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Données cartographiques :© IGN FEDER Région Occitanie Préfecture de la région Occitanie

Balade patrimoniale dans l'architecture industrielle de Villemur sur tarnSite remarquableInformation complémentaire

Balade patrimoniale dans l'architecture industrielle de

Villemur-sur-Tarn Villemur-sur-Tarn est une ville très ancienne construite lors de la période médiévale. A l'origine fondée autour du fleuve du Tarn, la ville était l'une des étapes importantes des bateaux des commerçants qui remontaient le fleuve pour vendre les produits et matériaux divers : vins, ardoises, briques, morues... Située aujourd'hui en Occitanie après la réforme des régions de 2016, Villemur-sur-Tarn fait partie désormais de la zone périurbaine de Toulouse. Villemur connait une grande croissance démographique liée à l'attractivité de la Ville Rose. Composée de 5800 villemuriens aujourd'hui, Villemur-sur-Tarn était déjà une ville influente à l'époque de la révolution industrielle. A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, de nombreuses usines vont s'implanter et devenir emblématiques de l'identité de la ville. Entre les années 1980 et 2009, le processus de désindustrialisation déclenche des conflit sociaux menés par les syndicats ouvriers comme la CGT et Force Ouvrière. Aujourd'hui, Villemur-sur-Tarn est une de ces villes du Sud-Ouest de la France dont le paysage oscille entre veille ville du Moyen-Age, zone industrielle d'après guerre et zones d'habitations et commerciales. Villemur est confrontée aux problématiques de déprise économique et de désertification des centres villes que connaissent la plupart des petites villes situées dans la grande couronne toulousaine. L'usine Brusson longtemps considérée comme un des poumons économiques de la ville est aujourd'hui fermée. Cependant, des tentatives de revalorisation du site sont menées par la municipalité qui y organise des événements culturels. Les grands volumes des bâtiments constituent un cadre privilégié pour le tournage de courts et de longs métrages. En septembre 2017, une partie du tournage de l'adaptation de la bande dessinée "Les vieux fourneaux" s'est déroulée devant l'ancienne usine Molex. Article de la Dépêche du midi du 28/09/2018 silence, ça tourne !

Légende

Villemur sur Tarn

Villemur-sur-Tarn Villemur-sur-Tarn est une ville très ancienne construite lors de la période médiévale. A l'origine fondée autour du fleuve du Tarn, la ville était l'une des étapes importantes des bateaux des commerçants qui remontaient le fleuve pour vendre les produits et matériaux divers : vins, ardoises, briques, morues... Située aujourd'hui en Occitanie après la réforme des régions de 2016, Villemur-sur-Tarn fait partie désormais de la zone périurbaine de Toulouse. Villemur connait une grande croissance démographique liée à l'attractivité de la Ville Rose. Composée de 5800 villemuriens aujourd'hui, Villemur-sur-Tarn était déjà une ville influente à l'époque de la révolution industrielle. A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, de nombreuses usines vont s'implanter et devenir emblématiques de l'identité de la ville. Entre les années 1980 et 2009, le processus de désindustrialisation déclenche des conflit sociaux menés par les syndicats ouvriers comme la CGT et Force Ouvrière. Aujourd'hui, Villemur-sur-Tarn est une de ces villes du Sud-Ouest de la France dont le paysage oscille entre vieille ville du Moyen-Age, zone industrielle d'après guerre et zones d'habitations et commerciales. Villemur est confrontée aux problématiques de déprise économique et de désertification des centres villes que connaissent la plupart des petites villes situées dans la grande couronne toulousaine. L'usine Brusson longtemps considérée comme un des poumons économiques de la ville est aujourd'hui fermée. Cependant, des tentatives de revalorisation du site sont menées par la municipalité qui y organise des événements culturels. Les grands volumes des bâtiments constituent un cadre privilégié pour le tournage de courts et de longs métrages. Le paysage post-industriel s'adapte autant à la comédie de genre qu'au drame social ou ou encore au récit historique.

Les Greniers du Roy Les Greniers du Roy est un édifice construit vers 1610 de style architectural Louis XIII et avec une façade extérieure de style Renaissance italienne. La construction a été ordonnée par François de Bonne, duc de Lesdiguières, qui acheta la vicomté de Villemur en 1596 à Henri IV. Ce bâtiment entièrement construit en briques abrite deux parties : la partie gauche occupe les greniers et la partie droite était l'hôtel seigneurial, résidence du duc puis des vicomtes, ses successeurs. Le grenier était entièrement réservé au stockage des céréales, permettait d'en régulariser la consommation et également de constituer des réserves en cas d'une quelconque guerre ce qui était très commun à l'époque. Les céréales arrivaient dans la cour centrale et étaient emmenées vers le grenier pour y être stockées. L'édifice a été abandonné pendant près d'un siècle et fut restauré en 1971. Les habitants de la ville de Villemur en ignoraient l'existence car le bâtiment a subi de multiples transformations ainsi que de dégradations et a été laissé de plus laissé à l'abandon à la suite de la Révolution Française. En effet, le dernier seigneur fut le vicomte de Ménoire. A la suite de la Révolution, au cours des ventes et au hasard des héritages, l'édifice connut de multiples propriétaires. Dans les années 1800 et 1900, la partie droite du bâtiment disparut et l'on a garde aujourd'hui que l'emplacement. Aujourd'hui le bâtiment abrite trois niveaux : un centre culturel (cinéma), un centre sportif (dojo) et des salles de réunion qui servent pour des expositions, des concerts, réceptions… .

Le château de Bernadou Ancien château appartenant à des notables locaux, camp d'internement sous le régime de Vichy, puis centre d'apprentissage et centre sportif de la SGE après-guerre, le château de Bernadou est acheté par la commune de Villemur sur Tarn en 1977. Une piscine de plein air est construite dans le parc et ouvre en 2000. Le château est totalement réhabilité en 2011/2012 en un lieu dédié à la jeunesse et aux associations.

Les "bains douches", ancien vestiaire de la piscine municipale construite en 1930 suite à l'inondation de la ville. Le site vient d'être réhabilité en espace culturel public

Qu'est ce que le patrimoine ? Archives photographiques des Établissements Brusson Jeune"Brussonville" Le patrimoine peut être défini comme une richesse qui se transmet de génération en génération. Ce peut être une œuvre d'art, un ensemble architectural, des techniques ou peut même être immatérielle. Cette notion, très récente à l'échelle de l'histoire, émerge pour lutter contre le vandalisme révolutionnaire. Cette lutte est représentée dans un dessin de Pierre Joseph Lafontaine montrant le grand défenseur du patrimoine Alexandre Lenoir qui s'oppose à la destruction du mausolée de Louis XII à Saint Denis en octobre 1793. C'est à partir de ce moment que les musées voient le jour pour préserver les œuvres d'arts qui sont considérées comme des témoignages du passé. L'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) est créée suite à la seconde guerre mondiale et se divise en cinq grands programmes : l'éducation, la culture, l'information, la communication et les sciences exactes, naturelles, sociales et humaines. Nous nous intéresserons ici à la culture. Le patrimoine est une des branches fondamentales de l'UNESCO, comprenant le patrimoine matériel, culturel et naturel (une liste du patrimoine culturel immatériel existait jusqu'à 2006). Pour entrer dans la liste du patrimoine mondial, les sites en questions doivent répondre au moins à un critère parmi les dix existants. La notion de patrimoine industriel est encore plus récente que la notion de patrimoine. Elle entrerait dans le critère de patrimoine mondial suivant : « offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine »puisque les sites industriels représentent la condition ouvrière de la seconde moitié du XIXème siècle. Le patrimoine industriel émerge dans les années 80 lors de la désindustrialisation puisque les usines ferment et la culture ouvrière semble menacée de disparition. Elle devient dès lors une forme nouvelle d'identité à défendre et à préserver. Quels sont les enjeux du Patrimoine ? L'importance de préservation du patrimoine est primordiale. En effet, le patrimoine est le reflet d'un souvenir et d'une mémoire collective qu'il est essentiel de transmettre aux générations futures. L'aspect touristique est une bonne alternative pour permettre la conservation des sites patrimoniaux puisque cela permet de financer des campagne de rénovations. De plus le tourisme permet au public de découvrir ou redécouvrir une histoire qui aurait pue tomber dans l'oubli. Cela permet aussi de valoriser une identité ayant eu un impact important sur son histoire. Les sites classés au patrimoine sont des lieux valorisés pour des événements culturels ou sociaux. Par exemple, d'anciens lieux d'une usine désaffectée ou bâtiments religieux sont ré-utilisés à des fins événementielles comme des expositions d'art, des performances artistiques ( danse, botanique, etc). Cependant d'anciens sites peuvent être réhabilités. Par exemple en logement, en bâtiment culturel ou administratif ( ex : musée, bibliothèque, Mairie , etc) Plus particulièrement l'ancienne usine Brusson Jeune de Villemur-sur-Tarn qui est une friche industrielle, est au centre des préoccupations municipales. Puisque ce site grandiose, mais laissé à l'abandon, siège au centre de la commune et est menacé de disparition. La municipalité essaye de revaloriser l’édifice auprès des populations et investisseurs pour lui accorder une seconde vie. L'usine étant au cœur des mémoires communales la municipalité a essaye d'organiser de brefs événements ( comme la journée du patrimoine) pour valoriser l'usine Brusson. Elle est un lieu de performance artistique ( art moderne, performance de danse) .

Données cartographiques :© IGN FEDER Région Occitanie Préfecture de la région Occitanie

L'usine Brusson de Villemur sur Tarn

La centrale électrique

Le pavillon Brusson

L'imprimerie

Les bureaux à droite/ Le bâtiment de l'horloge à gauche

La salle dite Eiffel : salle de paquetage

Le séchage des pâtes

Le cartonnage

Les Usines Brusson depuis le parc

La Minoterie

La cité ouvrière

Brusson, une usine paternaliste ? Le paternalisme est l'expression utilisée dans le monde de l’industrie à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle pour désigner le fait que le patron d’une usine se comportait avec ses ouvriers comme un père avec ses enfants. En réalité, le paternalisme industriel avait pour objectif de contrôler la vie des ouvriers dans l’usine mais aussi en dehors de l’usine. Les quelques avantages qu’obtenaient les ouvriers grâce à ce système permettaient en réalité aux patrons d’attirer de la main-d’œuvre lorsque celle-ci venait à manquer et la soumettre à leur autorité. Les patrons pensaient aussi limiter le turn-over très fort de la main-d’œuvre. L'usine Brusson a mis à la disposition de ses ouvriers des aides tel que des maisons ouvrières qui sont proches de l'usine ce qui permet alors une meilleure disponibilité pour son travail. De plus, Monsieur Brusson a permis à ses employés d'avoir des aides pour se nourrir. Les pâtes déqualifiées, ou ne pouvant pas être exportées sont revendues aux ouvriers à bas prix ce qui leur permettait ainsi de se nourrir de manière moins chère mais qui plus est grâce à leur patron en un double sens : le salaire qui leur donne mais aussi la nourriture à bas prix. Une caisse d'épargne, avec intérêt de 5 % à partir du jour de versement, a comme particularité que les opérations sont annuelles et qu'au bout de l'an, les sommes sont complètement remboursées au déposant. Une caisse d'assurance contre les accidents de travail ( nombreux à cause du travail difficile et dangereux ) est imposé aux industriels par une loi de 1898 mais elle existe à Villemur avant cette date. De plus un fourneau économique ( une cantine ) est mis en place en 1897. Il offre aux ouvriers une table bien garnie à des prix avantageux. Les produits sont produits sur le domaine de Brusson. Les hommes et les femmes sont séparés. C'est après la seconde guerre mondiale qu'une épicerie des ouvriers est ouverte. Elle est approvisionnée par l'usine. Grâce à cette épicerie, les ouvriers sous la présentation de leur carte « ouvrier Brusson » pouvaient y faire leur commissions à moindre prix.

Remerciements

Merci à l'association des "Amis du Villemur Historique" et tout particulièrement à Mme Poncelet et M. Sengès pour leur disponibilité, le partage de leurs connaissances et leur passion communicative

Merci au Rectorat de l'académie de Toulouse pour le financement du projet A nous le patrimoine !

Merci à la Mairie de Villemur et notamment M. Boisard, adjoint à la Culture

Merci à M. Maraval, Proviseur du lycée et à nos enseignants, qui nous ont encadrés durant ce projet

Sources

La chanson des blés durs. Brusson Jeune 1872 - 1972. Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement de la Haute-Garonne. Toulouse : Loubatières, 1993.

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