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Transcript

CARRE 35



Ce film revient sur l’existence gardée secrète d’une petite fille qui s’appelait Christine. Elle est née au Maroc à l’époque où ce pays était un protectorat français. Son frère, le réalisateur Eric Caravaca, mène l’enquête sur les circonstances de sa mort à l’âge de trois ans. Cela le conduit à s’intéresser à l’histoire de ses parents et à leurs aller-retour entre le Maroc, l’Algérie, et la France. A travers une série d’interviews menées auprès des membres de sa famille, il reconstitue la vérité et découvre qui était sa sœur, quelle était la maladie qui l’affectait, comment elle est morte. La démarche du réalisateur est couronnée de succès puisqu’il réussit à récupérer une photo et à rendre un visage à sa sœur. Parallèlement, il explore la personnalité complexe de sa mère et essaie de comprendre ce qui l’a poussée à nier toute sa vie le handicap de sa fille.

Les personnages



Eric Caracava veut connaître le vécu de sa petite sœur à travers des interviews recueillies auprès de sa famille . Surtout auprès de sa mère qui a effectivement un lourd secret à garder : c’est celui de l’existence de sa propre fille . Elle a un fort caractère qui ne laisse rien paraître , elle semble sereine et sans culpabilité face à son fils. Elle a annoncé qu’elle a brûlé toutes les photos de sa fille car d’après elle, elle n’aime pas revenir en arrière pour pleurer. Mais d’après moi elle ne voulait pas révéler à travers cette photo que sa fille était trisomique. Elle était dans le déni. Face à son entourage railleur, elle ne souhaitait pas être différente . C’est pourquoi elle a laissé sa fille à sa sœur en échange d'un oubli. Egalement Eric a fait apparaître son père dans l’interview pour donner un autre point de vue. Malgré son alzheimer , il a affirmé la vraie vérité. Toutefois il semble effacé, discret et fait une erreur au niveau de l’age de sa fille défunte. Inconsciemment il semblait être d’accord pour que sa femme brûle les photos souvenir.

MON POINT DE VUE



On ne sait pas si, en voyant le film, la mère a finalement levé le voile qui obscurcissait son regard sur la réalité . Mais en tout cas, ce qui est sûr, c’est que ce documentaire m’a ouvert les yeux sur plusieurs points. Tout d’abord, sur une question historique, celle des violences commises par la France au Maghreb, à l’époque où les parents du réalisateur y vivaient, à la fin des années 50. En effet, Eric Caravaca établit une comparaison implicite entre sa mère qui a fait disparaître de sa mémoire les images qui la dérangeaient, et la société française qui a voulu éliminer toutes les images insoutenables des massacres commis au Maroc et en Algérie. Il a fouillé dans les images d’archives et retrouvé certains films qui avaient été censurés. Ainsi, ce documentaire nous amène aussi à réfléchir à une deuxième question : le travail d’oubli volontaire, la falsification de la mémoire.

Les effets du film



Il ont été bénéfiques: ça m’a provoqué une prise de conscience. Le film prouve en image que la société ne veut pas montrer quelques aspects cruels de ses actes : elle préfère se voiler la face comme la mère d’Eric Caracava. Je savais que ces guerres avaient été un massacre au Maghreb mais je n’avais pas voulu en savoir plus . Inconsciemment je donnais raison à la société, elle était héroïque comme le prétendaient les images officielles. Maintenant je suis davantage attentive à d’autres faits cachés que la société a omis d’énoncer. Grâce à ce film je peux me forger un opinion critique sur l’histoire .