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Dispositif "devoirs faits" et travail personnel de l'élève

Réussite de chacunLutte contre les inégalités

Les textes officiels

Ce que disent les textes officiels : La mesure Devoirs faits a pour objectif de proposer aux élèves, dans l'établissement mais en dehors des heures de classe, un temps d'étude accompagnée, pour réaliser leurs devoirs. Chaque enfant a ainsi la possibilité de travailler individuellement, au calme, pour faire des exercices, répéter ses leçons ou exercer sa mémoire et son sens de l'analyse, avec la possibilité d'être aidé quand il en a besoin. C'est également un moment privilégié pour l'apprentissage de l'autonomie : il s'agit pour l'élève de questionner les démarches proposées, d'interroger ses propres méthodes, de mettre à l'essai ce qu'il a compris, de réinvestir les apprentissages tout en bénéficiant, au besoin, de l'accompagnement de professionnels aptes à lui apporter toute l'aide nécessaire. En cela, la mesure Devoirs faits contribue à la réduction des inégalités d'accès au savoir. http://eduscol.education.fr/cid118508/devoirs-faits.html « Pour aider les élèves qui ont des difficultés, et permettre à tous de progresser au mieux, un accompagnement pédagogique est offert à tous les élèves. Cet accompagnement peut prendre plusieurs formes, et se dérouler pendant les cours ou dans leur prolongement. Des dispositifs d'accompagnement répondent à des besoins spécifiques. » Ce que dit le Socle Commun de Connaissances, de Compétences et de Culture : Le "socle commun de connaissances et de compétences" présente ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire. Le domaine 2 « Les méthodes et outils pour apprendre » doit garantir à chaque élève l’acquisition de compétences nécessaires pour être en capacité de mener son travail personnel.

Le projet de l'enseignement catholique et les orientations

Ce que nous dit le projet de l’Enseignement Catholique : Le dispositif, quel que soit le nom qui lui sera donné, est une occasion de répondre à l’invitation qui nous est faite de « réenchanter l’Ecole », et de travailler au bon climat scolaire, en lien avec le projet d’établissement. Des questions pour une Ecole du questionnement[1] : · Quelle éducation au regard et à l’écoute, dans le parcours scolaire de l’élève ? · Quels temps, quels lieux, quelles opportunités développer dans la classe et en dehors de la classe pour développer la confrontation intellectuelle ? · Comment valoriser les temps dans lesquels, les savoirs prennent sens car ils permettent de comprendre le monde et donnent envie de s’engager et d’agir sur lui ? Ce que nous dit le projet Educatif de l’Enseignement Catholique du Finistère : [1] Extrait du document « Réenchanter l’Ecole », paru en juin 2017

Les études menées sur le sujet et la recherche

Ce que nous dit la recherche : Ci-après, quelques éléments repérés récemment. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive. 1. Les 4 piliers de l’apprentissage, ou ce que nous disent les neurosciences[1] : Les sciences cognitives ont identifié 4 facteurs principaux de réussite d’un apprentissage : · L’attention : mécanisme de filtrage qui permet de sélectionner une information et d’en moduler le traitement. · La motivation et l’engagement actif : un organisme passif n’apprend pas. · Le retour d’information : l’erreur est normale, inévitable et … fertile, car il s’agit de continuellement corriger le tir grâce au retour d’expérience, à condition qu’elle soit signalée à l’apprenant et non sanctionnée. · La consolidation de l’acquis : au début d’un apprentissage, il est nécessaire de faire un effort conscient pour gérer les informations, et progressivement, par la répétition et l’expérience, le cerveau parvient à une automatisation.[2] 2. Les résultats de Pisa 2015 (volume 2) Le rapport s’intéresse à l’influence des pratiques pédagogiques sur la performance des élèves en sciences. Entre autres résultats, il valide la pratique du feedback, sous ses 5 formes : " « le professeur me dit quels sont mes résultats à ce cours » ; « le professeur m’indique quels sont mes points forts dans cette matière » ; « le professeur me dit dans quels domaines je peux encore m’améliorer » ; « le professeur me dit comment je peux améliorer mes résultats » ; et « le professeur me donne des conseils sur la façon d’atteindre mes objectifs scolaires » ... Dans les pays de l’OCDE, plus les élèves estiment que leurs enseignants leur fournissent fréquemment un feedback, plus ils sont susceptibles d’envisager une carrière scientifique et plus leurs convictions épistémiques sont importantes". Le travail personnel est important pour la réussite de la scolarité. Pourtant les devoirs sont source d’inégalité entre les enfants et pèsent souvent sur la vie de famille. Le programme « Devoirs faits » une réponse à ce problème en proposant aux élèves des études dirigées après la classe, mais aménager des temps pour le travail personnel dans la classe est tout aussi nécessaire et permet à l’élève de faire du sens avec ce qu’il apprend. Proposé à tous les élèves sur la base du volontariat, ce dispositif vise à accompagner les élèves dans leur travail personnel au sein même des établissement scolaires. On sait[3] que si l'on veut cesser de creuser les inégalités à l'École, il est primordial de proposer un véritable accompagnement au sein de l'établissement scolaire. Le dispositif « devoirs faits » est donc, sur le principe, une excellente idée. Mais il ne devra pas être considéré comme une simple « étude du soir » ou comme un temps de remédiation, mais bien comme un accompagnement dans la réalisation d'une tâche explicite adaptée à chaque élève et donnée par un enseignant. [1] Stanislas DEHAENE (article complet : http://parisinnovationreview.com/2013/11/07/apprentissage-neurosciences/) [2] Illustration : l’apprentissage de la conduite ou de la lecture. 4 Rapport Glasman-Besson, 2004

L'observatoire de pédagogie

L’Observatoire de Bretagne a travaillé depuis 2012 sur « le travail de l’élève ». Les observations menées pendant 5 ans ont abouti à l’écriture d’un propos visant à faire réfléchir les communautés éducatives de nos établissements, de l’école à l’enseignement supérieur. Ce propos, agrémenté de vidéos et de fichiers audio réalisés pendant nos observations, est accessible à l’adresse suivante : https://orpbretagne.wordpress.com/. Extraits : 1. L'élève au travail : des conceptions à élargir et à croiser Lorsque l’on pense « travail de l’élève », ce qui vient à l'esprit en premier lieu c'est le travail de lecture et d'écriture que l’élève fait le soir, à la maison, de façon solitaire et studieuse, en silence et dans l’effort ... Les observations nous invitent à dépasser, enrichir cette représentation ; il nous faut caractériser ce qu’est véritablement un élève qui travaille. 2. La question du sens : Le travail personnel de l'élève est à la fois individuel et collectif, il s’exerce dans des endroits divers, tant à l'école qu'en dehors de l'école, selon des modalités différentes, avec le numérique ou sur papier… Mais il semble nécessaire de lui donner du sens. Si on écoute les élèves, on s'aperçoit que la demande de travail du soir n'a pas toujours de sens à leurs yeux, et ce du CP au lycée. Beaucoup ne savent pas expliquer en quoi le travail du soir est nécessaire, ni en quoi ce qu’ils font à l’école a du sens. Suite des observations autour du travail personnel de l'élève dans le webdocumentaire: https://www.genially.com/58a4617fb6c03c2a64fb7fe4/le-travail-de-leleve

Modalités de travail en équipe établissement

Des modalités de travail en équipe éducative : 1. Quelle organisation ? Aucune contrainte en ce qui concerne l'organisation matérielle du dispositif. Le volume horaire alloué, l'heure à laquelle se feront ces devoirs, leur modalité, le choix des intervenants sont laissés à l'appréciation des établissements, en lien avec leurs conseils pédagogiques. Cependant aucun moyen supplémentaire n'est annoncé. Le vademecum suggère que le coordonnateur des « devoirs faits » pourrait percevoir une IMP. 2. Une réflexion collective indispensable Devoirs faits s'annonce comme un dispositif global, impliquant étroitement les équipes éducatives, les familles, les jeunes et les associations partenaires de l'École. Nécessitant une réflexion collective sur la question du travail personnel de l'élève (Quels devoirs ? Pour quels élèves ? Comment communiquer avec les personnes qui sont chargées de l'accompagnement des élèves ? Quelle rétro actions ?). Cela implique un investissement humain, une communication entre les différents acteurs. En équipe, cela peut commencer par une lecture et analyse collective des cahiers de texte des élèves, par un échange autour des devoirs donnés par chaque enseignants (quantité, modalités, attendus ...) Le vademecum insiste beaucoup sur les usages du numérique et sur l'offre des Banques Nationales de Ressources Numériques , mais outre le fait que les collèges ne sont pas tous égaux devant les équipements numériques, ce n'est sans doute pas dans ce contexte que son usage est le plus pertinent. 3. Une démarche

  • · Partir de l’existant : aucun établissement ne part de rien !
  • · Faire un état des lieux des besoins, à partir de constats objectifs.
  • · Se questionner et se positionner en équipe sur les visées
  • · Définir les acteurs et leur rôle
  • · Organiser et planifier
  • · Communiquer en direction des familles : rendre visible et lisible vos pratiques d’établissements
4. Des devoirs au travail personnel : des conceptions à élargir 5. Des questions à se poser 6. D'un point de vue pratique : 6.1. Les acteurs Les textes prévoient le recours à des personnes en service civique, mais se pose la question des compétences de ces personnes ? Dans l’hypothèse d’un recrutement d’une personne en service civique, il s’agit alors d’un contrat d’une durée maximum de 8 mois, il faudrait donc recruter une personne chaque année. Dans tous les cas, il apparaît essentiel qu’un lien étroit existe entre le travail dans la classe avec les enseignants et les devoirs faits quels qu’en soient les intervenants. 6.2. La question des transports Il est nécessaire de prendre en compte les horaires de transport tout en permettant à chaque élève de bénéficier de cet accompagnement. L’organisation doit donc prendre en compte cette contrainte.

Des pistes d'actions

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Des pistes d'actions et initiatives en œuvre dans notre réseau :

  • · Une enseignante de langue, prenant conscience que le travail qu'elle demandait à ses élèves à la maison devait leur sembler bien rébarbatif à côté de leurs sollicitations habituelles (réseaux sociaux, jeux vidéo …) a décidé de créer un blog et de leur proposer des activités par l'intermédiaire du numérique . Il paraît indispensable de faire le point en équipe sur les outils numériques proposés aux élèves (ENT, cahier de texte numérique, blog(s), réseaux ...)
  • · Une professeure s'est dit que c'est prioritairement en classe que les élèves doivent travailler. Elle a donc mis en œuvre des plans de travail, leur permettant ainsi de travailler en autonomie, chacun à son rythme et dans un esprit d'entraide. Chacun repart à la maison avec des "devoirs" différents en fonction de son avancée dans le plan de travail.
  • · D'autres mettent en œuvre la coopération dans la classe afin de favoriser le travail collectif et organiser le tutorat. La coopération permet également la différenciation et l'entraide entre pairs lors des différents travaux demandés.
  • · La classe inversée fait également appel aux outils numériques. Elle ne se réduit pas, comme beaucoup le pensent, à regarder des vidéos autour des notions à la maison et faire des activités et expériences en classe, toute l'activité d'apprentissage peut également se faire en établissement avec des interactions entre élèves afin de réfléchir ensemble, penser ensemble et apprendre ensemble.
  • Une organisation de la journée qui prend en compte le temps pour la réflexivité, le feed back, est favorable à la stabilisation des acquis :
    • commencer la journée par 15 -20 min d’accueil avec un temps dédié pour se projeter dans la journée ou pour revenir sur des apprentissages en cours ou encore pour faire du travail personnel collectivement en fonction des besoins de chacun
    • se donner et donner 5 min à l’issue de chaque cours pour que chaque élève formule sur son cahier de travail personnel ce qu’il a appris au cours de la séance
    • finir la journée par un temps de travail personnel ou d’études dirigées (20 min) et permettre de revenir sur l’ensemble des cours de la journée en réalisant une carte mentale des notions ou des compétences développées.
  • Une réflexion sur les lieux d'apprentissage en autonomie et en groupe peut-être menée afin de repenser les espaces : CDI, salle de permanence offrant la possibilité de travailler en groupe ...
  • Des espaces modulables permettant le travail coopératif (îlot) ou le travail de groupe et permettant aussi à des élèves qui souhaitent travailler seul ou à deux de le faire simultanément.
  • Afin de confronter les représentations des enseignants avec celles des parents et des élèves sur les devoirs et les attendus de chacun, certains établissements proposent des échanges, type world café, lors des réunions de classe de début d'année. Chacun peut s'exprimer et entendre l'autre afin de se mettre d'accord sur les stratégies à adopter pour rendre le travail de l'élève plus efficace.

Ce que nous dit la recherche : Ci-après, quelques éléments repérés récemment. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive. 1. Les 4 piliers de l’apprentissage, ou ce que nous disent les neurosciences[1] : Les sciences cognitives ont identifié 4 facteurs principaux de réussite d’un apprentissage : · - L’attention : mécanisme de filtrage qui permet de sélectionner une information et d’en moduler le traitement. · - La motivation et l’engagement actif : un organisme passif n’apprend pas.- Le retour d’information : l’erreur est normale, inévitable et … fertile, car il s’agit de continuellement corriger le tir grâce au retour d’expérience, à condition qu’elle soit signalée à l’apprenant et non sanctionnée. · - La consolidation de l’acquis : au début d’un apprentissage, il est nécessaire de faire un effort conscient pour gérer les informations, et progressivement, par la répétition et l’expérience, le cerveau parvient à une automatisation.[2] 2. Les résultats de Pisa 2015 (volume 2) Le rapport s’intéresse à l’influence des pratiques pédagogiques sur la performance des élèves en sciences. Entre autres résultats, il valide la pratique du feedback, sous ses 5 formes : " « le professeur me dit quels sont mes résultats à ce cours » ; « le professeur m’indique quels sont mes points forts dans cette matière » ; « le professeur me dit dans quels domaines je peux encore m’améliorer » ; « le professeur me dit comment je peux améliorer mes résultats » ; et « le professeur me donne des conseils sur la façon d’atteindre mes objectifs scolaires » ... Dans les pays de l’OCDE, plus les élèves estiment que leurs enseignants leur fournissent fréquemment un feedback, plus ils sont susceptibles d’envisager une carrière scientifique et plus leurs convictions épistémiques sont importantes". Le travail personnel est important pour la réussite de la scolarité. Pourtant les devoirs sont source d’inégalité entre les enfants et pèsent souvent sur la vie de famille. Le programme « Devoirs faits » une réponse à ce problème en proposant aux élèves des études dirigées après la classe, mais aménager des temps pour le travail personnel dans la classe est tout aussi nécessaire et permet à l’élève de faire du sens avec ce qu’il apprend. Proposé à tous les élèves sur la base du volontariat, ce dispositif vise à accompagner les élèves dans leur travail personnel au sein même des établissement scolaires. On sait[3] que si l'on veut cesser de creuser les inégalités à l'École, il est primordial de proposer un véritable accompagnement au sein de l'établissement scolaire. Le dispositif « devoirs faits » est donc, sur le principe, une excellente idée. Mais il ne devra pas être considéré comme une simple « étude du soir » ou comme un temps de remédiation, mais bien comme un accompagnement dans la réalisation d'une tâche explicite adaptée à chaque élève et donnée par un enseignant. [1] Stanislas DEHAENE (article complet : http://parisinnovationreview.com/2013/11/07/apprentissage-neurosciences/) [2] Illustration : l’apprentissage de la conduite ou de la lecture. 4 Rapport Glasman-Besson, 2004