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Médiathèque musicale de Paris8, porte St-Eustache75001 Paris01 55 80 75 30du mardi au samedide 12h à 19h

Ces dernières années les albums de reprises autour d'un artiste ou d'une thématique (La bande à Renaud, La tribu de Pierre Perret, Accordéons-nous) fleurissent dans les bacs. Ce phénomène prouve bien que le genre, loin de s'être essoufflé, remporte l'adhésion du public. Mais au-delà des reprises dont l'intérêt commercial semble quelque peu primer sur l'ambition artistique, il existe de jolies pépites dont notre fonds, de plus de 100 000 vinyles, fourmillent. L'équipe de la Médiathèque musicale de Paris s'est réunie et a décidé de vous raconter l'histoire de quelques unes de ces reprises . Ce site en ligne fait suite à l’exposition physique "Original VS Reprise" qui à été proposée du 20 mars au 19 mai 2018 dans la salle des Archives Sonores de la Médiathèque musicale de Paris. Cette exposition proposait les versions originales et les reprises en présentant plus de cent disques, vinyles ainsi que des partitions.

SOMMAIRE

  • L'homme à la tête de chou

  • la playlist

  • RECTANGLE

  • lA mer

  • comme d'habitude

  • LE MéTèQUE

  • CES GENS-Là

  • amsterdam

  • J'ne suis pas bien portant

  • la javanaise

  • MON LEGIONNAIRE

  • J'attendrai

  • Les mots bleus

  • MON HOMME

  • TRI MATELOD

  • NON JE NE REGRETTE RIEN

  • le bLIND-TEST

  • les REPRISES DE BARBARA

  • les REPRISES DE BRASSENS

  • LA MORT

  • a LA QUEULEULEU

  • LA VIE EN ROSE

  • la table ronde

Cette playlist a été conçue pour accompagner l'exposition physique.

La playlist

~ Charles Trenet vs Django Reinhardt - George Benson ~

lA MER

" Charles Trenet était l’auteur des paroles de ses chansons mais pas de la musique à proprement parlé. Il pensait la mélodie et c’est son pianiste-arrangeur du moment qui la transcrivait et écrivait l’orchestration d’après les désirs du chanteur. C’est ainsi que La Mer est née en 1943 sur le trajet ferroviaire Montpellier-Perpignan en compagnie du pianiste Léo Chauliac. Le tout en une vingtaine de minutes à peine alors que le train longeait non pas la mer mais l’étang de Thau. La vue de cette étendue d’eau lui rappela le texte d’un « tout petit poème » (selon ses propres mots) que Trenet avait composé alors qu’il avait 17 ou 18 ans. Trenet ne croit pas au potentiel de la chanson et la propose dans un premier temps à Roland Gerbeau qui l’enregistre. Quand il se décide enfin, en 1944, à intégrer La Mer à son répertoire, la chanson est fort mal perçue. Une chanson sans trop d’avenir… croit-on ! L’année suivante, l'éditeur musical Raoul Breton pousse Charles Trenet à enregistrer la chanson. La même année, lors du voyage de Trenet aux États-Unis, c'est la version américaine écrite par Jack Lawrence, intitulée Beyond the Sea , qui permet à ce titre de remporter alors un énorme succès. La chanson sera ensuite interprétée par de nombreux artistes et notamment par Django Reinhardt en 1949, Bobby Darin en 1960, Frank Sinatra en 1961 et George Benson en 1984. Devenu également un standard de jazz le titre dénombrait en 2001 près de 4 000 interprétations différentes. "

Original

Les reprises

~ Claude François vs ... ~

Comme d'habitude

Au début de l’année 1967, Jacques Revaux propose aux chanteurs en vogue du moment une chanson de sa composition habillée par des paroles anglaises sans trop de reliefs. Acceptée par le seul Hervé Vilard, elle est refusée entre autres par Hugues Aufray et Michel Sardou. L’auteur, déçu de cet accueil laisse sa maquette guitare voix à Vline Buggy, parolière connue du métier et fidèle collaboratrice de Claude François avec laquelle Jacques Revaux veut travailler. Quelques jours plus tard dans le bureau de Jean-Jacques Tilché (directeur de la maison de disque de Philips), Claude François écoute attentivement la maquette et prend la cassette pour la travailler. Des mois plus tard, seul chez lui, il retravaille la musique et trouve le pont musical dont il avait immédiatement senti la nécessité, et qui participera grandement au succès de la chanson. Bien que ce soit Vline Buggy qui fut à l’origine de la découverte de la chanson, Claude François fait appel pour l’écriture des paroles à Gilles Thibaut (auteur notamment de « Que je t’aime » pour Johnny Hallyday). L’année 1967 est aussi celle de sa rupture avec France Gall, séparation très pénible. Ce sentiment lui inspire le thème général de la chanson qui parle de la routine dans la vie d’un couple. La chanson demandera de longues heures de travail à Jacques Revaux, Gilles Thibaut et Claude François qui la cosigneront autour de la piscine du Moulin, propriété somptueuse qui sert de lieu de villégiature mais aussi de travail. Claude François enregistre le titre qui ne trouve pas le succès escompté. Sollicité en 1968 pour écrire la version anglaise, David Bowie, alors au début de sa carrière, propose un texte intitulé « Even a fool learns to love » (Même un idiot apprend à aimer). Cet essai ne sera pas concluant. Par contre, Paul Anka, crooner à succès canadien de passage à Paris, rapporte une copie du disque de Claude François dans ses bagages. Il en acquiert les droits pour sa maison de production américaine. Quelques mois plus tard, tout en restant fidèle à la musique, il rédige une adaptation sur un thème narratif différent : une sorte de regard rétrospectif sur la vie d'un homme : I did it my way (J'ai fait ça à ma manière). Paul Anka présente son adaptation à son ami Frank Sinatra qui, séduit, l’enregistre aussitôt. On connaît la suite de l’histoire de la chanson qui est aujourd’hui la troisième la plus reprise dans le monde après Yesterday des Beatles et Georgia on My Mind de Ray Charles. Elle reste la chanson française la plus exportée. Les plus grandes voix l’ont aussi chantée dont : Elvis Presley, Nina Simone, Tom Jones, Robbie Williams, Ray Charles, Michel Sardou et plus inattendu Nina Haggen ou Luciano Pavarotti… "

Original

Les reprises internationales

Les reprises françaises

~ Galerie de l'exposition physique ~

Comme d'habitude

~ Georges Moustaki vs Joey Starr - Rocé - Apha Blondy ~

Le métèque

Le métèque, chanson autobiographique écrite et composée par Georges Moustaki raconte assez fidèlement l’histoire de son auteur, immigré grec débarqué en France en 1951. La rythmique est inspirée d‘une danse grecque, le sirtaki, et l’accompagnement est assuré par des percussions et des cordes pincées. En 1969, à sa sortie, le morceau s’impose tout de suite comme un grand succès international et marque le début de sa carrière d'artiste. Le morceau a ensuite été traduit en allemand, en espagnol et en italien. En 2006, le rappeur Didier Morville, alias Joey Starr, propose une véritable refonte du morceau d'origine sur l'album Gare au Jaguarr. Tout en conservant certaines paroles, il l'adapte et raconte avec rage et sincérité la haine de son père et son enfance dans la rue. Cette version hip-hop est également accompagnée d’un sample de l’original. Un autre rappeur français d’origine algérienne, moins connu, du nom de Rocé propose lui aussi son adaptation de ce titre de Georges Moustaki dans son album Identité en crescendo paru en 2005. En 2013, c’est l’ivoirien Alpha Blondy sur son album Mystic Power, qui offre à ce titre une version « reggae » et qui modifie légèrement les premières mesures. "

Original

Les reprises

« Avec ma gueule de nègre métèque De Juif errant, de rasta grec Et mes dreadlocks aux quatre vents » Alpha Blondy

« Avec ma gueule de métèque Ma ganache de nègre errant Toujours aussi réfractaire à vouloir rentrer dans le rang Avec vous je serai franc, franc au possible Dans l’rang impossible votre morale au crible Qu'on me déleste de mon ego Ça me rend psycho, j'sors les crocs » Joey Starr

« Avec ma gueule de métèque De Juif errant, de pâtre grecEt mes cheveux aux quatre vents » Georges Moustaki

« Avec ma tête de métèque, De juif errant, de musulman Ma carte d’identité suspecte d’étudiant noir, de rappeur blanc » Rocé

~ Jacques Brel vs Ange, Abd al Malik ~

Ces gens-là

Ces gens-là est une chanson écrite et interprétée par Jacques Brel en 1965. Elle raconte le désespoir d'un amour impossible. C'est une chanson très sombre sous forme d'invective, au texte corrosif, dont la musique est un trois temps lent à thème répétitif. Le groupe de rock progressif Ange l'a interprétée en 1973 sur l'album Le Cimetière des Arlequins (puis sur la compilation Vagabondages de 1989) mais ne reprend que les trois premiers couplets. Le quatrième, celui évoquant Frida, est remplacé par un solo instrumental. L’explication de son absence est donnée sur le livret de l'album, où l’on peut lire : « À Jacques Brel, nous n'avons pas osé te prendre Frida ». En 2006, Abd al Malik décide de rendre hommage à ce grand chanteur qui l’a influencé et pour qui il a beaucoup de respect : « Sa façon de mouiller la chemise en vivant ces textes en public fait de lui le premier MC. [rappeur]». Il revisite donc Ces gens là qui, dans sa version slamée, devient Les Autres sur l'album Gibraltar. La réinterprétation est totale lorsqu’à la fin de la dernière mesure on retrouve un peu des paroles de Jacques Brel qu’il interpelle « Dans ce morceau / Et je vous dis monsieur, je vous dis monsieur / Quand je pense à tout ça, monsieur, je pleure, je pleure » au lieu de l’original « Mais il est tard, Monsieur Il faut que je rentre chez moi ». "

Original

Les reprises

Le métèque

Ces gens-là

~ Galerie de l'exposition physique ~

~ Marie Dubas vs Serge Gainsbourg ~

Mon legionnaire

Il y a trente ans déjà, pour clôturer ce qui sera son dernier album studio You’re under arrest, Serge Gainsbourg puise dans ses souvenirs d’enfance et choisit d’adapter Mon légionnaire,. Cette chanson créée par Marie Dubas en 1937 est enregistrée par Édith Piaf l’année suivante. Des instrumentations et des arrangements enregistrés aux États-Unis, sous la vigoureuse direction musicale de Billy Rush, mettent en avant la batterie de Tony « Thunder » Smith et le saxophone impitoyable de Stan Harrison, le créateur de La Marseillaise version reggae. En résulte une version incroyablement contemporaine de ce classique de la chanson de genre créé cinquante plus tôt. Le texte de Raymond Asso, adapté ici pour un interprète masculin, permet à Gainsbourg de cultiver son ambivalence sexuelle, déjà suggérée dans son disque précédent : Il m’a aimé toute la nuit mon légionnaire / Et me laissant à mon destin / Il est parti dans le matin plein de lumière / Il était mince, il était beau / Il sentait bon le sable chaud mon légionnaire. Produite également dans une version remixée sortie en maxi 45 tours, cette version deviendra bien vite un véritable succès dans les boîtes de nuit, tandis que Luc Besson l’illustrera dans un clip vidéo.

Original

Les reprises

~ Jacques Brel vs David Bowie ~

Amsterdam

En octobre 1964, Jacques Brel se produit à l’Olympia. Il y chante ses succès mais aussi de nouvelles chansons pour les tester auprès du public. A vrai dire, Jacques Brel ne croit pas trop en Amsterdam qu’il ne trouve pas assez universel et qu’il n’enregistre pas en studio. Lorsqu’il la chante au tout début de son tour de chant, le public reste sous le choc quelques secondes puis réagit en un tonnerre d’applaudissements… A tel point que les musiciens sont contraints de la rejouer en boucle un certain nombre de fois. À ces spectateurs s'ajoutent les millions d'auditeurs d’Europe n°1 qui retransmet en direct la soirée… Une chanson pas comme les autres est née ce soir là. Elle connaitra de nombreuses reprises dont celle de Scott Walker qui enregistre la première version en anglais sur son album « Scott » sur des paroles traduites par Mort Shuman qui l’incorporera à une comédie musicale intitulée « Jacques Brel is alive and well and living in Paris ». En 1973 David Bowie enregistre une version anglaise du titre sur la face B de son single Sorrow, en 1986 Parabellum enregistre une version réécrite avec d'autres paroles plus violentes, sous le titre Ilôt Amsterdam… N’oublions pas les versions d’Ute Lemper sur l'album But one day, des Marins D’Iroise sur leur album éponyme et aussi celle de Daniel Guichard dans un album dédié exclusivement à Jacques Brel. "

Original

~ Rina Ketty vs Dalida ~

J’attendrai

En 1938, Rina Ketty enregistre J’attendrai, une des deux chansons qui vont faire son succès d’avant-guerre (l’autre étant Sombreros et Mantilles). Les paroles françaises de ce titre ont été écrites par Louis Poterat, spécialiste des adaptations de titres étrangers pour la firme Pathé-Marconi, sur une musique de Dino Olivieri. Le morceau original italien, Tornerai, écrit par Nino Rastelli pour le trio Lescano, est lui-même inspiré du chœur à bouche fermée de Madame Butterfly de Puccini… L’accent italien de Rina Ketty faisant merveille, J’attendrai devient très vite un immense succès populaire emblématique des débuts de la Seconde guerre mondiale. Il sera repris très vite par Tino Rossi puis par Jean Sablon mais il faudra attendre 1976 pour que Dalida, autre voix féminine au bel accent, l’enregistre sur un tempo plus rapide, réorchestré par Tony Rallo, influencé par le disco qui n’a pas encore déferlé en France. Très rapidement, les ventes montent en flèche (400 000 exemplaires vendus) et la chanson est n° 1 au hit-parade pendant deux semaines. C’est devenu aujourd’hui un tube incontournable de la chanson française des années 70. On peut également signaler la reprise nonchalante version rock intimiste et bricolée du Dijonnais Fred Poulet sur son album Mes plus grand succès sorti sur le label Saravah en 1995. "

Original

Les reprises

~ Gaston Ouvrad vs Garçons Bouchers ~

Je n'suis pas bien portant

Je n'suis pas bien portant est une chanson de Gaston Ouvrard composée par Vincent Scotto avec des paroles d'Ouvrard et de Géo Koger. Il s'agit du plus grand succès d'Ouvrard, créé sur scène en 1932 et enregistré sur disque en 1934. Avec ce titre, il suit les traces de son père Eloi Ouvrard dans le domaine du comique troupier en popularisant ce style dans les cafés-concerts. Les comiques apparaissent sur scène, vêtus en uniformes militaires et interprètent des monologues ou des chansons humoristiques liés à la vie de soldat. La particularité de ce titre réside dans les paroles qu’ils débitent à toute vitesse et avec une diction parfaite sur les mêmes notes. Il s'agit d'une des premières chansons que le public ne pouvait pas chanter lui-même. Cette chansonnette a été reprise par de nombreux artistes et, selon les interprètes, il existe des variantes repérables surtout grâce à la première strophe. Dans ces titres les références aux soldats ont fait place au « rap » dans la version des Garçons Bouchers de 1990 J’ai le rap qui dérape ou à l’Informatique dans celle du groupe Chanson Plus Bifluorées en 2005. "

Original

Les reprises

la Javanaise

La génèse

Comme le raconte Gilles Verlant dans sa biographie, Gainsbourg, Serge Gainsbourg a écrit et composé « La Javanaise » après un dîner chez Juliette Gréco pendant l’été 1962. Rentré chez lui, sûrement en pensant au moment de la nuit où son amie s’est mise à danser, il crée la chanson qui deviendra l’une des pépites de son œuvre. Au matin, il envoie à « la muse de Saint-Germain-des-Prés » des orchidées pour lui annoncer sa nouvelle composition, écrite spécialement pour elle. Il viendra lui jouer au piano « La Javanaise » qui la « bouleversera », notamment parce que l’auteur a utilisé des éléments qui leur sont intimes, et qu’elle garde secrets. Finalement, ce sera Serge Gainsbourg qui l’enregistrera le premier, lors de sa première expérience dans un studio londonien, du 2 au 5 janvier 1963, pour une sortie en 45 tours en mars.

La chanteuse rejoint ainsi Ibrahim Maalouf sur la scène de l’Olympia en 2014 pour une émouvante version. « La Javanaise » par Ibrahim Maalouf & Juliette Gréco à l’Olympia le 24 mars 2014

« La Javanaise » par Serge Gainsbourg dans l’émission Discorama le 16 juin 1963

Juliette Gréco, quant à elle, l’enregistrera à Paris en avril de la même année, avec une orchestration différente, pour un 45 tours qui sortira le mois suivant. « La Javanaise » par Juliette Gréco, 1963

la Javanaise

Une chanson souvent reprise

Et finissons cette première série de reprises par une version en japonais (et un clip improbable) de Julien Doré, titre inclus en bonus de son album &, exclusivement pour le marché nippon. « La Javanaise » par Julien Doré en japonais (traducteur non crédité)

Depuis, la chanson est devenue un classique maintes fois repris. Parmi les nombreuses versions, proches de l’originale, citons celle de Claude Nougaro avec son phrasé caractéristique dans son album de reprises en 1974. « La Javanaise » par Claude Nougaro in Récréation, Philips, 1974

Serge Gainsbourg étant admiré dans le monde entier, c’est tout naturellement que la chanson a voyagé jusqu’aux États-Unis, où le groupe Beirut qui mêle à son habitude folk et fanfare d’Europe de l’est en donne une version assez festive. « La Javanaise » par Beirut, tournée 2009

Même « l’Iguane » Iggy Pop, dans son album de reprises Après, en 2012, reprend la chanson qu’il trouve « géniale » comme il le déclare alors en interview. Interview d’Iggy Pop à propos de « La Javanaise »

la Javanaise

Reprises instrumentales

En 2010, dans une version instrumentale et avec une formation (basse, bugle, guitare) qui rappelle les trios intimistes de Chet Baker, Yann Viet prouve que la « jolie valse » (comme l’appelait le père de Gainsbourg, Jospeh Ginsburg), garde toute sa sensualité, grâce à Sylvain Gontard qui souffle avec son bugle la mélodie comme murmureraient deux amants pendant leur danse, grâce à Marc Éliard qui apporte la chaleur d’un son rond, et grâce enfin à Yann Viet lui-même qui structure l’ensemble avec élégance et sensibilité.« La Javanaise » par Yann Free Free Songs Trio à l’Espace Icare d’Issy-les-Moulineaux le 22

Mais ce qui rend la chanson si populaire ne vient pas uniquement des paroles, simples et universelles, ni du jeu avec les mots et les sonorités, comme dans pratiquement toutes les chansons de Gainsbourg ; dans « la Javanaise » l’allitération en v se retrouve dans tout le texte. Car, même dépouillée de ses mots, la chanson reste gravée dans la mémoire, avec sa mélodie entêtante comme un parfum. C’est d’ailleurs pour cette raison que les musiciens de jazz la reprennent régulièrement, en version instrumentale.

Par exemple, le violoniste Didier Lockwood avec l’accordéoniste Marcel Azzola (le Marcel du Vesoul de Jacques Brel), et certainement Thomas Henco au piano, pour la soirée des Victoires du Jazz en 2006. « La Javanaise » par Didier Lockwood et Marcel Azzola aux Victoires du Jazz en 2006

La pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili en propose une version très personnelle, à la fois très intime et passionnée. " La Javanaise " par Khatia Buniatishvili pour l’émission Acoustic en 2017

~ Serge Gainsbourg vs Alain Bashung ~

L'homme à la tête de chou

A l’origine de l’album-concept de Serge Gainsbourg, une sculpture de Claude Lalanne acquise en 1968. Elle lui inspire, huit ans plus tard, ce projet à contre-courant de la chanson française. Structuré en tableaux sombres, navigant entre faits divers et film noir, cet homme à tête de chou est le récit d'une histoire d’amour basculant en meurtre sordide. Sous influence reggae, dub et rock, les mélodies et les arrangements bruts servent des textes 100% gainsbouriens, plus parlés que chantés. En 2006, le projet inspire à Jean-Claude Gallota un spectacle chorégraphique pour lequel il fait appel à Alain Bashung. Gainsbourg et Bashung, c’est déjà une rencontre et une collaboration en 1982 pour l’album Play Blessures. Lorsque le spectacle voit le jour, en 2011, Bashung a disparu. Sur scène, une chaise vide souligne son absence mais la bande-son nous rappelle de façon émouvante ses qualités d’interprète. Il reste de Gainsbourg la langue, les riffs, les rythmes. Mais là où les mots de Gainsbourg claquent d’un ton sec et nerveux, la voix choisie par Bashung contraste par son style plus désabusé. Le travail de Denis Clavaizolle sur l’orchestration et les arrangements semble se nourrir des expériences proposées sur Fantaisie militaire et L’imprudence. Une reprise intégrale qui déroule en volutes un récit très noir jusqu’à sa conclusion, toujours fatale.

L'original

La reprise

~ Christophe vs Alain Bashung ~

Les Mots bleus - ALCALINE

Les Mots bleus est une chanson de Christophe qui parait sur son cinquième album en 1974. Les paroles, signées par Jean-Michel Jarre, évoquent la difficulté d’exprimer les sentiments amoureux. Alain Bashung la reprend dix-huit ans plus tard, en 1992, à l’occasion d’une compilation en soutien à la recherche contre le sida. La reprise est ré-arrangée avec une guitare acoustique et une mélodie plus sobre et mélancolique, les paroles collent parfaitement à l’interprète qui joue la gène et la pudeur bien loin de l’exubérance du titre Osez Joséphine. A noter que sur le titre Alcaline, sorti en 1989 sur Novice, Alain Bashung avait déjà fait un clin d’œil aux « mots bleus » de Christophe devenus « les mots roses » : « T'aimes plus les mots roses Que je t'écris ? ». Alcaline - et ses « mots roses »- sera réinterprétée à son tour par Christophe dans Tels Alain Bashung, un album de reprises en hommage à Alain Bashung publié deux ans après sa mort. La boucle est bouclée...

Original

La reprise

Original

La reprise

~ Jacno vs Katerine ~

Rectangle

C’est en 1979 que Jacno compose Rectangle, titre pop instrumental, superposition acidulée de synthés et de guitare. Un morceau basique, simple et surtout terriblement accrocheur, et une écriture proche de l’univers des musiques audiovisuelles des 70s. Le titre accompagnera d’ailleurs les aventures publicitaires d’un certain Groquik, mascotte de tous les gamins des 80s rendus addicts au lait chocolaté. Trois décennies plus tard, Katerine, Francis et ses peintres redessinent les contours de ce rectangle pour le projet Jacno Future. Exit les sonorités vintage : basse, claps, banjo assurent désormais la ligne mélodique, le clavier ne servant plus qu’à appuyer la rythmique. Les arrangements plus actuels restent toujours très épurés. Mais après 1 min 40, la voix de Katerine et sa diction si particulière viennent ponctuer le morceau. Rectangle. Triangle. Et pour finir, trente secondes de mélodie fredonnée, renforçant le côté enfantin et naïf du morceau. Plus explicite, moins abstraite, sa version accentue finalement la redoutable efficacité de la mélodie, tour à tour entêtante, énervante, séduisante. Après une vidéo de 8 min tournée par Olivier Assayas en 1979 et une pochette signée Loulou Picasso du collectif Bazooka en 1981, ce Rectangle devenu tube se voit offrir en 2011 une nouvelle dimension.

L'original

La reprise

~ Mistinguett vs Ella Fitzgerald, Carmen Maria Vega ~

mon homme

Mon homme est une chanson écrite pour l’opérette Paris qui jazz en 1920, au Casino de Paris par Albert Willemetz et Jacques Charles sur une musique de Maurice Yvain. La chanson, parle d’une femme soumise, sous l’emprise de l’amour et a été popularisée par Mistinguett en France. Le public américain tombe, lui aussi, sous le charme de la chanson. Dès l’année suivante, la chanson connait une adaptation en anglais sous le titre My Man par le dramaturge Channing Pollock et va faire l'objet de nombreuses versions dont celles de Fanny Brice en 1921 mais surtout Ella Fitzgerald en 1941, Billie Holiday en 1952, Sarah Vaughan en 1967, Barbra Streisand en 1968, Shirley Bassey en 1972, Etta James en 2001, Regina Spektor en 2011 ou encore Viktor Lazlo en 2012. En 2014, une des dernières reprises est celle chantée dans le spectacle « Mistinguett, reine des années folles » emmenée par la gouaille renversante de Carmen Maria Vega. Cette comédie musical à été présentée au Casino de Paris à partir du 18 septembre 2014. Fort de son succès le spectacle est prolongé au Théâtre Comédia à Paris du 17 avril 2015 au 3 janvier 2016.

L'original

Les reprises

mon homme

~ Galerie de l'exposition physique ~

~ Alan Stivell vs Manau ~

Tri MaRtolod

Tri martolod (Trois matelots en breton) est une chanson traditionnelle bretonne. Il s’agit d'une ronde traditionnelle à trois pas dansée en Bretagne, particulièrement dans la région de Quimper. Les paroles racontent l’histoire de trois jeunes marins dont l’un va rencontrer l’amour. Si le texte d’origine comporte quinze couplets, les paroles de ce titre diffèrent selon les interprètes, la plus longue version est actuellement celle faite par Tri Yann en 1972. En 1970, Alan Stivell la rend célèbre grâce à un arrangement folk rock où il introduit pour la première fois la harpe celtique cordée métal. Il crée une orchestration (harpe, violon, guitares, claviers, basse, batterie), une harmonisation et un arrangement (tempo, accords, suite harmonique...). En 1998, Manau, groupe français de hip-hop et de slam d’inspiration celtique reprend ce morceau qu’il intitule La tribu de Dana. Ce titre devient le gros tube de l’année 1998 et se vend à plus de 750.000 exemplaires. Cependant, cette réinterprétation a soulevé des questions relatives à la propriété intellectuelle. En effet, si le refrain est fondé sur la mélodie traditionnelle bretonne, le morceau réutilise également l'arrangement créé et interprété par Alan Stivell bien qu’il ne soit pas crédité dans l’album. Si ce dernier n’a pas porté plainte la polémique a pesée en termes d’image.

L'original

La reprise

~ Edith Piaf vs Garçons Bouchers, Danakil ~

Je ne regrEttes rien

Les paroles de Non, je ne regrette rien ont été écrites par Michel Vaucaire et sa musique composée par Charles Dumont en 1956. Elle a été enregistrée avec Edith Piaf pour la première fois le 10 novembre 1960 et constitua l’un des dernier succès de la star du music hall. Cette chanson, qui raconte l’histoire d’un amour fini sur lequel on ne revient pas « c’est cassé, balayé, oublié… », aurait ému l’interprête qui aurait déclaré retrouver sa vie dans ce texte. A l'époque de l'enregistrement, la France était engagée dans la guerre d'Algérie (1954–1962) et Edith Piaf a dédicacé son enregistrement à la Légion étrangère pour qui elle avait déjà chanté Mon légionnaire. Et, en 1961, ce titre devient l’hymne des « paras ». En 1988, les Garçons bouchers en sorte une reprise version punk rock sur leur album Boucherie... c'est la reprise ! : Petits bijoux musicaux réarrangés par groupes inspirés. La chanson repend fidèlement les paroles que chante Edith Piaf exceptée la dernière phrase. Il n’est plus question d’amour. Les mots « non » et « rien » scandés frénétiquement sur le chant du leader font plus penser à une chanson de révolte. Le même esprit d’engagement demeure dans la reprise ré-arrangée par le collectif reggae Danakil en duo avec le jamaicain U-Roy sur leur album Echo du temps sorti en 2011.

Original

Les reprises

~ Marianne Michel- Edith Piaf vs ... ~

lA ViE en Rose

Le thème de La vie en rose voit le jour en 1945. Elle naît sur la terrasse d’un café parisien où Edith Piaf, en compagnie de son amie chanteuse Marianne Michel, s’amuse à composer une chanson. La mélodie du refrain est une rengaine qui entête Edith Piaf depuis un moment mais celle-ci ne peut la déposer à la SACEM faute d’être reconnue par celle-ci en tant que compositrice. Elle demande donc à Marguerite Monnot, sa compositrice habituelle, de compléter et de signer la chanson mais celle-ci refuse de travailler sur une telle « Niaiserie ». Edith Piaf ne se démonte pas. Elle fredonne l’air et offre à son accordéoniste de l’époque, Louiguy, d’habiller la mélodie et de signer la chanson. Celui-ci accepte aussitôt et la chanson fera sa fortune mais aussi, au grand dam de Piaf, sa perte car il dépensera tout cet argent dans la boisson. Edith Piaf ne croit pas trop en la chanson et La vie en Rose est chantée par Marianne Michel dans les cabarets parisiens. Devant le succès que remporte son amie, elle met la chanson à son répertoire et l’enregistre dans la foulée. La chanson sera enregistrée le 9 octobre 1946, alors même que la carrière de la chanteuse va prendre un essor international et que les États-Unis vont l'accueillir à bras ouverts.

Originaux

Au cours de l'émission "La joie de vivre", Edith Piaf interprète "La vie en rose", le 4 mars 1954

~ ...vs Louis Armstrong, Iggy Pop ~

lA ViE en Rose

C’est le 26 juin 1950, que Louis Armstrong enregistre C'est si bon et La Vie en rose à New York avec l’orchestre de Sy Oliver. Les paroles anglaises sont écrites par Mack David. Le morceau commence avec la mélodie de la chanson reprise pendant plus d’une minute trente au son clair de sa trompette avant que l’on entende sa voix chaleureuse chanter la chanson dans sa version anglaise avec un savoureux accent quand il prononce La Vie en rose dans le refrain. Cette version y sera pour beaucoup dans le succès international du titre. Un piano jazz, une guitare acoustique puis une trompette au son pur accrochent les premières mesures de La vie en Rose pour introduire la voix grave d’Iggy Pop. C’est en mai 2012 que sort l’album « Après » de l’ex-chanteur des Stooges qui est composé en partie de reprises de chansons françaises. Sa version de ce titre est surprenante mais élégante et soignée. Comme un Stallone en smoking déclarant sa flamme à Adrienne, Iggy Pop joue le romantique âpre et toujours punk. Depuis, La vie en rose a fait la carrière que l'on connait et est considérée pour beaucoup comme un lien d’appartenance musicale à la France, une sorte de carte postale qui sent bon notre pays aux quatre coins du monde.

Les reprises

Enregistrement du concert donné sur la scène de l'Ancienne Belgique, à Anvers, en 1959.

~ Bézu vs Philippe Katerine ~

lA Queuleuleu

Chanson composée en 1986 par Guy Lux et Gérard Tempesti, La Queuleuleu est interprétée par Bézu et la classe en 1987 pour le générique de l'émission télévisée humoristique La Classe, diffusée sur FR3. L’émission de divertissement propose des sketchs réalisés par des débutants et des confirmés, et André Bézu en fait alors partie. Classée au TOP 50 pendant vingt-deux semaines, elle est vite sacrée « disque d’or » (500 000 ventes) et devient ainsi un classique des bals populaires et des fêtes de villages. Elle est interprétée à l’occasion des obsèques de Bézu au cimetière du Père Lachaise, en 2007, par son accordéoniste Michel Pruvot en accompagnement du chanteur Marcel Zanini, interprète de Tu veux ou tu veux pas. Bertrand Dicale la propose même parmi sa sélection pour la journée mondiale du bonheur organisée par l'ONU, lors d'une chronique radiophonique de mars 2015. Attention à ne pas la confondre avec la chanson homonyme de Carlos À la queue leu leu sortie en 1976. La version de Philippe Katerine, enregistrée en 2010, est en total décalage musical avec l’originale, ce qui en fait son intérêt. L’arrangement guitare, basse, batterie et clavier volontairement faux provoque un second sourire à l’écoute de cette chanson populaire.

Original

La reprise

~ Jacques Brel vs Scott Walker, David Bowie ~

lA MORT

Dans cette chanson de 1959 parue sur son quatrième album 25 cm, Jacques Brel voit la mort l’attendre partout, sous un oreiller, dans des lilas, dans le bois d’un arbre... Et pour lui, elle est inséparable du « temps qui passe », temps que la batterie souligne avec un implacable métronome. La chanson a connu davantage de succès dans sa version anglaise, adaptée par Mort Schuman et Eric Blau. David Bowie a connu les chansons de Jacques Brel grâce au spectacle musical Jacques Brel Is Alive and Well and Living in Paris donné à New York et à Londres, puis par les versions de Scott Walker. Il reprend Amsterdam, puis La Mort (devenant My Death) en prenant quelques libertés dans les paroles, s’appropriant complètement la chanson pour la faire sienne, seul sur scène avec sa 12-cordes, en 1972 à l’époque de Ziggy Stardust.

Original

Les reprises

~ Georges Brassens vs ... ~

les reprises de Georges Brassens

Georges Brassens a su si bien ciseler ses chansons qu’il a suscité de nombreux hommages à son œuvre. Ils étaient, soit, quasi fidèles au modèle du maître comme les albums de : Jean Bertola (enregistrements posthumes d’inédits : Dernières chansons), Georges Chelon (Georges Chelon chante Brassens), Renaud (Renaud chante Brassens), Maxime le Forestier (Le Forestier chante Brassens) ou encore Paco Ibanez (Paco Ibanez canta brassens, en espagnol), soit, jazzy comme d’album de Moustache (Brassens en jazz), soit à la sauce créole avec Sam Alpha (Brassens créole), soit aux ambiances africaines avec Kristo Numpuby (En Afrique), ou encore plus éloignés de l’original avec des reprises de titres isolés aux versions très personnelles : des Ogres de Barback (Je m’suis fait tout petit), Des Brassens Not Dead (Brave Margot), Tété (La mauvaise réputation), Olivia Ruiz (Putain de toi), Debout sur le Zinc (Mourir pour des idées)… ou des Weepers Circus (La cane de Jeanne). Le dandy Alexis HK a également créer un spectacle en septembre 2014, au Théâtre Armande Béjart d’Asnières-sur-Sein, Dans ce spectacle, on retrouve une quinzaine de reprises : mélange de fameuses madeleines et, de pépites oubliées. Le tout ponctuée d'anecdotes décapantes distillées ici et là dont l'interprète régale son public avec une irrévérence qui ne déplairait sans doute pas à son aîné.

Original

Les reprises

Original

Original

Les reprises

La reprise

~ Barbara vs... ~

les reprises de barbara

Reprendre des chansons de certains artistes est une gageure. C’est le cas par exemple de Barbara qui savait habiter ses textes et donner un phrasé particulier à ses mélodies. « On ne chante pas Barbara avec une voix de déménageur », disait William Sheller au sujet de l’album de Patrick Bruel. Ce dernier se défendait en disant qu’il fallait « désacraliser les icônes »… L’une des premières à avoir osé l’expérience a été Marie-Paule Belle en 2001. Ont suivi les talentueuses Daphné « 13 chansons de Barbara », Léa Mimoun « Léa chante Barbara » et tout dernièrement, à l’occasion du 20ème anniversaire du décès de la chanteuse, est sorti un album intitulé « Elles & Barbara : l’hommage de 13 femmes qui chantent » et aussi l’étonnant album de Gérard Depardieu « Depardieu chante Barbara » avec qui il interpréta la pièce musicale « Lily passion » en 1986.L'une des chansons les plus reprises de Barbara est Dis, quand reviendras-tu ? Elle est sortie en 1964 sur l'album du même nom. Cette ballade est inspirée de son idylle avec le diplomate Hubert Ballay qui s'absente très souvent pour ses missions entre la France et la Côte d’Ivoire.

Original

Quelques reprises

Enregistrement au théatre du Châtelet en 1993

Blind - Test : Tester vos connaissances

La table ronde : L'art de la reprise : entre patrimoine et re-création

Si la chanson est un art qui évolue à travers les siècles et se renouvelle en permanence, une des tendances notoires de ce début de XXIe siècle est la place conséquente occupée par les reprises de chansons au sein de ce genre musical. Les albums-hommage produits par dizaines et la multiplication des émissions de télé crochets ont contribué en grande partie à ce phénomène médiatique et commercial. Mais au-delà de ce constat quelles sont les raisons d’un tel engouement pour les reprises de la part des artistes et des publics, des professionnels et des amateurs, entre pratiques individuelles et collectives : L’envie de transmettre des œuvres oubliées ou au contraire de perpétuer la transmission d’œuvres populaires ? Le besoin de s’inscrire dans une filiation artistique ou de trouver ses marques ? Le désir d’interpréter seul ou en groupe des œuvres incontournables du répertoire ? La volonté de plaire au plus grand nombre, de susciter l’adhésion ? La nécessité de passer le relai aux générations futures, de transmettre la mémoire chantée de nos aînés ? L’envie de se distinguer, de s’approprier, de personnifier des chansons qui résonnent particulièrement avec sa propre intimité ? Entre sauvegarde du patrimoine et acte de re-création, l’art de la reprise en chansons comme signe de notre temps et comme mode de transmission, sera débattu sous tous ces aspects et sous toutes ses formes.

Modérateur : Cécile Prévost-ThomasInvités : Olivier Hussenet (Hall de la chanson), Dominique Blanc-Francard (Labomatic Studios) Sanseverino et Daphné

Cette table ronde a été organisée le 3 mai 2018 à la Médiathèque musicale de Paris.

La table ronde : L'art de la reprise : entre patrimoine et re-création

Merci

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