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La galaxie des think-thank

Les élections allemandes, le Brexit, la défense commune ou la question migratoire… Autant de sujets pour lesquels ce centre de recherche, qui œuvre pour la promotion de l’idée européenne et des politiques de l’Union européenne, a été sollicité cette année, notamment par l’intermédiaire de son président Jean Dominique Guilani, ancien directeur général de l’institut de sondage TNS Soffres et ancien conseiller spécial à la Commission européenne. Créé en 1991, dans un contexte propice à la diffusion de l’idée européenne à la suite de la chute du Mur de Berlin, le think tank a ouvert un bureau à Bruxelles en 2005. Les membres de son conseil scientifique reflètent des domaines d’expertises très variés : le géographe Michel Foucher, le membre de l’Académie des technologies Michel Godet, également présent au Conseil d’orientation de l’Institut Montaigne, des constitutionnalistes comme Anne Levade, également responsable de l’organisation des primaires de la droite et du centre en 2017, et de nombreux diplomates.

L’Institut français des relations internationales, spécialisé dans l’analyse des questions géopolitiques, est une référence mondiale, fort de son classement de n° 3 des 6 846 think tanks les plus influents du monde en 2016, et de meilleur français, selon l’Université de Pennsylvanie sur 182 pays. Inspiré directement par le modèle anglo-saxon, Thibault de Monbrial, professeur émérite au Conservatoire National des arts et métiers, entre autres titres, a créé en 1978 cet institut de recherche qui réunit aujourd’hui près de 60 personnes, dont une vingtaine de chercheurs permanents, pour proposer une analyse « multidisciplinaire qui combine les niveaux local, national et global. »

Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales s’apprête à fêter ses quarante ans d’expertise sur l’économie internationale. Le think tank a été fondé par l’ancien premier ministre Raymond Barre, qui avait été professeur d’économie, sur la base de l’ancien GEPI (Groupe d’études prospectives internationales) afin de faire avancer la France sur ce sujet. Depuis sa création, il est ainsi rattaché aux services de Matignon au titre de la « Stratégie et prospective ». L’institut de recherche, aujourd’hui dirigé par l’économiste Sébastien Jean, a depuis élargi son champ d’étude à la monnaie, la finance ou à l’économie industrielle, toujours pour « effectuer des travaux qui lui seraient commandés par les entreprises, les organisations syndicales et professionnelles et les organismes de recherche ». Cette mission suppose, outre la rédaction de notes et de rapports, d’organiser des événements et réunions, ce qui a débouché à la création d’un « Club », dirigée par Louis Gallois, également président de « La Fabrique de l’Industrie », où se retrouvent entreprises et économistes depuis 2001.

Sa création en 2010 est le fruit d’une collaboration entre plusieurs industriels, en tête desquels Pierre Gattaz, président du Medef, et Louis Gallois, président du conseil de surveillance du groupe PSA. Ce dernier, à l’origine du « Rapport Gallois » de 2012 et du « choc de compétitivité », est chargé de la présidence avec Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint Gobans. La direction du think tank est, par ailleurs, incarnée par Thierry Weil, membre de l’académie des technologies et professeurs à Mines ParisTech. Ses travaux abordent des questions très débattues au sein du domaine industriel, en France et dans le monde, comme l’investissement, le rapport entre le numérique et l’emploi ou sur l’impact des « robots » dans l’économie.

En 1985, Bernard Zimmern, chef d’entreprise parti aux États-Unis, fonde la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, afin « d’évaluer les administrations publiques, d’inventer les services publics de demain et de développer la création d’entreprises et l’emploi ». L’institut, dont il est aujourd’hui le président d’honneur, a dû néanmoins attendre plus de vingt ans pour être reconnue d’utilité publique, un statut qui lui reconnaît la poursuite « d’œuvre d’intérêt général et à but non lucratif ». L’iFRAP est aujourd’hui composé de six salariés, la plupart bénévoles, dont sa directrice générale, Agnès Verdier Molinié. Cette dernière incarne une ligne économique libérale dont l’une des principales préconisations est la baisse drastique des dépenses publiques. Élue « personnalité think tank de l’année 2010 » par l’Observatoire français des think tanks, elle est l’auteur de plusieurs livres comme Fonctionnaires contre l’État. Le grand sabotage, ou encore On va dans le mur… Il faut agir d’urgence. Pendant l’élection présidentielle, elle avait rendu publique une note, évaluant les programmes économiques des candidats, considérant celui, « réformateur », de François Fillon comme « le plus efficace ». Les travaux publiés dernièrement par le laboratoire d’idées portent sur les récentes ordonnances sur le Code du travail « un vrai progrès qui en appelle d’autres » ou encore le « faux scandales des dividendes » versés aux chefs d’entreprise.

Créé en 2008, ce cercle de réflexion, « progressiste » et « social-démocrate » revendiqué, est connu pour ses prises de positions tranchées sur des thèmes de société qu’il exprime dans ses rapports. Par exemple, en faveur de la légalisation du cannabis ou, plus récemment, d’une surtaxe du CO2 des centrales électriques. Réputé jusqu’ici pour sa proximité idéologique avec le parti socialiste, le think tank s’est rapproché des idées défendues par Emmanuel Macron, notamment sur le thème du travail, après avoir soutenu sa candidature lors de la présidentielle de 2017. Son nouveau président, Lionel Zinsou, ancien premier ministre du Bénin, a par ailleurs rencontré l’actuel chef de l’État, il y a plusieurs années, au sein de la banque d’affaire Rothschild & Cie, avant de le conseiller sur des questions internationales pendant sa campagne.

La fondation est, selon ses propres mots, autant un « think tank », qu’un « acteur de terrain » et « un centre d’histoire ». Ses réflexions, « européennes » et « progressistes », sont historiquement proches de celles du parti socialiste, son partenaire historique. Le premier secrétaire d’alors du parti, Pierre Mauroy, a ainsi impulsé sa création en 1992 avant d’en devenir le premier président. Le cénacle partage beaucoup de points communs avec Terra Nova, à commencer par ses domaines d’études « Europe », « Politique » et « Société ». Ses derniers travaux en rendent compte : « Paroles de djihadistes incarcérés », débat sur le clivage droite/gauche ou rapport annuel sur les Fractures françaises. Le think tank a appelé à soutenir Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle alors que plusieurs de ses responsables font partie des soutiens du président de la République dont Gérard Colomb, cofondateur et secrétaire général devenu ministre de l’intérieur, et Jean Pisany-Ferry, membre du conseil scientifique, qui fut chargé du programme économique du candidat.

La fondation pour l’innovation politique « ​​​a pour objectif de contribuer à la rénovation de la pensée politique » et « se rattache aux idées politiques de droite et du centre », d’après l’article 1 de ses statuts. D’inspiration libérale, le think thank créé en 2004 avec le soutien de l’UMP par Jacques Monod, ancien proche de Jacques Chirac, ne cache pas sa proximité avec les partis majoritaires de droite. Son médiatique directeur, Dominique Reynié, également professeur des universités à Science Po Paris, s’est ainsi essayé à la politique, en menant à la victoire, malgré des dissensions internes, la liste de droite (UMP-UDI et MoDem à l’époque) pour la présidence de l’Occitanie en 2015 avant de voir l’élection annulée par le Conseil d’État pour irrégularités. Par ailleurs, le conseil de surveillance de Fondapol est présidé par Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet du premier ministre Édouard Balladur et en charge du « développement acquisition » chez LVMH. Plusieurs membres du parti LR en font également partie, en tête desquels son vice-président Grégoire Chertok, banquier d’affaires réputés chez Rothschild & Cie et conseiller de Paris, ou encore Laure Darcos, candidate aux élections sénatoriales de septembre en Essonne, où elle est déjà conseillère départementale. Le conseil scientifique est, lui, présidé par Laurence Parisot, ancienne dirigeante du Medef. Sans domaine fixe d’étude, les travaux du think tank portent néanmoins essentiellement sur des sujets de sociétés, évoquant aussi bien la privatisation de France Télévisions, la question migratoire à Calais ou le regard des musulmans sur les juifs.

C’est l’un des think tanks dont l’influence est grandissante depuis quelques années, notamment depuis la dernière élection présidentielle. Le groupe de réflexion véhicule une pensée libérale depuis sa création en 2000 par Claude Bébéar, fondateur des assurances AXA et dont l’ancien PDG, Henri de Castries, fidèle de François Fillon, est aujourd’hui le président. Ses rapports plaident, par exemple, pour une suppression des allocations logements (APL) pour les étudiants non-boursiers, de la dégressivité des allocations-chômage ou encore pour faire de la réduction des dépenses publiques une priorité. Il s’est fait également connaître en effectuant des opérations inédites de chiffrage des programmes des cinq principaux candidats à la présidentielle de 2012, un travail réitéré en 2017. Ses thèmes de prédilections portent sur les politiques publiques, principalement l’éducation, domaine dans lequel Laurent Bigorne, directeur général du groupe, est spécialisé. Lors de la dernière campagne, cet « ami proche » d’Emmanuel Macron et du ministre de l’éducation Jean Michel Blanquer, a été l’un des artisans du programme éducatif de l’actuel chef de l’État.

En 1990, Nicolas Hulot décide de créer la Fondation Ushuaia, un think tank dédié à faire évoluer les mentalités autour de la question environnementale. Ses missions : « Assurer la préservation du patrimoine naturel commun, le partage équitable des ressources, la solidarité et le respect de la diversité sous toutes ses formes. » Reconnu d’utilité publique en 1996, le think tank a depuis créé sa propre école, impulsé la création du Grenelle de l’environnement de 2007, participé à des conférences internationales sur le climat tout en organisant régulièrement des campagnes d’actions. L’ancien animateur a quitté la présidence de sa fondation à la suite de sa nomination au gouvernement d’Édouard Philippe en tant que ministre de la transition écologique et solidaire. Face aux soupçons de conflits d’intérêts, il s’en est même clairement éloigné, laissant définitivement sa place à sa successeure, l’ancienne journaliste Audrey Pulvar.