Le pouvoir de l'image - 3ème

Le pouvoir de l'image

Marie-Ange Mat, professeur-documentaliste, clg André Collet, 2015-2016.

Sommaire

1. Petite histoire de la photographie de presse

2. La photographie d'actualité aujourd'hui

3. Comment manipuler les images ?

4. Les règles de base d'une communication visuelle réussie

Petite histoire de la photographie de presse

• Invention de la photographie argentique (film rendu sensible à la lumière grâce aux caractéristiques des sels d'argent) par Nicéphore Niépce en 1826, puis amélioration du procédé dans les années 1830 par Louis Daguerre.

• progrès techniques qui permettent l'entrée de la photo dans la presse à partir des années 1880.

• Fin du 19ème siècle, début du 20ème : développement des magazines photographiques, essentiellement tournés vers les événements mondiaux durables (évènements sportifs, conflits...) à cause du temps passé entre la prise de vue et l'arrivée des photographies dans les rédactions.

• Première utilisation de la photographie à des fins de propagande avec la première guerre mondiale.

Première expérience réussie de fixation permanente d'une image de la nature : la cour du domaine du Gras, dans le village de Saint-Loup-de-Varennes (Nicéphore Niépce, 1826).

Les Jeux Olympiques, La vie au Grand Air, 1908.

Roger Fenton's photographic van, 1855.

Affiche de propagande, Paris, 1917.

Extrait de journal, France 1914-1918.

Montage de photographies, image composée, utilisation de symboles...

La première guerre mondiale : les débuts de la propagande

Photographie sans trucage mais mise en scène, légende mensongère.

• essor du photo journalisme tout au long du 20ème siècle

• le reporter photo devient journaliste à part entière, les magazines de reportages photos se développent (Life ou Fortune aux Etats-Unis, Paris Match en France)

Couverture de Life, 19 juin 1944.

Robert Capa, portrait par Gerda Taro, Segovia, 1937.

• développement des agences de presse spécialisées dans la photo à partir de 1933 (Gamma, Magnum, Sygma...). Les photo-reporters les intègrent après la seconde guerre mondiale, pour mieux contrôler l'utilisation de leur travail et ne pas être liés à un journal en particulier (grâce aux droits d'auteurs qui remplacent les contrats exclusifs avec les magazines).

Photographes de guerre pendant la bataille de Normandie.

La photographie d'actualité aujourd'hui

• Années 1990, arrivée de la photographie numérique : accessible à tous, résultat immédiatement visible, quantité presque illimitée.
• Développement d'Internet : c'est maintenant la diffusion qui devient accessible à tous, par le biais de sites Internet et de blogs, sans intermédiaire.

• Années 2000, développement des réseaux sociaux et des sites de partage d'images : la diffusion des informations devient "virale" (un internaute partageant à 100 amis, partageant eux-mêmes à 100 amis, ...).
• Dans le même temps, la retouche d'image devient elle aussi accessible à tous : même si le public est plus averti, les possibilités de manipulation sont démultipliées.

La photo d'actualité n'est plus réservée aux journalistes, une grande partie des images d'actualité vient aujourd'hui des internautes.

Comment a-t-elle été prise ? Dans quel contexte ?

Pourquoi nous montre-t-on cette image ? Pourquoi nous la montre-t-on maintenant ?

Qui a pris cette photo ? Qui l'a diffusée ?

Que représente-elle ? Que ne montre-t-elle pas ?

Où a-t-elle été prise ?

Quand a-t-elle été prise ? Quand a-t-elle été postée ?

• La retouche d'image : démocratisée aujourd'hui par les logiciels de retouche photo comme Photoshop, elle a malgré tout toujours été possible. Elle consiste à modifier une image après la prise de vue : modifier la teinte de la photographie ou sa luminosité, mais aussi supprimer ou ajouter des éléments à l'image.

Comment manipuler les images ?

David Bowie aux Grammy Awards 1975. Source : lemonde.fr

Image retravaillée sur Photoshop. source : lavoixdunord.fr

• La mise en scène : dans ce cas, l'image n'est pas prise "sur le vif", mais construite, organisée. Cela peut être une scène inventée ou bien la re-création d'une scène vue par le photographe, qu'il n'a pas pu photographier sur le moment. La manipulation a lieu quand celui-ci fait croire que la scène est spontanée.

• Le cadrage : une image, par définition, rentre dans un cadre. Le photographe est obligé de faire des choix : plan large ? plan serré ? Va-t-il choisir de tout montrer d'un événement ou bien un détail ? Ces choix sont importants car ils modifient notre perception de la scène.

• L'angle de vue : là aussi, le photographe doit faire des choix qui influencent notre lecture. Un plan en plongée sur un personnage va l'écraser, le diminuer, tandis qu'un plan en contre-plongée va la grandir, le mettre en valeur.

Orson Welles, La soif du mal, 1958 : contre-plongée qui accentue la domination d'un personnage sur l'autre.

Evgueni Khaldei, Le Drapeau rouge sur le Reichstag, Berlin, 2 mai 1945.

Mais aussi :

• la profondeur de champ (netteté des plans successifs)
• la lumière (utilisation d'un flash ou non)
• la vitesse (ouverture de l'objectif)
• la sensibilité (à la lumière)

Dix photographes au même endroit, au même moment, ne feront pas deux photos identiques ! Il y a parfois volonté de manipulation, mais il y a d'abord le regard de quelqu'un sur un événement, un lieu, un personnage... La photographie est un message !

San Diego Reflecting. Wikimedia Commons

L'image de communication : les 6 règles de base

1. Une mise en page selon les règles de l’art :la règle d’or du cadrage photographique = la règle des tiersElle permet d’équilibrer l'image. Dans une image de communication, l’emplacement des logos, des images, des textes ou de tout autre élément sera conditionné par le mode de division choisi.Lorsque cette règle est respectée et contrôlée, elle garantit à une conception graphique l’équilibre qui captera l’attention.

2. Le chemin visuel : un phénomène à ne pas négligerSavoir comment notre œil se comporte lorsque nous regardons une image permet de positionner des éléments forts à des endroits stratégiques.Les yeux ont tendance à lire en Z, dans le sens des aiguilles d’une montre ou à regarder davantage le quadrant supérieur gauche d’une image.

Principes de base Italique : Il est déconseillé de mettre un texte continu en italique, car l’effet de mouvement qu’il génère rendra la lecture plus ardue en forçant l’œil à défiler plus vite sur le texte, ce qui crée un inconfort visuel qui ralentit la lecture. Capitales : Un texte en capitales subira le même effet de ralentissement qu’un texte en italique. L’utilisation combinée de capitales et de bas-de-casse facilite la lecture en apportant des points d’attention lorsqu’elle est bien contrôlée. Interlignage : L’interlignage des titres et des textes doit être ni trop serré, ni trop espacé. Caractère : En général, un logo, une publicité ou un document ne devrait pas comporter plus de deux styles de caractère différents et certainement pas plus de trois. L’emploi de trop de caractères différents oblige l’œil à de nombreux ajustements qui poussent à abandonner la lecture.

3. La personnalité des caractères typographiquesAvec ou sans empattements ?

À chaque typographie sa personnalité

. 4. Choisir le bon alignementL’alignement est la disposition du texte par rapport aux marges et aux colonnes d’une page. L’alignement en drapeau à gauche Avantages : Aspect esthétique de densité homogène, sans césures de mots, espaces égales entre les mots. Inconvénients : Inégalité entre les lignes, nécessite un bon contrôle. Utilisation : Courts textes, textes en retrait, sous-titres.L’alignement justifié (en alinéa) Avantages : Largeur fixe des lignes, bonne visibilité, séparation franche du texte. Inconvénients : Espaces variables entre les mots, séparation difficile des mots (césures). Utilisation : Textes avec beaucoup de contenu, articles longs, lettres.

5. Le symbolisme des couleursChaque couleur a une signification et exerce ses influences à un niveau inconscient :Jaune : gaieté, créativité, optimisme. Impression de chaleur et de lumière.Orange : Énergie, action. Il apporte une touche de dynamisme.Rouge : Amour, sensualité et passion mais aussi danger, sang. À utiliser avec un dosage bien contrôlé.Violet : Délicatesse, imaginaire, spiritualité. Il évoque aussi la prospérité et la solitude.Vert : Calme, détente, croissance, nature, chance et espérance.Bleu : Confiance, fraîcheur, fidélité. Il évoque le ciel, les voyages et le rêve.

6. L’importance des zones de reposzones de blanc = « zones de repos » : elles permettent à l’œil de se reposer, afin qu’il puisse recevoir l’information tout en étant dans un état favorable pour poursuivre la lecture et la réception de nouvelles informations. Les mises en pages aérées permettent la mise en valeur des titres, des textes et des images tout en facilitant la lecture des contenus. Il vaut mieux conserver une zone de dégagement sans image et sans texte autour des logos pour que ceux-ci soient toujours mis en valeur et facilement repérables.

Quelques exemples d'affiches de prévention contre le harcèlement

Pro Juventute, organisation suisse privée d’utilité publique.

Action Innocence, association française.

E-enfance, association française.

...ou encore ici.

Quelques exemples d'affiches de prévention contre le harcèlement

Collège Félix Faure, Valdahon (25)

Collège Mistral, Grenoble (38)

Lycée Dupuy, Clermont-Ferrand (63)

Ecole de Griès (67)

Sources

http://clemi.ac-montpellier.fr/ressources/histoire-des-medias/129-aux-origines-de-la-photographie-de-presse

http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/89-histoire-des-sciences-et-des-techniques-/281-les-debuts-de-la-photographie-de-presse.html

https://fr.vikidia.org/wiki/Photographie

http://www.virusphoto.com/128177-les-quinze-photograhies-les-plus-symboliques-du-20eme-siecle.html

http://www.cndp.fr/crdp-reims/index.php?id=1917

http://mediatic.wikifoundry.com/page/exercices%3A+analysez+une+photo

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

http://observers.france24.com/fr

http://expositions.bnf.fr/afp/index2.htm

Maintenant, à vous de jouer !

Rendez-vous sur Piktochart pour créer une affiche de sensibilisation au harcèlement...

http://clemi.ac-creteil.fr/clemi/spip.php?article101

http://evolutiongraphique.com/les-6-regles-de-base-en-communication-visuelle/