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Synthèse 2017"Philosophie"

Philosophie et numérique

Conclusion

Productions académiques

Axes abordés

Les axes abordésL’année scolaire 2017-18 voit pour la première fois se réaliser des TraAM Philosophie (des Travaux Académiques mutualisés en philosophie). Les TraAM sont l’occasion de mener un travail de recherche collaboratif sur les usages du numérique dans l’enseignement d’une discipline. Le thème annuel choisi, « Philosophie et numérique » était assez large pour motiver diverses propositions de la part d’équipes de professeurs volontaires exerçant en académie, voire dans plusieurs académies différentes (dans ce dernier cas, le TraAM se transforme de fait en travail interacadémique mutualisé). L’appel à projet était rédigé ainsi : “Peut-on enseigner la philosophie avec le numérique sans que le numérique devienne un obstacle à cet enseignement ? Peut-on développer des outils numériques collaboratifs au service de l'enseignement de la philosophie ?” Trois groupes de professeurs ont répondu à cet appel à projet lancé sur Eduscol au mois de mars 2017 et leurs trois projets, complémentaires dans leur approche du thème, ont été retenus au mois de juin 2017. Le travail de chaque groupe s’est poursuivi durant un an sous la direction d’un IA-IPR et d’un DANE. ------------------------------------ A) Le TraAM « Philosophie et numérique » des académies d’Aix-Marseille, Nice, Paris, Poitiers, Versailles a abordé la thématique proposée suivant 3 axes.

  1. Enseigner la philosophie du numérique : sur quels principes ontologiques, épistémologiques ou moraux, les programmes de recherches des experts en la matière reposent-ils ?
  2. Enseigner philosophiquement le numérique : que peuvent apporter les professeurs de philosophie aux enseignants spécialisés dans le domaine et comment coopéreront-ils ?
  3. Enseigner la philosophie avec le numérique : qu’est-ce que le numérique peut à l’inverse apporter à l’enseignement de la philosophie et comment les enseignants s’approprieront-ils ses outils ?
Ces trois axes – théorique, technique et pédagogique – n’épuisent pas le sujet et témoignent seulement des expériences menées cette année par l’équipe. Membres du groupe : IA-IPR : Jérôme Jardry (Académie d'Aix-Marseille), DAN : Jean-Louis Leydet (Académie de Marseille), Professeurs : Pierre Leveau (Académie d'Aix-Marseille), François Elie (Académie de Poitiers), Valérie Marchand (Académie de Versailles), Timothée Darmon (Académie de Nice), Isabelle Patriarche (Académie de Paris) B) Le groupe TRAAM de l’Académie de Lyon a souhaité expérimenter pour l’année 2017-2018 la création d’exercices en ligne pour le cours de philosophie. L’idée était avant tout de montrer les possibilités que permet le numérique en matière d’exercices philosophiques, pour le travail sur la méthode et le contenu. Il a choisi le logiciel en ligne h5p car c’est un logiciel open source avec une forte communauté d’utilisateurs et une grande variété de types d’exercice possibles. Les exercices créés ont été regroupés dans un site académique créé sous Wordpress, qui a permis de les classer par usage, par domaine travaillé, par type d’exercice et par auteur. – Les usages se rapportent soit à un travail de la méthode de la dissertation ou de l’explication de texte, soit à un travail transversal, sur un contenu philosophique ou une démarche, exploitable en dissertation ou en explication. – Le domaine travaillé renvoie aux démarches essentielles en philosophie : l’organisation du raisonnement, l’utilisation de concepts, d’exemples, de références. – Parmi les types d’exercice, il y a bien sûr le QCM, qui malgré son apparence formelle pauvre, peut constituer un exercice utile si on réfléchit bien aux “distracteurs” (les réponses fausses qui ne doivent pas être sélectionnées). La groupe a essayé aussi de montrer que l’on peut imaginer d’autres formes d’exercices, et notamment l’usage d’étiquettes à déplacer, ce qui est très utile pour travailler la catégorisation et les distinctions conceptuelles. La classification par type d’exercices sert donc essentiellement à montrer la diversité des usages possibles afin d’inciter les professeurs à s’emparer des possibilités de l’outil numérique. – La classification par auteur permet de retrouver les exercices que chaque membre du groupe TRAAM a créés, puisque chacun a essayé de travailler sur des thèmes qui l’intéressait plus particulièrement. Membres du groupe : IA-IPR: Michel Nesme (Académie de Lyon), DAN : Corinne Benucci (Académie de Lyon), Professeurs de l'Académie de Lyon: Cédric Eyssette, Géraud Manhes, Stéphane Pellicier, Alice Soltysiak, Grégoire-Claude Florence, Laurent Chapuis. C) Le groupe TraAM « Philosophie et numérique » de l’académie de Toulouse a choisi de travailler sur la partie de l’appel à projet concernant la question du développement d’outils numériques collaboratifs au service de l'enseignement de la philosophie, en répondant par des pratiques effectives. Considérant que le numérique peut être un point d'appui à l'enseignement de la philosophie à condition que son usage et son effet sur l'exercice de la pensée soient eux-mêmes l'objet d'une réflexion constante, il a conçu une base de données collaborative pour mutualiser l’expérience des professeurs de philosophie au sujet des outils numériques . Son ambition était de créer un espace de partage de retours d'expériences et de réflexions individuelles sur les pratiques pédagogiques mises en oeuvre et de faciliter l’évaluation collective des outils expérimentés. En s’appuyant sur les résultats d’une enquête menée auprès des collègues de l’académie en juin 2016, il a constaté que beaucoup d’enseignants de philosophie sont tentés d’utiliser autrement le numérique dans leurs pratiques, mais craignent cependant de s’épuiser dans des difficultés chronophages trop éloignées de leurs objectifs pédagogiques et disciplinaires. Les ressources actuellement disponibles au sujet du numérique pour l’enseignement foisonnent de pistes et d’expérimentations mais sont issues en général d’autres disciplines et d’autres niveaux, et permettent rarement de bien voir le parti qu’il y aurait à en tirer pour l’enseignement de la philosophie en Terminale. Pour surmonter cette difficulté, le groupe a entrepris d’articuler sa base de données autour des principales démarches philosophiques. La consultation des retours d’expériences de collègues aura l’avantage de faire gagner du temps sur la partie technique du choix des outils et donnera à découvrir des pratiques diverses dont chacun pourra s’inspirer. La mise en commun des difficultés rencontrées et des solutions trouvées évitera que chacun réinvente ce que d’autres ont déjà mis en oeuvre avec succès et favorisera une dynamique collective d’innovation. Les professeurs qui auront un usage actif de la base de données en renseignant des retours d’expériences y trouveront en outre l’occasion de réfléchir à leurs pratiques, à la pertinence ou aux améliorations possibles des expériences menées au service de la formation intellectuelle de leurs élèves. Enfin, compte tenu de la rapide évolution du secteur numérique et du constant renouvellement de l’offre d’outils et de fonctionnalités, il était nécessaire de permettre une mise à jour régulière des informations récoltées. C’est ce qui est rendu possible par l’ouverture de la base de données à tout contributeur qui voudrait faire connaître de nouveaux outils et faire part de son expérience de sa mobilisation de fonctionnalités inédites. Membres du groupe : IA-IPR :Véronique Fabbri (Académie de Toulouse), DAN :Christophe Piombo (Académie de Toulouse), Professeurs de l'Académie de Toulouse : Fabrice Gallet, Céline Tarrade, Véronique Fournié.

ConclusionLes trois TraAM Philosophie 2017-18 ont produit une base, une banque et un ouvrage. Ils diffèrent parce qu’ils n’abordent pas la thématique de la même façon et articulent différemment ses composantes : tandis que celui de Toulouse va de la technique à la pédagogie puis à la théorie, celui de Lyon va de la pédagogie à la théorie et à la technique, alors que celui d’Aix-Marseille commence par la théorie avant de passer à la pédagogie et à la technique. Le premier montre ce que le numérique peut saisir de la philosophie ; le troisième ce que la philosophie peut saisir du numérique et le second cible leur frange d’interférence. Ces approches sont complémentaires et les pistes qu'elles ouvrent laissent encore beaucoup à explorer. A) Groupe TraAM des académies d'Aix-Marseille, Nice, Paris, Poitiers, Versailles Le numérique est incontestablement un nouvel objet de pensée pour la philosophie. Il renouvelle sans doute l’approche de ses notions les plus classiques. Mais il laisse inchangé son programme, car ses algorithmes ne sont pas plus révolutionnaires pour elle que pour la logique et la pensée en général. Cet accessoire n’en reste pas moins le meilleur moyen pour les enseignants de la discipline de conserver le contact avec leurs élèves. Il leur permet aussi de confier aux machines les tâches les plus mécaniques et répétitives de leur profession, pour libérer leur pensée et la rendre plus disponible à celle de leurs élèves. Il leur donne ainsi l’occasion de rappeler à tous que penser n’est ni cliquer ni répéter, mais questionner le monde en première personne. B) Groupe TraAM de l'Académie de Lyon La création d’exercices en ligne pour un cours de philosophie peut sembler a priori se heurter à plusieurs obstacles : (i) les possibilités peuvent paraître limitées si on a en tête seulement le modèle du bête QCM qui ne fait appel qu’à la mémorisation flash d’un élément isolé du cours, (ii) l’utilisation du numérique pose le problème de l’accessibilité et de la durabilité de l’outil choisi, (iii) la décomposition d’une démarche philosophique globale de construction d’une dissertation ou d’une explication, en exercices simples, peut sembler non pertinente. Le but de l'expérimentation était ici surtout d’essayer de dépasser ces obstacles : 1/ Le groupe pense avoir commencé à montrer la diversité des usages possibles et l’intérêt des exercices numériques pour travailler non pas seulement la mémorisation mais plus directement les démarches philosophiques elle-même et l’appropriation plus profonde des contenus philosophiques. Il ne s’agit bien sûr que d’une expérimentation limitée dans le temps et limitée par conséquent dans le nombre d’exercices produits, mais ce travail a semblé très fécond de ce point de vue. Les collègues pourront peut-être juger l’un ou l’autre des exercices produits comme non pertinent, mais l’enjeu de l'expérimentation n’est pas là : l'objectif est surtout de donner envie aux collègues de créer leurs propres exercices. 2/ Le choix du logiciel h5p semble répondre adéquatement à la question de l’accessibilité et de la durabilité de l’outil. Ce logiciel a demandé un certain travail d’appropriation, notamment dans le choix du type d’exercice approprié, mais c’est un outil qui reste accessible, et qui pourrait faire l’objet d’une formation ciblée sans demander beaucoup d’heures. La difficulté principale a en fait surtout été de proposer des exercices méthodologiques qui ne dépendent pas, ou du moins de manière minimale, d’un cours spécifique, mais il est beaucoup plus facile de créer des exercices non pas de méthode mais d’appropriation d’un contenu philosophique dans le cadre du cours propre au professeur. 3/ La décomposition du travail philosophique en exercices isolés reste toujours un problème possible : le caractère numérique d’un exercice rend cette difficulté encore plus importante, puisqu’il peut être détaché du cours du professeur pour apparaître dans un site, sans tout le contexte et les explications du professeur. Il semble donc important de souligner que le groupe a fait cette expérimentation en vue d’un échange collégial de pratiques. Il ne s’agit en aucun cas d’exercices “clés en mains” pour un élève qui travaillerait sans son professeur. Le groupe espère que les collègues n’interprèteront donc pas sa proposition comme un substitut de cours, nécessairement maladroit, destiné à remplacer le travail essentiel qui se fait en classe. Les exercices en ligne n’ont de sens que dans ce cadre-là d’une exploitation en classe ou éventuellement à la maison, mais sous la forme d’un travail guidé par le professeur. C) Groupe TraAM de l'Académie de Toulouse La création de la base de données PhiloNum s’est faite en plusieurs étapes (décrites avec une grande précision dans un document de synthèse accessible auprès des membres du TraAM). Après avoir identifié et précisé les besoins, il a fallu chercher le support numérique le plus approprié. Pour concevoir ensuite la base de données, il a fallu réfléchir aux informations qui pourraient être les plus pertinentes, à la manière de les organiser pour les rendre aussi facilement exploitables que possible et à la manière de recueillir les expériences des collègues, pour que la tâche soit peu chronophage tout en récoltant des informations suffisamment précises. Cette élaboration a été articulée avec un stage du PAF de deux journées au cours duquel quinze professeurs de philosophie ont été initiés à l’utilisation de nombreux outils numériques puis ont élaboré des projets de mise en oeuvre. La première journée qui a eu lieu en novembre 2017 a permis d’éclaircir les attentes des enseignants et la classification des démarches philosophiques faisant le plus consensus. La deuxième journée en mai 2018 a permis de présenter la base de donnée prête à être employée et d’inciter et peut-être engager les collègues à l’enrichir des retours des expériences qui ont été préparées ensemble.

ConclusionLes trois TraAM Philosophie 2017-18 ont produit une base, une banque et un ouvrage. Ils diffèrent parce qu’ils n’abordent pas la thématique de la même façon et articulent différemment ses composantes : tandis que celui de Toulouse va de la technique à la pédagogie puis à la théorie, celui de Lyon va de la pédagogie à la théorie et à la technique, alors que celui d’Aix-Marseille commence par la théorie avant de passer à la pédagogie et à la technique. Le premier montre ce que le numérique peut saisir de la philosophie ; le troisième ce que la philosophie peut saisir du numérique et le second cible leur frange d’interférence. Ces approches sont complémentaires et les pistes qu'elles ouvrent laissent encore beaucoup à explorer. A) Groupe TraAM des académies d'Aix-Marseille, Nice, Paris, Poitiers, Versailles Le numérique est incontestablement un nouvel objet de pensée pour la philosophie. Il renouvelle sans doute l’approche de ses notions les plus classiques. Mais il laisse inchangé son programme, car ses algorithmes ne sont pas plus révolutionnaires pour elle que pour la logique et la pensée en général. Cet accessoire n’en reste pas moins le meilleur moyen pour les enseignants de la discipline de conserver le contact avec leurs élèves. Il leur permet aussi de confier aux machines les tâches les plus mécaniques et répétitives de leur profession, pour libérer leur pensée et la rendre plus disponible à celle de leurs élèves. Il leur donne ainsi l’occasion de rappeler à tous que penser n’est ni cliquer ni répéter, mais questionner le monde en première personne. B) Groupe TraAM de l'Académie de Lyon La création d’exercices en ligne pour un cours de philosophie peut sembler a priori se heurter à plusieurs obstacles : (i) les possibilités peuvent paraître limitées si on a en tête seulement le modèle du bête QCM qui ne fait appel qu’à la mémorisation flash d’un élément isolé du cours, (ii) l’utilisation du numérique pose le problème de l’accessibilité et de la durabilité de l’outil choisi, (iii) la décomposition d’une démarche philosophique globale de construction d’une dissertation ou d’une explication, en exercices simples, peut sembler non pertinente. Le but de l'expérimentation était ici surtout d’essayer de dépasser ces obstacles : 1/ Le groupe pense avoir commencé à montrer la diversité des usages possibles et l’intérêt des exercices numériques pour travailler non pas seulement la mémorisation mais plus directement les démarches philosophiques elle-même et l’appropriation plus profonde des contenus philosophiques. Il ne s’agit bien sûr que d’une expérimentation limitée dans le temps et limitée par conséquent dans le nombre d’exercices produits, mais ce travail a semblé très fécond de ce point de vue. Les collègues pourront peut-être juger l’un ou l’autre des exercices produits comme non pertinent, mais l’enjeu de l'expérimentation n’est pas là : l'objectif est surtout de donner envie aux collègues de créer leurs propres exercices. 2/ Le choix du logiciel h5p semble répondre adéquatement à la question de l’accessibilité et de la durabilité de l’outil. Ce logiciel a demandé un certain travail d’appropriation, notamment dans le choix du type d’exercice approprié, mais c’est un outil qui reste accessible, et qui pourrait faire l’objet d’une formation ciblée sans demander beaucoup d’heures. La difficulté principale a en fait surtout été de proposer des exercices méthodologiques qui ne dépendent pas, ou du moins de manière minimale, d’un cours spécifique, mais il est beaucoup plus facile de créer des exercices non pas de méthode mais d’appropriation d’un contenu philosophique dans le cadre du cours propre au professeur. 3/ La décomposition du travail philosophique en exercices isolés reste toujours un problème possible : le caractère numérique d’un exercice rend cette difficulté encore plus importante, puisqu’il peut être détaché du cours du professeur pour apparaître dans un site, sans tout le contexte et les explications du professeur. Il semble donc important de souligner que le groupe a fait cette expérimentation en vue d’un échange collégial de pratiques. Il ne s’agit en aucun cas d’exercices “clés en mains” pour un élève qui travaillerait sans son professeur. Le groupe espère que les collègues n’interprèteront donc pas sa proposition comme un substitut de cours, nécessairement maladroit, destiné à remplacer le travail essentiel qui se fait en classe. Les exercices en ligne n’ont de sens que dans ce cadre-là d’une exploitation en classe ou éventuellement à la maison, mais sous la forme d’un travail guidé par le professeur. C) Groupe TraAM de l'Académie de Toulouse La création de la base de données PhiloNum s’est faite en plusieurs étapes (décrites avec une grande précision dans un document de synthèse accessible auprès des membres du TraAM). Après avoir identifié et précisé les besoins, il a fallu chercher le support numérique le plus approprié. Pour concevoir ensuite la base de données, il a fallu réfléchir aux informations qui pourraient être les plus pertinentes, à la manière de les organiser pour les rendre aussi facilement exploitables que possible et à la manière de recueillir les expériences des collègues, pour que la tâche soit peu chronophage tout en récoltant des informations suffisamment précises. Cette élaboration a été articulée avec un stage du PAF de deux journées au cours duquel quinze professeurs de philosophie ont été initiés à l’utilisation de nombreux outils numériques puis ont élaboré des projets de mise en oeuvre. La première journée qui a eu lieu en novembre 2017 a permis d’éclaircir les attentes des enseignants et la classification des démarches philosophiques faisant le plus consensus. La deuxième journée en mai 2018 a permis de présenter la base de donnée prête à être employée et d’inciter et peut-être engager les collègues à l’enrichir des retours des expériences qui ont été préparées ensemble.

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