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HOMMAGE A SAMUEL PATY LUNDI 2 NOVEMBRE 2020

La lettre de Jean Jaurès

1973 - 2020

Hommage national à la Sorbonne 21 OCTOBRE 2020

Qu'est-ce que la laïcité ?

Qu'est-ce que la liberté d'expression ?

Liberté, égalité, fraternité ?

Qu'est-ce qu'une caricature ?

L'Actu du 20/10/20

Ses élèves se souviennent de lui comme étant un professeur "à fond dans son métier", "qu'il aimait beaucoup". Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie au collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) est mort ce vendredi 16 octobre, décapité à la sortie de son établissement par un jeune radicalisé de 18 ans.

Ses élèves se souviennent de lui comme étant un professeur "à fond dans son métier", "qu'il aimait beaucoup". Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie au collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) est mort vendredi 16 octobre 2020, décapité à la sortie de son établissement par un jeune radicalisé de 18 ans.

Fils de la bourgeoisie de province, Jean Jaurès (Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès de son nom d'état-civil) est normalien et agrégé de philosophie. Après avoir enseigné à Albi et à Toulouse, âgé de 25 ans, il commence sa carrière politique en 1885 comme député républicain à Castres. D'abord républicain modéré, Jean Jaurès devient socialiste après la grande grève des mines de Carmaux de 1892 quand il voit le vrai visage de la République française aux mains des capitalistes. Le marquis de Solages, président des mines, ayant démissionné de son mandat, Jean Jaurès est élu député et va le rester jusqu'à sa mort (sauf entre 1898 et 1902). Brillant orateur, il va devenir le défenseur des ouvriers en lutte et de l'unité des forces politiques et syndicales de gauche. Avec les socialistes, il défend Alfred Dreyfus et crée le journal l'Humanité, en 1904. Jean Jaurès, leader du socialisme français, participe en 1905 à la fondation de la SFIO qui va rassembler les différents courants socialistes français. Pour lui, les socialistes doivent s'engager pour une révolution démocratique et non violente. Après 1905, Jean Jaurès s'oppose à la politique coloniale et à la guerre. Ayant pris des positions pacifistes à l'approche des hostilités avec l'Allemagne, il devient très impopulaire chez les nationalistes qui l'accusent de trahison. Jean Jaurès meurt assassiné par le nationaliste Raoul Villain le 31 juillet 1914, 3 jours avant la déclaration de la guerre. Principales oeuvres :

  • Histoire de la Révolution française (1898)
  • Les Preuves (Affaire Dreyfus, 1898)
  • Les Deux Méthodes (1900)
  • Histoire socialiste 1789­1900 (1901 à 1908)
  • Notre but (1904)
  • La Révolution russe (1905)
  • La Commune (1907)
  • L'Armée nouvelle (1910)
  • Conflit élargi (1912)

Albert Camus est né en 1913 en Algérie dans le Constantinois dans une famille aux origines modestes, son père est ouvrier caviste et sa mère illettrée et en partie sourde fait des ménages. A la mort de son père en 1914, parti combattre comme zouave, Albert et son frère sont recueillis par leur grand-mère et leurs deux oncles. Brillant élève, il poursuit des études de philosophie en tant que boursier à Alger. Dans les années 1930, on lui diagnostique une tuberculose qui le conduira souvent en cure. Il commence à écrire pour le théâtre et dans la presse, tout en étant engagé politiquement dans un premier temps aux côtés des communistes. Rentré en France en 1940, Albert Camus entre dans la résistance et collabore au journal Combat. Il se met à travailler sur ses trois ouvrages du cycle de l’absurde : L’Étranger (un roman), Le Mythe de Sisyphe (un essai) et Calligula (une pièce de théâtre). Son succès éditorial se confirme avec la sortie en 1947 de son roman La Peste. Intellectuel engagé, Camus participe à tous les combats de son époque, la publication en 1951 de L’Homme révolté marque sa rupture avec Sartre et le courant marxiste. En 1957, Camus reçoit le Prix Nobel de littérature. Il meurt le 4 janvier 1960 à l’âge de 47 ans dans un accident de voiture.

« Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé… » Imaginez. Vous venez d’être nommé Prix Nobel de littérature. Et votre premier geste, c’est d’écrire un texte. Pas un livre, non, un court texte – une lettre. Que vous adressez à votre premier instituteur. C’est ce qu’a fait Albert Camus, le 19 novembre 1957, quelques jours après avoir reçu la prestigieuse récompense pour l’ensemble de son œuvre, de « L’étranger » (1942) à « La chute » (1956), en passant par « La peste » (1947). Camus a tenu à rendre hommage à Louis Germain, avec qui, de 1918 à 1923, il a préparé à Alger le concours des bourses pour les collèges et lycées. Ce texte simple, mais fort, cet élan de gratitude, a été lu pendant l’hommage rendu à Samuel Paty ce mercredi 21 octobre dans la cour de la Sorbonne, à Paris. Le professeur d’histoire-géographie, assassiné vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, avait déjà reçu les remerciements posthumes de nombre de ses élèves. La lettre de Camus semble avoir été écrite pour lui. La voici dans son intégralité. « Cher Monsieur Germain, J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur, mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces. Albert Camus »