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Concours national de la Résistance et de la Déportation

« Répressions et déportation en France et en Europe, 1939-1945 »

Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

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Sitographie

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2019

Biographies

Présentation

SITOGRAPHIE

Musée de la Résistance nationale

Sites internet abordant le sujet du CNRD 2019

Réseau Canopé

Fondation pour la Mémoire de la Shoah

Fondation pour la France Libre

Cercle d'étude de la Déportation et de la Shoah

Musée départemental de la résistance et de la déportation de la Haute-Garonne

Musée de la résistance de Bondues

La Saint-Barthelemy grenobloise

Le 11 novembre 1943

Vassieux-en-Vercors

Vassieux-en-Vercors21-23 juillet 1944

Cliché original monochrome de la potence de Vassieux-en-Vercors. Les suppliciés, mains liées au dos et la corde au cou étaient attachés par un pied à une barrière. Coll. MRDI.

Vassieux-en-Vercors21-23 juillet 1944

Cliché original monochrome des ruines de Vassieux-en-Vercors, ravagé le 21-23 juillet 1944 par offensive générale allemande sur le Vercors. Coll. MRDI.

La Saint-Barthelemy grenobloisenovembre 1943

Cliché original du cadavre de Jean Pain gisant mort sur le sol, assassiné lors de l’épisode dit de la "Saint Barthélémy grenobloise" en novembre 1943. Coll. MRDI

Jean Pain est arrêté le 26 novembre vers 18h30 par Steingritt et Herrs, deux Allemands du SD, au Café du Tribunal de Mme Garbel, place Saint-André. Interrogé, on retrouve sur lui un carnet comprenant les noms, les coordonnées et les pseudonymes de nombreux résistants dont le docteur Valois. De plus, Jean Pain indique la « boîte à lettre » de la Résistance, un magasin de photographie rue de Strasbourg. Mais la Gestapo est sans doute déjà suffisamment renseignée. A 21h, il est exécuté par le Français Athénosi du PPF. Son corps est retrouvé sur la route de Lyon au lieudit Le Chevalon-de-Voreppe. Le rapport de police signale la trace de plusieurs balles, une dans la nuque, une dans l’oreille et deux dans la joue. « La face était marquée de plusieurs ecchymoses, en particulier autour de l’œil gauche, dont l’arcade était fendue. Les lunettes de la victime gisaient, brisées, à deux pas de là ».

La Saint-Barthelemy grenobloisenovembre 1943

Cliché orignal du cadavre du Docteur Girard, gisant mort sur le sol le 26 novembre 1943. Coll. MRDI.

Le 12 octobre 1878, c’est l’effervescence au 4 rue Vicat, à Grenoble. Valentine Chevrier vient de mettre au monde un petit garçon au domicile de son époux. Fils du médecin Jules Marius Girard, Jacques Henri Girard devient chirurgien. Il épouse en juin 1919 Alice Marie Victorine Chenal. Rentré au réseau Reims-Coty, le docteur Girard se charge de garder les archives d’une partie des mouvements de résistance. Nous sommes le 26 novembre 1943. Entre 13 et 14 heures, la sinistre traction avant noire des tueurs s’arrête brusquement devant la villa du docteur, 60 rue Elysée-Chatin. Trois hommes en sortent, pénètrent dans la maison et forcent le médecin à les suivre sous la menace de mitraillettes. On le retrouve sans vie le lendemain au lieu-dit "Malhivert" au carrefour des routes de Seyssins et de Claix. Interrogé à la villa de la rue Charles Baudelaire, il a été exécuté d'une balle dans la nuque. Sa montre est arrêtée à 00h17. Aussitôt averti de la funèbre découverte, l'inspecteur Aventure et deux autres hommes du réseau NAP (noyautage des administrations publiques), se rendent au domicile du docteur Girard. Ils récupèrent et mettent à l’abri chez le docteur Fugain un ensemble de documents importants concernant la résistance avant l’arrivée de la Gestapo. La fameuse valise est sauvée.

La Saint-Barthelemy grenobloisenovembre 1943

Cliché original du cadavre de Georges Duron, gisant mort au sol en novembre 1943. Coll. MRDI

Né le 26 septembre 1898 à Grenoble, Georges Emile Augustin Duron est le fils de deux cafetiers de la rue Alphand, Auguste Duron et Delphine Bessiron. Il épouse en 1922 Hélène Raffin-Peyloz. De cette union naissent au moins quatre enfants, vivants lors de sa succession : André (né en 1926), Christian (né en 1929), Colette (née en 1935) et Jacqueline (née en 1936). La famille Duron a résidé à Nîmes jusqu’en 1936 avant de revenir à Grenoble au 6, Grande Rue. Après l’armistice, en 1941, Georges Duron ouvre le "Pavillon des fleurs" avec sa femme, place Victor Hugo. Parallèlement, il vend des timbres et des billets de loterie dans les cafés et les restaurants. Agent de liaison dans le réseau Gallia depuis 1943 selon le commandant Nal, ce sont trois miliciens qui viennent l'arrêter le 25 novembre 1943 dans le magasin de sa femme. Il se débat, est assommé par Humbert et Andrieux avant d’être transporté dans la traction de Mantille. Le rapport de gendarmerie du 26 novembre atteste son assassinat par sept balles, dont une dans la tête.

La Saint-Barthelemy grenobloisenovembre 1943

Cliché original du cadavre d'Henri Butterlin, gisant mort sur le sol en novembre 1943. Coll. MRDI.

Henri Butterlin est né le 28 juin 1882 à Bourbonne-les-Bains en Haute Marne. Pendant la guerre c’est le chef du dispensaire et des services pénitenciers de Grenoble. Il est également contrôleur de la prostitution et des services antivénériens de l’Isère. Mme Mollaret, du Palais de la Bière dénonce à M. Girousse de la Milice (et du SD de Lyon) les propos gaullistes du docteur Butterlin. Parallèlement, selon Mme Girousse, le docteur faisait partie de la résistance « à tendance communiste ». Cette dernière a été servante puis infirmière chez le docteur Butterlin, voire même sa maîtresse pour certains. Le 26 novembre 1943, un peu avant 2h du matin, on frappe au quatrième étage du 5, rue de Palanka : le docteur ne se trouve pas à son domicile. La concierge de l’immeuble avait donc raison. Tant pis, l’arrestation du docteur Butterlin est remise à plus tard. Son appartement est perquisitionné. Vers 15h, il est arrêté devant son immeuble par l’équipe de Julien Berthon, chef du service de la sécurité de la Milice. Interrogé à la villa réquisitionnée, rue Charles Baudelaire, par l’équipe des tueurs, il est exécuté dans la nuit, au lieudit « les Garcins », à Vif. Son corps est découvert le lendemain, avec quatre balles dans la hanche, une dans l’épaule et une, mortelle, dans la nuque.

Le 11 novembre 1943

Négatif original monochrome de la photographie des arrestations du 11 novembre 1943 à Grenoble. Coll. MRDI.

Photographie monochrome reproduite de la caserne Hoche le 11 novembre 1943. Des manifestants parqués derrière les barbelés à la suite de la manifestation au monument des Diables bleus, avant la déportation en Allemagne. Coll. MRDI.

Carte postale originale écrite par Emile Oddoux déporté le 11 novembre 1943 à Buchenwald. Coll. MRDI.

Quelques isérois victimes de la répression

Né à Clermont-l’Hérault le 16 août 1883, René Gosse est reçu en 1903 à l’École normale supérieure de Paris. Agrégé de mathématiques, il est nommé au lycée de Montluçon, puis à Rennes. Mobilisé en 1914, adjudant au 144e régiment d’infanterie, il est blessé en 1915 et reçoit une affectation dans un laboratoire de recherches annexé à l’École de Saint-Cyr.Il est nommé en octobre 1921 maître de conférences à la Faculté des Sciences de Grenoble, et est élu doyen en 1927, fonction qu’il cumule avec la direction de plusieurs instituts scientifiques de Grenoble, Ecole de Papeterie, Ecole d’ingénieurs hydrauliciens, Institut polytechnique. Il accepte de figurer sur la liste socialiste de Paul Mistral aux élections municipales de 1929, pour représenter l’université.Révoqué de son poste de doyen en 1941 par le gouvernement de Vichy, il se trouve tout naturellement placé au centre de la Résistance en Dauphiné, assurant les contacts avec les réseaux de renseignements alliés, notamment le réseau Marco Polo.En septembre 1943, lorsque l’occupation allemande assure la relève de l’armée italienne, il refuse de quitter Grenoble et sa villa de La Tronche.Il est arrêté par la milice le 19 décembre, ainsi que son fils Jean, avocat et également membre d’un groupe de Résistance. leurs corps sont retrouvés le lendemain matin, au Manival, à Saint-Ismier.

René Gosse

Née à Bastia, Marie Reynoard fait de brillantes études de lettres, réussit le concours de l’Ecole Normale Supérieure de Sèvres. Nommée à Grenoble au lycée Stendhal, elle commence à s’engager sur le plan social et humanitaire, créant les « clubs Chopin » pour venir en aide aux réfugiés politiques polonais arrivés à Grenoble. Après la défaite de 1940, hostile au gouvernement de Vichy, elle cherche et trouve des contacts pour entrer en résistance. C’est sans doute chez elle, en novembre 1943, que Henri Frenay et l’Annécien François de Menthon regroupent leurs mouvements pour former « Combat », un des principaux mouvements de résistance de la zone Sud. Marie Reynoard en devient la responsable pour l’Isère (rappelons nous qu’à cette époque, les femmes n’avaient pas le droit de vote, et donc pas d’action politique, et elle dirige un mouvement de résistance). L’activité est essentiellement la propagande : écriture et diffusion de tracts et de journaux clandestins, mais aussi de récupération d’armes quand sera possible une action militaire Sans doute dénoncée, elle est arrêtée dans sa classe au lycée en octobre 1942, emprisonnée à Lyon, puis libérée pour raisons de santé (elle est tuberculeuse et la justice l’estime inoffensive à cause de sa maladie), mais elle est exclue de l’Education nationale. Elle quitte la région, change plusieurs fois de nom. Arrêtée en juin 1943 à Toulouse par la police allemande, elle est déportée à Ravensbruck, où elle mourra quelques semaines avant la libération des camps, le 30 janvier 1945. Grenoble est libre depuis 6 mois… Aujourd’hui, le lycée de Villard Bonnot porte son nom.

Marie Reynoard

Né en 1912 en Pologne, il commence des études secondaires au lycée et milite, dès cette époque, dans la ZMR (Union des Jeunesses socialistes). Il adhère vraisemblablement au Parti communiste tout en commençant des études de médecine. Vers 1933, il est arrêté en Pologne et emprisonné. Il en sort déterminé à rejoindre la France qu’il considère comme la terre de la liberté où il tente de reprendre ses études à la Faculté des Sciences, gagnant sa vie notamment comme cireur de parquets. En février 1937, il s’engage pour défendre la République espagnole comme officier tankiste dans les Brigades internationales où il rencontre le Grenoblois d’origine italienne Antoine Polotti. Il revient en France lors du rapatriement des volontaires en 1938 et vient à Grenoble (Isère) pour soigner une affection pulmonaire. Il y fréquente le milieu actif de réfugiés politiques autour de la coopérative étudiante " Notre Foyer ", rue Bayard, tente de reprendre ses études et travailla chez un artisan radio-électricien, puis à l’usine Merlin-Gérin dans la section électricité-transformateur. Il s’impose très vite comme l’un des organisateurs les plus efficaces de l’action clandestine dans la région dauphinoise au sein du Parti communiste, de la MOI (Main d’œuvre immigrée) et des FTP (Francs Tireurs et Partisans). Par discipline et pour des raisons de sécurité, il limite ses interventions personnelles. Présent à la manifestation du 11 novembre 1943 devant le monument des Diables bleus, il devine à temps le piège tendu par les autorités d’occupation et réussit à y échapper. En février 1944, il est désigné comme responsable militaire des FTP, aux côtés d’Antoine Polotti (commandant Georges), qui en était le responsable politique. Il reconstitue le commandement décimé et assura la direction de neuf bataillons de FTPF. Dans la même période, responsable du " travail allemand ", il rédige, corrige les tracts signés " Comité Allemagne libre ", imprimés par René Gagnat à Fontaine (Isère), qui furent diffusés par milliers dans les rangs de la Wehrmacht pour les convaincre de déserter. En mai 1944, l’état-major FTP devant rejoindre le maquis, une ultime réunion se tient à Fontaine quand la maison est cernée par la Gestapo et la Feldgendarmerie, à la suite d’une dénonciation. Marco Lipszyc tente de barrer la porte et est blessé par trois balles, Polotti est tué. Soigné à l’hôpital militaire de La Tronche (Isère), il est transféré, à la suite de l’évasion de son camarade de chambre, dans les locaux de la Gestapo. Son sort est vraisemblablement déjà scellé : le 21 juillet, avec neuf autres détenus, il est emmené à Seyssinet sur les pentes du Vercors, par un groupe armé comprenant des miliciens, et fusillé. Il laisse, en France, sa femme et ses deux filles. Toute sa famille, sauf une personne, avait déjà été anéantie en Pologne.

Marco Lipszyc

Jean Bistesi est né en 1906 dans les Vosges mais devant l’avancée allemande en 1914, sa famille se réfugie à Marseille. Il arrive à Grenoble pour ses études d’électrochimie en 1924 et entre en 1927 au laboratoire de la faculté des Sciences au service des échantillonnages et d’analyse des produits électrométallurgiques. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé en mission en Indochine pour mettre au point un échantillonnage de tungstène, métal stratégique car indispensable pour les usines d’armement. Il choisit le camp de la Résistance dès son retour en France en 1940 en aidant au camouflage des minerais les plus précieux pour la guerre. Il rejoint le mouvement « Combat » en 1942 après une rencontre avec Marie Reynoard. Il devient chef de la branche Recrutement-Organisation-Propagande (ROP) de ce mouvement puis chef départemental. Le 29 novembre 1943, alors qu’il sort de l’Institut d’électrochimie après avoir donné un cours, il est abattu sans sommation par la Gestapo.

Jean Bistesi

Jean Perrot est né à Rives le 24 juin 1904, docteur en droit, Jean Perrot fut avant la guerre directeur commercial des établissements Sappey (qui fabriquent des boutons-pression et des fermetures à glissière). Il rejoint les forces de la Résistance en novembre 1942 et devient chef départemental du mouvement Franc-Tireur-ville et membre du directoire des MUR sous le pseudonyme de « Delamothe ». A la suite des arrestations de Jean Pain et de Gaston Valois, il est interpellé le 29 novembre 1943 par la Gestapo dans son usine. A la suite d’une violente discussion car Jean Perrot ainsi que son beau-frère Jean Fouletier, qui l’a rejoint, refusent de parler ou de les suivre, les policiers tirent à bout portant sur les deux hommes. Jean Perrot, grièvement blessé tente d’ouvrir la porte pour demander secours, mais une seconde rafale de mitraillette l’atteint dans son élan. Transportés à l’hôpital, on ne pourra sauver que Jean Fouletier qui sera déporté : un dernier voyage dont il ne reviendra pas.

Jean Perrot

Automne 1943: résistance et répression https://www.placegrenet.fr/2014/02/14/automne-1943-grenoble-entre-resistance-et-repressions/23424 Automne 1943: Grenoble entre résistance et répressions - Place Gre'net ENTRETIEN - Alors que l'on commémore, cette année, les 70 ans de la libération de Grenoble, le musée de la résistance et de la déportation de l'Isère...Place Gre'netLa Saint-Barthelemy grenobloise

Le Vercors http://lesresistances.france3.fr/documentaire-am Documentaire : Des Alpes à la Méditerranée Pierre Desorgues Au cœur de la section des atterrissages et des parachutages du...Les résistances

DÉPORTÉS DE L'ISÈRE. 1942, 1943, 1944, Collectif sous la direction de Jean-Claude Duclos. Des hommes se sont octroyé le droit de décider seuls du sort de l’humanité en l’expurgeant de ce qui ne correspondait pas à leur idéal. La déportation fut leur arme majeure. En Isère, elle toucha des Juifs, qu’ils décidèrent, parmi tous les autres, d’exterminer, des résistants, des otages et des détenus de « droit commun » soit au total, quelque 2 600 victimes. Analysant les conditions de leur arrestation, cet ouvrage tente de citer le nom de chacune d’entre elles, pour rendre l’hommage qui leur est dû.

1939-1945, L'Isère en résistance, l'espace et l'histoire, coordination de Jean-Claude Duclos, éditions Le Dauphiné, 2005.

1939-1945, L'Isère en résistance, l'espace et l'histoire, coordination de Jean-Claude Duclos, éditions Le Dauphiné, 2005.

Le 8 septembre 1943, en réponse à l'armistice entre l'Italie et les Alliés, les troupes allemandes envahissent la partie de l'Isère qui échappait jusque là à leur contrôle. La rupture avec la période italienne apparait immédiatement. Dès les premiers jours, la répression s'opère sur tous les fronts.La population iséroise vit sous le joug allemand, particulèrement dans les zones urbaines. Grenoble connaît sa première victime de l'Occupation le 6 octobre 1943, lorsqu'une sentinelle abat l'ingénieur Abry. Suivent les grandes arrestations: celle du 11 novembre, suivie de la déportation de centaines de manifestants commémorant l'Armistice, puis celle de la place Vaucanson, le 23 décembre, point d'orgue d'une vague de représailles qui dure du 21 au 25 décembre. La mise en oeuvre de la "solution finale" est immédiate: dès le 1er octobre a lieu à Saint-Pierre-de-Chartreuse la première des nombreuses rafles contre les Juifs. Mais c'est surtout au démantèlement de la Résistance que travaille la police allemande dès son installation en Isère. Elle collecte des informations avant d'agir. Les premières opérations contre les maquis ont lieu dès le 19 octobre, à Tréminis. Les réseaux de la Résistance sont également visés, lorsque le 25 novembre, la Sipo-SD lance une opération d'ampleur, qui est restée dans les mémoires comme la "Saint-Barthelemy", mais qui en fait s'abat sur tout le département. Les mouvements Franc-tireur, Combat et Libération sont durement touchés.

Quinze jours plus tard, avec le démantèlement de l'Union des Juifs pour la résistance et l'entraide (groupement d'obédience communiste), c'est cette fois la résistance communiste qui est touchée. La répression s'accentue de jour en jour. Contre les Juifs, en février 1944, les persécutions connaissent une nouvelle escalade avec l'arrivée du SS Alois Brunner, adjoint d'Adolf Eichmann. Les rafles antisémites se multiplient.

Après le départ des SS en mars, les persécutions se poursuivent, menées par la Sipo-SD locale et les ultras français. Puis, au printemps et à l'été 1944, la répression se radicalise, allant crescendo jusqu'à la Libération. Face à la massification de la Résistance, les troupes sillonnent le département. La 157ème division devient une unité spécialisée dans la lutte contre les maquis en montagne. Chaque endroit susceptible d'héberger un maquis, des Juifs ou encore des réfractaires au STO est l'object d'une opération. Les méthodes appliquées par les troupes allemandes (armée et police) ressemblent par bien des aspects, mais à une échelle moindre, à ce qui était jusque là réservé au front de l'Est: rafles, massacres, destructions. Les exécutions sommaires se multiplient. Mais c'est surtout lors des opérations du Vercors qu'apparait toute la violence des troupes allemandes, dès l'attaque lancée, du 13 au 15 juin, contre Saint-Nizier, puis lors de l'opération généralisée contre tout le massif qui débute le 21 juillet. Il s'agit là d'une opération lourde et massive. Lorque, le 11 août, les Allemands considèrent l'opération achevée, leurs chiffres font état d'un bilan de mille trente et une personnes tuées et deux cent quatre-vingt-six prisonniers.Le nettoyage du Vercors terminé, l'armée se tourne contre les maquis de l'Oisans, ultime action contre les maquis en Isère.