Want to make creations as awesome as this one?

Transcript

?

?

?

À QUEL REVENU PRÉTENDRE ?

?

?

?

Cliquez pour connaître qui propose quoi

400 € Christine Boutin voit en ce revenu universel un moyen de remplacer “les centaines d’allocations auxquelles personne ne comprend rien”. Elle expliquait dans Le Point qu’elle ne comptait “pas proposer une assistance en béton” et que cette somme de 400 euros “n’était pas un viatique pour ne rien faire ni une trappe à la pauvreté mais un atout pour sortir de la misère”. Elle n’a pas souhaité nous donner les détails de son plan de financement.

470 à 550 € L’économiste Marc de Basquiat (président de l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence, Aire) affirme qu’un revenu universel à 470 euros par adulte (200 par enfant) serait finançable sans problème : “Vers 500, 550 euros, ça marcherait sans doute, mais à partir de 600 cela deviendrait un problème car on perturberait vraiment l’économie”. Il estime que “d’un point de vue technique, le coût d’une telle mesure doit représenter 15 % du PIB”, ce que représenterait approximativement le coût d’un revenu de base à 470 euros (325 milliards d’euros).

535 € C’est la somme que Benoît Hamon propose de donner à chaque Français adulte, dans son programme présidentiel. Cette proposition, assez basse sur l’échelle, répond à une réalité des possibilités de financement plus qu’à une peur de faire trop d’assistanat. Le candidat socialiste a par ailleurs précisé qu’il n’écartait pas d’autres pistes, à 750 ou 1 000 euros. Question financement, il étudie les pistes de l’individualisation de l’impôt sur le revenu, l’évasion fiscale, ou encore les niches fiscales. Le compte n’y est pas, mais “les pistes existent”, a-t-il souligné sur RTL.

800 à 1 000 € L’ancien secrétaire d’État au commerce et à la consommation Frédéric Lefebvre (LR) défend un revenu de base autour de 800 euros. Pour le financer, il compte transférer le budget des prestations sociales (mais pas les assurances retraite et chômage, et en faisant quelques exceptions, comme l’allocation pour handicap), faisant ainsi disparaître une partie des coûts de gestion liés à ces prestations (estimés à environ 30 milliards d’euros), et changer de paradigme fiscal en basculant sur une taxe forfaitaire.

1 000 € (voire un petit peu plus) C’est la vision de l’économiste Baptiste Mylondo, qui ne voit aucun obstacle de financement à ce montant. “Mathématiquement, c’est possible”, souligne-t-il avant d’expliquer : “En France, le revenu disponible moyen, celui qu’il reste après les impôts et les prestations sociales, est supérieur à 1 700 euros. Donc, si on le partageait d’une manière strictement égale, on pourrait même aller jusqu’à cette somme.” Lui aussi propose de remplacer certaines prestations sociales, sans toucher aux allocations handicap et solidarité pour personnes âgées ni aux “actions sociales”. “Il faut prendre garde à ce que le revenu inconditionnel reste un progrès social”, prévient l’économiste. L’économiste Jacques Bichot estime qu’un revenu de base digne de ce nom ne doit pas être à moins de 1 000 euros. “Sinon, on en perdrait le sens”, dit-il dans Marianne. Impossible, selon lui, de trouver les 600 milliards d’euros nécessaires pour financer une telle mesure.

Mais rares sont ceux qui ont une idée précise du revenu de base qu’il faudrait instaurer. La majorité des personnes qui se sont exprimées sur le sujet ou que Le Lanceur a contactées ont préféré rester vagues. Manuel Valls (PS) a évoqué un revenu universel financé par une fusion des minima sociaux sans préciser de montant. Annie David (PC) évoque un revenu universel “entre 400 et 1 000 euros” selon le but et le financement de la mesure. Peu de politiques se risquent à tabler sur un revenu de base trop bas, qui aurait du mal à convaincre, et peu ont une proposition arrêtée et détaillée pour le financement d’un revenu universel élevé. Toutefois, toutes les propositions tournent entre 400 et 1 000 euros. Ce serait donc à cet ordre de grandeur qu’il faudrait s’attendre si le revenu de base était adopté par la France dans les prochaines années.