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Transcript

Pompei et l'eruption du Vesuve

Ubi et quando?

Quelles sont les sources historiques et scientifiques qui nous ont permis de reconstituer les événements ?

Reconstitution de l’éruption du Vésuve dans le docu-fiction Le dernier jour de Pompéi (2003).

Que s'est-il réellement passé à Pompéi ?

Menons l'enquête ...

https://www.flickr.com/photos/sebjen/533335565

« Erat Miseni classemque regebat. Nonum Kalendas Septembres hora fere septima mater mea indicat ei apparere nubem inusitata et magnitudine et specie.[...]Nubes (e Vesuvio fuisse postea cognitum est) oriebatur . » Pline le Jeune, Lettres, VI, 16, 4-5

Pline le Jeune, témoin du drame, était à Misène avec son oncle Pline l’Ancien. Il écrit :

Etape 1- Les textes

  • Elément A - Le récit d'un témoin

"Erat Miseni classemque regebat"

Il était à Misène et dirigeait la flotte.

Il s'agit de Pline l'Ancien. Pline le Jeune, l' auteur des lettres 16 et 20 dans lesquelles il décrit ce qui s'est passé à Pompéi, est son neveu.

Région de la Campanie, en Italie

"Nonum Kalendas Septembres"

Les semaines n’existant pas encore, le mois était divisé en trois parties inégales, ponctuées de trois jours particuliers : les Kalendes (le 1er), les Nones (le 5 ou le 7) et les Ides (le 13 ou le 15). La veille d’un de ces trois jours s’appellait « Pridie » et

Le 9ème jour avant les calendes de septembre

soit le 24 août

Toute date se calculait selon le principe du compte à rebours.

"Hora fere septima"

"environ à la septième heure"

vers 11h

"nubes oriebatur e Vesuvio"

nubes,is : nuageoriebatur<impft de orior : se lever

  • Elément B : Un extrait de L ‘Histoire romaine de Dion Cassius

Le texte a été rédigé vers 210 ap. J.C.

τὸ φθινόπωρον : la fin de l'automne

Etape 2 - L'apport des fouilles

Après plusieurs siècles d’oubli, les fouilles commencèrent – presque par hasard – au XVIIIème siècle, suite à la découverte de vestiges par un paysan qui creusait un puits...

De nombreux éléments ont été découverts, figés depuis 79.

Elément A - Des restes de nourriture

A Pompéi, la vie s’est arrêtée brutalement, comme figée durant des siècles. On a retrouvé dans les thermopolia et les culinae de nombreuses demeures nombre d’aliments carbonisés : du pain, des œufs, des noix, des figues, des poires.

les tavernes

cuisines

Pain romain carbonisé retrouvé à Pompéi.

Panier de figues, fresque de la villa de Popée, Oplontis

… ainsi que des dolia scellées (amphores servant à la vinification du raisin fraîchement vendangé).

En quoi des restes de nourriture peuvent-ils avoir un intérêt historique ?

Elément B - Une pièce de monnaie

Le 7 juin 1974 est exhumé, près de la maison dite des bracelets d’or (insula occidentalis) un denier.

Déchiffre les inscriptions présentes sur la pièce

Elément C - Un graffiti récemment découvert

Errare Plinium est ?Le témoignage de Pline est-il fiable ?

Etape 3 -Conclusion

Alors comment expliquer cette erreur ?

Moine copiste. Enluminure tirée du manuscrit «.Miracles de Notre Dame.», 1455.-

Crédits : AKG

Comment s'est faite la transmission des textes anciens ?

Le copiste, entre l’Antiquité et nous, Luciano Canfora Nous n’avons pas d’originaux des auteurs grecs et romains, à part, peut-être, quelques fragments sur papyrus de lettrés à peine connus. Alors, que lit-on, et surtout qui lit-on, quand on a sous les yeux les textes de l’Antiquité, ces textes qui fondent notre connaissance du passé le plus ancien ? ...Les textes classiques qui nous sont parvenus sont pourtant les produits d’une histoire tempétueuse : transmission orale et copie, remaniements et réorganisations, corruptions et pertes, corrections, restitutions et réécritures. Un chaînon indispensable à la transmission des textes antiques : le copiste comme auteur Entre l’auteur antique et nous, œuvre donc le copiste. Au fond, le copiste est le véritable artisan des textes qui sont parvenus à survivre. En général, le copiste ne se résigne pas à écrire quelque chose qui lui semble dénué de sens ou à ne pas donner ce qui lui apparaît, à lui, qui est influencé par sa compénétration du texte, comme le sens le plus désirable dans un passage donné. Si le copiste ne comprend pas, ou s’il comprend à sa façon son modèle, il le modifie... La personnalité d’un copiste joue donc un rôle essentiel dans la transmission des textes, par sa culture, son ignorance, sa mentalité, ses prédilections stylistiques, ses conjectures… Partant de ces quelques réflexions, il faut bien admettre une donnée demeurée longtemps ignorée, quoique capitale : ce que nous lisons n’est pas ce que les auteurs ont écrit ; nous lisons ce que les copistes ont réalisé. En somme : ce sont eux, ces copistes, nos « auteurs ». Enfin, ajoutons que la forme, même extérieure, du texte a changé au cours des siècles : des tablettes de cire (dont l’usage se prolonge jusqu’à la Renaissance) aux rouleaux de papyrus, du rouleau au codex (c’est-à-dire un livre comme nous le pratiquons). Et chacun comprend aisément que la modification de l’objet a comporté inévitablement une modification du texte [...] La Revue du projet, N° 33, 21 janv. 2014 https://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet/article/210114/le-copiste-entre-l-antiquite-et-nous-luciano-canfora

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Des épigraphistes ont, ces dernières années, ressorti d'autres copies de sa lettre à Tacite dont certaines mentionnent le neuvième jour avant les calendes de novembre et non pas celles de septembre».

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Alix Barbet, directrice de recherche honoraire au CNRS, spécialiste des peintures romaines, a précisé au Monde :