = c’est l’intelligence émotionnelle.
La bonne santé psychologique c’est de pouvoir constater les mouvements du curseur (je me sens mal / je me sens bien).
Il est d’autant plus important d’être en contact avec ses émotions que leur intensité dépend de notre perception du monde.
Les émotions peu intenses n'inhibent pas les lobes frontaux.
C'est quand l’intensité des émotions augmente que les lobes frontaux commencent à être inhibés et le sentiment de perdre le contrôle survient.
Un élève qui est en souffrance a des difficultés à :
-se représenter ce qu’on lui demande
-changer de représentation ou de comportement
(= apprendre)
-élaborer des projets
-se prendre en main
-rester attentif
-contrôler ses émotions
Son seuil de tolérance à la frustration est très bas.
Cet élève n’est pas en état d’apprendre.
Muscler l'attention
Clé n°9
Le test des 15 objets de Pillon
Muscler l’attention
On pourra demander aux élèves quels sont les gestes mentaux qu’ils doivent effectuer pour percevoir l’image.
Leurs réponses tourneront autour de « Il faut surligner l’objet, faire disparaître les autres ».
Ainsi on pourra leur dire « C’est cela être attentif et l’attention c’est comme un muscle, cela se travaille. Vous pouvez développer la vôtre pour mieux réussir »
Construire et utiliser sa feuille de route
Clé n°10
Pour piloter tout commandant de bord a besoin
de repérer le point de départ et le point d’arrivée
pour construire sa feuille de route. Il en est de
même pour l’élève. C’est l’enseignant qui va lui
permettre de repérer un point de départ et lui
indiquer un point d’arrivée en réalisant une
évaluation diagnostique.
Elle permet à l’élève d’avoir une idée claire de ce
qu’il sait faire, des compétences et des
connaissances qu’il doit acquérir. Pour
l’enseignant c’est une photographie précise de la
classe. La feuille de route doit planifier les
objectifs atteignables. Elle est
réalisée pour apporter des informations, définir
des étapes.
Quant à l’évaluation formative, si l’erreur n’est plus
associée à la faute mais considérée comme naturelle,
l’élève sera demandeur d’évaluations. Il ne travaille plus
pour le professeur mais a besoin du professeur, « de la
personne ressource », expert dans sa discipline. Avec cet
allié, il va pouvoir cocher sur sa feuille de route des
objectifs atteints avec une satisfaction en motivation
d’innovation.
Décontaminer les pratiques pédagogiques
Clé n°11
L’erreur n’est pas une faute, c’est une information
On ne peut apprendre sans se tromper le terme erreur
vient du latin « errare »= « aller au hasard ».
Il est importantde séparer, « de rendre étanches » les
situations d’apprentissage et les situations de contrôle.
Ainsi les élèves expérimentent, tâtonnent, commettent
des erreurs sans risque.
Il faut créer une rupture avec le langage quotidien.
Tous les mots qui introduisent les notions de bien et de mal ne doivent plus être associés à des jugements sur l’élève ou sur sa production.
L’élève n’est pas bon ou mauvais, il a produit les résultats attendus ou ne les a pas encore produits.
Le travail, comme les notes, n’est pas « bon, excellent ou décevant », les objectifs sont atteints ou pas encore.
Il est fréquent que les enseignants disent à leurs élèves
qu’ils ont « le droit à l’erreur » mais ne s’accordent pas ce
droit à eux-mêmes. Cela n’échappe pas aux élèves.
Leur demande n’est pas d’avoir des enseignants parfaits.
Les élèves ne peuvent pas s’identifier à un adulte parfait
et infaillible pour grandir.
Accompagner l'apprentissage
Clé n°13
Sécuriser l’apprentissage et « restaurer la motivation de sécurisation »
Etre vigilant sur les points suivants :
-le sens, la place, la fréquence des contrôles
-le statut de l’erreur
-l’équilibre entre référence externe et interne
-le partage avec l’élève de la responsabilité des apprentissages.
-les moqueries en classe.
En période de « déstabilisation cognitive »
l’enseignant doit faire savoir à ses élèves, qui dans
cette période doutent, qu’il est conscient de leur
situation et qu’il ne les « lâche » pas.