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Contes et légendes d'Afrique

Pourquoi les crocodiles ne mangent pas les poules ?

Un jour, le crocodile vient près d'elle et menace de la manger mais la poule s’écrie : - Frère, O mon frère, ne faites pas cela ! Le crocodile en est si troublé qu'il s'en va, pensant qu'il pouvait bien être le frère de la poule.Chaque matin, il revient près de la rive la rive, bien décidé à faire de la poule son repas. Chaque matin, la poule se met à crier :- Frère, O mon frère, ne faites pas cela ! Et le crocodile s’en va en maudissant la poule. Comment puis-je donc être le frère de cette poule, se demande un jour le crocodile ? Elle vit sur la terre, et moi je vis dans l'eau. Elle est dodue et moi je ne suis qu’un sac d’os. Je vais aller voir mon ami Mbambi afin de l'interroger et régler une fois pour toute la question.Le crocodile se met en route. Il n'était pas encore bien loin quand il rencontre son ami Mbambi une sorte d’immense lézard.

- Mbambi, lui dit-il, je suis très troublé. Tous les jours, une jolie poule grasse vient au fleuve pour manger; chaque jour, quand je veux la saisir et l'emporter chez moi pour la manger, elle m'effraie et m'appelle son frère. Je me suis dit que je ne pouvais pas rester ainsi plus longtemps et j’allais trouver Mbambi pour tenir une palabre avec lui.- Oh ! tu n’es qu’un sot, répond Mbambi. Tu ne dois rien faire de tout cela car autrement, tu perdrais tes paroles et tu montrerais que tu es un ignorant. Ne sais-tu pas, mon cher crocodile, que les canards vivent dans l'eau et pondent des œufs et que les tortues en font de même. Moi aussi, d'ailleurs, je ponds des œufs, tout comme les poules. Et toi, mon stupide ami, que fais-tu donc ? Nous sommes donc tous frères dans un certain sens. C'est pour cette raison que les crocodiles ne mangent pas les poules.

La guerre entre les quadrupèdes et les oiseaux

Un jour, la guerre fut déclarée entre les quadrupèdes et les oiseaux. Les oiseaux choisirent l'autruche pour chef, les quadrupèdes se placèrent sous le commandement de l'éléphant, du lion et de la panthère. Alors que les oiseaux se rangeaient pour aller au combat, l'autruche leur conseilla :" Mes amis, mes petites ailes ne me permettent pas de voler devant vous et d'assumer le commandement. Cependant, je vais vous donner un bon conseil. Voici mes trois oeufs. L'aigle prendra le premier pour le casser sur la tête de l'éléphant. Le faucon s'envolera avec le second pour le fracasser sur la tête du lion. Le marabout en fera autant avec le troisième sur la tête de la panthère. Lorsque nos ennemis verront couler le jaune sur la tête de leurs chefs, ils penseront que c'est leur cervelle et s'enfuiront sans demander leur reste. Nos alliées, les abeilles, se jetteront alors sur l'éléphant, le lion et la panthère et ce sera la victoire ! "

Un petit lézard entendit ces propos. Il se hâta de les rapporter au lion qui prit la chose à la légère :" À la guerre, on ne se bat pas avec des oeufs d'autruche ! "Cependant, les oiseaux obéirent à leur chef. L'aigle vola le premier à la rencontre des quadrupèdes. Dès qu'il aperçut l'éléphant, il lui cassa l'oeuf sur la tête. La hyène trottait à côté de l'éléphant. Voyant le jaune couler, elle le prit pour de la cervelle. Effrayée, elle se mit à crier :" Hélas ! hélas ! l'éléphant se meurt ! "Un instant après, le jaune coulait aussi sur la tête du lion et de la panthère. C'en fut trop pour la pauvre hyène. Morte de peur, elle prit ses jambes à son cou, imitée aussitôt par les autres animaux. Les abeilles attaquèrent alors les trois chefs quadrupèdes et les obligèrent à se replier.Le coq, redoutable guerrier des oiseaux, donna la chasse à la hyène. Au moment où il était sur le point de la saisir dans ses serres et de lui fracasser le crâne à coups de bec, la hyène se coula dans sa tanière. Le coq se posta devant l'entrée et attendit.

La hyène se tint coite dans son trou. Au bout de quelque temps, cependant, lorsque tout redevint calme, elle rassembla tout son courage et regarda à l'extérieur. La queue de son terrible ennemi s'agita devant son nez et la hyène rentra vite dans son trou. À la fin, le coq en eut assez d'attendre. Il arracha trois de ses plus belles plumes, les planta devant la tanière et s'en alla. Lorsque la hyène risqua un nouveau coup d'oeil au-dehors, elle revit le panache du coq. Elle essaya encore et encore, mais chaque fois, elle recula, effrayée par les plumes. Ainsi, elle finit par mourir de faim dans son trou.

La case des jours de pluie

Toutes les bêtes de la brousse se réunirent, disant qu’elles allaient faire une grande case à cause de la pluie. Mais le lièvre refusa de venir, disant qu’il était malade, chaque fois qu’on l’envoyait chercher.Cependant, on termina la case et trois jours après la pluie commença à tomber. Le lièvre accourut au grand galop pour s’y réfugier, mais les autres bêtes l’en chassèrent, indignées.Le lièvre resta donc dehors, exposé à la pluie, puis le soleil revint et toutes les bêtes se dispersèrent dans la brousse pour aller chercher leur nourriture.Le lièvre, de son côté, se procura une très grosse flûte. Cinq jours après, la pluie commença à tomber. Le lièvre arriva en courant et entra le premier dans la case avec son instrument. Il chercha un coin où il se cacha bien.Cependant, les autres bêtes entraient à leur tour. Quand elles y furent toutes, le lièvre se mit à jouer de la flûte avec violence, ce qui effraya tellement les bêtes qu’elles s’enfuiret en s’écrasant. Dehors, cependant, elles finirent par s’arrêter et on se demanda :

« Qu’y avait-il dans la case ?- Je n’en sais rien, je n’en sais rien », répondaient les bêtes.L’éléphant ordonna alors à l’outarde d’aller voir ce qu’il y avait. Quand l’outarde arriva, le lièvre se remit à jouer de la flûte avec fureur et l’outarde, se sauvant, alla dire que la chose effroyable était toujours dans la case.L’éléphant eut alors l’idée d’envoyer le chat qui, marchant sans bruit, pourrait arriver à la hutte sans donner l’alarme et verrait prudemment ce qu’il y avait dedans. Le chat se cacha au bord de la porte et entendit de nouveau le bruit, le lièvre soufflant sans fin dans sa flûte. « Il n’y a pas moyen de rentrer, dit le chat. La chose redoutable fait toujours du bruit.»L’éléphant alors envoya la hyène. En approchant de la case, celle-ci entendit du bruit et se sauva sans même aller jusqu’à la porte : « Je suis entré dans la case, dit-il, et la chose a voulu me donner un coup de lance. Je me suis enfui, elle m’a poursuivi, mais n’a pas pu m’attraper. Enfin, bref, je suis sain et sauf et me voici.- S’il en est ainsi, dit l’éléphant, il faut abandonner la case. N’y allons donc plus. »De ce jour, les animaux abandonnèrent la case au grand profit du lièvre qui en fit son lieu de refuge ordinaire pour les jours de pluie.

Le printemps des poètes rend hommage à l'Afrique

Dans le cadre du projet "Mains à la pâte! "