BG_Anamnèse

“Il y a toujours un moment dans leur vie où les gens s'aperçoivent qu'ils m'adorent.”

Splendeurs hermétiques, cuisines philosophales, et panacées olfactives, telles sont les quêtes du disciple trismégiste. C'est à l'aide du creuset profane que l'alchimiste mêle les humeurs phlegmatiques, sanguines, atrabilaires ou bileuses pour former toute une nébuleuse de substances aux effets aussi délicieux que délétères : potions étrange, aux milles miroitements céruléens, lapis-lazuli ou encore rubicond. Selon les chasseurs de dragons, éthéromanes et autres apôtres des toxines de l'esprit, ces potions menaient à d'autres mondes, des mondes par delà le firmament céleste, dans d'autres réalités planaires, des mondes tous plus inhospitalier les uns que les autres. Des mondes où l'on pouvait humer la réminiscence de ses existences.

Oh, Gastronome des belles lettres, Sache que trop de livres aussi gras que des cochons peuplent nos étagères ! A croire que les écrivassiers médiocres sont atteint de dysenterie éditoriale pour n'avoir de cesse d'inonder de leurs diarrhées vaudevillesques ces lieux de délices que sont les bibliothèques. Hâte-toi de faire rôtir leurs ouvrages indigestes comme des morceaux de lard aussi juteux qu'équerrant. Garde-toi de goutter de leur chaire scripturale, elle risquerait de te donner la chaude-pisse intellectuelle, ou pire encore, crever tes pompes stomacales de leur prose acide et de t'infliger les pires tourments gastriques. Non mon amis, ne cède pas à la médiocrité ! Sépare LE bon goût du MAUVAIS goût, et ne dévore que les volumes et tomes dont la consistance intellectuelle saura gaver ton appétit raffiné d'Homme de Culture. Je dis d'ailleurs, qu'il vaut mieux picorer comme un rouge-gorge que de s’empiffrer comme des truies, le savoir est une chose qui se mâchouille longuement : les bovidés l'ont bien compris, puissance de la rumination ! Accorde-toi de temps à autre des siestes digestives. A trop lire sans prendre le temps salutaire de l'assimilation, tu prends le risque de régurgiter tes lectures au visage de tes voisins estomaqués. La suprême humiliation pour un gourmet des Arts... N'oublie pas, lire, c'est goutter des souvenir des autres vies. Anamnèse

Un chevalet vierge, un nouveau territoire mental à explorer ?Pastels, sanguine, tempera, que ruisselle l'Art sur la peau de fibre. Que la matière expurge ses souvenances mystérieuses !

« Les pensées que l’on garde pour soi, se perdent ; l’oubli fait voir que soi, que moi, ce n’est personne »

Au feux tout brule, les cieux se sont embrasés, Et le terreau recouvert de cendres. Le foyer monde s'est allumé et brule déjà la civilisationJusqu'à ce qu'il n'y ait plus de flamme dans nos esprits.Froide est la morsure d'un cosmos toujours plus vide